Première météorite pour le réseau e-FRIPON

Le 1er janvier 2020, une météorite est tombée en Italie, son entrée atmosphérique a été détectée par des caméras du réseau italien PRISMA qui fait partie du réseau mondial e-FRIPON (Earth Fireball Recovery and InterPlanetary Observation Network). Le réseau FRIPON a été lancé en 2016 à l’initiative de chercheurs de l’IMCCE, du Muséum national d’histoire naturelle, de l’université Paris-Saclay et de l’OSU Pythéas. Il compte désormais 100 caméras sur le sol français financées par l’ANR. Le but est de détecter les bolides pouvant produire des météorites, de calculer leurs orbites et leurs zones de chute. Un autre résultat du réseau est constitué de nombreuses orbites (1000 par an) associées aux bolides détectés sans être à la source de météorites. Ce qui permet d’étudier l’origine de la matière interplanétaire. En trois ans et demi, FRIPON a essaimé à travers toute l’Europe et le monde, c’est maintenant une fédération de réseaux nationaux appelée e-FRIPON comprenant le Royaume-Uni (SCAMP), la Roumanie (MOROI), l’Allemagne, la Belgique, l’Italie (PRISMA), les Pays-Bas, l’Espagne, la Suisse, l’Autriche, le Chili et maintenant le Canada. La gestion des données (stockage et détection) est réalisée par l’OSU Pythéas de Marseille. L’événement du 1er janvier a été détecté par huit caméras du réseau italien PRISMA géré par l’INAF (Instituto Nazionale di Astrofisica).

Réseau e-FRIPON en 2019
Image du bolide détecté le 1er janvier 2020, à 18:26:54 UT, avec la caméra FRIPON/PRISMA de Loiano (Italie). © PRISMA-FRIPON
Carte des caméras du réseau FRIPON/PRISMA ayant enregistré le phénomène (en vert celles qui l’ont détecté et en noir la trace du bolide). © FRIPON/PRISMA

Avec FRIPON, il y a aussi le réseau de sciences participative Vigie-Ciel piloté par le Muséum national d’histoire naturelle. Il est par exemple possible pour le grand public de témoigner en ligne lorsqu’un bolide a été vu (vigie-ciel.org). Pour cette chute, une cinquantaine de témoins ont rempli en ligne le formulaire de signalement de bolide, mis à disposition par l’American Meteor Society et ses partenaires : l’International Meteor Organization, PRISMA et Vigie-Ciel.

Carte des témoins visuels AMS/IMO/PRISMA et trajectoire estimée du météoroïde. © FRIPON/PRISMA/Vigie-Ciel/AMS

Ces signalements ont permis une première estimation de la trajectoire du bolide qui indiquait une chute possible aux environs de la ville de Cavezzo dans la province de Modène.

Trajectoire atmosphérique du bolide du 1er janvier 2020 calculée à partir des enregistrements vidéo des caméras du réseau FRIPON/PRISMA. © FRIPON/Vigie-Ciel

La trajectoire obtenue par le réseau FRIPON/PRISMA a confirmé (et précisé) celle recueillie par les témoignages. Les données des caméras FRIPON-PRISMA ont permis de plus de calculer l’orbite et la zone de chute des objets.

Deux fragments d’une masse totale de 55 g ont été trouvés par un promeneur à 200 m de la zone de chute calculée, près de Cavezzo. Cette découverte est importante, car elle prouve l’utilité du programme de science participative indispensable pour la recherche sur le terrain. Il tombe chaque année une dizaine de météorites sur le sol français. Leur analyse apporte des renseignements très précieux sur l’origine du Système solaire, sa composition, ainsi que sur l’évolution des planètes, notamment la Terre. L’étude pétrologique est en cours à l’université de Florence.

Pour suivre l’actualité du projet et participer à la recherche scientifique autour des météores et des météorites, inscrivez-vous sur le site FRIPON/Vigie-Ciel : vigie-ciel.org

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