Réduire la taille du texte du contenu Aggrandir la taille du texte du contenu Imprimer cette page

Comprendre > Histoire > Observatoire de Nice

Histoire de l'observatoire de Nice



Raphaël BISCHOFFSHEIM (1823 - 1906)


En 1879, Raphaël BISCHOFFSHEIM, banquier fortuné et amateur d'astronomie, fait part au Bureau des Longitudes de son désir "d'élever à la Science française un monument durable et digne d'elle". Dès 1881, la colline du Mont Gros est retenue pour la qualité de son ciel. BISCHOFFSHEIM s'entoure d'hommes aux compétences remarquables pour tailler les optiques des instruments et réaliser les délicates mécaniques d'entraînement des lunettes. Il crée à cette occasion une bibliothèque dotée de collections scientifiques complètes remontant parfois jusqu'au XVIIe siècle. Il fait appel à Charles GARNIER (1825 - 1898) et Gustave EIFFEL (1832 - 1923) pour concevoir le bâtiment abritant la grande lunette de 76 cm de diamètre. L'énorme coupole de 24 m de diamètre (plus que celle du Panthéon) est rendue mobile par un ingénieux système de flottaison. Sous l'impulsion d'Henri PERROTIN, qui dirige l'Observatoire jusqu'en 1904, les astronomes du Mont Gros déploient une activité considérable en astronomie classique et physique, assurant également des relevés météorologiques et magnétiques réguliers. C'est à cette époque qu'est réalisée la mesure de la vitesse de la lumière et le rattachement géodésique de Nice à la Corse. Pour renforcer les études en astronomie physique, BISCHOFFSHEIM fait venir un jeune astronome talentueux, Henri CHRETIEN, qui développera de nombreux instruments d'optique particulièrement originaux : entre autres les cataphotes, des objectifs de projection cinématographique, dont l'hypergonar qui donne naissance au Cinemascope, et une combinaison de miroirs qui a été retenue pour le Télescope Spatial Hubble.



Henri CHRETIEN (1879-1956)


A la mort de BISCHOFFSHEIM, conformément à ses voeux, l'Observatoire est légué à la Sorbonne. Très vite, le financement se révèle insuffisant et la première guerre mondiale marque le début d'un lent déclin. L'impulsion donnée à la Science française au début des années soixante et l'arrivée de Jean-Claude PECKER en 1962 amorcent un nouveau départ. PECKER s'assure la collaboration de jeunes astronomes et physiciens, tant observateurs que théoriciens. Les instruments sont remis en service et la grande coupole d'Eiffel est renovée ainsi que la lunette qu'elle abrite; la bibliothèque profondément modernisée acquiert un impact régional. L'ère de l'informatique arrive, et l'Observatoire est un des premiers laboratoires de la région à se doter d'un ordinateur. En 1974, un nouvel institut, le CERGA (Centre d'Etudes et de Recherches en Géodynamique et Astronomie), est créé à Grasse. Une station d'observation astronomique orientée vers la géodynamique et le développement d'instruments d'observation modernes est implantée sur le plateau de Calern au nord de Grasse, et placée sous la direction de Jean KOVALEVSKY. Aujourd'hui ce centre s'est considérablement développé et a accueilli de nouvelles équipes autour du Télescope de Schmidt et des interféromètres. En 1988 l'Observatoire de Nice, déjà centenaire, et le jeune CERGA fusionnent au sein d'un établissement unique : L'Observatoire de la Côte d'Azur.