Éphémérides du mois
de juin 2016 (Repère géocentrique, les quadratures et les conjonctions sont en ascension droite) Les éphémérides sont données en temps légal français 3 juin 5 juin 6 juin 7 juin 11 juin 12 juin 15 juin 17 juin 19 juin 20 juin 27 juin 30 juin
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Éditorial
Mercure était bien au rendez-vous le 9 mai dernier lors de son passage devant le Soleil. C'était également le cas des nuages qui se sont efforcés d'en masquer le spectacle. Néanmoins, durant près d'une heure, le rideau s'est levé et les acteurs étaient bien en place pour nous jouer à guichet fermé une pièce un peu spéciale et très rare, comptant à peine 14 représentations par siècle. Discrète mais déterminée, la planète Mercure, minuscule disque sombre parfaitement dessiné, s'est avancée en ombres chinoises pour traverser en près de 7,5 heures la totalité du disque solaire. Comme les plus grandes œuvres théâtrales, on a beau en connaître le déroulement on ne peut rester insensible devant le spectacle. Ce spectacle céleste, comme une ronde éternelle, nous ramène immédiatement à la réalité du système solaire, Mercure, la planète la plus proche du Soleil et la plus rapide, est là, parfaitement discernable, évoluant imperturbablement sur son orbite. Pour les retardataires, les malchanceux, les curieux et les poètes, la prochaine représentation aura lieu le 11 novembre 2019. Quant à celle du mois de mai, il faudra patienter 33 ans, jusqu'au 7 mai 2049.
Visibilité des planètes(Planètes visibles entre les latitudes 60° Nord et 60° Sud et les constellations les plus voisines) Mercure n'est pas visible durant le mois de juin. Vénus n'est pas visible durant le mois de juin. Mars est visible au crépuscule et une grande partie de la nuit. Au cours du mois, la planète se couche de plus en plus tôt, son coucher héliaque du matin à Paris a lieu le 2 juin. Elle se trouve tout le mois dans la constellation de la Balance. Jupiter est visible tout le mois au crépuscule et une grande partie de nuit. Durant tout le mois, elle se couche de plus en plus tôt, à partir du 18 juin, elle se couche avant minuit vrai. Elle est tout le mois dans la constellation du Lion. Saturne est visible au crépuscule, toute la nuit et à l'aube jusqu'au 24 juin, date de son coucher héliaque du matin à Paris, puis elle se couche avant l'aube. Elle se trouve tout le mois dans la constellation d'Ophiuchus.
Ciel du moisCartes du ciel pour une observation vers le nord et vers le sud Ces cartes du ciel montrent les étoiles brillantes et les planètes visibles dans le ciel de l'hémisphère nord, vers l'horizon sud et vers l'horizon nord, pour le 15 juin 2016 (23h). Le trait vertical correspond à la projection sur le ciel du méridien du lieu. L'arc de cercle rouge sur l'horizon sud représente l'écliptique (lieu de la trajectoire apparente du Soleil durant l'année). Les constellations visibles sur ces cartes sont, par ordre alphabétique des sigles : Andromède (And), le Bélier (Ari), le Bouvier (Boo),le Cocher (Aur), la Girafe (Cam), Cassiopée (Cas), Céphée (Cep),la Baleine (Cet), le Grand Chien (CMa), le Petit Chien (CMi), le Cancer (Cnc), les Chiens de Chasse (CVn), le Cygne (Cyg), le Dragon (Dra), Eridan (Eri), les Gémeaux (Gem), l'Hydre femelle (Hya), le Lézard (Lac),le Lion (Leo),le Lièvre (Lep), le Lynx (Lyn), la Licorne (Mon), Orion (Ori), Pégase (Peg), Persée (Per), la Grande Ourse (UMa), la Petite Ourse (UMi), les Poissons (Psc), la Poupe (Pup), le Sextant (Sex), le Taureau (Tau), le Triangle (Tri). Le Soleil dans sa course apparente sur l'écliptique est accompagné de plusieurs planètes proches. Celles qui sont à l'est peuvent être observées au coucher du Soleil et au début de nuit selon leur élongation et leur magnitude, celles qui sont à l'ouest le seront en fin de nuit et au lever du Soleil sous les mêmes conditions. La figure suivante montre la configuration au 15 juin 2016. Les cartes du ciel sont générées à l'aide du logiciel libre Stellarium. Nouvelles astronomiquesLe solstice d'été est l'instant où la longitude géocentrique apparente du centre du Soleil est égale à 90°. À cet instant, l'ascension droite géocentrique apparente du centre du Soleil est égale à 6h et sa déclinaison géocentrique apparente est maximale. Ce jour, dans l'hémisphère nord, en dehors de la zone intertropicale, la culmination du Soleil à son passage au méridien est maximale. Inversement, dans l'hémisphère sud, en dehors de la zone intertropicale, la culmination du Soleil à son passage au méridien est minimale. Dans la zone intertropicale, les jours de culminations extrêmes du Soleil ne correspondent pas aux solstices. Le jour du solstice d'été, le centre du Soleil passe au méridien au plus près du zénith pour les lieux se trouvant sur le tropique du Cancer. En fait, n'étant pas ponctuel, le Soleil recouvre le zénith à son passage au méridien durant plusieurs jours (du 13 juin au 29 juin environ pour un lieu de latitude 23°26'). C'est aussi le jour de l'année où, si l'on néglige les variations de la réfraction de l'atmosphère terrestre, l'amplitude ortive et l'amplitude occase sont extrêmes. C'est l'origine du terme « solstice » venant du latin solstitium (de sol « soleil » et sistere « s'arrêter, retenir »). Ce qui implique que c'est également le jour, où pour un lieu donné de l'hémisphère nord, la durée du jour est maximale. Notre calendrier (le calendrier grégorien) est construit de manière à rester proche d'une date fixe pour le début des saisons. La date du solstice d'été en 2016 est le 20 juin à 22h 34m 12,3s UTC et le 21 juin à 0h 34m 12,3s en temps légal français (UTC + 2h).
Dans le calendrier grégorien créé en 1582, le solstice d'été peut survenir le 19, 20, 21 ou 22 juin. Il est survenu un 20 juin en 1896 et il tombe à nouveau à cette date en 2008. Il est survenu un 22 juin en 1975 et tombera à nouveau à cette date en 2203, 2207, 2211 et 2215 puis en 2302. Le solstice d'été tombera un 19 juin en 2488 et ce sera la première fois depuis la création du calendrier grégorien.
Histoire de l'astronomieVoici quelques éléments pour compléter l'article que nous avons publié le mois dernier qui avait pour thème le Passage de Mercure dans l'Histoire. Dans l'article consacré aux passages de Mercure dans la Connaissance des Temps, il s'est glissé une petite erreur concernant le passage du 4 mai 1786. Il y est écrit que l'erreur de 42min sur la prédiction est beaucoup trop grande et sans doute due à une erreur d'impression. Ce n'est pas le cas. La prédiction, faite par Lalande, était en effet en erreur de près de 45min tout simplement parce qu'à cette époque là très peu de passages de Mercure en mai avaient pu être observés. Cela se voit dans le tableau où toutes les prévisions des passages observables à Paris le sont pour ceux de novembre avant 1786. L'orbite de Mercure étant très excentrique, il est nécessaire de disposer d'observations pour les deux types de passages, en mai et en novembre, qui vont concerner deux zones différentes de son orbite. Ceux de novembre sont proches du périhélie tandis que ceux de mai sont proches de l'aphélie. L'absence d'observation des passages de mai (on en compte que 5 ou 6 par siècle là où en compte entre 8 et 9 pour ceux de novembre) avait abouti à une vitesse séculaire du périhélie de 600" par siècle dans la théorie de Lalande avant 1786. Après le passage de 1786, Lalande va rectifier sa théorie et recalculer la vitesse du périhélie de Mercure à 562,5"/siècle (très proche de la valeur calculée par Le Verrier en 1859, la valeur moderne est de 572" /siècle). Le retard constaté sur la sortie de Mercure ce 4 mai 1786 correspondait à une erreur de seulement 2'40" sur la longitude géocentrique de Mercure. Lalande imputa l'intégralité de cette erreur au périhélie tournant trop lentement, et il eut raison ! Il n'y avait donc pas d'erreur d'impression dans la Connaissance des Temps mais bien dans la théorie de Lalande. Suite à ce passage, les prévisions furent alors meilleures quels que soient les passages. Un jour, un observatoireNous poursuivons notre feuilleton autour des Observatoires du monde. Ce mois-ci, l'Observatoire du Paranal est à l'honneur. Situé dans le désert de l'Atacama au Chili dont le ciel est particulièrement propice à l'observation, ses quatre grands télescopes permettent de réaliser des observations remarquables!
En direct du LaboratoireLa thèse que je mène traite de la caractérisation des astéroïdes binaires. L'étude de la nature des petits corps du système solaire, en particulier des astéroïdes, est très importante pour comprendre notre système solaire, sa formation, son évolution, car ces objets sont comme les petites briques qui ont formé les grands corps comme les planètes. Les astéroïdes binaires représentent une fraction assez importante de l'ensemble des astéroïdes. Ils sont très intéressants car ils permettent de mesurer une des propriétés les plus difficiles a obtenir, leur masse : connaissant la position du satellite, il suffit d'utiliser la 3eme loi de Kepler pour la connaitre. A partir de la masse, on peut déterminer la densité qui est une propriété très importante pour définir le type de matière qui le compose. Il est nécessaire d'ajouter d'autres données comme le spectre (pas seulement dans la lumière visible) et la taxonomie des astéroïdes, et de les comparer avec les spectres des météorites pour établir les correspondances. Une fois ces informations collectées, nous pouvons commencer à chercher des réponses aux grandes questions qui sont posées : comment se sont formes les astéroïdes ? D'où vient la matière qui les compose? Comment cette matière se distribue-t-elle dans les diverses zones du système solaire ? Et comme je le disais plus tôt : comment les astéroïdes ont ils contribué à la formation des grands corps du système solaire ? Je travaille dans l'équipe ACME de l'IMCCE et profite des outils développés pour étudier un groupe d'astéroïdes binaires. J'utilise des images à haute résolution de grandes télescopes (que je trouve dans les archives) pour la détermination des orbites ainsi que des données photométriques que je trouve via quelques télescopes comme le T1m au Pic du Midi ; données des occultations stellaires pour la détermination de taille, de forme, et aussi pour la prédiction de nouvelles occultations avec une meilleure précision pour les satellites ; spectres en utilisant Spex ( infrarouge prochain) pour mieux connaître la composition et la classification des binaires observés.
Le lancement en avril 2016 du satellite microSCOPE met en lumière une nouvelle fois le savoir-faire mondialement reconnu de l'ONERA (Office National d'\'Etudes et de Recherches Aérospatiales) dans la mise au point et l'exploitation d'accéléromètres de très hautes précisions. Ce sont ces accéléromètres qui ont également fait les heures de gloire des missions CHAMP, GRACE, et GOCE pour la mesure du champ de gravité de la Terre à très haute résolution spatiale, ainsi que ses variations temporelles. C'est une histoire qui a commencé au cours des années 1970, et dont nous retraçons ici les grandes lignes. La fiche qui est proposée en téléchargement est inspirée d'un séminaire "Temps-Espace" qui a été donné par Anne-Marie Mainguy et Bernard Foulon le 1er février 2016.
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