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LA LETTRE D'INFORMATION DE L'IMCCE

N°124 : juin 2016
Éphémérides du mois
de juin 2016

(Repère géocentrique,
les quadratures
et les conjonctions
sont en ascension droite)

Les éphémérides
sont données
en temps légal français

3 juin
À 06h 37m 17s : Saturne en opposition, diamètre apparent : 18.4".
À 09h 40m 52s : Saturne au périgée (distance minimale à la Terre) d = 9.01490 ua, diamètre apparent : 18.4".
À 09h 47m 16s : Conjonction géocentrique en ascension droite entre la Lune et Mercure, différence de déclinaison : - 0°45', élongation solaire de Mercure : 24°O.
À 10h 54m 37s : la Lune au périgée (distance minimale à la Terre) d = 361139.504 km, diamètre apparent : 33.1688' longitude moyenne : 49.950597°.

5 juin
À 01h 07m 05s : Conjonction géocentrique en ascension droite entre la Lune et Vénus, différence de déclinaison : - 4°57', élongation solaire de Vénus : 1°O.
À 02h 59m 35s : Nouvelle Lune.
À 08h 44m 53s : Mercure en plus grande élongation : 24°11' Ouest.

6 juin
À 21h 49m 26s : Vénus en conjonction supérieure, diamètre apparent : 9.6", latitude = - 0° 0,9' (Occultation).

7 juin
À 02h 56m 42s : Vénus à l'apogée (distance maximale à la Terre) d = 1.73547 ua, diamètre apparent : 9.6".

11 juin
À 19h 37m 50s : Conjonction géocentrique en ascension droite entre la Lune et Jupiter, différence de déclinaison : - 1°29', élongation solaire de Jupiter : 84°E.

12 juin
À 08h 09m 49s : Premier Quartier.

15 juin
À 12h 00m 30s : la Lune à l'apogée (distance maximale à la Terre) d = 405024.146 km, diamètre apparent : 29.5836' longitude moyenne : 209.364044°.

17 juin
À 10h 23m 16s : Conjonction géocentrique en ascension droite entre la Lune et Mars, différence de déclinaison : + 7° 6', élongation solaire de la Lune : 145°E.

19 juin
À 00h 17m 00s : Conjonction géocentrique en ascension droite entre la Lune et Saturne, différence de déclinaison : + 3°15', élongation solaire de la Lune : 163°E.

20 juin
À 11h 02m 19s : Pleine Lune.
À 22h 34m 12s : solstice d'été.

27 juin
À 18h 18m 39s : Dernier Quartier.

30 juin
À 08h 19m 08s : Mars est stationnaire dans la constellation de la Balance, puis directe.

Archives
Les archives

Contacts
Service de Calculs Astronomiques et de Renseignements
scar.imcce@obspm.fr
Comité de rédaction
redacnews@imcce.fr
Éphémérides en ligne
miriade@imcce.fr

Directeur de publication
Daniel Hestroffer

Comité de rédaction
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Maïder Bugnon Olano
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Lucie Maquet
Patrick Rocher
William Thuillot

Contributeurs
Pascal Descamps
Bernard Foulon
Anne-Marie Mainguy
Myriam Pajuelo

Conception
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IMCCE - Observatoire de Paris
77, avenue Denfert-Rochereau
F-75014 PARIS

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Filet
Éditorial
Un passage en demi-teinte

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Passage de Mercure le 9 mai 2016

Mercure était bien au rendez-vous le 9 mai dernier lors de son passage devant le Soleil. C'était également le cas des nuages qui se sont efforcés d'en masquer le spectacle. Néanmoins, durant près d'une heure, le rideau s'est levé et les acteurs étaient bien en place pour nous jouer à guichet fermé une pièce un peu spéciale et très rare, comptant à peine 14 représentations par siècle. Discrète mais déterminée, la planète Mercure, minuscule disque sombre parfaitement dessiné, s'est avancée en ombres chinoises pour traverser en près de 7,5 heures la totalité du disque solaire. Comme les plus grandes œuvres théâtrales, on a beau en connaître le déroulement on ne peut rester insensible devant le spectacle. Ce spectacle céleste, comme une ronde éternelle, nous ramène immédiatement à la réalité du système solaire, Mercure, la planète la plus proche du Soleil et la plus rapide, est là, parfaitement discernable, évoluant imperturbablement sur son orbite. Pour les retardataires, les malchanceux, les curieux et les poètes, la prochaine représentation aura lieu le 11 novembre 2019. Quant à celle du mois de mai, il faudra patienter 33 ans, jusqu'au 7 mai 2049.



Visibilité des planètes

(Planètes visibles entre les latitudes 60° Nord et 60° Sud et les constellations les plus voisines)

Mercure n'est pas visible durant le mois de juin.

Vénus n'est pas visible durant le mois de juin.

Mars est visible au crépuscule et une grande partie de la nuit. Au cours du mois, la planète se couche de plus en plus tôt, son coucher héliaque du matin à Paris a lieu le 2 juin. Elle se trouve tout le mois dans la constellation de la Balance.

Jupiter est visible tout le mois au crépuscule et une grande partie de nuit. Durant tout le mois, elle se couche de plus en plus tôt, à partir du 18 juin, elle se couche avant minuit vrai. Elle est tout le mois dans la constellation du Lion.

Saturne est visible au crépuscule, toute la nuit et à l'aube jusqu'au 24 juin, date de son coucher héliaque du matin à Paris, puis elle se couche avant l'aube. Elle se trouve tout le mois dans la constellation d'Ophiuchus.

Aspect des planètes au 16 juin 2016
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Mercure, Vénus, Mars, Jupiter, Saturne, Uranus
 
Repere

 

Ciel du mois

Cartes du ciel pour une observation vers le nord et vers le sud
à Paris le 15 juin 2016 à 23 h temps légal

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Carte du ciel en direction du nord

Carte du ciel en direction du sud

Ces cartes du ciel montrent les étoiles brillantes et les planètes visibles dans le ciel de l'hémisphère nord, vers l'horizon sud et vers l'horizon nord, pour le 15 juin 2016 (23h). Le trait vertical correspond à la projection sur le ciel du méridien du lieu. L'arc de cercle rouge sur l'horizon sud représente l'écliptique (lieu de la trajectoire apparente du Soleil durant l'année). Les constellations visibles sur ces cartes sont, par ordre alphabétique des sigles :

Andromède (And), le Bélier (Ari), le Bouvier (Boo),le Cocher (Aur), la Girafe (Cam), Cassiopée (Cas), Céphée (Cep),la Baleine (Cet), le Grand Chien (CMa), le Petit Chien (CMi), le Cancer (Cnc), les Chiens de Chasse (CVn), le Cygne (Cyg), le Dragon (Dra), Eridan (Eri), les Gémeaux (Gem), l'Hydre femelle (Hya), le Lézard (Lac),le Lion (Leo),le Lièvre (Lep), le Lynx (Lyn), la Licorne (Mon), Orion (Ori), Pégase (Peg), Persée (Per), la Grande Ourse (UMa), la Petite Ourse (UMi), les Poissons (Psc), la Poupe (Pup), le Sextant (Sex), le Taureau (Tau), le Triangle (Tri).

Le Soleil dans sa course apparente sur l'écliptique est accompagné de plusieurs planètes proches. Celles qui sont à l'est peuvent être observées au coucher du Soleil et au début de nuit selon leur élongation et leur magnitude, celles qui sont à l'ouest le seront en fin de nuit et au lever du Soleil sous les mêmes conditions. La figure suivante montre la configuration au 15 juin 2016.

Ecliptique Juin 2016

Les cartes du ciel sont générées à l'aide du logiciel libre Stellarium.

Nouvelles astronomiques
Le solstice d'été de 2016

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Dates et durées des saisons en 2016

Le solstice d'été est l'instant où la longitude géocentrique apparente du centre du Soleil est égale à 90°. À cet instant, l'ascension droite géocentrique apparente du centre du Soleil est égale à 6h et sa déclinaison géocentrique apparente est maximale.

Ce jour, dans l'hémisphère nord, en dehors de la zone intertropicale, la culmination du Soleil à son passage au méridien est maximale. Inversement, dans l'hémisphère sud, en dehors de la zone intertropicale, la culmination du Soleil à son passage au méridien est minimale. Dans la zone intertropicale, les jours de culminations extrêmes du Soleil ne correspondent pas aux solstices. Le jour du solstice d'été, le centre du Soleil passe au méridien au plus près du zénith pour les lieux se trouvant sur le tropique du Cancer. En fait, n'étant pas ponctuel, le Soleil recouvre le zénith à son passage au méridien durant plusieurs jours (du 13 juin au 29 juin environ pour un lieu de latitude 23°26').

C'est aussi le jour de l'année où, si l'on néglige les variations de la réfraction de l'atmosphère terrestre, l'amplitude ortive et l'amplitude occase sont extrêmes. C'est l'origine du terme « solstice » venant du latin solstitium (de sol « soleil » et sistere « s'arrêter, retenir »). Ce qui implique que c'est également le jour, où pour un lieu donné de l'hémisphère nord, la durée du jour est maximale.

Notre calendrier (le calendrier grégorien) est construit de manière à rester proche d'une date fixe pour le début des saisons. La date du solstice d'été en 2016 est le 20 juin à 22h 34m 12,3s UTC et le 21 juin à 0h 34m 12,3s en temps légal français (UTC + 2h).

Dans le calendrier grégorien créé en 1582, le solstice d'été peut survenir le 19, 20, 21 ou 22 juin. Il est survenu un 20 juin en 1896 et il tombe à nouveau à cette date en 2008. Il est survenu un 22 juin en 1975 et tombera à nouveau à cette date en 2203, 2207, 2211 et 2215 puis en 2302. Le solstice d'été tombera un 19 juin en 2488 et ce sera la première fois depuis la création du calendrier grégorien.
En UTC, au XXe siècle les solstice d'été sont tombés exclusivement le 21 juin (64) et le 22 juin (36) alors qu'au XXIe siècle le solstice d'été tombera exclusivement le 20 juin (47) et le 21 juin (53).


Histoire de l'astronomie
Le Passage de Mercure dans l'Histoire - Complément

Voici quelques éléments pour compléter l'article que nous avons publié le mois dernier qui avait pour thème le Passage de Mercure dans l'Histoire.

Dans l'article consacré aux passages de Mercure dans la Connaissance des Temps, il s'est glissé une petite erreur concernant le passage du 4 mai 1786.

Il y est écrit que l'erreur de 42min sur la prédiction est beaucoup trop grande et sans doute due à une erreur d'impression. Ce n'est pas le cas. La prédiction, faite par Lalande, était en effet en erreur de près de 45min tout simplement parce qu'à cette époque là très peu de passages de Mercure en mai avaient pu être observés. Cela se voit dans le tableau où toutes les prévisions des passages observables à Paris le sont pour ceux de novembre avant 1786.

L'orbite de Mercure étant très excentrique, il est nécessaire de disposer d'observations pour les deux types de passages, en mai et en novembre, qui vont concerner deux zones différentes de son orbite. Ceux de novembre sont proches du périhélie tandis que ceux de mai sont proches de l'aphélie. L'absence d'observation des passages de mai (on en compte que 5 ou 6 par siècle là où en compte entre 8 et 9 pour ceux de novembre) avait abouti à une vitesse séculaire du périhélie de 600" par siècle dans la théorie de Lalande avant 1786.

Après le passage de 1786, Lalande va rectifier sa théorie et recalculer la vitesse du périhélie de Mercure à 562,5"/siècle (très proche de la valeur calculée par Le Verrier en 1859, la valeur moderne est de 572" /siècle). Le retard constaté sur la sortie de Mercure ce 4 mai 1786 correspondait à une erreur de seulement 2'40" sur la longitude géocentrique de Mercure.

Lalande imputa l'intégralité de cette erreur au périhélie tournant trop lentement, et il eut raison !

Il n'y avait donc pas d'erreur d'impression dans la Connaissance des Temps mais bien dans la théorie de Lalande. Suite à ce passage, les prévisions furent alors meilleures quels que soient les passages.

Un jour, un observatoire
L'observatoire du Paranal 6/8

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Les quatre grands télescopes de 8m... ici à l'ombre des petits télescopes auxiliaires

Nous poursuivons notre feuilleton autour des Observatoires du monde. Ce mois-ci, l'Observatoire du Paranal est à l'honneur. Situé dans le désert de l'Atacama au Chili dont le ciel est particulièrement propice à l'observation, ses quatre grands télescopes permettent de réaliser des observations remarquables!


En direct du Laboratoire
Caractérisation des astéroïdes binaires, thèse menée par Myriam Pajuelo à l'IMCCE

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(107) Camilla, image du telescope VLT

La thèse que je mène traite de la caractérisation des astéroïdes binaires.

L'étude de la nature des petits corps du système solaire, en particulier des astéroïdes, est très importante pour comprendre notre système solaire, sa formation, son évolution, car ces objets sont comme les petites briques qui ont formé les grands corps comme les planètes. Les astéroïdes binaires représentent une fraction assez importante de l'ensemble des astéroïdes. Ils sont très intéressants car ils permettent de mesurer une des propriétés les plus difficiles a obtenir, leur masse : connaissant la position du satellite, il suffit d'utiliser la 3eme loi de Kepler pour la connaitre.

A partir de la masse, on peut déterminer la densité qui est une propriété très importante pour définir le type de matière qui le compose. Il est nécessaire d'ajouter d'autres données comme le spectre (pas seulement dans la lumière visible) et la taxonomie des astéroïdes, et de les comparer avec les spectres des météorites pour établir les correspondances. Une fois ces informations collectées, nous pouvons commencer à chercher des réponses aux grandes questions qui sont posées : comment se sont formes les astéroïdes ? D'où vient la matière qui les compose? Comment cette matière se distribue-t-elle dans les diverses zones du système solaire ? Et comme je le disais plus tôt : comment les astéroïdes ont ils contribué à la formation des grands corps du système solaire ?

Je travaille dans l'équipe ACME de l'IMCCE et profite des outils développés pour étudier un groupe d'astéroïdes binaires. J'utilise des images à haute résolution de grandes télescopes (que je trouve dans les archives) pour la détermination des orbites ainsi que des données photométriques que je trouve via quelques télescopes comme le T1m au Pic du Midi ; données des occultations stellaires pour la détermination de taille, de forme, et aussi pour la prédiction de nouvelles occultations avec une meilleure précision pour les satellites ; spectres en utilisant Spex ( infrarouge prochain) pour mieux connaître la composition et la classification des binaires observés.


Retour sur les Séminaires Temps-Espace : une histoire de l'accélérométrie.

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L'accéléromètrie : du travail d'orfèvre. Crédit : ONERA

Le lancement en avril 2016 du satellite microSCOPE met en lumière une nouvelle fois le savoir-faire mondialement reconnu de l'ONERA (Office National d'\'Etudes et de Recherches Aérospatiales) dans la mise au point et l'exploitation d'accéléromètres de très hautes précisions. Ce sont ces accéléromètres qui ont également fait les heures de gloire des missions CHAMP, GRACE, et GOCE pour la mesure du champ de gravité de la Terre à très haute résolution spatiale, ainsi que ses variations temporelles. C'est une histoire qui a commencé au cours des années 1970, et dont nous retraçons ici les grandes lignes.

La fiche qui est proposée en téléchargement est inspirée d'un séminaire "Temps-Espace" qui a été donné par Anne-Marie Mainguy et Bernard Foulon le 1er février 2016.


Séminaires
Temps & Espace

Lundi 6 juin 14h Sébastien Bouquillon (SYRTE/Observatoire de Paris)
'Les enseignements astrométriques de l'expérience GBOT'
Lieu : Salle de l'atelier, Observatoire de Paris, 77 avenue Denfert Rochereau, 75014 Paris
Lundi 13 juin 14h Richard Binzel (MIT)
'Pluto Revealed ! Latest Results from NASA's New Horizons Mission'
Lieu : Salle de l'atelier, Observatoire de Paris, 77 avenue Denfert Rochereau, 75014 Paris
Lundi 20 juin 14h Julien Aubert (IPGP)
'Comprendre et prévoir les variations du champ magnétique de la Terre par la modélisation numérique de la géodynamo'
Lieu : Salle de l'atelier, Observatoire de Paris, 77 avenue Denfert Rochereau, 75014 Paris
Bureau des longitudes

Mercredi 8 juin 14h30 Isabelle Panet (IGN)
'Gravité de la Terre, une image de la dynamique interne'
Lieu : Ecole normale supérieure, Salle Dussane, 45 rue d'Ulm 75005 Paris
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