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N°157 – juin 2019

Ce mois-ci

Le solstice d’été en juin 2019

Dates et durées des saisons en 2019
Dates et durées des saisons en 2019. Crédits P. Rocher

Le solstice d’été est l’instant où la longitude géocentrique apparente du centre du Soleil est égale à 90°. À cet instant, l’ascension droite géocentrique apparente du centre du Soleil est égale à 6 h et sa déclinaison géocentrique apparente est maximale.

Ce jour, dans l’hémisphère nord, en dehors de la zone intertropicale, la culmination du Soleil à son passage au méridien est maximale. Inversement, dans l’hémisphère sud, en dehors de la zone intertropicale, la culmination du Soleil à son passage au méridien est minimale. Dans la zone intertropicale, les jours de culminations extrêmes du Soleil ne correspondent pas aux solstices. Le jour du solstice d’été, le centre du Soleil passe au méridien au plus près du zénith pour les lieux qui se trouvent sur le tropique du Cancer. En fait, n’étant pas ponctuel, le Soleil recouvre le zénith à son passage au méridien durant plusieurs jours (du 13 juin au 29 juin environ pour un lieu de latitude 23°26').

C’est aussi le jour de l’année où, si l’on néglige les variations de la réfraction de l’atmosphère terrestre, l’amplitude ortive et l’amplitude occase sont extrêmes. C’est l’origine du terme « solstice » venant du latin solstitium (de sol « soleil » et sistere « s’arrêter, retenir » ). Ce qui implique que c’est également le jour, où pour un lieu donné de l’hémisphère nord, la durée du jour est maximale.

Notre calendrier (le calendrier grégorien) est construit de manière à rester proche d’une date fixe pour le début des saisons. La date du solstice d’été en 2019 est le 21 juin à 15h 54min 16,3s UTC et à 17h 54min 16,3s en temps légal français (UTC + 2h).

Dans le calendrier grégorien créé en 1582, le solstice d’été peut survenir le 19, 20, 21 ou 22 juin. Il est survenu un 20 juin en 1896 et il tombe à nouveau à cette date en 2008. Il est survenu un 22 juin en 1975 et tombera à nouveau à cette date en 2203, 2207, 2211 et 2215, puis en 2302. Le solstice d’été tombera un 19 juin en 2488 et ce sera la première fois depuis la création du calendrier grégorien.
En UTC, au XXe siècle les solstice d’été sont tombés exclusivement le 21 juin (64) et le 22 juin (36), alors qu’au XXIe siècle le solstice d’été tombera exclusivement le 20 juin (47) et le 21 juin (53).

ciel du mois

Phénomènes astronomiques

Repère géocentrique, les quadratures et les conjonctions sont en ascension droite. Les phénomènes sont donnés en temps légal français.

1er  juin

20h 13min 40s Conjonction géocentrique en ascension droite entre la Lune et Vénus, différence de déclinaison : – 3°15', élongation solaire de Vénus : 20°O.

3 juin

12h 01min 57s Nouvelle Lune.

4 juin

17h 40min 45s Conjonction géocentrique en ascension droite entre la Lune et Mercure, différence de déclinaison : – 3°40', élongation solaire de Vénus : 16°E.

5 juin

17h 04min 44s Conjonction géocentrique en ascension droite entre la Lune et Mars, différence de déclinaison : – 1°35', élongation solaire de Mars : 29°E.

8 juin

1h 15min 11s La Lune au périgée (distance minimale à la Terre) d = 368 503.889 km, diamètre apparent : 32.507 5', longitude moyenne : 136.632 697°.

10 juin

7h 59min 18s Premier quartier de Lune.

17h 27min 42s Jupiter en opposition, diamètre apparent : 46.0", distance à la Terre : 4,284 au.

12 juin

5h 06min 46s Jupiter au périgée (distance minimale à la Terre) d = 4,283 90 au, diamètre apparent : 46,0".

16 juin

20h 50min 02s Conjonction géocentrique en ascension droite entre la Lune et Jupiter, différence de déclinaison : + 2°0', élongation solaire de la Lune : 173°E.

17 juin

10h 30min 40s Pleine Lune.

18 juin

16h 34min 30s Conjonction géocentrique en ascension droite entre Mercure et Mars, différence de déclinaison : – 0°14', élongation solaire de Mercure : 24°E.

19 juin

5h 46min 25s Conjonction géocentrique en ascension droite entre la Lune et Saturne, différence de déclinaison : – 0°26', élongation solaire de Saturne : 159°O.

21 juin

17h 54min 16s Solstice d’été.

23 juin

9h 49min 44s La Lune à l’apogée (distance maximale à la Terre) d = 404 548.047 km, diamètre apparent : 29.618 4', longitude moyenne : 338.799 078°.

24 juin

1h 15min 15s Mercure en plus grande élongation : 25°9'E.

25 juin

11h 46min 24s Dernier quartier de Lune.

Visibilité de la Lune et des planètes

Planètes visibles entre les latitudes 60° Nord et 60° Sud et les constellations les plus voisines. L’aspect apparent des planètes est calculé pour le 16 juin 2019 à 22h00 UT.

  • Lune du 1er juin 2019 Lune du 2 juin 2019 Lune du 3 juin 2019 Lune du 4 juin 2019 Lune du 5 juin 2019 Lune du 6 juin 2019 Lune du 7 juin 2019 Lune du 8 juin 2019 Lune du 9 juin 2019 Lune du 10 juin 2019 Lune du 11 juin 2019 Lune du 12 juin 2019 Lune du 13 juin 2019 Lune du 14 juin 2019 Lune du 15 juin 2019 Lune du 16 juin 2019 Lune du 17 juin 2019 Lune du 18 juin 2019 Lune du 19 juin 2019 Lune du 20 juin 2019 Lune du 21 juin 2019 Lune du 22 juin 2019 Lune du 23 juin 2019 Lune du 24 juin 2019 Lune du 25 juin 2019 Lune du 26 juin 2019 Lune du 27 juin 2019 Lune du 28 juin 2019 Lune du 29 juin 2019 Lune du 30 juin 2019

    La Lune

    La Lune décrit autour de la Terre une orbite elliptique suivant la loi des aires, elle ne tourne pas autour de celle-ci d’une manière uniforme. Il en résulte qu’au cours d’une révolution sidérale de la Lune, on aperçoit tantôt un peu plus du bord est et un peu moins du bord ouest, tantôt l’inverse. C’est le phénomène de la libration en longitude. D’autre part, l’axe de rotation de la Lune n’est pas perpendiculaire au plan de l’orbite, mais fait avec la perpendiculaire à ce plan un angle de 6,41°. Il en résulte qu’au cours d’une révolution sidérale de la Lune, on aperçoit tantôt un peu plus de la région Nord et un peu moins de la région Sud, tantôt l’inverse. C’est le phénomène de la libration en latitude. Ces deux phénomènes permettent d’observer 59% de la surface lunaire.

    Libration de la Lune en juin 2019

    Phases de la Lune - invisible les 1er, 2 et 3 juin

    3Nouvelle Lune
    10Premier quartier
    17Pleine Lune
    25Dernier quartier
  • Mercure le 16 juin 2019

    Mercure

    Mercure est visible le soir après le coucher du Soleil jusqu’au 22 juin 2019, date de sa dernière visibilité du soir à Paris. Elle se trouve dans la constellation du Taureau jusqu’au 5 juin, date où elle entre dans la constellation des Gémeaux, qu’elle quitte le 24 juin pour entrer dans la constellation du Cancer.

    Diamètre apparent 7,1"

    Magnitude 0,11

  • Vénus le 16 juin 2019

    Vénus

    Vénus est visible à l’est le matin en fin de nuit et à l’aube. Elle se trouve dans la constellation du Bélier jusqu’au 3 juin, date où elle entre dans la constellation du Cancer.

    Diamètre apparent 10,2"

    Magnitude – 3,89

  • Mars le 16 juin 2019

    Mars

    Mars est visible vers l’ouest le soir au crépuscule jusqu’au 11 juin, date de son coucher héliaque du soir à Paris. Elle se trouve dans la constellation des Gémeaux jusqu’au 28 juin, date où elle entre dans la constellation du Cancer.

    Diamètre apparent 3,7"

    Magnitude 1,79

  • Jupiter le 16 juin 2019

    Jupiter

    Jupiter est visible toute la nuit et à l’aube. Le 24 juin son coucher héliaque du matin à Paris est visible à l’ouest à l’opposé de la lueur de l’aube. Après cette date, le coucher est visible de plus en plus tôt avant le lever du Soleil. Elle se trouve tout le mois la constellation d’Ophiuchus.

    Diamètre apparent 46,0"

    Magnitude – 2,61

  • Saturne le 16 juin 2019

    Saturne

    Saturne est visible une grande partie de la nuit et à l’aube, puis toute la nuit et à l’aube. En effet, à partir du 20 juin, date de son lever héliaque du soir à Paris, son lever le soir ne sera plus visible, soit à cause de la luminosité du crépuscule du soir (avant le lever achronique du soir), soit parce que l’astre est déjà levé au coucher du Soleil (après le lever achronique du soir). Elle se trouve tout le mois dans la constellation du Sagittaire.

    Diamètre apparent 18,2"

    Magnitude 1,03

  • Uranus le 16 juin 2019

    Uranus

    Uranus est visible en fin de nuit et à l’aube. Au cours du mois, elle se lève de plus en plus tôt. Elle se trouve tout le mois dans la constellation du Bélier.

    Diamètre apparent 3,4"

    Magnitude 5,86

  • Neptune le 16 juin 2019

    Neptune

    Neptune est visible en seconde partie de nuit et à l’aube. Au cours du mois, elle se lève de plus en plus tôt. Elle se trouve tout le mois dans la constellation du Verseau.

    Diamètre apparent 2,3"

    Magnitude 7,9

Cartes du ciel

Ces cartes du ciel montrent les étoiles brillantes et les planètes visibles dans le ciel de l’hémisphère nord, vers l’horizon sud et vers l’horizon nord, pour le 15 juin 2019 (23h Temps légal). Le trait vertical correspond à la projection sur le ciel du méridien du lieu. L’arc de cercle rouge sur l’horizon sud représente l’écliptique (lieu de la trajectoire apparente du Soleil durant l’année).

En direction du nord

carte du ciel nord du mois de juin
Carte du ciel en direction du nord. Crédits Stellarium

En direction du sud

carte du ciel sud du mois de juin
Carte du ciel en direction du sud. Crédits Stellarium

Vue dans le plan de l’écliptique

Dans sa course apparente sur l’écliptique, le Soleil est accompagné de plusieurs planètes proches. Celles qui sont à l’est peuvent être observées au coucher du Soleil et en début de nuit selon leur élongation et leur magnitude, celles qui sont à l’ouest le seront en fin de nuit et au lever du Soleil sous les mêmes conditions. La figure suivante montre la configuration au 15 juin 2019.

Position des planètes dans le plan de l’écliptique au 15 juin 2019
Position des planètes dans le plan de l’écliptique au 15 juin 2019. Crédits Stellarium (cartes du ciel)/IMCCE (légendes)

culture astronomique

Qu'est-ce que la lumière ?

Aurores polaires
Aurores polaires.Noel Bauza de Pixabays 

« L’on ne saurait douter que la lumière ne consiste dans le mouvement de certaine matière » écrit Christiaan Huygens dans son Traité de la lumière de 1790.

Ce qui est transporté à grande vitesse, des astres à nos yeux ou aux lunettes et télescopes, n’est donc pour lui qu’un mouvement et non des particules matérielles, comme le voulait Newton. Il est vrai qu’à cette date Olaf Rømer a déjà donné une estimation de la vitesse de la lumière proche de sa valeur actuelle, mais légèrement plus petite. On imagine alors difficilement que de la matière se déplace si rapidement aussi bien dans l’espace que dans l’air et dans les corps transparents.

Aujourd’hui, la lumière est bien pour nous aujourd’hui un mouvement : une onde électromagnétique. Mais celle-ci n’est pas un mouvement de matière ; elle peut en effet avoir lieu dans le vide aussi bien que dans les milieux matériels. La lumière n’en transporte pas moins de l’énergie, qui interagit avec la matière sous forme de petites quantités indivisibles que nous appelons les photons, particules immatérielles de lumière.

science en direct

Le train fantôme de l’espace

Passage du train spatial de Starlink. Marco Langbroek 

Jadis, la crainte des gaulois était que le ciel leur tombe sur la tête, depuis ce 25 mai 2019 une nouvelle crainte point à l’horizon, celle d’un ciel transformé en sapin de Noël. Les étoiles disparaitraient de notre vue pour laisser la place à une constellation de petits point lumineux se déplaçant en tout sens. Nos nuits en seraient changées, il en serait terminé de la douce quiétude immuable du ciel, rassurante pour les uns, inquiétante pour d’autres. Ces petits points lumineux seraient des microsatellites pesant tout au plus 200kg, orbitant très près de la Terre (entre 400km et 500km), que des sociétés privées ont commencé à lancer cette année. En particulier, l’une des plus ambitieuses d’entre elles est sans doute la société SpaceX du milliardaire américain Elon Musk.

Le 25 mai dernier, SpaceX a procédé au lancement d’un fourgon de 60 microsatellites. Ceux qui sont sorti le soir en griller une petite ont été quelque peu surpris d’apercevoir dans le ciel un train de lumières parfaitement alignées se suivant les unes les autres. Spectacle déconcertant. Il s’agissait de ces 60 microsatellites qui feront partie bientôt d’un réseau gigantesque de 12000 satellites appelé StarLink. Six lancements de ce type sont prévus en 2019 et l’ensemble du réseau devrait être en orbite avant six ans. L’objectif de SpaceX est d’offrir (ça ne sera pas gratuit et SpaceX compte engranger 50 milliards de dollars de revenus par an contre 3 milliards actuellement de revenus annuels) une couverture internet à l’ensemble de la planète, plus particulièrement pour ces milliards de terriens défavorisés, vivant dans les campagnes lointaines. Le marché est juteux et d’autres sont également sur le coup : OneWeb (648 satellites) – qui a procédé à son premier lancement en février dernier -, Telesat (293) ou Amazon (3236). Alors qu’il nous a fallu 60 ans pour accumuler 5162 objets dans notre environnement spatial proche (dont 2000 sont opérationnels), en quelques années, le nombre de satellites opérationnels va être multiplié par 8. Leur orbite doit être nécessairement basse pour permettre un accès efficace à internet. L’encombrement spatial va considérablement augmenter et avec lui le nombre de débris spatiaux et les risques de collision. Le ciel va donc peu à peu se peupler de ces étoiles en métal. Outre le profit énorme à attendre de tels réseaux, Elon Musk entend bien utiliser les sommes colossales ainsi récoltées pour envoyer vers Mars un premier vaisseau de 100 passagers, le Starship, vers le milieu des années 2020.

L’astronomie risque d’en pâtir mais il est encore trop tôt pour le dire. Si les astronomes optiques sont habitués à traiter les trainées lumineuses laissées sur les images par le passage de satellites artificiels, en revanche les inquiétudes sont très fortes chez les radio-astronomes. Sera-t-on encore capable de détecter le rayonnement cosmologique venu de la nuit des temps au milieu de ce fatras d’ondes radio que ces microsatellites déverseront sur la planète ? Pourra-t-on être en mesure de sortir les bandes d’absorption de l’eau sur des planètes extrasolaires ? ou faudra-t-il aller sur la Lune installer les futurs radio-télescopes ? Elon Musk assure avoir entendu ces craintes et y remédiera lors des prochains lancements, d’une part en rendant moins réfléchissants ses microsatellites et d’autre part en modifiant les fréquences de communication.

A n’en pas douter, les prochains lancements seront maintenant attendus avec impatience et les mois qui viendront permettront d’évaluer l’impact de ces réseaux d’un nouveau genre sur la science et sur nos sociétés.

Séminaires

Bureau des longitudes

Mercredi 5 juin 2019 – 14h30

Des signaux faibles aux mouvements forts : la sismologie et la déformation de la croûte.

Michel Campillo (Université Grenoble Alpes)

Salle Jaurès, ENS, 29 rue d’Ulm, 75005 Paris

Temps & Espace

Lundi 17 juin 2019 – 14h

Dynamics of the binary asteroid system (22) Kalliope-Linus based on observations

Nicolai Emelyanov (Sternberg State Astronomical Institute Lomonosov Moscow State University)

Salle Jean-François Denisse, Observatoire de Paris, 77 avenue Denfert Rochereau, 75014 Paris