Conjonctions successives de la Lune avec Jupiter et Saturne

Pour ce mois d'octobre, le phénomène du mois que nous proposons sera particulier, car articulé sur deux dates et orchestré par trois participants : notre satellite et les deux plus grosses planètes de notre Système solaire. Le phare sélène sera en conjonction avec les deux planètes Jupiter et Saturne à seulement deux jours d'intervalle : le 3 octobre pour Jupiter et le 5 octobre pour Saturne.
Les deux planètes géantes ont dépassé leur meilleure période de visibilité, puisque Jupiter était en opposition le 10 juin et Saturne le 9 juillet dernier. Dans chacun des cas, chaque planète était alors visible tout au long de la nuit. Ce n'est plus le cas maintenant et ces deux planètes ne sont désormais visibles qu'en début de nuit : le 15 octobre, Jupiter se couche vers 21h30 (TLF) et Saturne vers 23h15 (TLF).
Pour celui qui découvre le ciel, la Lune peut être une aide précieuse pour trouver une planète ou une étoile. Ce sera donc le cas en ce début du mois d'octobre pour celui qui n'a jamais identifié Jupiter ni Saturne. Pour le premier rapprochement, jeudi 3 octobre 2019, il faudra se placer face au coucher du Soleil, puis regarder légèrement à gauche, vers le sud-ouest : un très fin croissant de Lune sera situé à 1,5° (trois diamètres lunaires) au nord-ouest (en haut à droite) de Jupiter. Une heure et demi après le coucher du Soleil, les deux astres seront alors à environ 10° de hauteur au-dessus de l'horizon. Le phénomène sera d'autant plus esthétique qu'une belle lumière cendrée sera visible sur la partie sombre de la Lune.
48 heures plus tard, ce sera au tour de Saturne d'être visitée par notre satellite : samedi 5 octobre 2019, peu après le coucher du Soleil, la Lune sera à 1,4° de la planète aux anneaux, mais cette fois-ci au sud-ouest, c'est-à-dire en bas à droite. Les deux astres seront alors à environ 20° au-dessus de l'horizon, soit une hauteur permettant une observation plus confortable que la conjonction du 3 octobre.
Pour les deux événements, point n'est besoin d'un instrument puissant, puisque l’œil nu sera déjà parfaitement adapté pour savourer ces phénomènes de rapprochement. Bien sûr, une paire de jumelles offrira des images plus flatteuses encore ; le 3 octobre, cette optique permettra aux curieux du ciel de mieux apprécier encore la lumière cendrée de la Lune, et de peut être apercevoir quelques-unes des lunes qui gravitent autour de Jupiter. Par contre, le 5 octobre, une paire de jumelles ne sera pas assez puissante pour distinguer les anneaux de Saturne, cette dernière étant visible aux jumelles sous la forme d'un minuscule confetti aplati jaune soutenu. Pour mieux profiter encore de ces rapprochements et de leurs acteurs, un instrument d'astronomie sera idéal. Une simple lunette de 70 ou 80 mm d'ouverture ou un télescope de 115 mm augmenteront plus encore le plaisir d'observer en permettant d'accéder à la richesse de tous les détails offerts par chacun des trois protagonistes : une multitude de cratères sur le terminateur lunaire (zone de transition entre le jour et la nuit lunaire), des bandes équatoriales colorées sur le disque de Jupiter, ainsi que le ballet des quatre lunes joviennes, et, le meilleur pour la fin, la beauté majestueuse des anneaux de Saturne dès qu'on atteint ou dépasse un grossissement de 50 fois.
Notons que si votre emploi du temps ou une météo capricieuse vous a empêché de voir la conjonction du 3 octobre, vous aurez droit à une deuxième chance, puisque le même phénomène de conjonction entre la Lune et Jupiter se reproduira le 31 octobre.
