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N°164 – janvier 2020

Édito

Le comité de rédaction de la Lettre d'Informations de l'IMCCE vous présente ses meilleurs voeux de bonne année.

La nature même du coeur de notre métier revient in fine à remettre sur le métier, chaque année, les mêmes calculs à reproduire aux mêmes périodes de l'année. Mais le plaisir que nous avons à la réaliser est à chaque fois renouvelé, et nous espérons qu'il en est de même pour les lectures que nous vous proposons. La vérification des calculs n'en est pas moins un travail de longue haleine, qui prend en compte d'année en année les développements méthodologiques et informatiques menés à l’IMCCE. Elle est d'autant plus nécessaire qu'une partie des résultats n'est pas prédictible avec précision très longtemps à l'avance, comme la rotation de la Terre.

En 2020, la LI de l'IMCCE va célébrer ses quinze ans d'existence. Nous continuons à préparer son contenu en gardant en tête la nécessité de présenter ces résultats sous une forme multidisplinaire. Comme toujours, nous resterons attentifs à toutes les remarques et suggestions que vous voudrez bien nous adresser pour en améliorer encore sa présentation, son contenu, son intérêt.

Bonne année 2020 !

Ce mois-ci

Le phénomène du mois : l’observation de l’amas des Pléiades

L’amas ouvert M45, également dénommé « Les Pléiades »
L’amas ouvert M45, également dénommé « Les Pléiades ». Crédits D. De Martin & the ESA/ESO/NASA Photoshop FITS Liberator

Le phénomène intéressant en ce mois de janvier est le passage très haut dans le ciel d’un splendide amas ouvert en première partie de nuit : les Pléiades.

Les Pléiades, M 45, est en effet au méridien non loin du zénith vers 21 h 30 temps légal. Cela signifie qu’un observateur qui se place avec l’horizon nord dans le dos, face au sud, verra quasiment au-dessus de lui ce petit groupe d’étoiles collées les unes aux autres. Faisons d’abord plus ample connaissance.

C’est le 4 mars 1769 que Charles Messier fait entrer l’amas sous le numéro 45 dans ce qui deviendra son célèbre catalogue. Inclus en dernier, M45 clôt la première édition parue en 1774 dans les Mémoires de l’Académie royale des sciences de l'année 1771. Le catalogue complet contenant 103 objets sera finalement publié en 1781. Il est évident que ce n’est pas Messier qui a découvert l’amas, puisque ce dernier est bien visible à l’œil nu et qu’il est observé par les humains depuis l’Antiquité.

M45 est un amas ouvert, c’est-à-dire un groupe d’environ 1 000 étoiles, nées ensemble et qui sont toujours liées gravitationnellement entre elles. La distance de l’amas est estimée à environ 440 années-lumière de la Terre (136,2 ± 5 parsec, Gaia Data Release 2, 2018), ce qui en fait l’un des plus proches. Malgré sa relative jeunesse (100 millions d’années), l’amas montre déjà une faible densité stellaire. Cela signifie que, lentement, mais sûrement, les étoiles s’éloignent les unes des autres. De récentes estimations avancent que d’ici à environ 250 millions d’années, l’amas des Pléiades se sera disloqué et que ses étoiles se seront dispersées, puis vivront séparément au milieu du bras spirale d’Orion dans notre galaxie.

Les étoiles visibles à l’œil nu sont des astres massifs chauds et brillants, de classe spectrale B. Pourtant, les Pléiades contiennent encore plus d’étoiles plus petites, de type solaire, ainsi que des naines rouges et brunes. Sur les belles photos, on note que la plupart des grosses étoiles de l’amas baignent dans un voile diaphane de gaz bleuté. Longtemps, il a été dit qu’il s’agissait des résidus de la nébuleuse primitive au sein de laquelle l’amas se serait formé. Or, une découverte récente remet en cause cette interprétation. Il est maintenant avéré que les Pléiades croisent un nuage de gaz et de poussières, appelé « ceinture de Gould ». L’étude des vitesses radiales montre que le gaz traverse l’amas à la vitesse de 11 km/s. Ces voiles diaphanes sont des nébuleuses par réflexion ; leurs spectres sont en tous points identiques à ceux des étoiles, preuve que les poussières du nuage jouent simplement le rôle de petits miroirs.

Un objet facile à trouver

Sortons et postons-nous le 15 janvier vers le sud et levons les yeux vers le Taureau… Les Pléiades sont très faciles à trouver, environ à 10 degrés au nord-ouest d’Aldébaran, l’œil orangé du Taureau.

Localisation de l’amas des Pléiades au 15 janvier 2020 à 21 h 30
Localisation de l’amas des Pléiades au 15 janvier 2020 à 21 h 30. Crédits Stellarium (carte du ciel)/IMCCE (légende)

M45 est l’un des objets du ciel profond les plus faciles à observer, visible à l’œil nu, parfois même en pleine ville ! Pour peu que l’œil ne soit pas acclimaté à la vision nocturne, ou que l’on observe sous un ciel urbain souffrant d’une forte pollution lumineuse, les Pléiades seront vues avec difficulté. Si les conditions sont dégradées, l’œil parvient tout au plus à distinguer une petite flaque de lumière, comme un gros flocon granuleux. Mais si les conditions sont très bonnes, avec un ciel bien noir et sans Lune, l’œil résout très vite le flocon de lumière comme un petit paquet de cinq ou six étoiles très proches les unes des autres. En fonction de la qualité du ciel et de l’acuité visuelle de l’observateur, on peut espérer compter jusque dix ou onze étoiles. Des cas exceptionnels rapportent des observations jusque quatorze étoiles ! L’observation à l’œil nu offre une image exceptionnelle : du fait de sa proximité, l’amas s’étend sur près de deux degrés dans le ciel, soit quatre fois le diamètre apparent de la pleine Lune. On distingue une forme qui évoque une Grande Ourse, évidemment bien plus petite et avec le manche de la casserole tronqué.

Les Pléiades constituent un objet du ciel profond hors norme. Son aspect et ses caractéristiques brouillent sérieusement les cartes des certitudes quant aux règles à suivre pour les observer dans un instrument. Le premier principe mis en déroute consiste à penser que plus l’on grossit, plus l’image de l’objet observé sera flatteuse. Les Pléiades se plaisent à retourner totalement cette affirmation, car c’est tout le contraire que l’on constate une fois sur le terrain : quel que soit l’instrument utilisé, c’est bien souvent avec le grossissement le plus faible que l’amas est le plus beau à voir. Le deuxième principe contesté est celui de penser que plus l’instrument est puissant, plus notre objet sera esthétique. Nous allons voir que de simples jumelles offrent une vision splendide.

Observons les Pléiades

Commençons donc notre promenade céleste autour de ce bijou stellaire… On peut tenter la première observation avec une simple paire de 8 × 30 (grossissement de 8 fois et 30 mm de diamètre pour les lentilles). Une si petite optique saura-t-elle mettre en valeur l’amas des Pléiades ? La réponse ne tarde pas. Elle prend une, grand maximum, deux secondes : l’image offerte est somptueuse. M45 apparaît sous la forme d’un paquet allongé d’une dizaine d’étoiles brillantes, certes conforme à l’image entr’aperçue à l’œil nu, mais celles-ci sont comme posées en surimpression sur une deuxième couche d’étoiles, bien plus faibles et beaucoup plus nombreuses. La surprise réside dans le fait qu’à l’œil nu, on ne distingue évidemment pas les étoiles les moins brillantes. L’image offerte est vraiment féérique : elle laisserait penser qu’un joaillier généreux a jeté une pleine poignée de petits diamants sur un beau coussin de velours gris foncé avant de déposer harmonieusement une dizaine de petits saphirs au milieu. Avec un grossissement de seulement 8 fois, l’amas ne remplit que 30 % du champ, ce qui permet de l’appréhender dans le ciel avec un environnement bien plus pauvre en étoiles. Avec des jumelles 10 × 50, on s’attend tout logiquement à observer le même objet, juste un peu plus gros (amplification de 10 fois) et plus brillant (objectifs de 50 mm de diamètre). Et c’est exactement ce que l’on constate ! Pas de surprise donc. Est-ce pour autant plus esthétique ? Contre toute attente, on vient à en douter. Certes, les 10 × 50 donnent la sensation de se rapprocher de l’amas, mais en grossissant 10 fois, le champ plus restreint fait disparaître cette belle impression de capturer les Pléiades dans son environnement stellaire. Si l’on se place d’un strict point de vue esthétique, pour admirer ce bel amas ouvert, ce sont donc plutôt les 8 × 30 qui nous semblent le meilleur instrument. Seul l’astronome qui attend une image plus détaillée, plus en profondeur, aura avec une préférence pour les 10 × 50.

Les étoiles principales de l’amas des Pléiades
Les étoiles principales de l’amas des Pléiades. Crédits NASA, ESA and AURA/Caltech, Palomar Observatory

Nous terminerons cette présentation avec deux lunettes astronomiques. D’abord une 70/700 (70 mm d’ouverture et 700 mm de focale) achromatique. Nous démarrons l’observation avec un oculaire de 30 mm (23 fois) qui offre une image superbe : les étoiles apparaissent piquées, légèrement bleutées, pas très brillantes, mais ressortant sur un fond d’une trentaine d’étoiles nettement plus faibles. Sur l’ensemble de l’amas, on note une distribution d’étoiles agencées en long : l’amas n’a pas une forme arrondie comme la plupart de ses frères (M35, M36 ou M37, pas très éloignés), mais plutôt de forme allongée, rectangulaire. Avec un oculaire de 24 mm (29 fois), l’image est moins flatteuse. Les étoiles sont magnifiques, l’amas est plus gros, mais la magie qui opérait avec le 30 mm n’est plus là, car en grossissant, on perd en piqué d’image. Au 19 mm (37 fois), on commence à plonger dans l’amas qui remplit dès lors 85 % du champ. C’est somptueux ! À l’oculaire de 11 mm (64 fois), l’esthétique et l’intérêt s’effondrent, puisque l’on perd la vision d’ensemble de l’amas. On passe alors dans une autre observation : à l’aide des flexibles de la monture ou de la raquette de commande, si l’instrument est motorisé double axe, on s’amuse à flâner, à se promener d’étoile en étoile. Alcyone, la plus brillante de l’amas, est magnifique, avec, à quelques minutes à l’ouest, un joli petit triangle de trois étoiles (magnitude 6 et 8).

Passons maintenant à la lunette de 100/900 apochromatique. À nouveau, nous démarrons avec l’oculaire de 30 mm (30 fois). Pour l’astronome rompu à l’observation du ciel avec des télescopes, la découverte de l’image des Pléiades dans une lunette apochromatique est comme un choc. Le spectacle est somptueux, presque irréel de beauté. Les étoiles sont bien plus brillantes que dans la lunette 70/700, mais surtout, elles apparaissent incroyablement fines et piquées. La lunette apochromatique, grâce à des lentilles parfaitement taillées dans un verre d’une très grande pureté et à l’absence d’obstruction, offre une image superbe, contrastée et cristalline. Au 24 mm (38 fois), on perd l’esthétique du champ large offert au 30 mm, mais l’image reste absolument splendide. Dans ce 24 mm, les étoiles sont plus grosses qu’au 30 mm, mais restent toujours piquées. Elles offrent aussi une magnifique couleur bleutée. L’observateur a la sensation que chaque étoile est une puissante micro-led bleu roi, enchâssée dans une bille de cristal.

L’amas des Pléiades est l’un des plus beaux objets du ciel de l’hémisphère nord, sans équivalent dans l’hémisphère sud. Nul n’est besoin de disposer d’un instrument puissant pour en savourer toute la beauté, et nul n’est besoin non plus de beaucoup grossir pour le mettre en valeur. C’est même tout le contraire que l’on constate à l’observation : c’est quasi systématiquement avec l’amplification la plus faible qu’il est le plus beau. Enfin, cet amas est le meilleur ambassadeur des optiques de qualité. Celui qui a cassé sa tirelire pour acheter une paire de jumelles de grande marque ou une lunette apochromatique et qui trouverait son achat peu raisonnable n’a qu’à pointer les Pléiades pour se convaincre que « le prix s’oublie, la qualité reste ! ».

Calendrier pour l’année 2020

Vous trouverez en lien ci-dessous un calendrier pour l’année 2020. Ce calendrier donne, pour chaque jour de l’année 2020, les instants des levers et couchers du centre du Soleil et du centre de la Lune en temps légal français. Les calculs sont faits pour la latitude et la longitude de l’Observatoire de Paris, pour un horizon plat, et la réfraction horizontale est prise égale à 36,6′.

On donne également les différentes phases de la Lune et les dates des équinoxes et des solstices. Au verso de chaque page sont mentionnés les phénomènes astronomiques du mois, les instants sont donnés en temps légal français. Puis, dans les dernières pages, on fournit les dates des fêtes légales et religieuses dans différents calendriers, ainsi que les concordances entre ces calendriers.

Passage de la Terre au périhélie en 2020

Dates et durées des saisons en 2020
Dates et durées des saisons en 2020. Crédits Y. Gominet/P. Rocher/IMCCE

En 2020, la Terre passera au périhélie le dimanche 5 janvier à 7 h 47 min 54 s UTC (8 h 47 min 54 s en temps légal français). La distance du centre de la Terre au centre du Soleil sera alors de 147 091 143,611 km et le diamètre apparent géocentrique du Soleil sera de 32′ 31,97″. Suite à la seconde loi de Kepler (loi des aires), lorsque la Terre passe au périhélie, sa vitesse angulaire est maximale. La vitesse angulaire étant plus rapide au voisinage du périhélie, l’hiver est actuellement la saison la plus courte dans l’hémisphère nord.

Voici les dates et les durées des saisons de l’hémisphère nord pour l’année 2020 (la différence TT − UTC est prise égale à 69,184 s) :

  • Le 20/03/2020 à 3 h 49 min 38 s UTC : équinoxe de printemps ; durée de l’hiver : 88 jours 23 heures 30 minutes 11,06 secondes.
  • Le 20/06/2020 à 21 h 43 min 42 s UTC : solstice d’été ; durée du printemps : 92 jours 17 heures 54 minutes 03,86 secondes.
  • Le 22/09/2020 à 13 h 30 min 41 s UTC : équinoxe d’automne ; durée de l’été : 93 jours 15 heures 46 minutes 58,30 secondes.
  • Le 21/12/2020 à 10 h 02 min 22 s UTC : solstice d’hiver ; durée de l’automne : 89 jours 20 heures 31 minutes 41,13 secondes.

Sous l’effet des perturbations planétaires, le périhélie avance dans le sens direct d’environ 11,612 35″ par année julienne. L’axe des apsides fait donc un tour en environ 111 915 années juliennes. Comme la droite des équinoxes tourne d’environ 50,387 92″ par an dans le sens rétrograde, les deux axes sont confondus toutes les 20 903 années juliennes, cette période porte le nom de précession climatique. En effet, tous les 10 451,5 ans (demi-période de la précession climatique), l’aphélie passe du solstice d’été au solstice d’hiver. Or, même si la distance Terre-Soleil n’est pas le facteur prédominant dans la nature des saisons, la combinaison du passage de la Terre à l’aphélie en hiver donne des hivers plus rudes. Actuellement, la direction du périhélie se rapproche de l’équinoxe de printemps qu’elle atteindra le 24 juin 6430. À partir de cette année, l’hiver ne sera plus la saison la plus courte dans l’hémisphère nord, mais ce sera progressivement le printemps.

Durées des saisons sur 6000 ans.
Durées des saisons sur 6000 ans. Crédits P. Rocher/IMCCE

Le graphique ci-dessus donne l’évolution de la durée des saisons sur une période de 6000 ans, allant de l’an − 3000 à l’an 3000. On remarque qu’en − 330 (331 av. J.-C.), à l’époque de Callippe de Cyzique (vers 370 av. J.-C. - vers 310 av. J.-C.), la saison la plus courte n’était pas l’hiver, mais l’automne. Sur cette période de 6000 ans, les durées de l’été et de l’hiver ont été égales en − 1404, l’automne a eu une durée minimale de 88,37 jours en − 1641 et le printemps à une durée maximale de 94,31 jours en − 1604.

L’éclipse de Lune par la pénombre du 10 janvier 2020

Carte de l’éclipse de Lune par la pénombre du 10 janvier 2020.
Carte de l’éclipse de Lune par la pénombre du 10 janvier 2020. Crédits P. Rocher/IMCCE

La carte ci-dessus est centrée sur la zone de visibilité (V), et l’on trouve de chaque côté deux zones d’invisibilités (I). Pour les éclipses par la pénombre, on trace deux courbes :

  • P1 : la limite de la région où l’on observe l’entrée dans la pénombre.
  • P2 : la limite de la région où l’on observe la sortie de la pénombre.

Chacune de ces courbes correspond aux lieux où la Lune se trouve à l’horizon à l’instant de la phase correspondante, les courbes en rouge correspondent aux lieux où la Lune se lève et les courbes en bleu les lieux où la Lune se couche. Pour chaque phase, les lieux situés à l’ouest d’une courbe rouge ne voient pas le début de la phase, car la Lune n’est pas encore levée et les lieux situés à l’est voient la phase correspondant à la courbe, car la Lune est déjà levée. De même, les lieux situés à l’est d’une courbe bleue ne voient pas la phase, car la Lune est déjà couchée et les lieux situés à l’ouest voient la phase correspondant à la courbe, car la Lune n’est pas encore couchée.

Cette éclipse de Lune par la pénombre est la première d’une série de quatre éclipses par la pénombre qui auront lieu cette année. Les deux suivantes auront lieu avec une lunaison d’intervalle le 5 juin et le 5 juillet 2020. La dernière aura lieu le 30 novembre 2020. Si l’on compte également les deux éclipses de Soleil de 2020, ce sera une année riche en éclipses avec un total de six éclipses. Pour rappel, le nombre maximum d’éclipses possibles au cours d’une année grégorienne est de sept, cela s’est produit en 1982 et se produira de nouveau en 2038. Les éclipses de Lune par la pénombre n’ont rien de spectaculaire, la perte de luminosité de la Lune dans la pénombre de la Terre est trop faible pour être observable à l’œil nu. Parfois, lorsque la pleine Lune est à son apogée et que sa distance à l’apogée est très importante, on peut avoir une éclipse totale de Lune par la pénombre ; dans ce cas, le disque lunaire passe entièrement dans le cône de pénombre. Ces éclipses sont très rares, on en dénombre seulement 174 sur la période de 6000 ans allant de − 3000 à + 2999, la dernière a eu lieu les 14-15 mars 2006 et la suivante aura lieu le 29 août 2053.

L’éclipse du 10 janvier sera observable depuis la France, sa magnitude est de 0,8958. Le tableau ci-dessous donne les circonstances de l’éclipse (en UTC) :

Phases Instant en UTC
Entrée dans la pénombre 17 h 07,7 min
Maximum de l’éclipse 19 h 10,0 min
Sortie de la pénombre 21 h 12,4 min
Aspect des différentes phases de l’éclipse de Lune du 10 janvier 2020
Aspect des différentes phases de l’éclipse de Lune du 10 janvier 2020. Crédits P. Rocher/IMCCE

La figure ci-dessus représente les différentes phases de l’éclipse, les instants sont donnés en temps universel coordonné, il faut ajouter une heure pour avoir l’heure légale en France métropolitaine.

Cette éclipse a lieu trois jours avant que la Lune passe à son périgée, le diamètre apparent de la pleine Lune est donc relativement important (32′ 14,39″). L’éclipse a lieu après le passage de la Lune par son nœud ascendant. Durant l’éclipse, la Lune se trouve dans la constellation des Gémeaux. Voici la suite des événements relatifs à la Lune sur cette courte période de temps :

  • Le 09/01/2020 à 9 h 26 min 45 s UTC : la Lune entre dans la constellation des Gémeaux.
  • Le 09/01/2020 à 23 h 28 min 56 s UTC : la Lune passe par le nœud ascendant de son orbite, longitude moyenne : + 98° 26,8′.
  • Le 10/01/2020 à 19 h 09 min 56 s UTC : maximum de l’éclipse.
  • Le 10/01/2020 à 19 h 21 min 18 s UTC : pleine Lune.
  • Le 11/01/2020 à 8 h 47 min 08 s UTC : la Lune entre dans la constellation du Cancer.
  • Le 12/01/2020 à 17 h 05 min 17 s UTC : la Lune entre dans la constellation du Lion.
  • Le 13/01/2020 à 20 h 21 min 03 s UTC : la Lune est au périgée (distance minimale à la Terre), distance : 365 958.483 km, diamètre apparent : 32.73′.

Calendrier chinois traditionnel : le nouvel an aura lieu le 25 janvier 2020

Sculpture de Liu Yilin représentant le signe chinois du rat
Sculpture de Liu Yilin représentant le signe chinois du rat. Crédits P. Rocher

Cette année, l’année lunaire chinoise (rùn nián 閏年) commence le samedi 25 janvier 2020 et se termine le jeudi 11 février 2021. Cette année lunaire est une année embolismique de treize mois lunaires. C’est une année 庚子 (gēng zǐ) qui correspond à la première branche terrestre 子 (zǐ) associée au signe du Rat 鼠 (shǔ) et au septième tronc céleste 庚 (gēng) associé à l’élément Métal 金 (jīn). C’est une année « double printemps » (shuāng chūn : 雙春[双春]), car elle contient deux fois le jié qi Lìchūn 立春 (début du printemps).

L’année solaire (suì : 歲 岁) est une année abondante de douze mois lunaires, elle commence au solstice d’hiver (dōng zhì 冬至) du 21 décembre 2019 et se termine le 20 décembre 2020, veille du solstice d’hiver suivant (dōng zhì 冬至).

ciel du mois

Phénomènes astronomiques

Repère géocentrique, les quadratures et les conjonctions sont en ascension droite. Les phénomènes sont donnés en temps légal français.

2 janvier

2 h 30 min 13 s La Lune à l’apogée, distance à la Terre : 404 580.191 km, diamètre apparent : 29.62′, longitude moyenne : 358.77°.

16 h 16 min 52 s Conjonction géocentrique en ascension droite entre Mercure et Jupiter, différence de déclinaison : − 1° 30′, élongation solaire de Jupiter : 5° O.

3 janvier

5 h 45 min 25 s Premier quartier de Lune.

4 janvier

19 h 21 min 33 s Conjonction géocentrique en ascension droite entre la Lune et Uranus, différence de déclinaison : − 4° 40′, élongation solaire de la Lune : 107° E.

5 janvier

5 h 05 min 37 s Mercure à l’apogée, distance à la Terre : 1.438 85 au, diamètre apparent : 4.7″.

8 h 47 min 54 s Terre au périhélie, distance au Soleil : 0.983 24 au, diamètre apparent du Soleil : 32.5328′.

10 janvier

16 h 19 min 24 s Mercure en conjonction supérieure, diamètre apparent : 4.7″, latitude : − 1° 55,6′.

20 h 21 min 18 s Pleine Lune.

11 janvier

7 h 38 min 46 s Uranus est stationnaire dans la constellation du Bélier, puis directe.

12 janvier

5 h 31 min 12 s Conjonction géocentrique en ascension droite entre Mercure et Saturne, différence de déclinaison : − 2° 3′, élongation solaire de Saturne : 1° E.

13 janvier

11 h 42 min 03 s Saturne à l’apogée, distance à la Terre : 11.016 52 au, diamètre apparent : 15.0″.

16 h 15 min 43 s Saturne en conjonction, diamètre apparent : 15.0″, distance à la Terre : 11.017 au.

21 h 21 min 03 s La Lune au périgée, distance à la Terre : 365 958.483 km, diamètre apparent : 32.73′, longitude moyenne : 153.79°.

17 janvier

13 h 58 min 25 s Dernier quartier de Lune.

20 janvier

20 h 12 min 02 s Conjonction géocentrique en ascension droite entre la Lune et Mars, différence de déclinaison : + 2° 15′, élongation solaire de Mars : 48° O.

23 janvier

3 h 41 min 10 s Conjonction géocentrique en ascension droite entre la Lune et Jupiter, différence de déclinaison : − 0° 22′, élongation solaire de Jupiter : 21° O.

24 janvier

2 h 39 min 19 s Conjonction géocentrique en ascension droite entre la Lune et Saturne, différence de déclinaison : − 1° 27′, élongation solaire de Saturne : 9° O.

22 h 42 min 00 s Nouvelle Lune.

25 janvier

19 h 12 min 32 s Conjonction géocentrique en ascension droite entre la Lune et Mercure, différence de déclinaison : − 1° 20′, élongation solaire de la Lune : 10° E.

27 janvier

20 h 24 min 14 s Conjonction géocentrique en ascension droite entre Vénus et Neptune, différence de déclinaison : − 0° 5′, élongation solaire de Vénus : 40° E.

28 janvier

7 h 19 min 57 s Conjonction géocentrique en ascension droite entre la Lune et Neptune, différence de déclinaison : − 4° 6′, élongation solaire de la Lune : 38° E.

8 h 27 min 58 s Conjonction géocentrique en ascension droite entre la Lune et Vénus, différence de déclinaison : − 4° 5′, élongation solaire de la Lune : 38° E.

29 janvier

22 h 27 min 05 s La Lune à l’apogée, distance à la Terre : 405 392.732 km, diamètre apparent : 29.56′, longitude moyenne : 4.75°.

Visibilité de la Lune et des planètes

Planètes visibles entre les latitudes 60° Nord et 60° Sud et les constellations les plus voisines. L’aspect apparent des planètes est calculé pour le 16 janvier 2020 à 22 h 00 UTC.

  • Lune du 1er janvier 2020 Lune du 2 janvier 2020 Lune du 3 janvier 2020 Lune du 4 janvier 2020 Lune du 5 janvier 2020 Lune du 6 janvier 2020 Lune du 7 janvier 2020 Lune du 8 janvier 2020 Lune du 9 janvier 2020 Lune du 10 janvier 2020 Lune du 11 janvier 2020 Lune du 12 janvier 2020 Lune du 13 janvier 2020 Lune du 14 janvier 2020 Lune du 15 janvier 2020 Lune du 16 janvier 2020 Lune du 17 janvier 2020 Lune du 18 janvier 2020 Lune du 19 janvier 2020 Lune du 20 janvier 2020 Lune du 21 janvier 2020 Lune du 22 janvier 2020 Lune du 23 janvier 2020 Lune du 24 janvier 2020 Lune du 25 janvier 2020 Lune du 26 janvier 2020 Lune du 27 janvier 2020 Lune du 28 janvier 2020 Lune du 29 janvier 2020 Lune du 30 janvier 2020 Lune du 31 janvier 2020

    La Lune

    La Lune tourne autour de notre planète tout en tournant autour de son axe en approximativement 28 jours : c’est pourquoi l’on ne voit toujours que la même face de la Lune. Au cours de sa rotation autour de la Terre, la Lune présente plusieurs phases en fonction de sa position par rapport au Soleil : le premier quartier, la pleine Lune, le dernier quartier et la nouvelle Lune. Le retour à une même phase se fait en moyenne tous les 29,53 jours : cette durée de révolution s’appelle la lunaison moyenne ou révolution synodique moyenne de la Lune. En raison des perturbations, la lunaison vraie entre deux phases identiques peut varier dans un intervalle de plus ou moins sept heures par rapport à cette valeur moyenne.

    Phases de la Lune – invisible du matin du 23 janvier au soir du 26 janvier

    3Premier quartier
    10Pleine Lune
    17Dernier quartier
    24Nouvelle Lune
  • Mercure le 16 janvier 2020

    Mercure

    Mercure est visible le soir à l’ouest au crépuscule à partir du 27 janvier, date de sa première visibilité du soir à Paris. Elle se trouve dans la constellation du Sagittaire jusqu’au 16 janvier, date à laquelle elle entre dans la constellation du Capricorne.

    Diamètre apparent 4,79″

    Magnitude − 1,19

  • Vénus le 16 janvier 2020

    Vénus

    Vénus est visible tout le mois le soir au crépuscule et en début de nuit. Au cours du mois, elle se couche de plus en plus tard. Elle se trouve dans la constellation du Capricorne jusqu’au 11 janvier, date à laquelle elle entre dans la constellation du Verseau.

    Diamètre apparent 14,02″

    Magnitude − 4,04

  • Mars le 16 janvier 2020

    Mars

    Mars est visible tout le mois le matin en fin de nuit et à l’aube. Au cours du mois, elle se lève de plus en plus tôt. Elle se trouve dans la constellation de la Balance jusqu’au 7 janvier, date à laquelle elle entre dans la constellation du Scorpion, qu’elle quitte le 15 janvier pour entrer dans la constellation d’Ophiuchus.

    Diamètre apparent 4,52″

    Magnitude 1,45

  • Jupiter le 16 janvier 2020

    Jupiter

    Jupiter est visible le matin en toute fin de nuit et à l’aube à partir du 18 janvier, date de son lever héliaque du matin à Paris. Elle se trouve tout le mois dans la constellation du Sagittaire.

    Diamètre apparent 31,94″

    Magnitude − 1,86

  • Saturne le 16 janvier 2020

    Saturne

    Saturne n’est pas visible en janvier 2020. Elle se trouve tout le mois dans la constellation du Sagittaire.

    Diamètre apparent 15,02″

    Magnitude 0,52

  • Uranus le 16 janvier 2020

    Uranus

    Uranus est visible au crépuscule, en première partie de nuit et en début de seconde partie de nuit. Au cours du mois, elle se couche de plus en plus tôt. Elle se trouve tout le mois dans la constellation du Bélier.

    Diamètre apparent 3,56″

    Magnitude 5,76

  • Neptune le 16 janvier 2020

    Neptune

    Neptune est visible au crépuscule et en première partie de nuit. Au cours du mois, elle se couche de plus en plus tôt. Elle se trouve tout le mois dans la constellation du Verseau.

    Diamètre apparent 2,19″

    Magnitude 7,93

Cartes du ciel

Ces cartes du ciel montrent les étoiles brillantes et les planètes visibles dans le ciel de l’hémisphère nord, vers l’horizon sud et vers l’horizon nord, pour le 15 janvier 2020 (23 h Temps légal).

En direction du nord

carte du ciel nord du mois de janvier
Carte du ciel en direction du nord. Crédits Stellarium

En direction du sud

carte du ciel sud du mois de janvier
Carte du ciel en direction du sud. Crédits Stellarium

Vue dans le plan de l’écliptique

Dans sa course apparente sur l’écliptique, le Soleil est accompagné de plusieurs planètes proches. Celles qui sont à l’est peuvent être observées au coucher du Soleil et en début de nuit selon leur élongation et leur magnitude, celles qui sont à l’ouest le seront en fin de nuit et au lever du Soleil sous les mêmes conditions. La figure suivante montre la configuration au 15 janvier 2020.

Position des planètes dans le plan de l’écliptique au 15 janvier 2020
Position des planètes dans le plan de l’écliptique au 15 janvier 2020. Crédits Stellarium (cartes du ciel)/IMCCE (légendes)

science en direct

Chaos dans la partie inerte du nuage de Oort

Planètes et petits corps du Système solaire rangés par ordre croissant du demi-grand axe (la graduation n’est pas linéaire). Le positionnement vertical des objets donne une idée de leur inclinaison orbitale.
Figure 1 – Planètes et petits corps du Système solaire rangés par ordre croissant du demi-grand axe (la graduation n’est pas linéaire). Le positionnement vertical des objets donne une idée de leur inclinaison orbitale. Crédits M. Saillenfest

Faisant suite au premier épisode exposé dans la Lettre d’information du mois de novembre, nous revenons sur l’un des sujets présentés par l’IMCCE lors du colloque de planétologie EPSC-DPS qui s’est tenu à Genève en septembre 2019. Ce mois-ci, il s’agit de la découverte d’un lacis chaotique dans une partie du Système solaire jusque-là considérée comme orbitalement inerte.

La structure actuelle du Système solaire est maintenant bien comprise, grâce à une quantité toujours plus grande d’observations (astéroïdes, comètes, objets transneptuniens…), et grâce aux simulations numériques qui révèlent la dynamique orbitale de ces objets. La figure 1 montre schématiquement la répartition des planètes et des petits corps dans le Système solaire. Les objets de la ceinture de Kuiper (ou du moins, les plus gros d’entre eux) peuvent être observés directement depuis la Terre. De plus, en raison des perturbations orbitales par les planètes géantes, certains d’entre eux sont propulsés vers des régions plus internes du Système solaire, où ils sont plus facilement observables sous la forme de centaures ou de comètes de la famille de Jupiter. En revanche, les objets du nuage de Oort sont trop lointains pour être observés directement depuis la Terre, mais les perturbations orbitales dues aux étoiles proches et au potentiel gravitationnel de la Galaxie permettent d’injecter certains d’entre eux dans le Système solaire intérieur, sous la forme de comètes à longue période.

Taille relative des perturbations orbitales dues aux planètes du Système solaire et dues aux forces de marée galactiques. La région notée « ceinture de Kuiper »
								est largement dominée par les perturbations planétaires, alors que la région notée « nuage de Oort » est largement dominée par les forces de marée galactiques.
Figure 2 – Taille relative des perturbations orbitales dues aux planètes du Système solaire et dues aux forces de marée galactiques. La région notée « ceinture de Kuiper » est largement dominée par les perturbations planétaires, alors que la région notée « nuage de Oort » est largement dominée par les forces de marée galactiques. Crédits M. Saillenfest 

Il reste cependant une zone d’ombre dans notre compréhension de la structure du Système solaire. En effet, les objets situés dans la région intermédiaire entre la ceinture de Kuiper et le nuage de Oort sont très difficiles à observer en raison de leur distance, et aucune perturbation orbitale importante ne permet a priori de les rapprocher de la Terre. Sur la figure 1, cette région du Système solaire est marquée par un point d’interrogation. D’un point de vue dynamique, elle est caractérisée par un régime orbital hybride, où les perturbations planétaires et galactiques sont du même ordre de grandeur (figure 2). En raison de la faiblesse des perturbations orbitales, les astronomes considéraient jusqu’alors que les orbites des objets de cette région étaient inertes, ou « fossilisées » dans un état primordial datant de la dispersion de l’amas stellaire dans lequel le Soleil s’est formé.

Régimes de dynamique orbitale au-delà de Neptune. La région centrale, notée « perturbations planétaires séculaires et marées galactiques », est caractérisée par une vaste mer chaotique. La région bleue est orbitalement inerte.
Figure 3 – Régimes de dynamique orbitale au-delà de Neptune. La région centrale, notée « perturbations planétaires séculaires et marées galactiques », est caractérisée par une vaste mer chaotique. La région bleue est orbitalement inerte. Crédits M. Saillenfest

À l’aide d’un modèle dynamique incluant à la fois les perturbations planétaires et les marées galactiques, des chercheurs de l’IMCCE, en collaboration avec des chercheurs du National Astronomical Observatory of Japan, ont montré que la région intermédiaire entre la ceinture de Kuiper et le nuage de Oort abrite en réalité une vaste mer chaotique. Aucune barrière dynamique n’empêche les objets d’évoluer entre une excentricité nulle et une excentricité voisine de 1, en suivant un réseau de résonances séculaires excitées par les marées galactiques. Les variations orbitales sont lentes, mais pas au point d’être négligeables sur une durée de l’ordre de l’âge du Système solaire. Les différents régimes de dynamique orbitale au-delà de Neptune sont schématisés sur la figure 3. La région du Système solaire pouvant réellement être qualifiée « d’inerte » est très étroite. Ces résultats nous renseignent sur l’origine des objets transneptuniens les plus lointains observés, nous permettant de contraindre les conditions de formation du Système solaire.

Séminaires

Bureau des longitudes

Mercredi 8 janvier 2020 – 14 h 30

Le Square Kilometre Array : un radiotélescope pour étudier l’aube et l’évolution du cosmos

Chiara Ferrari (SKA France/Observatoire de la Côte d’Azur)

ENS, Salle Jaurès, 29 rue d’Ulm, 75005 Paris

Temps & Espace

Lundi 13 janvier 2020 – 14 h

Vues sur l’instrumentation du plateau de Calern, et applications

Julien Chabé (Observatoire de la Côte d’Azur)

Salle Jean-François Denisse, Observatoire de Paris, 77 avenue Denfert-Rochereau, 75014 Paris

Séminaires ASD

Jeudi 9 janvier 2020 – 14 h 30

Isochrone Orbits: from Archimedes parabolae to Kepler’s third law

Paul Ramond (ENSTA)

Salle Danjon, Observatoire de Paris, 77 avenue Denfert-Rochereau, 75014 Paris