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N°167 – avril 2020

Ce mois-ci

Le phénomène du mois : la conjonction Pléiades–Lune–Hyades le 25 avril 2020

Conjonction Pléiades–Lune–Hyades le 25 avril 2020 à 21 h 15 min en Temps légal
Conjonction Pléiades–Lune–Hyades le 25 avril 2020 à 21 h 15 min en Temps légal. Crédits Stellarium

Le phénomène intéressant en ce mois d’avril 2020 sera le rapprochement de la Lune avec deux des plus beaux amas ouverts du ciel : le samedi 25 avril, soit 48 heures après la nouvelle Lune, un très fin croissant lunaire viendra s’intercaler entre l’amas des Pléiades et celui des Hyades.

Qui verra-t-on ?

Le trio de 3 acteurs sera constitué d’un membre de notre système solaire, la Lune, et de deux objets stellaires situés très loin en arrière-plan, mais à l’intérieur de notre galaxie, la Voie lactée.

Est-il encore besoin de présenter la Lune ?

Notre satellite est le seul corps du Système solaire, autre que la Terre, sur lequel des humains ont posé leurs pieds. Ces derniers ont rapporté plus de 400 kg de roches lunaires. C’était il y a 50 ans. Voilà qui permet de dire que l’on connaît bien cet astre aux dimensions hors normes : alors que la grande majorité des satellites qui gravitent autour des planètes a un diamètre qui oscille entre 1 % et 4 % de celui de la planète autour de laquelle ils tournent, la Lune mesure quant à elle près de 27 % du diamètre terrestre. Cette anomalie provient du phénomène de création de la Lune : une théorie assez récente avance que la Lune serait née des débris éjectés par la rencontre entre la future Terre et un corps, nommé Théia, de la taille de Mars (soit deux fois plus petit que la Terre, ce qui reste un objet aux dimensions très importantes). Ce choc qui aurait eu lieu dans les 100 premiers millions d’années après la formation du Système solaire (né il y a 4,56 milliards d’années) explique bien les similitudes de composition chimique entre la Lune et le manteau terrestre, la Lune s’étant formée à partir des débris arrachés à la surface de la Terre.

La Lune orbite autour de la Terre en 28 jours et à une distance moyenne de 384 000 km. En fonction de sa position par rapport au Soleil, elle nous présente une face plus ou moins éclairée, ce qui explique les phénomènes de phases.

L’amas des Pléiades

L’amas ouvert M45, également dénommé « Les Pléiades »
L’amas ouvert M45, également dénommé « Les Pléiades ». Crédits D. De Martin & the ESA/ESO/NASA Photoshop FITS Liberator

Les Pléiades sont un amas ouvert, c’est-à-dire un groupe de quelques centaines, à quelques milliers, de jeunes étoiles situées à l’intérieur des bras spiraux d’une galaxie. On les oppose souvent aux amas globulaires, qui eux sont constitués de centaines de milliers de très vieilles étoiles, rassemblées dans une sphère de 100 à 200 années-lumière de diamètre et distribuées autour du noyau des galaxies et en dehors du plan de celles-ci.

Les Pléiades sont situées à environ 440 années-lumière de la Terre. Cet amas contient environ 3 000 étoiles, dont l’âge est estimé à 100 millions d’années. De ces 3 000 étoiles, l’œil parvient à en discerner 5 à 7, qui forment comme une minuscule Grande Ourse, dont la queue est tronquée. Nul besoin d’un gros télescope pour admirer au mieux cet amas. Au risque de surprendre, c’est même le contraire qui serait presque conseillé : plus l’optique est petite et plus les Pléiades sont belles. Dans de simples paires de jumelles 8 × 30, 8 × 40 ou 10 × 50, elles sont absolument magnifiques. Cependant, la plus belle image peut être fournie par une simple lunette apochromatique de 100 mm d’ouverture. Notons qu’il s’agit d’un objet assez grand, puisque sa taille angulaire approche les 2°, soit quatre fois le diamètre de la Lune.

L’amas des Hyades

L’amas ouvert des Hyades
L’amas ouvert des Hyades. Crédits NASA, ESA, and STScI

L’amas des Hyades est situé à environ 150 années-lumière du Soleil, ce qui en fait l’amas ouvert le plus proche de notre étoile. Il est par contre nettement plus vieux que les Pléiades, puisqu’on estime son âge à environ 625 millions d’années. Du fait de sa proximité, ce grand amas couvre près de 6° de ciel. À l’œil nu, les Hyades dessinent un grand V, qui constitue la tête de la constellation du Taureau. Notons la présence d’une intruse dans ce V, la magnifique étoile Aldébaran, l’œil rouge du Taureau, qui marque la pointe est du V. Cette belle géante rouge ne fait pas partie de l’amas, puisqu’elle est située à mi-distance, à 75 années-lumière, entre le Soleil et les Hyades. Contrairement au jeune amas des Pléiades, qui contient des géantes bleues à la faible espérance de vie (50 à 80 millions d’années tout au plus), les Hyades, du fait de leur âge conséquent, en sont logiquement dépourvues, d’où leur dominante de couleur rouge (marque des étoiles âgées).

Que verra-t-on ?

Le 23 avril 2020, la Lune passera entre la Terre et le Soleil et sera en nouvelle Lune à 2 h 26 min UT : elle ne sera alors pas visible depuis la Terre. Puis, en continuant son inexorable danse autour de notre planète, la Lune va s’écarter du Soleil, et 48 heures plus tard, soit le samedi 25 avril, nous en observerons un croissant d’une extrême finesse, qui viendra donc s’intercaler entre les 2 amas ouverts, mais un peu plus proche des Hyades que des Pléiades.

Précisons que les beaux croissants de Lune que l’on a l’habitude de voir une fois la nuit tombée ont lieu 48 à 72 heures après la nouvelle Lune. En ce samedi 25 avril, la Lune ne sera « âgée » que de 48 heures. Elle ne sera donc visible qu’assez proche de l’horizon, sous la forme d’un très fin croissant, et dans les lueurs du couchant. Il faudra donc être attentif et observer avant que la nuit ne soit totalement tombée. On prendra soin tout autant de pouvoir disposer d’un horizon ouest bien dégagé. On se positionnera bien sûr face à cet horizon ouest, idéalement à partir de 21 h 15 min, en balayant du regard le ciel encore légèrement illuminé par le soleil couchant. Une paire de jumelles pourrait être un allié bien utile pour capturer le fin croissant, qui sera dès lors plus facilement accessible à l’œil nu.

Une fois les 3 acteurs repérés, on savourera la mise en scène offerte par la mécanique céleste. On ne manquera pas de se souvenir des distances qui nous séparent de chacun des intervenants : la Lune, qui est passée à son apogée le 20 avril 2020 à 406 462 km, sera à environ 387 000 km de la Terre ce 25 avril. Par contre, loin, très loin en arrière-plan, brilleront les Hyades à 150 années-lumière, puis les Pléiades à 440 années-lumière.

ciel du mois

Phénomènes astronomiques

Repère géocentrique, les quadratures et les conjonctions sont en ascension droite. Les phénomènes sont donnés en Temps légal français.

1er avril

12 h 21 min 15 s Premier quartier de Lune.

3 avril

17 h 19 min 13 s Conjonction géocentrique en ascension droite entre Mercure et Neptune, différence de déclinaison : − 1° 25′, élongation solaire de Neptune : 25° O.

7 avril

20 h 08 min 39 s La Lune est au périgée, distance à la Terre : 356 906.557 km, diamètre apparent : 33.56′, longitude moyenne : 193.34°.

8 avril

4 h 35 min 05 s Pleine Lune.

16 h 21 min 38 s Équinoxe d’automne sur la planète Mars.

15 avril

0 h 56 min 09 s Dernier quartier de Lune.

1 h 04 min 42 s Conjonction géocentrique en ascension droite entre la Lune et Jupiter, différence de déclinaison : − 2° 0′, élongation solaire de Jupiter : 90° O.

11 h 17 min 59 s Conjonction géocentrique en ascension droite entre la Lune et Saturne, différence de déclinaison : − 2° 28′, élongation solaire de Saturne : 84° O.

16 avril

6 h 32 min 44 s Conjonction géocentrique en ascension droite entre la Lune et Mars, différence de déclinaison : − 2° 0′, élongation solaire de Mars : 75° O.

19 avril

9 h 08 min 38 s Conjonction géocentrique en ascension droite entre la Lune et Neptune, différence de déclinaison : − 4° 14′, élongation solaire de Neptune : 40° O.

20 avril

21 h 00 min 11 s La Lune est à l’apogée, distance à la Terre : 406 462.349 km, diamètre apparent : 29.48′, longitude moyenne : 5.93°.

21 avril

19 h 15 min 42 s Conjonction géocentrique en ascension droite entre la Lune et Mercure, différence de déclinaison : − 3° 7′, élongation solaire de Mercure : 14° O.

23 avril

4 h 25 min 51 s Nouvelle Lune.

7 h 51 min 16 s Conjonction géocentrique en ascension droite entre la Lune et Uranus, différence de déclinaison : − 3° 57′, élongation solaire d’Uranus : 3° E.

26 avril

11 h 00 min 53 s Uranus en conjonction, diamètre apparent : 3.4″, distance à la Terre : 20.811 au.

17 h 24 min 43 s Conjonction géocentrique en ascension droite entre la Lune et Vénus, différence de déclinaison : − 6° 3′, élongation solaire de la Lune : 40° E.

22 h 54 min 37 s Uranus est à l’apogée, distance à la Terre : 20.810 58 au, diamètre apparent : 3.4″.

30 avril

22 h 38 min 21 s Premier quartier de Lune.

Visibilité de la Lune et des planètes

Planètes visibles entre les latitudes 60° Nord et 60° Sud et les constellations les plus voisines. L’aspect apparent des planètes est calculé pour le 16 avril 2020 à 22 h 00 UT.

  • Lune du 1<sup>er</sup> avril 2020 Lune du 2 avril 2020 Lune du 3 avril 2020 Lune du 4 avril 2020 Lune du 5 avril 2020 Lune du 6 avril 2020 Lune du 7 avril 2020 Lune du 8 avril 2020 Lune du 9 avril 2020 Lune du 10 avril 2020 Lune du 11 avril 2020 Lune du 12 avril 2020 Lune du 13 avril 2020 Lune du 14 avril 2020 Lune du 15 avril 2020 Lune du 16 avril 2020 Lune du 17 avril 2020 Lune du 18 avril 2020 Lune du 19 avril 2020 Lune du 20 avril 2020 Lune du 21 avril 2020 Lune du 22 avril 2020 Lune du 23 avril 2020 Lune du 24 avril 2020 Lune du 25 avril 2020 Lune du 26 avril 2020 Lune du 27 avril 2020 Lune du 28 avril 2020 Lune du 29 avril 2020 Lune du 30 avril 2020
    Cliquez sur l’image de la Lune pour afficher le diaporama du mois en cours.

    La Lune

    La Lune tourne autour de notre planète tout en tournant autour de son axe en approximativement 28 jours : c’est pourquoi l’on ne voit toujours que la même face de la Lune. Au cours de sa rotation autour de la Terre, la Lune présente plusieurs phases en fonction de sa position par rapport au Soleil : le premier quartier, la pleine Lune, le dernier quartier et la nouvelle Lune. Le retour à une même phase se fait en moyenne tous les 29,53 jours : cette durée de révolution s’appelle la lunaison moyenne ou révolution synodique moyenne de la Lune. En raison des perturbations, la lunaison vraie entre deux phases identiques peut varier dans un intervalle de plus ou moins sept heures par rapport à cette valeur moyenne.

    Phases de la Lune – invisible du matin du 19 avril au soir du 24 avril

    1erPremier quartier
    8Pleine Lune
    15Dernier quartier
    23Nouvelle Lune
    30Premier quartier
  • Mercure le 16 avril 2020

    Mercure

    Mercure n’est pas visible en avril 2020. Elle se trouve dans la constellation du Verseau jusqu’au 9 avril, date à laquelle elle entre dans la constellation des Poissons, qu’elle quitte pour faire un court passage dans la constellation de la Baleine entre le 15 et le 18 avril. Le 28 avril, elle quitte la constellation des Poissons pour entrer dans la constellation du Bélier.

    Diamètre apparent 5,55″

    Magnitude − 0,42

  • Vénus le 16 avril 2020

    Vénus

    Vénus est visible tout le mois le soir au crépuscule et en première partie de nuit. Au cours du mois, elle se couche toujours après minuit en Temps légal. Elle se trouve tout le mois dans la constellation du Taureau.

    Diamètre apparent 30,99″

    Magnitude − 4,48

  • Mars le 16 avril 2020

    Mars

    Mars est visible tout le mois le matin en fin de nuit et à l’aube. Au cours du mois, elle se lève de plus en plus tôt. Elle se trouve tout le mois dans la constellation du Capricorne.

    Diamètre apparent 6,98″

    Magnitude 0,56

  • Jupiter le 16 avril 2020

    Jupiter

    Jupiter est visible en seconde partie de nuit et à l’aube. Au cours du mois, elle se lève de plus en plus tôt. Elle se trouve tout le mois dans la constellation du Sagittaire.

    Diamètre apparent 38,74″

    Magnitude − 2,29

  • Saturne le 16 avril 2020

    Saturne

    Saturne est visible le matin en fin de nuit et à l’aube. Au cours du mois, elle se lève de plus en plus tôt. Elle se trouve tout le mois dans la constellation du Capricorne.

    Diamètre apparent 16,45″

    Magnitude 0,63

  • Uranus le 16 avril 2020

    Uranus

    Uranus est visible au crépuscule jusqu’au 25 avril, date de son coucher cosmique à Paris, puis le matin à l’aube à partir du 28 avril, date de son lever cosmique à Paris. Elle se trouve tout le mois dans la constellation du Bélier.

    Diamètre apparent 3,37″

    Magnitude 5,88

  • Neptune le 16 avril 2020

    Neptune

    Neptune est visible tout le mois le matin à l’aube et en fin de nuit. Au cours du mois, elle se lève de plus en plus tôt. Elle se trouve tout le mois dans la constellation du Verseau.

    Diamètre apparent 2,18″

    Magnitude 7,95

Cartes du ciel

Ces cartes du ciel montrent les étoiles brillantes et les planètes visibles dans le ciel de l’hémisphère nord, vers l’horizon sud et vers l’horizon nord, pour le 15 avril 2020 (23 h Temps légal).

En direction du nord

carte du ciel nord du mois d’avril 2020
Carte du ciel en direction du nord. Crédits Stellarium (cartes du ciel)/IMCCE (légendes)

En direction du sud

carte du ciel sud du mois d’avril 2020
Carte du ciel en direction du sud. Crédits Stellarium (cartes du ciel)/IMCCE (légendes)

Vue dans le plan de l’écliptique

Dans sa course apparente sur l’écliptique, le Soleil est accompagné de plusieurs planètes proches. Celles qui sont à l’est peuvent être observées au coucher du Soleil et en début de nuit selon leur élongation et leur magnitude, celles qui sont à l’ouest le seront en fin de nuit et au lever du Soleil sous les mêmes conditions. La figure suivante montre la configuration au 15 avril 2020.

Position des planètes dans le plan de l’écliptique au 15 avril 2020
Position des planètes dans le plan de l’écliptique au 15 avril 2020. Crédits Stellarium (cartes du ciel)/IMCCE (légendes)

culture astronomique

La Connaissance des temps : un journal scientifique publié depuis 1679

Frontispice de la Connaissance des temps pour l’année 1731
Frontispice de la Connaissance des temps pour l’année 1731. Crédits Observatoire de Paris

La Connaissance des temps (CDT) publie depuis 1679 les éphémérides des corps célestes ainsi que diverses tables et données à destination des astronomes et des curieux de l’astronomie.

Dans cette lettre d’information, nous continuons d’explorer l’histoire scientifique de cet ouvrage et voir son évolution durant les trois derniers siècles. La CDT a‑t‑elle beaucoup changé ? A‑t‑elle été influencée par les événements politiques ? A‑t‑elle participé à l’essor des sciences en général et de l’astronomie en particulier ? Nous allons tenter de répondre à ces questions par une lecture attentive des 342 volumes de la CDT publiés à ce jour.

Vous trouverez dans les textes que nous proposons des liens vers les pages de la Connaissance des temps que nous citons pour permettre au lecteur d’avoir accès aux textes originaux.

Le calendrier musulman et le calcul des dates du mois de Ramadan

Croissant de Lune
Croissant de Lune. Crédits Sacha T’Sas (Unsplash)

Les musulmans utilisent deux sortes de calendriers lunaires.

1. Un calendrier perpétuel hégirien basé sur la lunaison moyenne

Ce calendrier alterne six mois de 30 jours et six mois de 29 jours pour les années communes de 354 jours et sept mois de 30 jours et cinq mois de 29 jours pour les années abondantes de 355 jours (les deux derniers mois ayant 30 jours). Onze années abondantes sont judicieusement réparties sur une période de trente ans parmi dix-neuf années communes. Ce calendrier suit remarquablement bien la lunaison moyenne. En effet, il se décale d’un jour par rapport à la lunaison moyenne au bout de 30 902 lunaisons, soit environ 2 575 années lunaires. Le jour calendaire commence le soir au crépuscule.

2. Un calendrier religieux basé sur l’observation du premier croissant de Lune

Ce calendrier est par nature local, car les conditions d’observation dépendent du lieu d’observation et de l’époque à laquelle l’observation a lieu. Ainsi, les premiers croissants de Lune sont difficilement observables dans l’hémisphère nord aux fortes latitudes pour les lunaisons proches de l’équinoxe d’automne, alors qu’elles sont facilement observables dans l’hémisphère sud à la même époque. On a le phénomène inverse au voisinage de l’équinoxe de printemps.

Puisque la longueur du mois ne peut avoir plus de trente jours, la nuit qui commence au soir du 29e jour est appelée la nuit du doute. Si le croissant est visible, le mois finissant a 29 jours et le nouveau mois commence le soir même. Si le croissant n’est pas visible, le mois finissant a 30 jours et le mois suivant commence le lendemain soir. Le début du mois de rang n dépend donc du début du mois de rang n – 1. La prédiction du début et de la fin du mois de jeûne de Ramadan s’appuie sur ce principe et sur des critères de visibilité du premier croissant.

De plus, localement, la visibilité du croissant dépend fortement des conditions météorologiques qui sont très difficilement prévisibles à long terme. Les critères de visibilité du premier croissant utilisés dans les programmes de prédiction sont basés sur une hypothèse de ciel clair et sans nuage.

Finalement, c’est l’autorité religieuse, le Conseil français du culte musulman, qui décide des dates de début et de fin des mois, en s’appuyant sur les prédictions de visibilité ou sur la visibilité effective du croissant.

Visibilité du premier croissant de Lune en France en avril et mai 2020.

En 2020, le premier croissant de Lune qui définit le début du mois Ramadan sera visible à l’œil nu en France métropolitaine le soir du 24 avril 2020. Le second croissant qui marque la fin du mois Ramadan et le début du mois Chaououal sera visible à l’œil nu le soir du 24 mai. Il pourra toutefois être observé dès le 23 mai, mais avec une aide optique. Comme chaque année, plus l’on se déplace vers le sud, plus la visibilité des premiers croissants est facilitée.

science en direct

C/2019 Y4 ATLAS : une comète prometteuse !

La comète C/2019 Y4 ATLAS photographiée le 14 mars 2020
La comète C/2019 Y4 ATLAS photographiée le 14 mars 2020. CC BY-SA 4.0 M. Gembec

Depuis sa découverte le 28 décembre 2019 à Hawaii, la comète C/2019 Y4 ATLAS ne fait que gagner en magnitude au fur et à mesure qu’elle s’approche du Soleil. Fin décembre, elle avoisinait la magnitude 19, alors qu’elle devrait entamer ce mois d’avril à un peu moins que la magnitude 8.

Les comètes sont des corps constitués de glace et de poussières : ainsi, plus elles s’approchent du Soleil, plus la glace contenue dans le noyau se sublime, ce qui répand des poussières dans son sillage, lesquelles reflètent la lumière solaire. La luminosité des comètes est intimement liée à leur composition, d’où la difficulté de prédire de manière fiable leur visibilité longtemps à l’avance.

Cependant, cette comète suit une tendance prometteuse : elle devrait être visible au moins aux jumelles durant la deuxième moitié du mois d’avril et deviendra sûrement visible à l’œil nu courant mai (voir carte du ciel pour sa position au cours des mois d’avril et de mai). La pleine Lune du 8 avril rendra difficiles les observations des objets faibles pendant la première moitié du mois.

Positions de la comète C/2019 Y4 ATLAS au cours des mois d’avril et de mai
Positions de la comète C/2019 Y4 ATLAS au cours des mois d’avril et de mai. Crédits Stellarium (cartes du ciel)/IMCCE (légendes)

En étudiant la trajectoire de cette comète, on peut s’apercevoir que ses éléments orbitaux sont très proches de ceux de la grande comète de 1844 :

Comète Excentricité Distance au périhélie(au) Inclinaison(°) Argument du périhélie(°) Longitude du nœud ascendant(°)
C/1844 Y1 0.999 302 000 0.250 537 000 45.565 1518 177.505 4705 120.591 0153
C/2019 Y4 0.999 243 074 0.252 835 406 45.381 1612 177.409 9075 120.569 4509

Cette proximité entre les éléments orbitaux des deux comètes laisse penser que C/2019 Y4 peut être un fragment de la grande comète de 1844, qui avait offert un magnifique spectacle, comme en témoignent les gravures de l’époque. C/2019 Y4 fait actuellement l’objet d’un suivi observationnel soutenu, afin d’analyser au mieux l’évolution de sa luminosité et de son orbite (voir l’animation des observations faites au télescope de 120 cm de l’observatoire de Haute-Provence). Affaire à suivre donc !

Observations de la comète C/2019 Y4 réalisées au télescope de 120cm de l’observatoire de Haute-Provence le 3 mars 2020. Neuf minutes séparent la première et la dernière image de l’animation Observations de la comète C/2019 Y4 réalisées au télescope de 120cm de l’observatoire de Haute-Provence le 3 mars 2020. Neuf minutes séparent la première et la dernière image de l’animation Observations de la comète C/2019 Y4 réalisées au télescope de 120cm de l’observatoire de Haute-Provence le 3 mars 2020. Neuf minutes séparent la première et la dernière image de l’animation Observations de la comète C/2019 Y4 réalisées au télescope de 120cm de l’observatoire de Haute-Provence le 3 mars 2020. Neuf minutes séparent la première et la dernière image de l’animation
Observations de la comète C/2019 Y4 réalisées au télescope de 120 cm de l’observatoire de Haute-Provence le 3 mars 2020. Neuf minutes séparent la première et la dernière image de l’animation. Crédits L. Maquet/IMCCE/OHP

Séminaires

Compte tenu de la fermeture de l’Observatoire de Paris, les séminaires habituellement ouverts au public sont suspendus jusqu’à nouvel ordre.