Le phénomène du mois : la conjonction Lune-Mercure-Vénus le 24 mai 2020

Le phénomène intéressant en ce mois de mai 2020 sera le rapprochement de la Lune avec les deux planètes intérieures Mercure et Vénus.
Ce phénomène, visible dimanche 24 mai 2020, le soir, dans les lueurs du couchant, sera donc axé sur la vision dans un petit coin de ciel des deux premières planètes de notre système solaire avec notre satellite naturel.
Qui verra-t-on ?
La Lune est le seul satellite naturel de la Terre, et elle constitue une exception de taille. En effet, les trois autres planètes rocheuses de notre système solaire, Mercure, Vénus et Mars, n’en ont pas. Un lecteur pointilleux objectera que Mars a 2 satellites, Phobos et Deimos, mais ces derniers sont des astéroïdes capturés, et donc de très petite taille. Selon une théorie assez récente et aujourd’hui bien étayée, la présence de la Lune autour de la Terre serait la conséquence de la collision, dans les premières centaines de millions d’années d’existence de la future Terre, de notre planète avec un objet de la taille de Mars. Cette collision explique pourquoi la Lune est anormalement grosse, en tant que satellite, comparée à tous les autres satellites de notre système solaire. Son diamètre est de 3 474 km et elle orbite en moyenne à 384 000 km de la Terre (apogée à 406 300 km et périgée à 356 700 km).
Mercure est la première planète de notre système solaire. Il s’agit d’une planète tellurique, donc d’un astre rocheux, de petite taille, puisque c’est l’une des plus petites planètes du Système solaire. Son diamètre mesure environ 4 900 km, ce qui, pour l’anecdote, est plus petit que celui de Titan (5 150 km), un satellite de Saturne. Mercure orbite à 58 millions de kilomètres du Soleil et il lui faut 88 jours pour en faire le tour (1 année équivaut à environ 3 mois sur Mercure). Il s’agit d’une planète à la surface désolée, criblée de cratères et ressemblant assez à la Lune. Du fait de sa proximité au Soleil, Mercure est une planète à la visibilité rare et éphémère. On la voit une à deux fois par an et pendant quelques jours seulement.
Vénus est, elle aussi, une planète tellurique, une planète parfois appelée la sœur jumelle de la Terre. Le nom est judicieux en ce qui concerne la taille (12 100 km, soit 95 % de celle de la Terre), la masse (environ 80 % de celle de la Terre) et la structure géologique qui semble assez similaire. Par contre, en ce qui concerne l’atmosphère et les températures, les similitudes s’arrêtent là : l’atmosphère de Vénus est constituée à 97 % de dioxyde de carbone (CO2), à 2,5 % d’azote et quelques gaz rares. Notons la présence de dioxyde de soufre et de gouttelettes d’acide sulfurique en suspension dans les nuages vénusiens. Enfin, la pression de l’air à la surface de Vénus est de l’ordre de 92 atmosphères et il y règne une température moyenne de + 460° C. On peut trouver mieux pour aller passer des vacances…
Les sommets des nuages vénusiens contiendraient une forte proportion de cristaux de glace d’eau, ce qui leur donne leur couleur blanche et leur confère une forte réflectivité de la lumière solaire. Voilà ce qui explique l’exceptionnelle brillance de cette planète (éclat maximum de − 4,6), ce qui en fait l’astre le plus brillant après le Soleil et la Lune. Cet éclat remarquable l’a fait appeler l’étoile du Berger. Notons que le début de l’année 2020 a offert d’excellentes conditions d’observation pour admirer cette belle planète qui brillait haut dans le ciel et longtemps après le coucher du Soleil.
Que verra-t-on ?

La nouvelle Lune ayant eu lieu le vendredi 22 mai 2020 à 19 h 39 min Temps légal, notre satellite ne sera visible ce dimanche 24 mai 2020 que sous la forme d’un très fin croissant dans les lueurs du couchant. C’est elle qui sera la plus haute. Environ 1 heure après le coucher du Soleil, soit vers 22 h 30 min Temps légal, la Lune sera environ à 6° au-dessus de l’horizon. Un peu plus sur sa droite, à 4° précisément, se trouvera la petite planète Mercure, puis en plongeant du regard vers le point de coucher du Soleil, on découvrira la brillante Vénus à seulement 3° au-dessus de l’horizon. Il faudra bien sûr disposer d’un horizon ouest-nord-ouest bien dégagé pour observer ce magnifique phénomène. Si l’observation à l’œil nu sera très jolie, on n’oubliera pas ses jumelles, si on en dispose, car un tel spectacle se savoure plus encore dans cette optique idéale pour ce genre de phénomène. On découvrira et appréciera la belle lumière cendrée de la Lune, soit la partie normalement invisible, car dans l’ombre de la Lune ce soir-là, mais que l’on pourra cependant apercevoir ; le disque lunaire qui nous regardera ce soir-là sera en effet légèrement éclairé par un clair de Terre (lumière du Soleil réfléchie par la Terre).