L’éclipse totale de Lune du 26 mai 2021

La carte (ci-dessus) est centrée sur la zone de visibilité (V) et de chaque côté se trouvent deux zones d’invisibilités (I).
Pour les éclipses totales, on trace six courbes :
- P1 : la limite de la région où l’on observe l’entrée dans la pénombre (petits pointillés).
- O1 : la limite de la région où l’on observe l’entrée dans l’ombre (grands pointillés).
- T1 : la limite de la région où l’on observe l’entrée dans la totalité (trait plein).
- T2 : la limite de la région où l’on observe la fin de la totalité (trait plein).
- O2 : la limite de la région où l’on observe la sortie de l’ombre (grands pointillés).
- P2 : la limite de la région où l’on observe la sortie de la pénombre (petits pointillés).
Chacune de ces courbes correspond aux lieux où la Lune se trouve à l’horizon à l’instant de la phase correspondante : les courbes en rouge correspondent aux lieux où la Lune se lève et les courbes en bleu les lieux où la Lune se couche. Pour chaque phase, les lieux situés à l’ouest d’une courbe rouge ne voient pas le début de la phase, car la Lune n’est pas encore levée, et les lieux situés à l’est voient la phase correspondant à la courbe, car la Lune est déjà levée. De même, les lieux situés à l’est d’une courbe bleue ne voient pas la phase, car la Lune est déjà couchée, et les lieux situés à l’ouest voient la phase correspondant à la courbe, car la Lune n’est pas encore couchée.
Cette éclipse totale de Lune est la première éclipse de Lune de l’année 2021. Une seconde éclipse, partielle, aura lieu la nuit du 19 novembre 2021. Pour voir les différentes phases d’une éclipse de Lune en un lieu donné, il suffit qu’il fasse nuit durant ces phases. En effet, les éclipses de Lune se produisent toujours à la pleine Lune. Or, à la pleine Lune, la Lune se lève lorsque le Soleil se couche et se couche lorsque le Soleil se lève, la Lune est donc visible toute la nuit.
L’éclipse sera visible en totalité sur l’océan Pacifique. La phase de totalité, relativement courte, ne sera visible le soir que dans l’est de l’Asie et le matin en Amérique du Nord et sur une partie de l’Amérique du Sud. Elle ne sera pas visible en France métropolitaine, mais sera visible en totalité en Nouvelle-Calédonie, à Wallis-et-Futuna et en Polynésie française. La phase de totalité ne durera que 14 min 42,3 s.
Le tableau ci-dessous donne les circonstances de l’éclipse (en UTC).
Phases | Instant en UTC | Longitude | Latitude | Angle au pôle |
---|---|---|---|---|
Entrée dans la pénombre | 8 h 47,6 min | 134° 02,4′ O | 20° 18,2′ S | 123,9° |
Entrée dans l’ombre | 9 h 44,9 min | 147° 47,4′ O | 20° 28,2′ S | 133,5° |
Commencement de la totalité | 11 h 11,3 min | 168° 30,3′ O | 20° 43,0′ S | 7,3° |
Maximum de l’éclipse | 11 h 18,7 min | 170° 16,1′ O | 20° 44,3′ S | 15,8° |
Fin de la totalité | 11 h 26,0 min | 172° 01,8′ O | 20° 45,5′ S | 24,3° |
Sortie de l’ombre | 12 h 52,4 min | 167° 15,6′ E | 20° 59,9′ S | 258,1° |
Sortie de la pénombre | 21 h 04,2 min | 44° 51,7′ E | 21° 38,4′ S | 228,4° |
Pour chaque début et fin de phase, on donne l’angle au pôle des points de contact. Ces points de contact sont les points de tangence entre le disque lunaire et les cônes d’ombre et de pénombre. L’angle au pôle est l’angle formé par la direction du pôle Nord céleste et la demi-droite issue du centre lunaire et passant par le point de tangence. Cet angle est compté positivement vers l’ouest (donc dans le sens direct). On donne également les coordonnées géographiques des lieux où la Lune est au zénith à l’instant de chaque phase.

Cette éclipse a lieu juste après le passage de la Lune à son périgée, le diamètre apparent de la Pleine Lune est donc important (33,43′). Cela participe également à la courte durée de la totalité : la vitesse angulaire de la Lune est rapide, car proche de son périgée. L’éclipse a lieu avant le passage de la Lune par son nœud descendant. Durant l’éclipse, la Lune se trouve dans la constellation du Scorpion.
Voici la suite des événements relatifs à la Lune la journée du 26 mai :
26/05/2021 à 1 h 49 min 54 s UTC
La Lune au périgée (distance minimale à la Terre), d : 357 310,962 km, diamètre apparent :
33,52′,
longitude moyenne : 239,48°.
26/05/2021 à 7 h 03 min 04 s UTC
La Lune entre dans la constellation du Scorpion.
26/05/2021 à 11 h 13 min 53 s UTC
Pleine Lune.
26/05/2021 à 11 h 18 min 43 s UTC
Maximum de l’éclipse de Lune.
26/05/2021 à 15 h 07 min 22 s UTC
La Lune entre dans la constellation d’Ophiuchus.
26/05/2021 à 19 h 36 min 58 s UTC
La Lune passe par le nœud descendant de son orbite, longitude moyenne : + 250° 44,0′.
La série de Saros de cette éclipse de Lune
Le Saros est une période de récurrence des éclipses de 6 585,32 jours correspondant à 223 révolutions synodiques de la Lune, à 242 révolutions draconitiques et à 239 révolutions anomalistiques de la Lune. Cette période a été nommée, à tort, Saros par Edmond Halley. On peut donc construire des séries longues d’éclipses séparées par un Saros.
Cette éclipse appartient à une série longue de Saros comportant 82 éclipses successives. Cette série commence avec l’éclipse par la pénombre du 6 octobre 1047 (les dates antérieures à 1582 sont données dans le calendrier julien) et se termine par l’éclipse par la pénombre du 18 mars 2508. Elle se compose de 20 éclipses par la pénombre (dont une totale par la pénombre en 1390), suivies de 6 éclipses partielles par l’ombre, puis de 29 éclipses totales, puis 7 éclipses partielles par l’ombre et se termine par 20 éclipses par la pénombre. Ce sont toutes des éclipses au nœud descendant de la Lune, donc les latitudes célestes successives de la Lune croissent des latitudes négatives aux latitudes positives : les positions de la Lune par rapport aux cônes d’ombre et de pénombre de la Terre vont donc se déplacer dans cette série du sud au nord.
En réalité, dans le propos précédent, les directions nord et sud désignent le nord et le sud par rapport à l’écliptique et non par rapport à l’équateur terrestre, il faut bien se rappeler que l’écliptique est incliné par rapport à l’équateur terrestre.
L’éclipse du 26 mai 2021 est la dernière éclipse totale de la série longue, la trajectoire de la Lune est donc très proche du bord nord sur le cône d’ombre, ce qui explique la courte durée de la phase de totalité. L’éclipse totale de la série qui a eu la phase de totalité la plus longue est celle 18 octobre 1660. On peut également remarquer la bonne symétrie dans la répartition des différents types d’éclipses de cette série longue.