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LA LETTRE D'INFORMATION DE L'IMCCE

N°51 : Novembre 2009
Éphémérides des mois
de Novembre 2009

(Repère géocentrique,
les quadratures
et les conjonctions
sont en ascension droite)

Les éphémérides
sont données
en temps légal français

 

2 novembre
À 20h 13m 54s : Pleine Lune.

5 novembre
À 09h 02m 21s : Mercure en conjonction supérieure, diamètre apparent : 4.7", latitude = + 0° 12,4' (Occultation).

7 novembre
À 08h 24m 38s : la Lune au périgée (distance minimale à la Terre) d = 368903 km, diamètre apparent : 32.5'.

9 novembre
À 07h 00m 41s : Conjonction géocentrique en ascension droite entre la Lune et Mars, différence de déclinaison : - 3°28', élongation solaire de la Lune : 95°O.
À 16h 55m 48s : Dernier Quartier.

10 novembre
À 11h 37m 11s : Mercure à l'apogée (distance maximale à la Terre) d = 1.44544 ua, diamètre apparent : 4.7".
À 19h 41m 02s : Jupiter en quadrature Est, diamètre apparent : 40.0".

13 novembre
À 02h 09m 00s : Conjonction géocentrique en ascension droite entre la Lune et Saturne, différence de déclinaison : - 7°30', élongation solaire de la Lune : 47°O.

15 novembre
À 20h 42m 34s : Conjonction géocentrique en ascension droite entre la Lune et Vénus, différence de déclinaison : - 6°21', élongation solaire de la Lune : 13°O.

16 novembre
À 20h 13m 44s : Nouvelle Lune.

17 novembre
À 11h 35m 22s : Conjonction géocentrique en ascension droite entre la Lune et Mercure, différence de déclinaison : - 2°51', élongation solaire de Mercure : 7°E.
À 13h 20m 59s : Mercure à l'aphélie (distance maximale au Soleil) d = 0.46670 ua.

22 novembre
À 21h 06m 18s : la Lune à l'apogée (distance maximale à la Terre) d = 404733 km, diamètre apparent : 29.6'.

23 novembre
À 23h 07m 48s : Conjonction géocentrique en ascension droite entre la Lune et Jupiter, différence de déclinaison : + 3°39', élongation solaire de Jupiter : 78°E.

24 novembre
À 22h 39m 14s : Premier Quartier.

26 novembre
À 18h 36m 29s : Conjonction géocentrique en ascension droite entre la Lune et Uranus, différence de déclinaison : + 5°50', élongation solaire d'Uranus : 108°E.

 

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sr@imcce.fr
Éphémérides en ligne
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Directeur de publication
William Thuillot

Chef de rédaction
Sylvie Lemaître

 

IMCCE - Observatoire de Paris
77, avenue Denfert-Rochereau
F-75014 PARIS

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Filet
Visibilité des planètes

(Planètes visibles entre les latitudes 60° Nord et 60° Sud et les constellations les plus voisines)

Mercure entre dans la constellation de la Vierge
Vénus entre dans la constellation de la Vierge
Mars entre dans la constellation du Cancer
Jupiter est visible dans la constellation du Capricorne
Saturne est visible dans la constellation du Lion

Aspect des planètes au 16 novembre
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Mercure, Vénus, Mars, Jupiter, Saturne, Uranus
Phénomènes astronomiques
Léonides 2009
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Localisation dans l'espace du courant météoritique des Léonides. Crédit: J. Vaubaillon (IMCCE)

Beaucoup se souviennent des Léonides entre 1998 et 2002 : on pouvait assister alors à un vrai "feu d'artifice naturel" avec 3000 météores par heure visibles dans le ciel (après corrections). Ces météores sont causés par la rentrée dans l'atmosphère de poussières cométaires, qui dans le cas des Léonides ont été éjectées de la comète 55P/Tempel-Tuttle. Les années qui ont suivies n'ont pas présenté une activité aussi élevée : les "tempêtes de météores" sont malheureusement très rares. L'année 2009 verra pourtant un accroissement d'activité inhabituelle des Léonides, sans pour autant atteindre le niveau des années 1998-2002. L'IMCCE prévoit environ 200 événements par heure, ce qui représente quand même 2 fois l'activité des Perséides (visibles en août).


Nouvelles astronomiques
1609: l´année de Galilée (10/11)
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Premières aquarelles de la Lune peintent par Galilée. Il plaça la feuille horizontalement alors qu'il dessinait la première image du croissant lunaire le 30 novembre 1609 (numérotée 1). Le dessin 5 aurait été exécuté le 17 décembre 1609 bien avant celui identifié comme étant le dessin 4 qui lui aurait été effectué le 19 janvier 1610. On notera la qualité picturale des esquisses de Galilée. Source: Bibliothèque Nationale Centrale de Florence.

De quand date les premières observations de la Lune faites par Galilée ?

Cette question soulevée pour la première fois par Guglielmo Righini en 1975, qui les plaçait juste après le coucher du Soleil du 2 octobre 1609, fut longtemps l'objet de recherches. De nos jours une conviction générale semble s'être faite autour des travaux d'Ewen Whitaker en 1978, confirmés en 2003 par ceux d'Owen Gingerich et d'Albert Van Helden, sur la date du 30 novembre 1609, 4 jours après la nouvelle Lune.

Il semble cependant que Galilée se soit rendu à la cour du grand-duc de Toscane à Florence vers la fin du mois d'octobre ou au tout début du mois de novembre pour une nouvelle démonstration de sa lunette en prenant notamment pour objet la Lune. En effet, si l'on en croit cette citation de la lettre écrite par Galilée le 30 janvier 1610 à Bélisario Vinta, le secrétaire personnel de Cosmes de Medicis- qui fit d'ailleurs allusion à cette visite dans une lettre datée du 7 novembre 1609 - Que la Lune soit un corps très semblable à la terre, je m'en étais déjà assuré et je l'avais en partie fait voir à notre sérénissime seigneur, mais imparfaitement toutefois, car je n'avais pas encore une lunette de l'excellence de celle que j'ai à présent. Vraisemblablement avait-il encore sa lunette grossissant 8 fois qui lui servit à son exhibition du haut du Campanile à Venise des 24 et 25 août (voir Lettre d'information 49). Est-ce à ce moment qu'il aurait perçu tout l'intérêt d'observer la Lune, en particulier avec un instrument plus puissant ?

Pourquoi en effet Galilée a-t-il décidé d'observer la Lune en ce dernier jour du mois de novembre 1609 ? Certes Thomas Harriot l'avait-il fait avant lui au début du mois d'août 1609 (NewsLetter 48) mais rien n'atteste que Galilée en ait eu connaissance. Il se trouve que la Lune est en quelque sorte la clef de voûte du système aristotélicien du monde (voir Lettre d'information 43). Elle marque physiquement la séparation entre deux mondes, le monde sublunaire et le monde supralunaire, et entre deux physiques, la physique terrestre et la physique céleste. Système contesté par Galilée de manière encore confidentielle. Il aurait donc trouvé en la Lune un puissant levier pour renverser un peu plus ce système géocentrique que Copernic avait déjà contribué à ébranler en 1543.

Les aquarelles de Galilée issues de ses archives et non publiées à l'époque, faites de sa propre main, l'oeil rivé à l'oculaire de sa nouvelle lunette agrandissant 20 fois (voir NewsLetter 50), prouvent qu'il s'était préparé à l'observation détaillée de la Lune. Il avait un « programme d'observation », celui de dessiner la Lune durant son cycle complet de croissance et de décroissance. C'est sans doute la raison pour laquelle il a commencé ses toutes premières observations juste après la nouvelle Lune de novembre 1609. Cependant il n'observe pas en véritable astronome. Il ne date pas ses observations, n'indique pas l'orientation de ses dessins. Il ne cherche pas à faire une carte précise de la Lune comme Hévélius le fera 35 ans plus tard. Son objet est certes la Lune mais son objectif est de la décrocher de la position charnière où Aristote l'avait placée. Deux feuilles comportant sept aquarelles de Galilée nous sont parvenues. Il ne fait maintenant plus aucun doute que ce sont véritablement les premières esquisses réalisées par Galilée. Il décrira sa toute première observation du croissant lunaire dans le Sidereus Nuncius, publié en mai 1610, de la façon suivante Le quatrième ou le cinquième jour après la conjonction, quand la Lune s'offre à nous avec ses cornes brillantes, alors la limite qui sépare la partie obscure de la lumineuse n'est pas tracée régulièrement, suivant une ligne ovale, comme cela se produirait sur un corps parfaitement sphérique, mais elle est dessinée par une ligne irrégulière, avec des aspérités et tout-à-fait sinueuse. Il poursuivit en détaillant la Lune comme inégale, accidentée, constituées de cavités et de gonflements, tout comme la surface de la Terre elle-même qui est rendue partout différente par les hauteurs des montagnes et les profondeurs des vallées.

Fut-il le premier à évoquer le relief tourmenté de la surface lunaire qu'il révélait ainsi au monde ? Non assurément. Il y eut bien avant lui le De Facie in orbe Lunae (De la Face qui paraît sur la Lune) de Plutarque (50-120 ap. JC) écrivant notamment qu'il n'est pas vraisemblable que la Lune n'ait, comme la mer, qu'une surface unie : elle doit plutôt ressembler à la Terre. Plutarque alla même plus loin dans son questionnement, croyez-vous possible qu'il y ait dans cette planète des ombres causées par des cavités et des profondeurs dont la vue nous parvienne jusqu'à nous ? Ne sentez-vous pas les conséquences qui suivent de cette opinion ?. Galilée en possédait une édition et il en avait manifestement senti toutes les conséquences. Pourtant dans le Sidereus Nuncius n'écrivit-il pas que ces taches-ci n'avaient été observées par personne avant nous.

Sacré Galilée !

En savoir plus
Puce From occhiale to printed page: The making of Galileo's Sidereus Nuncius, 2003. Owen Gingerich and Albert Van Helden. Journal for the History of Astronomy, Vol. 34, p. 251 - 267 (2003)
Puce Le Messager céleste. Galileo Galilei. Les Belles Lettres, 1992.

 
 

La Lune des chasseurs et l'illusion lunaire
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Pleine Lune d'octobre 2009. Crédit: Rob Ostby, Harvest Moon in Wind.

La prochaine pleine Lune (2 novembre à 19h14 UTC) est communément appelée « Lune des chasseurs ». C'est la seconde Pleine Lune après l'équinoxe d'automne. Celle qui suit (4 octobre à 6h11 UTC) immédiatement l'équinoxe est appelée « Lune des moissons ». Ces Lunes sont particulières dans l'hémisphère nord (on trouve le même type de pleines Lunes dans l'hémisphère sud en mars-avril) pour deux raisons. D'une part leur lever coïncide pratiquement avec le coucher du Soleil. D'autre part il y a très peu de décalage entre des levers consécutifs autour de cette période. Alors que l'on devrait s'attendre à une Lune se levant plus tard que la veille d'environ 50 minutes, ces pleines Lunes ont un lever se décalant d'un jour à l'autre d'environ 20 à 30 mn pour des latitudes moyennes et même beaucoup moins à des latitudes plus élevées. Ceci provient d'une raison astronomique simple, la très faible inclinaison de l'écliptique (chemin suivi par le Soleil et la Lune dans le ciel) sur l'horizon local lors de l'équinoxe d'automne. Le globe lunaire vient ainsi tutoyer gentiment l'horizon dans son ascension nocturne. Ces appellations résultent des anciens qui pouvaient ainsi continuer à labourer les champs grâce à la clarté lunaire prenant alors le relai du soleil. Il n'en va pas de même pour la Lune des chasseurs pour des raisons que l'on peut deviner.

Un autre aspect intéressant à observer de ces pleines Lunes est celui de l'illusion lunaire. Par le biais d'une illusion d'optique, le disque lunaire apparaît beaucoup plus important près de l'horizon qu'il ne l'est lorsque la Lune se trouve haut dans le ciel. Cet « élargissement» de la Lune peut aller jusqu'à lui conférer une taille apparente de 1 degré au lieu du 1/2 degré réellement couvert. Ce n'est que très récemment que la cause de cette illusion a été élucidée. Il s'agirait d'un phénomène de macropsie/micropsie oculomotrice influant sur la taille apparente des objets perçue par le cerveau. L'illusion de taille apparente se produit dès lors que l'oeil accommode en avant de l'objet (micropsie) ou derrière lui (macropsie), ce qui a pour effet de faire apparaître cet objet plus petit ou plus grand qu'il ne l'est. Lorsque la Lune est à l'horizon, la présence dans le champ de vision de signaux de référence distants provoque naturellement l'ajustement de l'oeil à des objets très lointains. A l'inverse, au zénith, l'absence de tout objet de référence laisse l'oeil au repos qui s'ajuste sur une position située 1 ou 2 m en avant. La myopie de nuit en est une illustration pratique. En effet, lorsqu'il fait sombre, l'oeil s'ajuste sur une position proche, c'est pourquoi on devient relativement myope en milieu sombre. L'illusion lunaire est donc aussi une diminution de la taille apparente de la Lune lorsqu'elle se retrouve seule dans le ciel.

 
 

Apophis : la menace s'éloigne
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Image d'Apophis lors de sa découverte le 19 juin 2004.

De nouvelles observations de position ont permis aux scientifiques du JPL (NASA) de recalculer l'orbite de l'astéroïde Apophis. Ces nouveaux calculs ont permis d'écarter tout danger de rencontre entre l'astéroïde Apophis et la Terre le 13 avril 2029. De la même manière la probabilité d'impact avec la Terre en 2036 s'est effondrée à une chance sur un million. Cet astéroïde d'une taille d'environ 250m avait attiré l'attention du monde entier depuis sa découverte le 19 juin 2004 de par la forte probabilité (environ 3 chances sur 100) d'une collision avec la Terre en 2029. Il avait alors été classé au niveau 4 de l'échelle de Turin qui en compte 10. Il vient d'être déclassé au niveau zéro.

 
 

 
 

Anneau géant découvert autour de Saturne
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Anneau de poussière géant. Crédit: NASA/JPL-Caltech/ University of Virginia.

Le télescope spatial Spitzer, observant dans l'infrarouge lointain (entre 24 et 70 microns), vient de découvrir un gigantesque anneau de poussière et de glace (avec une température de -193°C) enserrant tout le système de Saturne. Situé à une distance comparable à 128 fois le rayon de Saturne (60 330km), il s'étendrait jusqu'à une distance de 207 rayons. Très épais, près de 20 fois la taille de Saturne soit près de 2,5 millions de km, il est cependant incliné de 27° sur le plan des anneaux de Saturne. Il proviendrait de l'éjection continuelle de matière issue d'impacts répétés par des particules interplanétaires sur la surface du satellite le plus externe, Phoebe, qui évolue en son sein. Les grains de poussière plus petits que le centimètre réemettent asymétriquement la lumière solaire absorbée ce qui a pour effet de les faire tomber en spiralant vers l'intérieur du système de Saturne. La plupart de ces particules viennent alors frapper la surface menante de Japet et d'Hypérion, tournant en sens inverse de celui de Phoebe et de l'anneau géant. Ceci pourrait enfin expliquer la dissymétrie de teinte remarquée dès 1671 par Cassini. Déjà la sonde éponyme avait relevé en 2008 des similarités entre la composition de la surface de Phoebe et celle du matériau sombre qui recouvre l'une des faces de Japet et d'Hypérion.

 
 

Lever du Soleil dans l’axe de l’arche de l’Arc de Triomphe
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Photo prise en mai 2009. Crédit: P. Rocher, 2009

Comme chaque année début novembre, il est possible d'observer le lever du Soleil juste sous l'arche de l'Arc de Triomphe. Cette observation se fait depuis l'avenue de la Grande Armée. Le seul lieu propice à cette observation est le terreplein situé au centre du square de la porte Maillot. Depuis ce lieu, le diamètre apparent du Soleil est lègèrement plus petit que le diamètre apparent de l'arche de l'Arc de Triomphe, mais si l'on s'éloigne plus de l'Arc de Triomphe, la ligne de visée dans la direction de l'arche rencontre des feux de signalisations disgracieux.

Le tableau suivant fournit les dates et instants de prises de vue du Soleil dans l’axe de l’arche de l’Arc de Triomphe depuis le square de la Porte Maillot. Les instants sont en Temps universel. Ajouter une heure pour obtenir l’heure légale en France métropolitaine.

ATTENTION : même à faible altitude l’observation directe du Soleil peut être dangereuse pour la vue (et pour votre appareil photo). Pour les photos, il y a risque de surexposition, penser à prendre un filtre si votre appareil photo ne permet pas de faire de très courtes expositions.

 Jour  Instant du lever du centre du Soleil  Période où le centre du Soleil passe par l'axe de l'arche  Variation de la hauteur du centre du Soleil durant cette période
 4 novembre  6h 50m 53s  6h 58m 17s à 6h 58m 37s  59' 07" à 1° 01' 50"
 5 novembre  6h 52m 30s  6h 57m 20s à 6h 57m 40s  38' 09" à 40' 50"
 6 novembre  6h 54m 08s  6h 56m 23s à 6h 56m 43s  17' 37" à 20' 14"

 
 

Séminaires
Temps & Espace

9 novembre P. Atreya (IMCCE/Observatoire de Paris)
"Software for Photometric and Astrometric Reduction of Video Meteors (SPARVM)"
Lieu : Salle de l'Atelier à 14h - IMCCE Observatoire de Paris 77, avenue Denfert-Rochereau 75014 PARIS
26 octobre J. Laskar (IMCCE/Observatoire de Paris)
Titre à définir
Lieu : Salle de l'Atelier à 14h - IMCCE Observatoire de Paris 77, avenue Denfert-Rochereau 75014 PARIS

 
Bureau des longitudes

4 novembre I. Cognard (CNRS)
"Chronométrie des pulsars rapides au radiotélescope de Nançay"
Lieu : Salle Hugot à 14h - Palais de l'Institut, 23 quai de Conti, 75006 PARIS

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