Visibilité des planètes

(Planètes visibles entre les latitudes 60° Nord et 60° Sud et les constellations les plus voisines)

Mercure est visible le soir à l'ouest au coucher du Soleil à partir du 20 février, date de sa première visibilité du soir à Paris. Elle sera alors dans la constellation du Verseau jusqu'au 26 février, date où elle entrera dans la constellation des Poissons

Vénus est visible tout le mois le soir au crépuscule et en début de nuit. Au cours du mois, elle se couchera de plus en plus tard et sera donc visible plus longtemps en début de nuit. Elle se trouve dans la constellation du Verseau, uniquement le 1er février, à partir du 2 février elle sera dans la constellation des Poissons.

Mars est visible tout le mois, une grande partie de la nuit et jusqu'à l'aube, à partir du 25 février, date de son lever héliaque du soir à Paris, elle sera visible toute la nuit. Elle se trouve dans la constellation de la Vierge, jusqu'au 3 février, date où elle entrera dans la constellation du Lion.

Jupiter est visible tout le mois au crépuscule et une partie de la nuit. À partir du 3 février, elle se couchera avant minuit vrai. Elle reste tout le mois dans la constellation du Bélier.

Saturne est visible tout le mois une grande partie de la nuit et à l'aube dans la constellation de la Vierge. Au cours du mois la planète se lèvera de plus en plus tôt.

Aspect des planètes au 16 février 2012 Mercure, Vénus, Mars, Jupiter, Saturne, Uranus

Ciel du mois

Cartes du ciel pour une observation vers le nord et vers le sud
à Paris le 15 février 2012 à 23 h temps légal

Carte du ciel en direction du nord	Carte du ciel en direction du sud

Ces cartes du ciel montrent les étoiles brillantes et les planètes visibles dans le ciel de l'hémisphère nord, vers l'horizon sud et vers l'horizon nord, pour le 15 février 2012 (23h). Le trait vertical correspond à la projection sur le ciel du méridien du lieu. L'arc de cercle rouge sur l'horizon sud représente l'écliptique (lieu de la trajectoire apparente du Soleil durant l'année). Les constellations visibles sur ces cartes sont, par ordre alphabétique des sigles :

Andromède (And), le Cocher (Aur), le Bouvier (Boo), le Cocher, la Girafe (Cam), Cassiopée (Cas), Céphée (Cep), la Baleine (Cet), le Grand Chien (CMa), le Petit Chien (CMi), le Cancer (Cnc), la Chevelure de Bérénice (Com), la Couronne Boréale (CrB), le Cratère (Crt), les Chiens de Chasse (CVn), le Cygne (Cyg), le Dragon (Dra), Eridan (Eri), les Gémeaux (Gem), Hercule (Her), l'Hydre femelle (Hya), le Lézard (Lac), le Lion (Leo), le Lièvre (Lep), le Petit Lion (LMi), le Lynx (Lyn), la Licorne (Mon), Orion (Ori), Persée (Per), la Boussole (Pyx), la Grande Ourse (UMa), la Petite Ourse (UMi), la Poupe (Pup), le Sextant (Sex), le Taureau (Tau), le Triangle (Tri), la Vierge (Vir).

Le Soleil dans sa course apparente sur l'écliptique est accompagné de plusieurs planètes proches. Celles qui sont à l'est peuvent être observées au coucher du Soleil et au début de nuit selon leur élongation et leur magnitude, celles qui sont à l'ouest le seront en fin de nuit et au lever du Soleil sous les mêmes conditions. La figure suivante montre la configuration au 15 février 2012.

Les cartes du ciel sont générées à l'aide du logiciel libre Stellarium.

Nouvelles astronomiques

Portrait d'al-Kindi

Après les invasions arabes du VIIe siècle apr. J.-C., émergea à Bagdad à partir de 754, sous la dynastie des Abbassides l'un des plus grands centres culturels de l'époque post-helléniste qui vit la fondation de la Maison de la Sagesse. Les premières traductions des ouvrages hérités des Grecs commencèrent alors et peu après apparut Abu Yusuf Ya'qub Ibn Ishaq al-Kindi (801-873), surnommé « le philosophe des Arabes ». Tout à la fois philosophe, mathématicien et astronome, il engagea les premières études sérieuses en optique ainsi que les premiers efforts pour communiquer le savoir grec issu des premières traductions au monde islamique. Il publia La Rectification de l'erreur et des difficultés dues à Euclide dans son livre appelé l'Optique, ou plus brièvement La Rectification. Il s'agit du premier commentaire critique du livre d'Euclide. Ainsi que le De Aspectibus, les deux livres majeurs d'optique d'al-Kindi. De son livre sur l'optique, il ne nous reste que la traduction latine, qui fut une référence essentielle aussi bien pour Roger Bacon que pour Robert Grosseteste qui furent parmi les premiers savants du Moyen-âge à initier une nouvelle philosophie de la nature au XIIIe siècle.

L'optique occupait une place spéciale dans la philosophie générale de la nature d'al-Kindi. Selon al-Kindi tout dans la nature est source de radiations à l'instar des étoiles. C'est aussi pourquoi il était, tout comme Euclide, partisan de la théorie de l'extramission. Les lois de la radiation sont les lois de la nature. L'optique est donc la science indispensable à toute autre étude. Cependant, le travail d'al Kindi n'est pas une simple continuation ou transmission de celui d'Euclide mais c'est un véritable commentaire critique.

Ce qui était postulat chez Euclide fut jugé démontrable et démontré par al-Kindi. Il introduisit le premier les images produites par une ouverture ponctuelle afin de démontrer la propagation rectiligne de la lumière, qui sera connue sous le nom de Camera Obscura, nom donné par Kepler en 1604. Il se rallia cependant à la théorie de l'extramission (voir lettre d'information 75) en reprenant l'argument d'Aristote relatif aux myopes : ceux-ci ont une vision si faible qu'ils ne peuvent voir très loin, par conséquent l'image des objets ne peut leur être retournée par l'air que parce que l'œil est émetteur. Cependant son argument le plus fort contre la théorie de l'intromission fut purement mathématique : si la vue résulte de l'intromission de formes sensibles dans le globe oculaire, alors un cercle vu par la tranche devrait être perçu comme un cercle or il l'est comme un segment de droite. Ingénieux arguments mais néanmoins totalement faux !

En dépit de son attachement à la théorie de l'extramission d'Euclide, les critiques argumentées d'Al-Kindi à l'égard de l'Optique d'Euclide prépareront les coups fatals qui lui seront portés plus d'un siècle plus tard par l'un des plus grands scientifiques arabes, Ibn al-Haytham, que nous découvrirons dans un prochain épisode.

Le Soleil est indispensable pour la vie sur Terre: il nous dispense l'énergie nécessaire. Combien de temps cela va-t-il durer? Le Soleil ne risque-t-il pas de s'éteindre et donc de supprimer toute vie sur Terre? En fait, le risque n'est pas là. Il est plutôt dans les variations de luminosité du Soleil qui ont une influence sur la vie sur Terre, indépendamment de l'activité humaine, et sur une autre échelle de temps.

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Photo prise le 7 février 2008, Crédit P. Rocher

Comme chaque année début février, il est possible d'observer le lever du Soleil juste sous l'arche de l'Arc de Triomphe. Cette observation se fait depuis l'avenue de la Grande Armée. Le seul lieu propice à cette observation est le terre-plein situé au centre du square de la porte Maillot. Depuis ce lieu, le diamètre apparent du Soleil est lègerement plus petit que le diamètre apparent de l'arche de l'Arc de Triomphe, mais si l'on s'éloigne plus de l'Arc de Triomphe, la ligne de visée dans la direction de l'arche recontre des jeux de signalisations disgracieux.

Dates et instants de prises de vue du Soleil dans l'axe de l'arche de l'Arc de Triomphe depuis le square de la Porte Maillot.

Les instants sont en Temps universel ajouter une heure pour avoir l'heure légale en France métropolitaine.

ATTENTION : même à faible altitude l'observation directe du Soleil peut être dangereuse pour la vue (et pour votre appareil photo). Pour les photos, il y a risque de surexposition, pensez à prendre un filtre si votre appareil photo ne permet pas de faire de très courtes expositions.

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Limite de visibilité du coucher de la Lune sous la forme d'un bateau. (c) P. Rocher

Lorsque la Lune est en dernier croissant ou en premier croissant, la corde joignant les extrémités du croissant de Lune peut être parallèle à l’horizon. Dans ce cas l’angle au zénith du point milieu du limbe éclairé de la Lune est nul lors du lever d’un dernier croissant et est égal à 180° lors du coucher d’un premier croissant de Lune. Si ce phénomène est courant aux faibles latitudes, il devient extrêmement rare sous nos latitudes.

Ce phénomène sera visible dans le nord de la France le soir du 22 février 2012. La carte donne les limites strictes de visibilité de la Lune avant son coucher sous la forme d'un bateau. En rouge, les lieux où à l'instant de son coucher, la Lune a exactement un angle au zénith de 180°. En bleu, les lieux où la Lune a exactement un angle au zénith de 180° à l'instant du coucher du Soleil. La largeur de la bande de visibilité doit être mesurée avec une corde parallèle à l'azimut du coucher des astres soit environ 80°. En suivant une direction parallèle à cette corde (en vert), plus on se rapproche de la ligne bleue plus le Soleil est proche de l'horizon à l'instant du phénomène et plus la Lune est haute sur l'horizon, inversement plus on se rapproche de la ligne rouge plus le Soleil est bas sous l'horizon et plus la Lune est basse sur l'horizon.

Simulation de l'éclipse de Kalliope par Linus le 2 mars 2012

L'astéroïde Kalliope (22), large de quelque 170km, possède en orbite un petit satellite, Linus, aux dimensions beaucoup plus modestes. Kalliope est ce que l'on appelle un astéroïde binaire. Ce système fait partie de la ceinture principale des astéroïdes et il est actuellement à une distance équivalant à plus de deux fois la distance Terre-Soleil. Vu depuis la Terre, il n'est pas plus gros qu'une pièce de deux € placée à 45km ! Autant dire qu'on ne le voit pas à proprement parler, mais en revanche on peut le détecter par le biais de la petite quantité de lumière solaire - un million de fois plus faible que celle de Vénus au maximum de son éclat - qu'il nous renvoie. Pourtant, pour les astronomes, il est qualifié de brillant, un télescope d'à peine 20cm de diamètre – capable de collecter 1000 fois plus de lumière que la pupille de l'œil - suffit à nous le révéler.

Durant tout le mois de février 2012, ce système se montrera sous son meilleur angle, par la tranche. Autrement dit, des éclipses mutuelles pourront y prendre naissance car le Soleil et le système de Kalliope partageront le même plan dans l'espace, ce sera le temps de l'équinoxe sur Kalliope. Pour les Kalliopéens, s'ils existaient, pourraient assister un mois durant à une succession d'éclipses de Soleil causées par leur petit satellite à chaque tour d'orbite, soit tous les 3,6 jours ! Comme il est peu probable qu'ils existent, ce sera depuis la Terre que l'on pourra observer le passage de l'ombre sur la surface de Kalliope mais également la disparition partielle ou totale de son satellite plongé dans le grand cône d'ombre de son astéroïde progéniteur.

Comment cela se traduira-t-il ? Par une légère perte de lumière en provenance du système global pendant près de deux heures, le temps que dure une éclipse sur Kalliope. Ces micro disparitions de lumière pourront être observées sur Terre de préférence depuis l'hémisphère nord où Kalliope sera haut dans le ciel. Leur détection photométrique nous permettra de mieux connaitre l'orbite de son satellite ainsi que les dimensions respectives des deux corps composant le système de Kalliope. Alors, si vous êtes astronome amateur, n'hésitez pas à participer à la campagne internationale mise en place par l'IMCCE.

Campagne d'observation de Kalliope en 2012

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