Éphémérides du mois
de juin 2012 (Repère géocentrique, les quadratures et les conjonctions sont en ascension droite) Les éphémérides sont données en temps légal français 1 juin 3 juin 4 juin 6 juin 8 juin 11 juin 16 juin 17 juin 18 juin 19 juin 21 juin 26 juin 27 juin 28 juin
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Visibilité des planètes(Planètes visibles entre les latitudes 60° Nord et 60° Sud et les constellations les plus voisines) Mercure est visible le soir au crépuscule à partir du 8 juin et jusqu’au 25 juin dans la constellation des Gémeaux. Vénus est visible le soir le premier jour du mois, puis est invisible durant une quinzaine de jours. Elle va passer devant le Soleil le 5-6 juin et redeviendra visible le matin à partir du 16 juin, date de sa première visibilité du matin à Paris. Elle se trouve tout le mois dans la constellation du Taureau. Mars est visible au crépuscule et en première partie de la nuit. Au cours du mois, la planète se couchera de plus en plus tôt. Le 20 juin, à Paris, elle se couchera pour la première fois avant minuit vrai. Elle est dans la constellation du Lion jusqu’au 21 juin, date où elle entre dans la constellation de la Vierge. Jupiter est visible le matin à l’aube à partir du 15 juin, date de son lever héliaque du matin à Paris. Elle est tout le mois dans la constellation du Taureau. Saturne est visible tout le mois le soir et une grande partie de la nuit. Au cours du mois, la planète se couche de plus en plus tôt dans la seconde partie de la nuit. Tout le mois, elle est dans la constellation de la Vierge. Son mouvement est rétrograde jusqu’au 26 juin, date où elle est stationnaire, puis son mouvement sera direct.
Ciel du moisCartes du ciel pour une observation vers le nord et vers le sud Ces cartes du ciel montrent les étoiles brillantes et les planètes visibles dans le ciel de l'hémisphère nord, vers l'horizon sud et vers l'horizon nord, pour le 15 juin 2012 (23h). Le trait vertical correspond à la projection sur le ciel du méridien du lieu. L'arc de cercle rouge sur l'horizon sud représente l'écliptique (lieu de la trajectoire apparente du Soleil durant l'année). Les constellations visibles sur ces cartes sont, par ordre alphabétique des sigles : l'Aigle (Aql), le Cocher (Aur), le Bouvier (Boo), Cassiopée (Cas), Céphée (Cep), le Cancer (Cnc), la Chevelure de Bérénice (Com), la Couronne Boréale (CrB), le Cratère (Crt), le Corbeau (Crv), les Chiens de Chasse (CVn), le Cygne (Cyg), le Dragon (Dra), les Gémeaux (Gem), Hercule (Her), l'Hydre femelle (Hya), le Lézard (Lac),le Lion (Leo), la Balance (Lib), le Petit Lion (LMi), le Lynx (Lyn), la Lyre (Lyr), le Serpentaire (Oph), Persée (Per), la Grande Ourse (UMa), la Petite Ourse (UMi), le Scorpion (Sco), le Serpent (Ser), le Sextant (Sex), la Flêche (Sge), la Vierge (Vir), le Petit Renard (Vul) Le Soleil dans sa course apparente sur l'écliptique est accompagné de plusieurs planètes proches. Celles qui sont à l'est peuvent être observées au coucher du Soleil et au début de nuit selon leur élongation et leur magnitude, celles qui sont à l'ouest le seront en fin de nuit et au lever du Soleil sous les mêmes conditions. La figure suivante montre la configuration au 15 juin 2012. Les cartes du ciel sont générées à l'aide du logiciel libre Stellarium. Phénomènes astronomiquesL'approche d'un passage de Vénus devant le Soleil suscite un intérêt qui vient surtout de la rareté de l'événement. Bien que le dernier passage date de 2004 – il n'y a que 8 ans-, le prochain aura lieu en 2117 et le précédent a eu lieu en 1882. Un enfant qui nait en 2012 aura 105 ans lors du prochain passage ! Notre génération aura eu la chance de pouvoir observer deux passages de Vénus devant le Soleil. Mais pourquoi faire ? En effet, un tel passage n'est pas spectaculaire, cela n'a rien à voir avec une éclipse de Soleil, cela passe d'ailleurs inaperçu si on n'est pas au courant du phénomène. C'est que l'observation des passages rappelle combien importantes ont été les premières observations : mesurer l'univers ! Ce n'est pas rien ! Cela vaut la peine de faire un effort pour observer Vénus devant le Soleil le 6 juin prochain. Au XVIIe siècle, on n'est pas capable de prédire les passages de Vénus devant le Soleil, … sauf si Kepler a raison ! En effet, ses « lois » doivent permettre de mieux décrire les mouvements dans le système solaire. Et en 1639 : grâce à Kepler, Horrocks calculera l'instant du passage et aura la chance d'en observer la fin, comme ce sera le cas en Europe en juin prochain. Après 1639, il faudra attendre 1761 et 1769 pour revoir Vénus devant le Soleil ! Entre temps, on a compris tout le parti qu'on pouvait tirer de cette observation : mesurer la parallaxe de Vénus et ainsi la distance Terre-Soleil, difficile à évaluer. Ce sera le grand enjeu du XVIIIe siècle. Au XIXe siècle, la technique a considérablement progressé, ce qui va rendre obsolète ce type d'observation au XXe siècle. Le 8 juin 2004, Vénus est revenue devant le Soleil et a permis une magnifique campagne d'observation pédagogique rassemblant lycéens, collégiens et astronomes amateurs de tous pays pour remesurer la distance Terre-Soleil. Ne ratez pas l'observation du passage de Vénus, le 6 juin prochain au lever du Soleil en France. Toutes les informations sont disponibles sur le site http://www.imcce.fr/vt2012
Nouvelles astronomiquesNicole Oresme: la première théorie de la réfraction atmosphérique Incipit du Livre du ciel et du monde d'Aristote, traduit par Nicole Oresme. Paris Bibliothèque nationale de France. La gravure représente Oresme à son pupitre. L'explication correcte de la réfraction atmosphérique sous la forme d'une ligne continue suivie par la lumière, courbée sous l'effet de la densité croissante à mesure qu'elle pénètre l'atmosphère terrestre, est officiellement datée de 1665 et est attribuée à Robert Hooke (1635-1703), lors de la publication de son ouvrage Micrographia. Sa connaissance est fondamentale en astronomie de position : elle a pour effet de surélever les positions apparentes des astres dans le ciel d'autant plus qu'ils sont proches de l'horizon. Pourtant, trois cent ans avant Hooke, l'un des plus grands penseurs médiévaux du XIVe siècle, avait déjà donné la juste explication au phénomène de la réfraction atmosphérique. C'est ce qui ressort de la traduction critique du De visione stellarum, ouvrage en latin écrit par Nicole Oresme (1323-1382), vraisemblablement entre 1348 et 1351, alors qu'il suivait encore à Paris les enseignements du collège de Navarre (A Critical Edition of Oresme's Treatise on Optics and Atmospheric Refraction, With an Introduction, Dan Burton, 2007). Oresme s'est beaucoup intéressé aux apparences des choses. Il va montrer que la perception visuelle ne fournit que très peu de certitudes, que ce soit sur le mouvement ou la grandeur. Dans son De visione Stellarum, il pose d'emblée la question : Est-ce que les étoiles sont vues là où elles sont ? Poser la question c'est y répondre. Il montre que la lumière va voyager le long d'une courbe à travers un milieu dont la densité varie uniformément. Son raisonnement est purement mathématique ; il utilise une série infinie convergente capable d'égaler une infinité de petits morceaux de droite avec une ligne courbe continue (Il appelle cela la « rectification de lignes courbes »). Cette idée est neuve et révolutionnaire car de Ptolémée à Witelo, en passant par Alhazen et Bacon, les plus grandes figures de l'optique assuraient que la réfraction ne pouvait se produire qu'à l'interface entre deux milieux de densité différente ; elle ne pouvait exister au sein d'un même milieu dont la densité varierait uniformément. Ainsi, la réfraction atmosphérique se produisait uniquement à l'interface entre la sphère des cieux et la sphère de feu où le chemin de la lumière s'y brisait brutalement. A défaut d'expérimentation, il énoncera six corolaires susceptibles d'être observés : la réfraction va imposer aux astres de rester au-dessus de l'horizon plus longtemps qu'ils ne le sont en réalité ; ceci doit se vérifier aux équinoxes où la durée du jour ne sera pas rigoureusement égale à celle de la nuit. Durant une éclipse de Lune à son lever, le Soleil pourra encore être visible sur l'autre horizon. Le mouvement des étoiles circumpolaires ne se fait pas selon un cercle parfait mais plutôt selon une courbe légèrement oblongue. Oresme est davantage philosophe qu'astronome, il en restera donc à ses considérations qualitatives sans en rechercher d'une quelconque manière la grandeur de cette réfraction. Par la suite, dans les années 70 du XIVe siècle, Oresme se consacrera à mettre au service d'un public large le savoir scolastique en traduisant en français, et en les commentant, nombre de ses propres œuvres ainsi que celles d'Aristote. Il ne le fit cependant pas pour son De visione Stellarum, œuvre de jeunesse. En astronomie, nous lui sommes néanmoins redevables chaque jour de la création d'un grand nombre de néologismes: réfraction, tropique, solstice, sphère, observation, méridien, longitude, pôle, perspective (issus de sa traduction du Livre du ciel et du monde d'Aristote de 1375, son dernier ouvrage connu) ; ainsi que celui de communication (traduction du Livre des Ethiques en 1369), dont on connait toute l'importance sociale et stratégique contemporaine. L'évolution de l'atmosphère terrestre Notre atmosphère fonctionne comme une serre: elle retient les infra rouges créés par le Soleil et entretient une température favorable à la vie. Une composante de notre environnement absolument nécessaire à la vie, c'est notre atmosphère. Là aussi, nous pouvons nous poser la question : cette atmosphère est-elle stable ou bien évolue-t-elle ? Et si oui, ne risque-t-elle pas de devenir hostile à la vie ? Les atmosphères de Mars et Vénus ne sont pas de bons modèles pour nous ! Comparons ces trois planètes et essayons de comprendre vers quel état notre atmosphère pourrait aller. Comment la Terre a-t-elle échappé à ces conditions difficiles ?
Passage de Vénus devant le Soleil du 6 juin 2004. L'observation de ces passages durant le XVIIIe et le XIXe siècle en vue de mesurer l'unité astronomique marquèrent profondément l'histoire de l'astronomie. Lors de la prochaine assemblée générale de l'Union Astronomique Internationale qui se tiendra à Pékin en août 2012, il sera proposé une nouvelle définition de l'unité astronomique. Cette « unité » est purement conventionnelle et est considérée comme la distance moyenne de la Terre au Soleil. Sa définition remonte à 1938 ; elle est construite à partir de la masse du Soleil et de la durée du jour. Sa détermination fut l'objet de longues et diverses recherches entre le XVIIe et le XIXe siècle notamment lors des passages de Vénus devant le Soleil. George Airy, astronome royal et directeur de l'Observatoire de Greenwich disait encore en 1857 à propos de la détermination de la parallaxe solaire – qui est équivalent à celle de l'unité astronomique – qu'il constitue « le problème le plus noble de l'astronomie. C'est une des plus difficiles à effectuer, et c'est d'elle que dépendent les distances et les dimensions des planètes, des satellites et du Soleil lui-même, ainsi que les distances des étoiles dont les parallaxes annuelles sont connues approximativement. » De nos jours, il est possible de la mesurer directement avec une très grande précision ; c'est pourquoi il est proposé de briser le lien existant actuellement entre son mode de construction et les théories du mouvement des planètes : elle serait dorénavant fixée une fois pour toute à la valeur exacte de 149 597 870 700 m, ne s'écartant que de 9 m de sa valeur actuellement adoptée.
Cette journée, organisée à l'occasion du centenaire de la disparition de Henri Poincaré, veut marquer sa contribution en Mécanique Céleste, Astronomie, Géodésie et Géophysique. Les exposés s'adressent à un public varié : scientifiques, historiens des sciences, enseignants, et amateurs éclairés.
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