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LA LETTRE D'INFORMATION DE L'IMCCE

N°95 : novembre 2013
Éphémérides du mois
de novembre 2013

(Repère géocentrique,
les quadratures
et les conjonctions
sont en ascension droite)

Les éphémérides
sont données
en temps légal français

1 novembre
À 08h 58m 57s : Vénus en plus grande élongation : 47° 4' Est.
À 21h 19m 17s : Mercure en conjonction inférieure, diamètre apparent : 10.0", latitude = - 0° 31,0'.

3 novembre
À 07h 50m 15s : Conjonction géocentrique en ascension droite entre la Lune et Mercure, différence de déclinaison : + 0° 1', élongation solaire de Mercure : 3°O.
À 13h 49m 57s : Nouvelle Lune.
À 19h 05m 33s : Conjonction géocentrique en ascension droite entre la Lune et Saturne, différence de déclinaison : - 1°35', élongation solaire de la Lune : 3°E.

6 novembre
À 10h 21m 59s : la Lune au périgée (distance minimale à la Terre) d = 365360.617 km, diamètre apparent : 32.7865' longitude : 262.298154'.
À 11h 08m 44s : Saturne à l'apogée (distance maximale à la Terre) d = 10.85848 ua, diamètre apparent : 15.2".
À 13h 00m 34s : Saturne en conjonction, diamètre apparent : 15.2".

7 novembre
À 01h 32m 14s : Conjonction géocentrique en ascension droite entre la Lune et Vénus, différence de déclinaison : + 8° 1', élongation solaire de Vénus : 47°E.
À 07h 08m 11s : Jupiter est stationnaire dans la constellation des Gémeaux, puis rétrograde.

10 novembre
À 06h 57m 11s : Premier Quartier.
À 14h 49m 15s : Mercure est stationnaire dans la constellation de la Vierge, puis directe.

17 novembre
À 16h 15m 44s : Pleine Lune.

18 novembre
À 03h 21m 38s : Mercure en plus grande élongation : 19°29' Ouest.

22 novembre
À 06h 29m 47s : Conjonction géocentrique en ascension droite entre la Lune et Jupiter, différence de déclinaison : - 5° 6', élongation solaire de la Lune : 129°O.
À 10h 49m 26s : la Lune à l'apogée (distance maximale à la Terre) d = 405442.841 km, diamètre apparent : 29.5532' longitude : 112.828822'.

25 novembre
À 20h 27m 43s : Dernier Quartier.

26 novembre
À 04h 38m 36s : Conjonction géocentrique en ascension droite entre Mercure et Saturne, différence de déclinaison : - 0°20', élongation solaire de Mercure : 17°O.

27 novembre
À 17h 10m 24s : Conjonction géocentrique en ascension droite entre la Lune et Mars, différence de déclinaison : - 5°41', élongation solaire de la Lune : 69°O.

Archives
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Contacts
Service de renseignements
sr@imcce.fr
Éphémérides en ligne
miriade@imcce.fr

Directeur de publication
Daniel Hestroffer

Chef de rédaction
Sylvie Lemaître

Rédacteurs
Jean-Eudes Arlot
Pascal Descamps
Patrick Rocher
William Thuillot
Amélia Laurenceau
Laurence Bobis

Conception et réalisation
Jérôme Berthier
Alrick Dias

IMCCE - Observatoire de Paris
77, avenue Denfert-Rochereau
F-75014 PARIS

LOGO IMCCE   LOGO OBSPM

Filet
Visibilité des planètes

(Planètes visibles entre les latitudes 60° Nord et 60° Sud et les constellations les plus voisines)



Mercure est visible le matin à l’aube à partir du 9 novembre, date de sa première visibilité à Paris, elle atteindra sa plus grande élongation ouest (19,5°) le 18. Elle sera dans la constellation de la Vierge du 3 au 18 novembre, date où elle entrera dans la constellation de la Balance.

Vénus est visible tout le mois, le soir au crépuscule et en début de nuit. Elle sera en plus grande élongation est (47°) le 1er novembre. Elle restera tout le mois dans la constellation du Sagittaire.

Mars est visible en fin de nuit et à l’aube. Elle sera dans la constellation du Lion jusqu’au 25 novembre, date où elle entrera dans la constellation de la Vierge. Au cours du mois, elle se lèvera sensiblement toujours à la même heure.

Jupiter est visible une grande partie de la nuit et à l’aube dans la constellation des Gémeaux. Elle est stationnaire le 7 novembre, puis rétrograde.

Saturne est visible le matin à l’aube dans la constellation de la Balance à partir du 22 novembre, date de son lever héliaque du matin à Paris.

Comète ISON C/2012 S1 est visible en seconde partie de la nuit et à l’aube durant la première quinzaine du mois de novembre, puis son observation deviendra plus délicate, car elle se lèvera juste avant le Soleil. Elle est dans la constellation du Lion jusqu’au 5 novembre, date où elle entre dans la constellation de la Vierge, qu’elle quitte le 23 pour entrer dans la constellation de la Balance, puis dans celle du Scorpion à partir du 27 novembre. Elle passe à son périhélie le 28 novembre à 18h 33m 37,8s UTC et sa distance au centre du Soleil sera alors de 1861524,8 km.

Aspect des planètes au 16 novembre 2013
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Mercure, Vénus, Mars, Jupiter, Saturne, Uranus
 
Repere

 

Ciel du mois

Cartes du ciel pour une observation vers le nord et vers le sud
à Paris le 15 novembre 2013 à 23 h temps légal



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Carte du ciel en direction du nord

Carte du ciel en direction du sud

Ces cartes du ciel montrent les étoiles brillantes et les planètes visibles dans le ciel de l'hémisphère nord, vers l'horizon sud et vers l'horizon nord, pour le 15 novembre 2013 (23h). Le trait vertical correspond à la projection sur le ciel du méridien du lieu. L'arc de cercle rouge sur l'horizon sud représente l'écliptique (lieu de la trajectoire apparente du Soleil durant l'année). Les constellations visibles sur ces cartes sont, par ordre alphabétique des sigles :

Andromède (And), l'Aigle (Aql), le Verseau (Aqr), le Bélier (Ari), le Cocher (Aur), le Bouvier (Boo), la Girafe (Cam), Cassiopée (Cas), Céphée (Cep), la Baleine (Cet), le Cygne (Cyg), le Dauphin (Del), le Dragon (Dra), le Petit Cheval (Equ), Eridan (Eri), le Fourneau (For),les Gémeaux (Gem), Hercule (Her), le Lièvre (Lep), le Lézard (Lac),le Petit Lion (LMi), le Lynx (Lyn), la Lyre (Lyr), la Licorne (Mon), Pégase (Peg), Persée (Per), le Poisson (Psc), la Grande Ourse (UMa), la Petite Ourse (UMi), le Sculpteur (Scl), le Serpent (Ser), la Flèche (Sge), le Sagittaire (Sgr), le Triangle (Tri), le Petit Renard (Vul).

Le Soleil dans sa course apparente sur l'écliptique est accompagné de plusieurs planètes proches. Celles qui sont à l'est peuvent être observées au coucher du Soleil et au début de nuit selon leur élongation et leur magnitude, celles qui sont à l'ouest le seront en fin de nuit et au lever du Soleil sous les mêmes conditions. La figure suivante montre la configuration au 15 novembre 2013.

Ecliptique novembre 2013

Les cartes du ciel sont générées à l'aide du logiciel libre Stellarium.

Phénomènes astronomiques
Éclipse totale de Soleil du 3 novembre 2013

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Carte générale de l'éclipse

Cette éclipse est la neuvième éclipse totale du XXIe siècle et la seconde éclipse de 2013. Elle sera visible sous la forme d'une éclipse partielle sur l'extême est de l'Amérique du Nord, sur le nord de l'Amérique du Sud, sur la totalité du continent africain et au sud de l'Europe. La bande de totalité débute dans l'océan Atlantique au large des côtes de la Floride, puis travers l'océan Atlantique sans rencontrer aucune île, elle prend fin en traversant le centre du continent africain.

Les amateurs d'éclipse auront remarqué que certaines publications (Guide des données Astronomique, l'USNO/Astronomical Almanac et le Royal Astronomical Almanac ) donne cette éclipses comme totale et que d'autres (NASA, Canon d'éclipses d'Espenak et Meeus) la donne comme annulaire-totale. Ces écarts proviennent de la valeur du rayon moyen lunaire utilisée dans les calculs de prédiction. Les premières publications utilisent une valeur unique du rapport k (k = 0.2725076) du rayon lunaire moyen sur le rayon terrestre suite aux recommandations de l'UAI de 1982. Les seconds utilisent deux valeurs, une k1 (0.272281) pour les éclipses centrales et une k2 (0.2724880) pour les autres types d'éclipses. La valeur unique de k est légèrement plus forte que la valeur k1 et cela a deux incidences : pour les éclipses proches de la mixité, il n'y a pas toujours concordances entre les deux types de prédiction et pour toutes les éclipses totales les bandes de totalités calculées à l'aide du rapport k unique sont un peu plus larges que les bandes de totalité préditent avec le rapport k1, le phénomène étant inverse pour les éclipses annulaires.

En fait, si l'on regarde de très près, au tout début de l'éclipse, sur les cinq cents premiers kilomètres de la ligne de centralité elle est annulaire même avec notre valeur de k, mais cela ne dure que peu de temps (environ 40s) car l'ombre se déplace à plus de 10km/s. On peut donc la qualifier d'annuaire-totale.Par contre, elle ne redevient pas annulaire en fin d'éclipse est reste totale.


Nouvelles astronomiques
Un ciel sur mesure (11/12)
L'astrométrie par les phénomènes astronomiques


Chacun connaît les éclipses de Soleil et de Lune : il s'agit là de phénomènes astronomiques prédits par les astronomes avec une grande précision. Que peut nous apporter l'observation de tels phénomènes au point de vue de l'astrométrie ? Lors d'une éclipse de Soleil, le disque de la Lune passe devant le disque solaire. Ainsi, à une certaine date, la Lune et le Soleil auront la même position géocentrique (ou topocentrique) sur la sphère céleste. Il s'agit bien là d'une observation astrométrique de la position relative de deux astres. Dans le cas des éclipses, de telles observations sont maintenant de peu d'utilité. La forme de la Lune entraine une imprécision sur la position de son centre de masse qui suit sa trajectoire selon les lois de la mécanique céleste. Le Soleil, lui, est entouré d'une atmosphère qui gêne également la détermination de son centre de masse. Notre connaissance actuelle du mouvement du Soleil et de la Lune est bien mieux connu que la précision d'une telle observation. Alors, sans intérêt les phénomènes ? Que non, car il existe beaucoup d'autres phénomènes dans le système solaire qui, eux, méritent d'être régulièrement observés.

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La ligne méridienne de l'Observatoire de Paris aux trophées 2013 de la communication

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Page d'accueil du site

Le site internet consacré à la ligne méridienne de l'Observatoire de Paris et réalisé par le service édition de l'IMCCE a été repéré et sélectionné par les trophées 2013 de la communication dans la catégorie « meilleure action de communication sur un thème précis réalisée par un organisme public ». Les trophées de la communication existent depuis douze ans. C'est un concours national destiné à récompenser les meilleurs outils de la communication.

C'est en 2012, à l'occasion des commémorations du tricentenaire de la mort de Jean-Dominique Cassini (1625-1712), premier directeur de l'Observatoire de Paris, qu'a germé l'idée de faire connaître à un large public l'un des chef-d'œuvres du riche patrimoine de l'Observatoire : la ligne méridienne de la grande salle du second étage du bâtiment historique (voir LI #79). Cette ligne a été construite entre 1729 et 1733 par le fils de Jean-Dominique Cassini, Jacques Cassini (1677-1756). La ligne, jointe à son œilleton percé dans la façade sud, fut un instrument astronomique monumental que ses constructeurs baptisèrent du nom d'héliomètre.

Les objectifs du site internet sont multiples: il vise à faire connaître les aspects historiques, pratiques et astronomiques de la ligne méridienne. C'est un site trilingue, procurant une simulation réaliste à toute date de la tache solaire sur le dallage de marbre blanc dont une imagerie à très haute résolution a été réalisée à cette occasion.

Pour redonner vie et sens à cette ligne méridienne, le service d'édition de l'IMCCE a également développé une gamme variée de supports didactiques en direction du grand public : un livret-BD, La ligne oubliée et un dépliant fonctionnel de la ligne méridienne à l'échelle 1/50e percé d'un œilleton de 1,3 mm de diamètre permettant la projection de l'image du soleil par la technique de la camera obscura (sténopé). Ces supports sont disponibles à la vente au prix de 5,00 € pour le dépliant (format 975x220) et de 2,00 € pour le livret-BD (format 170x240) auprès de Sandra Drané (Bibliothèque de l'Observatoire de Paris. contact: 01 40 51 23 14, sandra.drane@obspm.fr )


La comète ISON fera-t-elle long feu ?

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L'image du télescope spatial Hubble a été prise le 9 octobre à une distance au soleil de 1,5 UA. La comète était inobservable en juin et juillet mais l'est redevenue en août 2013. Il se pourrait que son axe de rotation pointe vers le soleil, de sorte qu'une partie sombre de la surface n'a pas encore vue le soleil et donc n'a pas encore été sujette à sublimation.

Qui n'a pas encore entendu parler de la désormais fameuse comète ISON (voir LI #94) ? Annoncée comme la comète du siècle peu après sa découverte en septembre 2011, son éclat devait rivaliser avec celui de la pleine Lune. Qu'en est-il actuellement à quelques jours de son passage au plus près du Soleil (appelé périhélie) attendu pour le 28 novembre 2013 ?

Sous le feu des télescopes du monde entier, petits et grands, la comète surprend et déconcerte, parfois jusqu'à la déception. En janvier 2013, alors qu'elle fonce vers le centre du système solaire et qu'elle vient de passer à l'intérieur de l'orbite de Jupiter, son éclat cesse brusquement de croître pour demeurer à peu près constant pendant quatre mois. Ce comportement n'est toutefois pas atypique même s'il est mal compris.

En juin 2013, le télescope spatial Spitzer tourne son œil infrarouge vers la nouvelle venue. La comète froide, située alors à près de 3 fois la distance Terre-Soleil (distance qui définit l'unité astronomique, l'UA, établie en août 2012 à la valeur fixe et exacte de 149 597 870 799 m, voir LI #80), se réchauffe progressivement et se montre très active par la sublimation (transition directe de l'état solide à l'état gazeux) de ses glaces « sèches », notamment celles de dioxyde de carbone (CO2). Les jets massifs de gaz et de poussière la font pétiller à tel point qu'on la surnomme la « comète soda ». Ces observations montrent également que son noyau est de taille relativement modeste : il serait compris entre 1 et 2 km tout au plus, très loin des 60 km de la spectaculaire comète Hale-Bopp qui illumina le ciel du début de l'année 1997. Vers la fin septembre, ISON a passé la ligne de glace située à moins de 2,5 UA du Soleil. Très attendue, cette traversée annonçait la sublimation de l'un des constituants les plus abondants au sein d'une comète : la glace d'eau (H20). Dans l'espace, celle-ci ne peut se transformer en gaz (vapeur d'eau) qu'à des températures supérieures à 195°K (-78°C). L'effet escompté sur l'augmentation de l'éclat de la comète n'a cependant pas été au rendez-vous. La comète ne rejette que 400 à 900 kg/s de vapeur d'eau là où Hale-Bopp, à la même distance, en produisait entre 4 et 120 tonnes/s. Quant aux jets de monoxyde de carbone gazeux (CO), cent fois inférieurs aux taux de production de vapeur d'eau, ils sont négligeables.

Trajectoire de la comètes en Novembre 2013
Trajectoire de la comète ISON en Novembre 2013 (source : IMCCE)

Les toutes dernières observations ne lèvent pas les doutes. Il n'est même pas encore possible de savoir si ISON se rangera parmi la famille des « grandes comètes », celles dont la magnitude près du périhélie est négative (la magnitude mesure l'éclat d'un astre ; une magnitude inférieure à zéro permettrait de voir la comète à l'œil nu en plein crépuscule civil presque à l'égal de Vénus). Par ailleurs survivra-t-elle à son survol du Soleil ? En passant à un peu plus d'un million de kilomètre de sa surface - soit cent fois plus proche du chaudron solaire que nous ne le sommes -, non seulement sa température s'envolera à plus de 2700 °C, mais aussi elle sera alors tiraillée de toutes parts par les gigantesques effets de marée soulevés par le Soleil sur son noyau. Sa résistance va dépendre de sa densité interne (très faible en général, de l'ordre de 0,5 g/cm3) et de sa rotation (son sens et sa vitesse). Les dernières observations semblent lui prêter la capacité à survivre à cet enfer. Les spécialistes des comètes et de la physique solaire comptent beaucoup sur la survie d'ISON. En effet, ISON provient des régions les plus éloignées du système solaire, situées à plus d'une année de lumière, connues sous le nom de nuage de Oort. Ces régions contiennent encore les vestiges intacts de la formation du système solaire il y a 4,5 milliards d'années. La venue d'ISON, dont ce sera le premier passage, est donc l'occasion d'en connaître un peu plus sur nos origines. Par ailleurs, en tant que comète rasante, elle va fendre la couronne solaire, cette zone de l'atmosphère solaire chaude de 1 à 3 millions de degrés qui s'étend sur plusieurs millions de kilomètres ; elle sera comme une sorte de sonde envoyée dans la couronne solaire.

En tout état de cause ISON, dans son dur désir de durer, garde encore beaucoup de ses secrets et maintient intact le suspense sur son avenir proche. Toutefois, si la comète « soda » risque bien de faire pschitt, ne vous privez pas, si vous vivez dans l'hémisphère nord, de porter votre regard vers l'horizon sud-est, peu avant le lever du Soleil, entre 4 et 6 heures du matin, vous pourrez peut-être l'y apercevoir, à l'œil nu ou avec une paire de jumelles. Sa longue traînée, effilée comme une aiguille de boussole, vous indiquera le nord en pointant exactement en direction de l'étoile polaire !

Le patrimoine sort de sa réserve
L'Observatoire de Paris au MuCem

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L'un des globes de Coronelli débarqués au MuCeM de Marseille.

Du 5 février au 13 mai 2013, la Bibliothèque a présenté dans la salle Picard un ensemble exceptionnel d'instruments fabriqués par Erasmus Habermel à la cour de Prague. Le 22 mai dernier, ils sont partis avec les deux globes de Coronelli pour le MuCEM, Musée des civilisations de l'Europe et de la Méditerranée, qui a été inauguré le 4 juin dans la capitale européenne de la culture en 2013, Marseille.

"Artisan" fameux, Erasmus Habermel (vers 1538 -1606) a réalisé des instruments astronomiques et topographiques pour de nombreux mécènes à partir de 1576. En 1594, il devient fabricant d'instrument de l'empereur Rodolphe II dont la cour, à Prague, fut entre 1583 et 1612 le centre de de gravité européen des arts et des savoirs. Prague attirait alors peintres, sculpteurs, orfèvres, musiciens, mathématiciens, astronomes, médecins,... tous les meilleurs de leur temps. Arcimboldo y cotoyait des savants comme Tycho Brahé et Johannes Kepler, mais aussi des orfèvres et fabricants d'instruments illustres comme Erasmus Habermel et le suisse Jost Bürgi (1552-1632).

Rodolphe II constitua ainsi de fabuleuses collections, conservées dans une chambre des arts ou cabinet de curiosités, abritant des naturalia (collections botaniques, minéralogiques et zoologiques), des artificialia (pièces d'orfèvrerie, vases, monnaies et médailles, automates, dessins, œuvres d'arts, estampes et livres …), enfin des scientifica. Ces dernières incluaient des objets ethnographiques et extraordinaires ainsi que des instruments scientifiques : horloges, globes, sphères, instruments d'astronomie et de géodésie.

Les plus beaux d'entre eux sont dus à Erasmus Habermel. Complexes, perfectionnés et extraordinairement précis, ces instruments de cuivre doré sont en outre des œuvres d'art exceptionnelles par leur style, le raffinement de leurs décors et la finesse de leur gravure.

Fabriqués à Prague, capitale incontestée des arts et des sciences à la Renaissance, ces instruments seront présentés pendant cinq ans dans la nouvelle capitale européenne de la culture en 2013, Marseille. Ils vont en effet être exposés au MuCEM auquel l'Observatoire de Paris les a confiés en dépôt.

Ont également fait partie du voyage vers les rivages de la méditerranée les deux globes, céleste et terrestre, fabriqués par le géographe vénitien Vincenzo Coronelli à la fin du XVIIe siècle et qui ornent la grande galerie depuis le XIXe siècle. Impossibles à déplacer, leur présence s'articulait parfois mal avec des expositions temporaires mettant logiquement l'accent sur la science développée à l'Observatoire. Le choix de les exposer au MuCEM permet donc à la fois de renouveler la présentation de cet espace, beau mais contraint, et de donner un départ heureux à un nouveau grand musée en région.

Emballés le 22 mai dernier, globes et instruments ont été installés dans leur nouveau port d'attache les 27 et 28 mai. Ils retrouvent au MuCEM d'autres œuvres prêtées sur le long terme par de grandes institutions culturelles, le Louvre, le château de Versailles ou encore la bibliothèque nationale de France... Ce dépôt de longue durée permettra à l'Observatoire de valoriser dans un cadre architectural résolument contemporain des pièces qui témoignent de la richesse de ses collections, de son histoire et de sa place dans le monde des sciences et des arts. Des millions de visiteurs auront ainsi l'occasion de les découvrir et de les apprécier.

Séminaires
Temps & Espace

18 nov. 2013, 14h Cilia Damiani et Guillaume Hébrard (LAM, IAP/OHP)
'Transiting exoplanets detection and characterization with Kepler, SOPHIE, and HARPS-N'
Lieu : Salle de l'Atelier, Observatoire de Paris, 77 av. Denfert Rochereau F75014
Bureau des longitudes

6 nov. 2013, 14h30 Luc Blanchet (Institut d'Astrophysique de Paris)
'Le rayonnement gravitationnel'
Lieu : Ecole Normale supérieure, 45 rue d'Ulm, Paris 5e
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