Éclipse annulaire de Soleil le 26 décembre 2019

Cette éclipse est la quatorzième éclipse annulaire du XXIe siècle et la troisième éclipse de l’année 2019.
La bande de centralité débute en Arabie saoudite, traverse le Qatar, les Émirats arabes unis, le Sultanat d’Oman, puis la mer d’Arabie, le sud de l’Inde, le nord du Sri Lanka, l’Indonésie, l’île de Bornéo, la mer des Philippines et se termine dans l’océan Pacifique en passant sur l’île de Guam. Elle sera visible dans sa phase partielle dans l’est du continent africain et en Asie. Cette éclipse n’est pas visible en France. Sa magnitude est de 0,9854.
Le tableau ci-dessous donne les circonstances générales de l’éclipse (en UTC) :
Phases | Instant en UTC | Longitude | Latitude |
---|---|---|---|
Commencement de l’éclipse générale | 2 h 29,8 min | 60° 34,2′ E | 17° 47,1′ N |
Commencement de l’éclipse annulaire | 3 h 34,5 min | 48° 25,8′ E | 25° 41,9′ N |
Commencement de l’éclipse centrale | 3 h 36,0 min | 48° 12,6′ E | 25° 58,9′ N |
Éclipse centrale à midi vrai | 5 h 14,5 min | 101° 25,8′ E | 1° 07,0′ N |
Maximum de l’éclipse | 5 h 17,7 min | 102° 15,3′ E | 1° 00,3′ N |
Fin de l’éclipse centrale | 6 h 59,4 min | 156° 42,8′ E | 18° 53,8′ N |
Fin de l’éclipse annulaire | 7 h 01,0 min | 156° 28,2′ E | 18° 36,0′ N |
Fin de l’éclipse générale | 8 h 05,7 min | 144° 00,2′ E | 10° 37,1′ N |
La série de saros de cette éclipse
Le saros est une période de récurrence des éclipses de 6 585,32 jours qui correspond à 223 révolutions synodiques de la Lune, à 242 révolutions draconitiques et à 239 révolutions anomalistiques de la Lune. Cette période a été nommée saros, à tort, par Edmond Halley. On peut donc construire des séries longues d’éclipses séparées par un saros.
Cette éclipse appartient à une série longue de saros qui comporte 71 éclipses successives. Cette série commence avec l’éclipse partielle du 13 août 1208 (les dates antérieures à 1582 sont données dans le calendrier julien) et se termine par l’éclipse partielle du 25 septembre 2470. Elle se compose de 20 éclipses partielles, suivies de 43 éclipses non partielles qui comportent : une éclipse annulaire non centrale, puis 31 éclipses annulaires suivies de trois éclipses annulaires-totales et de 7 éclipses totales. Puis, la série de saros se termine avec 9 éclipses partielles. Les 43 éclipses non partielles ont des magnitudes de plus en plus fortes, allant de 0,949 1099 pour l’éclipse annulaire non centrale du 17 mars 1569 à 1,020 2468 pour l’éclipse totale du 19 juin 2308. On remarque que cette série comporte plusieurs types d’éclipses non partielles, la première éclipse est annulaire non centrale, puis les éclipses sont annulaires avec des pleines Lunes qui s’éloignent de plus en plus de l’apogée (les magnitudes augmentent). Puis, on a 3 éclipses annulaires-totales, puis les pleines Lunes s’approchent de plus en plus du périgée, ce qui génère la petite série de 7 éclipses totales.
Toutes les éclipses du saros ont lieu au nœud descendant de la Lune, donc les éclipses successives de la série vont parcourir la surface du globe terrestre du sud au nord. L’éclipse annulaire du 26 décembre 2019 est la 46e éclipse de la série, elle est donc dans la seconde moitié de la série, elle est sur la partie centrale du globe terrestre, la pénombre s’étend entre la latitude 60° nord et la latitude 30° sud, alors que la bande de centralité reste dans l’hémisphère nord.

Cette carte donne les tracés des bandes de centralité des éclipses annulaires contenues dans la série longue de saros qui contient l’éclipse du 26 décembre 2019. On s’est limité aux 11 éclipses des XXe et XXIe siècles. On remarque entre deux éclipses successives un décalage en longitude de l’ordre de 120° vers l’ouest, qui s’explique par la partie fractionnaire de la durée d’un saros (0,32) qui génère une rotation de la Terre d’environ 120° vers l’est. En réalité, le décalage de l’éclipse se fait un peu plus vers l’ouest, car le décalage en latitude céleste de la Lune entre deux éclipses successives (de l’ordre de − 2,64′) est projeté en latitude et longitude géographique, c’est sa projection en longitude géographique qui provoque le supplément du décalage vers l’ouest. Sa projection en latitude géographique produit un décalage vers le nord (pour les éclipses au nœud descendant) qui est plus rapide aux fortes latitudes géographiques. Donc, après trois saros, les éclipses se retrouvent sensiblement dans les mêmes régions avec un décalage en longitude vers l’est et en latitude vers le nord. Cette période de trois saros porte le nom d’exeligmos (Introduction aux phénomènes, Géminos, chap. XVIII, 3).