février 2023# 198

Ce mois-ci

Observer la comète C/2022 E3 (ZTF)

La comète C/2022 E3 (ZTF) photographiée le 21 janvier 2023 alors qu’elle traversait la constellation du Dragon.
La comète C/2022 E3 (ZTF) photographiée le 21 janvier 2023 alors qu’elle traversait la constellation du Dragon. L’instrument est une chambre Celestron RASA 11″ F/2,2. Image composite issue de la compilation de 15 poses de 60 secondes. Ce cliché, pris sous le ciel californien, a été réalisé 2 jours avant que la Terre ne croise le plan de l’orbite de la comète. Ce croisement permet de deviner une anti-queue, visible sous la forme du nuage situé à gauche du noyau. On note d’autre part la couleur verte de la coma, une teinte due à la forte émission de carbone diatomique. La queue de plasma, de couleur blanc bleuté, montre de nombreux détails. Crédits D. Bartlett

Février 2023 va être marqué par le passage d’une comète qui sera visible tout au long du mois, même si son éclat ne permettra de la percevoir que faiblement à l’œil nu.

On sera donc loin d’une C/1995 O1 (Hale-Bopp) (visible en avril 1997) ou d’une C/2020 F3 (NEOWISE) (visible en juillet 2020) qui ont illuminé le ciel pendant quelques semaines lors de leur passage.

Cette comète visible ce mois-ci s’appelle C/2022 E3 (ZTF). Elle a été découverte le 2 mars 2022 par le télescope de Schmidt de 1,2 m de l’observatoire du mont Palomar. L’acronyme ZTF provient du programme d’observation, le Zwicky Transient Facility, qui surveille les objets rapides, types astéroïdes ou comètes, de notre système solaire. Lors de sa découverte, la comète avait une magnitude de 17. L’absence de coma l’a d’abord fait identifier comme un astéroïde, mais des observations complémentaires ont révélé sa nature cométaire. Les éléments d’orbite actuellement connus permettent de calculer qu’elle a fait un dernier passage il y a 50 000 ans (± 3 000 ans) et que son passage actuel va lui fournir une énergie de mouvement qui va la faire quitter notre système solaire après ce passage en 2023. Dans le passé, elle était stockée, comme des milliards d’autres noyaux de comètes, dans le nuage de Oort, à environ 1 année-lumière du Soleil.

Lors de sa découverte en mars 2022, elle se rapprochait du Soleil et venait de croiser l’orbite de Jupiter. Elle était alors à 4,3 au de notre étoile. Elle est passée au périhélie, soit au point de son orbite le plus proche du Soleil, le 12 janvier 2023 à 19 h (UT). Elle n’était plus qu’à 1,11 au de ce dernier. Sa magnitude avoisinait alors 7.

La comète C/2022 E3 (ZTF) observée au télescope de 1 m du pic du Midi lors de son passage au périhélie.
La comète C/2022 E3 (ZTF) observée au télescope de 1 m du pic du Midi lors de son passage au périhélie. Crédits CNRS/OMP/IMCCE

Du fait de cette proximité, elle évacuait alors entre 1 et 2 tonnes de vapeur d’eau par seconde. À titre de repère, c’est 5 fois plus que ce qui avait été constaté pour la comète 67P/Churyumov-Gerasimenko, rendue célèbre pour avoir été visitée en 2014 par la sonde européenne Rosetta.

La comète C/2022 E3 (ZTF) observée le 28 janvier depuis Arras (45 min en accéléré). Crédits GSA

En s’éloignant du Soleil, C/2022 E3 (ZTF) a la bonne idée de se rapprocher de la Terre dont elle sera au plus près – périgée - le 1er février 2023 à 18 h (UT), à seulement 42,5 millions de kilomètres. Sa magnitude devrait alors osciller entre 4 et 5. En théorie, elle devrait donc être visible à l’œil. Cependant, alors que la comète sera située ce jour-là entre l’étoile Polaire et l’étoile Capella, une Lune située non loin dans les Gémeaux et à 4 jours de la pleine lune va rendre cette observation bien difficile. Il est donc conseillé d’attendre que la Lune décroisse et s’éloigne de la comète.

Notons que C/2022 E3 (ZTF) va traverser le ciel d’hiver sur une trajectoire quasiment nord-sud tout au long des mois de février et de mars. Sa progression sera rapide du 1er février – elle sera alors dans la Girafe – jusque vers le 20 février – elle sera alors dans le Taureau, dans le prolongement au nord-ouest (en haut à droite) de la ceinture d’Orion. Ensuite, et durant tout le mois de mars, elle plongera lentement dans l’Éridan, à droite de la constellation d’Orion.

Trajectoire de la comète C/2022 E3 (ZTF) dans le ciel d’hiver pour les mois de janvier et février 2023, et position de Mars sur son orbite (en rouge) le 11 février 2023.
Trajectoire de la comète C/2022 E3 (ZTF) dans le ciel d’hiver pour les mois de janvier et février 2023, et position de Mars sur son orbite (en rouge) le 11 février 2023. Crédits IMCCE

En février, la comète va nous offrir trois conjonctions remarquables :

  • Dans la nuit du 5 au 6 février, elle va d’abord passer très près de l’étoile Capella dans la constellation du Cocher.
  • Dans la nuit du 10 au 11 février, elle croisera la planète Mars, à environ 2 degrés.
  • Le 14 février, elle rendra visite à l’amas ouvert des Hyades en frôlant l’étoile Aldébaran.

Outre qu’ils permettront de la trouver facilement, ces rapprochements seront aussi l’occasion de photographier l’astre chevelu à proximité de beaux repères célestes.

Comment observer cette comète ?

Les prédictions d’éclat nous indiquent que sa magnitude devrait osciller entre 4,8 et 7 en février, le maximum intervenant bien sûr en tout début de mois du fait de son passage au périgée, alors qu’elle devrait avoisiner la magnitude 8 à la fin du mois. Comme écrit précédemment, la présence de la Lune va hélas perturber la période la plus favorable du début de mois. Il sera assez compliqué de la localiser à l’œil nu à cause d’un fond de ciel rendu très brillant par l’éclat lunaire. On optimisera ses chances de l’observer en privilégiant la période du début de soirée du 8 février avant le lever de la lune au 25 février après son coucher, la période optimale pour l’admirer en soirée se situant entre le dernier quartier (13 février) et 48 h après la nouvelle lune (22 février).

Considérant son éclat, l’observation à l’œil nu sera probablement très décevante. Comme bien souvent avec les comètes, les jumelles vont s’avérer être un excellent instrument. En offrant un champ large et lumineux, des 7 × 50 (grossissement de 7 fois et lentilles de 50 mm de diamètre), 10 × 50 ou 12 × 50 permettront de voir la coma et éventuellement une ou deux queues (plasma et poussières). Avec une lunette (80 à 120 mm) ou un télescope (115 à 200 mm), on aura suffisamment de lumière pour distinguer une forme particulière, ainsi que d’éventuels détails dans la coma, mais aussi dans les queues si elles sont assez brillantes.

L’observation des comètes peut en effet être source de surprise. Si certains astres ont pu grandement décevoir, comme C/2012 S1 (ISON), il arrive parfois que des comètes offrent une activité plus importante que prévue. Dès lors, le noyau étant beaucoup plus actif, le nuage de gaz, d’eau et de débris évacué par la comète est beaucoup plus grand et dense que prévu. Vue depuis la Terre, ce nuage étant éclairé par le Soleil, la comète devient bien plus brillante et peut montrer plus de détails, comme C/1995 O1 (Hale-Bopp) qui offrait en 1997 deux queues bien visibles à l’œil nu. Croisons les doigts : peut-être que C/2022 E3 (ZTF) nous offrira pareille surprise… ?!

La comète C/2022 E3 (ZTF) photographiée le 28 janvier 2023 à Zagora au Maroc.
La comète C/2022 E3 (ZTF) photographiée le 28 janvier 2023 à Zagora au Maroc. L’instrument est un Vespera 50/200 – Vaonis. Crédits E. Redoutet

Récit de l’observation récente de C/2022 E3 (ZTF) par Gilles Sautot, astronome amateur

J’ai observé la comète dans la nuit du 30 au 31 janvier 2023 vers 0 h 00 (UT) alors qu’elle était à proximité de l’étoile Polaire. Comme prévu, une Lune assez proche illuminait le fond de ciel et rendait l’observation plus difficile. La comète était invisible à l’œil nu. Pour autant, la recherche avec des jumelles 10 × 50 a permis de la localiser très rapidement sous la forme d’une jolie boule grise, environ deux fois plus petite que la Lune en taille. Une observation attentive a permis de constater que la chevelure montrait une forme de V, logiquement pointé vers le Soleil. Aucune queue n’a été décelée.

L’observation dans un T150/750 (télescope équipé d’un miroir de 150 mm de diamètre et de 750 mm de longueur focale) a montré une image magnifique. En grossissant 50 et 75 fois, la coma s’est montrée large et brillante avec en son centre un joli noyau, plus brillant encore, sous la forme d’une petite bille blanche, quasi stellaire. La coma, un peu aplatie du côté du Soleil s’évaporait du côté opposé en forme de V. Là encore, aucune queue n’a été décelée.

Enfin, dans un puissant télescope de 305/1500, à 100 et 150 fois, la comète était bien sûr plus nette et brillante que dans l’instrument précédent, mais pas si éloignée de l’image vue dans le T150. Le noyau s’est montré plus brillant encore, toujours sous la forme d’une minuscule bille. Les contours de la coma étaient mieux définis, plus tranchés sur le fond de ciel, un fond de ciel hélas brillant, du fait de la Lune, ce qui occultait probablement de fins détails faibles.

Au final, cette comète C/2022 E3 (ZTF) est accessible même dans des optiques modestes et offre une image classique et caractéristique de ces vestiges glacés de la nébuleuse qui a enfanté notre système solaire.

ciel du mois

Phénomènes astronomiques

Repère géocentrique, les quadratures et les conjonctions sont en ascension droite.
Les phénomènes sont donnés en Temps légal français.

2 février

9 h 16 min 39 sDéclinaison maximale de la Lune : + 27° 31′.

4 février

9 h 54 min 40 sLune à l’apogée, distance à la Terre : 406 476 km, diamètre apparent de la Lune : 29,39′.

5 février

19 h 28 min 34 sPleine lune.

13 février

17 h 00 min 44 sDernier quartier de lune.

15 février

13 h 25 min 46 sÉlongation minimale entre Neptune et Vénus, élongation : 0° 00,71′, élongation de Vénus au Soleil : 28° E.

20 h 54 min 21 sMercure à l’aphélie, distance au Soleil : 0,466 70 au.

16 février

13 h 08 min 04 sSaturne à l’apogée, distance à la Terre : 10,811 42 au, diamètre apparent : 15,37″.

15 h 33 min 21 sDéclinaison minimale de la Lune : − 27° 38′.

17 h 48 min 23 sSaturne en conjonction, distance à la Terre : 10,811 426 693 au, diamètre apparent : 15,37″.

18 février

23 h 40 min 25 sÉlongation minimale entre la Lune et Mercure, élongation : 3° 26,81′, élongation de la Lune au Soleil : 19° O.

19 février

10 h 05 min 43 sLune au périgée, distance à la Terre : 358 267 km, diamètre apparent de la Lune : 33,34′.

20 février

3 h 11 min 09 sÉlongation minimale entre la Lune et Saturne, élongation : 3° 24,90′, élongation de la Lune au Soleil : 3° O.

8 h 05 min 51 sNouvelle lune.

21 février

21 h 06 min 11 sÉlongation minimale entre la Lune et Neptune, élongation : 2° 11,79′, élongation de la Lune au Soleil : 21° E.

22 février

10 h 41 min 09 sÉlongation minimale entre la Lune et Vénus, élongation : 1° 50,62′, élongation de la Lune au Soleil : 29° E.

23 h 57 min 01 sÉlongation minimale entre la Lune et Jupiter, élongation : 1° 03,14′, élongation de la Lune au Soleil : 36° E.

25 février

13 h 13 min 01 sÉlongation minimale entre la Lune et Uranus, élongation : 1° 10,65′, élongation de la Lune au Soleil : 69° E.

27 février

9 h 05 min 38 sPremier quartier de lune.

28 février

5 h 11 min 41 sÉlongation minimale entre la Lune et Mars, élongation : 1° 03,41′, élongation de la Lune au Soleil : 99° E.

Visibilité de la Lune et des planètes

Planètes visibles entre les latitudes 60° Nord et 60° Sud et les constellations voisines. L’aspect apparent des planètes est calculé pour le 16 février 2023 à 22 h 00 UT.

  • La Lune

    La Lune

    La Lune tourne autour de notre planète tout en tournant autour de son axe en approximativement 28 jours : c’est pourquoi l’on ne voit toujours que la même face de la Lune. Au cours de sa rotation autour de la Terre, la Lune présente plusieurs phases en fonction de sa position par rapport au Soleil : le premier quartier, la pleine lune, le dernier quartier et la nouvelle lune. Le retour à une même phase se fait en moyenne tous les 29,53 jours : cette durée de révolution s’appelle la lunaison moyenne ou révolution synodique moyenne de la Lune. En raison des perturbations, la lunaison vraie entre deux phases identiques peut varier dans un intervalle de plus ou moins sept heures par rapport à cette valeur moyenne.

    Invisible du matin du 17 février
    au soir du 21 février

    5Pleine lune
    13Dernier quartier
    20Nouvelle lune
    27Premier quartier
  • Mercure

    Mercure le 16 février 2023

    Mercure

    Mercure est visible le matin en fin de nuit et à l’aube jusqu’au 7 février, date de sa dernière visibilité du matin à Paris. Elle se trouve tout le mois dans la constellation du Sagittaire jusqu’au 11 février, date à laquelle elle entre dans la constellation du Capricorne. Durant tout le mois, son mouvement est direct.

    Diamètre apparent : 5,4″

    Magnitude : − 0,19

    visible
    à l’œil nu
    visible
    aux jumelles
    visible
    au télescope
  • Vénus

    Vénus le 16 février 2023

    Vénus

    Vénus est visible le soir au crépuscule et en première partie de nuit. Au cours du mois, elle se couche de plus en plus tard. Le premier jour du mois, elle se trouve dans la constellation du Verseau, puis elle entre le 16 février dans la constellation des Poissons, qu’elle quitte durant un jour du 26 au 27 février pour faire un court passage dans la constellation de la Baleine. Son mouvement est direct.

    Diamètre apparent : 11,7″

    Magnitude : − 3,95

    visible
    à l’œil nu
    visible
    aux jumelles
    visible
    au télescope
  • Mars

    Mars le 16 février 2023

    Mars

    Mars est visible le soir au crépuscule et une grande partie de la nuit. Au cours du mois, elle se couche de plus en plus tôt en seconde partie de nuit. Elle se trouve tout le mois dans la constellation du Taureau. Son mouvement est direct.

    Diamètre apparent : 9,1″

    Magnitude :  0,09

    visible
    à l’œil nu
    visible
    aux jumelles
    visible
    au télescope
  • Jupiter

    Jupiter le 16 février 2023

    Jupiter

    Jupiter est visible tout le mois le soir au crépuscule et en première partie de nuit. Au cours du mois, elle se couche de plus en plus tôt en première partie de nuit. En début de mois, elle se trouve dans la constellation des Poissons, qu’elle quitte le 5 février pour entrer dans la constellation de la Baleine jusqu’au 19 février, date à laquelle elle retourne dans la constellation des Poissons. Durant tout le mois, son mouvement est direct.

    Diamètre apparent : 34,9″

    Magnitude : − 2,17

    visible
    à l’œil nu
    visible
    aux jumelles
    visible
    au télescope
  • Saturne

    Saturne le 16 février 2023

    Saturne

    Saturne est visible le soir au crépuscule et en tout début de nuit jusqu’au 2 février, date son coucher héliaque du soir à Paris. Elle se trouve dans la constellation du Capricorne jusqu’au 13 février, date à laquelle elle entre dans la constellation du Verseau. Son mouvement est direct.

    Diamètre apparent : 15,4″

    Magnitude : 0,79

    visible
    à l’œil nu
    visible
    aux jumelles
    visible
    au télescope
  • Uranus

    Uranus le 16 février 2023

    Uranus

    Uranus est visible le soir au crépuscule et une grande partie de la nuit. Au cours du mois, elle se couche de plus en plus tôt en seconde partie de nuit. À partir du 21 février, elle se couche avant minuit vrai. Elle est tout le mois dans la constellation du Bélier. Son mouvement est direct.

    Diamètre apparent : 3,5″

    Magnitude : 5,77

    non visible
    à l’œil nu
    visible
    aux jumelles
    visible
    au télescope
  • Neptune

    Neptune le 16 février 2023

    Neptune

    Neptune est visible le soir au crépuscule et en première partie de nuit. Au cours du mois, elle se couche de plus en plus tôt. Tout le mois, elle est dans la constellation du Verseau. Son mouvement est direct.

    Diamètre apparent : 2,2″

    Magnitude : 7,95

    non visible
    à l’œil nu
    visible
    aux jumelles
    visible
    au télescope
  • Portail des formulaires de calcul de l’IMCCE

    icone portail ssp

    Portail des formulaires de calcul de l’IMCCE

    N’oubliez pas que vous pouvez aussi calculer les instants des levers et couchers des astres et visualiser leur aspect apparent à n’importe quelle date et depuis n’importe quel lieu sur Terre grâce à notre portail de calculs d’éphémérides : https://ssp.imcce.fr.

Cartes du ciel

Cartes du ciel des étoiles brillantes et des planètes visibles dans le ciel de l’hémisphère nord et de l’hémisphère sud, vers l’horizon nord et l’horizon sud, pour le 15 février 2023.

  • Hémisphère nord, en direction du nord – 23 h Temps légal français (UTC + 1 h)

    Carte du ciel de l’hémisphère nord, en direction du nord, au 15 février 2023
    Carte du ciel de l’hémisphère nord, en direction du nord. Crédits IMCCE
  • Hémisphère nord, en direction du sud – 23 h Temps légal français (UTC + 1 h)

    Carte du ciel de l’hémisphère nord, en direction du sud, au 15 février 2023
    Carte du ciel de l’hémisphère nord, en direction du sud. Crédits IMCCE
  • Hémisphère sud, en direction du nord – 23 h Temps local à La Réunion (UTC + 4 h)

    Carte du ciel de l’hémisphère sud, en direction du nord, au 15 février 2023
    Carte du ciel de l’hémisphère sud, en direction du nord. Crédits IMCCE
  • Hémisphère sud, en direction du sud – 23 h Temps local à La Réunion (UTC + 4 h)

    Carte du ciel de l’hémisphère sud, en direction du sud, au 15 février 2023
    Carte du ciel de l’hémisphère sud, en direction du sud. Crédits IMCCE
  • Vue dans le plan de l’écliptique

    Dans sa course apparente sur l’écliptique, le Soleil est accompagné de plusieurs planètes proches. Celles qui sont à l’est peuvent être observées au coucher du Soleil et en début de nuit selon leur élongation et leur magnitude, celles qui sont à l’ouest le seront en fin de nuit et au lever du Soleil sous les mêmes conditions. La figure suivante montre la configuration au 15 février 2023.

    Position de la Lune et des planètes dans le plan de l’écliptique au 15 février 2023
    Position de la Lune et des planètes dans le plan de l’écliptique au 15 février 2023. Crédits IMCCE
    Déplacement de la Lune et des planètes dans le plan de l’écliptique au cours du mois de février 2023. Crédits IMCCE
  • Positions héliocentriques des planètes

    Les figures suivantes montrent la configuration dans le plan de l’écliptique au 15 février 2023. Sur chaque orbite des planètes intérieures, l’intersection du segment et de l’orbite marque la position de la planète au premier jour du mois, et l’extrémité de la flèche marque celle au dernier jour du mois.

    Positions héliocentriques des planètes intérieures dans le plan de l’écliptique au 15 février 2023
    Positions héliocentriques des planètes intérieures dans le plan de l’écliptique au 15 février 2023. Crédits IMCCE
    Positions héliocentriques des planètes extérieures dans le plan de l’écliptique au 15 février 2023
    Positions héliocentriques des planètes extérieures dans le plan de l’écliptique au 15 février 2023. Crédits IMCCE

culture astronomique

À la mesure du ciel, épisode 1

Still life with telescopes and an astrolabe, an hour glass, a book and a quill, (Nature morte avec des télescopes et un astrolabe, un sablier, un livre et une plume d’oie), Philippe Rousseau, XIXe siècle.
Still life with telescopes and an astrolabe, an hour glass, a book and a quill (Nature morte avec des télescopes et un astrolabe, un sablier, un livre et une plume d’oie), Philippe Rousseau, xixe siècle. Domaine public

À la mesure du ciel est un feuilleton consacré à l’une des disciplines sans doute les plus méconnues sinon les plus austères de l’astronomie : l’astrométrie ou la mesure de la position des astres dans le ciel.

Lire le Ier épisode : « Pourquoi cartographier le ciel ? »

L’astrométrie est aussi l’une des premières activités des astronomes de l’Antiquité. Elle est au fondement de l’astronomie. Sans elle et sans le gain en précision associé à cette branche, acquis au fil du temps jusqu’à nos jours, l’astronomie n’aurait pu se développer. Il était donc urgent de revenir aux racines de l’astronomie.

science en direct

Séminaires & conférences

  • Bureau des longitudes

    Mercredi 1er février 2023 – 14 h 30

    InSight et SEIS : Premier bilan après 4 années de surveillance sismique de Mars

    Philippe Lognonné (Université Paris Cité, IPGP, CNRS)

    École normale supérieure, Amphi Jaurès, 29 rue d’Ulm, 75005 Paris

    Entrée libre dans la limite des places disponibles.

    Renseignements par téléphone au 06 11 27 71 83
    ou par mail à l’adresse renseignements@bureau-des-longitudes.fr

  • ASD

    Jeudi 9 février 2023 – 14 h 30

    Resonant perturbations and canonical transformations

    Barnabás Deme (Institut d’astrophysique de Paris)

    Salle Danjon, Observatoire de Paris, 77 avenue Denfert-Rochereau, 75014 Paris

    Renseignements par téléphone au 01 40 51 20 31 et 01 40 51 21 26

  • Temps – Espace – Société

    Mardi 7 février 2023 – 11 h 00

    MASSED – Mapping Arrival times in the Solar System for Extraterrestrial Debris

    Patrick Shober (PEGASE/IMCCE)

    Salle Denisse, Observatoire de Paris, 77 avenue Denfert-Rochereau, 75014 Paris

    Mardi 21 février 2023 – 11 h 00

    Science Accessible via GPU-accelerated Planetary Dynamics Integrators

    Brett Gladman (Université de la Colombie-Britannique)

    Salle Denisse, Observatoire de Paris, 77 avenue Denfert-Rochereau, 75014 Paris

Astro en images

Mars dans le dos de la Lune

Mars a de nouveau été occultée par la Lune le 3 janvier, cette fois-ci dans l’hémisphère sud
Mars a de nouveau été occultée par la Lune le 3 janvier, cette fois-ci dans l’hémisphère sud. Crédits IMCCE (textures NASA)

Cette fois-ci aura été la bonne. Après celle de décembre, qui s’est passée en catimini derrière les nuages en métropole, celle de janvier s’est déroulée dans le ciel clair de La Réunion. Les observateurs réunionnais s’en sont donnés à cœur joie ce 3 janvier 2023 pour assister à la première occultation planétaire de l’année, celle de Mars par la Lune.

Mars abordait la Lune par son limbe plongé dans la nuit lunaire, il était donc possible d’obtenir la courbe de lumière du phénomène, c’est-à-dire la variation de la lumière renvoyée par la planète Mars tout au long de son immersion derrière le limbe lunaire.

Fig. 1 – Chapelet de l’observation de l’occultation de Mars par la Lune du 3 janvier 2023 faite au C8 à l’Observatoire des Makes (île de La Réunion).
									Les poses sont espacées de 4 minutes. La trajectoire relative de Mars par rapport au centre de la Lune est légèrement incurvée comme le montrent à la fois la prédiction
									(fig. 2) et l’observation.
Fig. 1 – Chapelet de l’observation de l’occultation de Mars par la Lune du 3 janvier 2023 faite au C8 à l’Observatoire des Makes (île de La Réunion). Les poses sont espacées de 4 minutes. La trajectoire relative de Mars par rapport au centre de la Lune est légèrement incurvée comme le montrent à la fois la prédiction (fig. 2) et l’observation. Crédits S. Perrigault & E. Leiser

La figure 1 montre un chapelet d’images faites au foyer d’un C8 équipé d’un réducteur de focale de 0,63 à l’aide d’un APN 1100d doté d’un capteur CMOS avec un temps de pose de 1/2500 s. L’échelle du pixel sur le ciel est de 0,85″, ce qui donne un champ de 60,5′× 40,3′. La planète Mars est parfaitement résolue (diamètre apparent de 14″). À noter, la trajectoire relative légèrement incurvée de Mars rapportée au centre de la Lune (visible également sur la prédiction correspondante du phénomène, fig. 2). Le C8 était monté en parallèle avec le télescope T60 de l’Observatoire des Makes qui a servi à l’obtention de la courbe de lumière donnant la variation d’éclat de Mars au moment de l’immersion (voir fig. 5), débarrassé de toute pollution lumineuse en provenance de la Lune.

Fig. 2 – Prédiction du phénomène observé depuis le télescope de 60 cm de l’Observatoire des Makes sur l’île de La Réunion.
Fig. 2 – Prédiction du phénomène observé depuis le télescope de 60 cm de l’Observatoire des Makes sur l’île de La Réunion. Crédits P. Descamps
Fig. 3 – Image de l’instant correspondant à une chute de moitié de la lumière martienne, 20:07:12.02 UTC (voir fig. 5 pour la courbe de lumière correspondante).
Fig. 3 – Image de l’instant correspondant à une chute de moitié de la lumière martienne, 20:07:12.02 UTC (voir fig. 5 pour la courbe de lumière correspondante). Crédits Q. Gineys

L’image de la figure 3 correspond à l’instant exact auquel Mars a perdu la moitié de sa lumière. Elle a été réalisée par Quentin Gineys au foyer d’un C11 à l’aide d’une caméra Asi224mc avec un pixel de 0,26″ et un temps de pose de 1/1000 s. Autre image faite à l’aide d’un C11, celle de Pierre Thierry à l’Observatoire des Makes (fig. 4).

Fig. 4 – Image faite au C11 de l’Observatoire des Makes.
Fig. 4 – Image faite au C11 de l’Observatoire des Makes. Crédits P. Thierry

Deux courbes de lumière furent obtenues à partir de ces observation faites en deux endroits différents de l’île. Les instants de contact varient d’un lieu à l’autre en raison du fort effet de parallaxe engendré par la proximité de la Lune. La prédiction des instants du premier contact (extérieur et intérieur) est reportée en traits interrompus sur la figure 5. Ces instants de prédictions ont été calculés en admettant un modèle lunaire légèrement aplati (le rayon équatorial est alors supérieur d’un peu moins de 2 km au rayon polaire). Les légers écarts entre la prédiction et l’observation s’expliquent par la forme non lisse de la Lune dont le profil lunaire présente des aspérités (plaines et montagnes). Cela se voit plus nettement sur la courbe obtenue au T60 pour laquelle l’instant du premier contact survient 2 secondes plus tôt que la prédiction. De telles observations, outre leur intérêt esthétique évident, peuvent ainsi révéler une autre « face cachée de la Lune », celle où la Lune n’est pas cette sphère parfaitement lisse, mais bien un corps céleste avec une forme légèrement aplatie (du fait de sa rotation propre) et un relief marqué.

Les prochaines opportunités pour La Réunion surviendront le 5 mai 2024, pour une occultation de Mars par la Lune, mais avec diamètre apparent de 5″ seulement, et le 24 juillet 2024 pour l’occultation de Saturne par la Lune.

Fig. 5 – Courbes de lumière de l’immersion de Mars derrière le limbe lunaire. Les instants des prédictions sont superposés.
									L’instant du premier contact pour la courbe faite au T60 a été ajusté à 20:07:12.02 UTC, soit deux secondes avant l’instant prédit.
									Cet écart provient du relief lunaire qui tend à avancer les instants de premier contact. Le même décalage n’est pas constaté pour la courbe inférieure,
									faite depuis un autre endroit sur l’île.
Fig. 5 – Courbes de lumière de l’immersion de Mars derrière le limbe lunaire. Les instants des prédictions sont superposés. L’instant du premier contact pour la courbe faite au T60 a été ajusté à 20:07:12.02 UTC, soit deux secondes avant l’instant prédit. Cet écart provient du relief lunaire qui tend à avancer les instants de premier contact. Le même décalage n’est pas constaté pour la courbe inférieure, faite depuis un autre endroit sur l’île (version PDF). Crédits P. Descamps