juin 2023# 202

Ce mois-ci

Observer et photographier la supernova SN 2023ixf

La supernova SN 2023ixf photographiée le 27 mai 2023 depuis le sud de la région parisienne
La supernova SN 2023ixf photographiée le 27 mai 2023 depuis le sud de la région parisienne. (44 poses de 2 min, SkyWatcher Newton F/5, caméra ZWO ASI 6200) Crédits J. Berthier & F. Vachier

Une fois n’est pas coutume, le phénomène proposé en ce mois de juin quitte l’habituelle proximité du Soleil pour s’aventurer en dehors de notre système solaire, bien au-delà de notre galaxie, pour présenter l’observation d’un des plus violents phénomènes connus au sein d’une galaxie : l’explosion d’une étoile, que nos collègues de l’IMCCE ont pu photographier (ci-dessus).

L’explosion de cette étoile géante a été découverte le 19 mai 2023 par l’astronome amateur japonais Koichi Itagaki depuis son site d’observation de Toppo-Cho au Japon. Notons que cet observateur n’en est pas à son coup d’essai, puisqu’il a déjà à son actif, en 2021, près de 106 découvertes ou codécouvertes de supernovæ.

Cette supernova, nommée SN 2023ixf, a été découverte dans la galaxie Messier 101 (NGC 5457), située dans la constellation de la Grande Ourse. Cette magnifique galaxie spirale, connue sous le nom de la galaxie du Moulinet, est située à 21,7 millions d’années-lumière (al) de notre galaxie. Le diamètre de son disque avoisine les 170 000 al, alors que celui de la Voie lactée, notre galaxie, oscille entre 100 000 et 120 000 al. Et que dire de sa population ? Elle contiendrait 1 000 milliards d’étoiles, alors que l’on estime que la Voie lactée en possède entre 200 et 400 milliards. La dernière supernova observée dans M 101 était SN 2011fe, et avait été découverte dans la nuit du 22 au 23 août 2011. Il s’agissait d’une supernova de type Ia. SN 2023ixf est de type II. Elle a explosé dans un bras spiral, non loin d’une concentration brillante cataloguée sous le nom de NGC 5461 (M 101 contient 9 nodosités, soit des régions denses et brillantes d’étoiles et de gaz ayant reçu un numéro NGC). Lors de sa découverte le 19 mai 2023, la supernova brillait à la magnitude de 14,9. Toutefois, en dépouillant des images prises deux jours auparavant avec le Zwicky Transient Facility Project installé sur le télescope de Schmidt de 1,2 m de l’observatoire Palomar aux États-Unis, la supernova était déjà visible, à la magnitude de 15,9.

Une supernova de type II est l’étape ultime de la fin de vie d’une étoile supergéante dont la masse est comprise entre 8 et 40 masses solaires. Le cœur de cette étoile massive collecte les « cendres » de plus en plus lourdes des réactions nucléaires qui se produisent en son sein. Lorsque ce cœur atteint la limite de Chandrasekhar (1,4 masse solaire), la répulsion électronique n’est plus capable de contrer les énormes forces de la gravité et le cœur s’effondre alors en quelques secondes seulement. Toutes les couches situées entre le cœur et la surface de l’étoile n’étant plus retenues, elles « tombent » vers le cœur à grande vitesse. La compression des gaz est alors telle que la température atteint en quelques minutes 100 milliards de degrés, ce qui enclenche des réactions nucléaires en chaîne dans toutes les couches en train de s’effondrer. L’énergie alors émise provoque un formidable rebond qui fait exploser l’étoile, sans en démanteler le cœur, qui se transforme alors en trou noir ou en pulsar. La violence du phénomène est telle que la supernova devient alors aussi brillante que la galaxie qui l’héberge, soit autant que 100 ou 150 milliards d’étoiles, ce qui donne une idée de la puissance du phénomène. L’explosion est visible pendant des semaines, voire parfois des mois avec une courbe de lumière très caractéristique : une montée très forte et très courte sur quelques jours suivie d’une descente lente de la luminosité sur plusieurs mois.

La dernière supernova qui a été observée dans des conditions similaires était SN 2014J, découverte en janvier 2014 dans la galaxie M 82, à 11,5 millions d’al. Il s’agissait d’une supernova de type Ia, désignée aussi supernova thermonucléaire. Ce type de supernova est assez différent du type II, puisqu’il concerne les systèmes d’étoiles binaires contenant au moins une étoile naine, laquelle accrète du gaz provenant de l’autre étoile plus imposante. SN 2014J avait atteint une magnitude de 10,5 et était facilement observable dans un petit télescope.

En ce début juin, SN 2023ixf présente une magnitude située entre 10 et 11. Elle est donc tout à fait accessible visuellement dans un instrument à partir de 100 mm d’ouverture avec un ciel bien noir (hors des villes et sans Lune). Elle est également très facile à imager même avec des petits instruments à partir de 60 mm (comme ci-dessous).

SN 2023ixf capturée par une lunette 60/600 avec près de 3 heures de pose sous le ciel préservé du Morvan
SN 2023ixf capturée par une lunette 60/600 avec près de 3 heures de pose sous le ciel préservé du Morvan. Crédits P. Chancy (club astro Société Astronomique de Bourgogne, section de Vézelay)

Point positif : en début de nuit, la Grande Ourse est quasiment au zénith, donc très haute dans le ciel. Point négatif : la Lune est montante avec une pleine lune attendue le dimanche 4 juin 2023, ce qui va altérer la visibilité à cause d’un fond de ciel trop lumineux. Autre bémol, la galaxie M 101, malgré sa magnitude rassurante de 7,9, est un objet difficile à observer, car comme elle est vue de face, sa taille dans le ciel est conséquente (26′ × 28′, soit quasiment aussi grande que la Lune). Son éclat est donc fortement étalé, ce qui fait de M 101 l’un des objets du ciel à la plus faible brillance surfacique. En d’autres termes, cette galaxie est très pâle et très peu contrastée, ce qui signifie qu’il faut un excellent ciel pour réussir à bien la distinguer.

Que ce soit en observation visuelle ou en photographie, les conditions d’observations redeviendront correctes à partir du vendredi 9 juin (dernier quartier le samedi 10 juin) et a fortiori plus tard encore avec une nouvelle lune le 18 juin. Il est assez difficile de se projeter aujourd’hui sur sa magnitude au cours des mois de juin et de juillet. Toutefois, cette magnitude devrait osciller entre 9 et 11 en juin, puis redescendre lentement de 11 à 12 en juillet.

A priori, la meilleure « fenêtre de tir » offrant les conditions optimales devrait se situer entre le 9 et le 22 juin 2023, période durant laquelle la supernova sera encore très brillante et la Lune quasi absente. Ensuite, la supernova entamera sa lente décroissance lumineuse avant de ne plus etre visible en août ou septembre.

Le solstice d’été de 2023

Dates et durées des saisons en 2023
Dates et durées des saisons en 2023. Crédits P. Rocher

Le solstice d’été est l’instant auquel la longitude géocentrique apparente du centre du Soleil est égale à 90°. À cet instant, l’ascension droite géocentrique apparente du centre du Soleil est égale à 6 h et sa déclinaison géocentrique apparente est maximale.

Ce jour, dans l’hémisphère nord, en dehors de la zone intertropicale, la culmination du Soleil à son passage au méridien est maximale. Inversement, dans l’hémisphère sud, en dehors de la zone intertropicale, la culmination du Soleil à son passage au méridien est minimale. Dans la zone intertropicale, les jours de culminations extrêmes du Soleil ne correspondent pas aux solstices. Le jour du solstice d’été, le centre du Soleil passe au méridien au plus près du zénith pour les lieux se trouvant sur le tropique du Cancer. En fait, n’étant pas ponctuel, le Soleil recouvre le zénith à son passage au méridien durant plusieurs jours (du 13 juin au 29 juin environ pour un lieu de latitude 23° 26′).

C’est aussi le jour de l’année auquel, si l’on néglige les variations de la réfraction de l’atmosphère terrestre, l’amplitude ortive et l’amplitude occase sont extrêmes. C’est l’origine du terme « solstice » venant du latin solstitium (de sol « soleil » et sistere « s’arrêter, retenir »). Ce qui implique que c’est également le jour auquel, pour un lieu donné de l’hémisphère nord, la durée du jour est maximale.

Notre calendrier (le calendrier grégorien) est construit de manière à rester proche d’une date fixe pour le début des saisons. La date du solstice d’été en 2023 est le mercredi 21 juin à 14 h 57 min 51,0 s UTC et à 16 h 57 min 50 s en Temps légal français (UTC + 2 h)

Dans le calendrier grégorien créé en 1582, le solstice d’été peut survenir le 19, 20, 21 ou 22 juin. Il est survenu un 20 juin en 1896 et est tombé de nouveau à cette date en 2008. Il est survenu un 22 juin en 1975 et tombera de nouveau à cette date en 2203, 2207, 2211 et 2215 puis en 2302. Le solstice d’été tombera un 19 juin en 2488 et ce sera la première fois depuis la création du calendrier grégorien.

En UTC, au XXe siècle, les solstice d’été sont tombés exclusivement le 21 juin (64) et le 22 juin (36), alors qu’au XXIe siècle, le solstice d’été tombera exclusivement le 20 juin (47) et le 21 juin (53).

ciel du mois

Phénomènes astronomiques

Repère géocentrique, les quadratures et les conjonctions sont en ascension droite.
Les phénomènes sont donnés en Temps légal français.

1er juin

16 h 50 min 15 s Saturne est en quadrature avec le Soleil.

4 juin

5 h 41 min 44 s Pleine lune.

13 h 00 min 49 s Vénus en plus grande élongation : 45° 24′ E.

5 juin

2 h 27 min 05 s Élongation minimale entre Uranus et Mercure, élongation : 2° 43,03′, élongation de Mercure au Soleil : 24° O.

18 h 21 min 45 s Déclinaison minimale de la Lune : − 27° 52′.

7 juin

1 h 06 min 04 s Lune au périgée, distance à la Terre : 364 861 km, diamètre apparent de la Lune : 32,74′.

10 juin

0 h 29 min 30 s Élongation minimale entre la Lune et Saturne, élongation : 2° 42,42′, élongation de la Lune au Soleil : 102° O.

21 h 31 min 23 s Dernier quartier de lune.

11 juin

11 h 22 min 32 s Élongation minimale entre la Lune et Neptune, élongation : 1° 46,19′, élongation de la Lune au Soleil : 83° O.

14 juin

7 h 26 min 28 s Élongation minimale entre la Lune et Jupiter, élongation : 1° 22,49′, élongation de la Lune au Soleil : 47° O.

15 juin

10 h 36 min 55 s Élongation minimale entre la Lune et Uranus, élongation : 1° 52,94′, élongation de la Lune au Soleil : 33° O.

16 juin

20 h 34 min 46 s Élongation minimale entre la Lune et Mercure, élongation : 4° 12,48′, élongation de la Lune au Soleil : 16° O.

18 juin

6 h 37 min 10 s Nouvelle lune.

15 h 54 min 30 s Saturne est stationnaire dans la constellation du Verseau.

23 h 05 min 05 s Déclinaison maximale de la Lune : + 27° 51′.

21 juin

16 h 57 min 50 s Solstice d’été.

22 juin

5 h 13 min 27 s Élongation minimale entre la Lune et Vénus, élongation : 3° 31,07′, élongation de la Lune au Soleil : 44° E.

14 h 53 min 37 s Élongation minimale entre la Lune et Mars, élongation : 3° 34,33′, élongation de la Lune au Soleil : 48° E.

20 h 30 min 28 s Lune à l’apogée, distance à la Terre : 405 385 km, diamètre apparent de la Lune : 29,47′.

26 juin

9 h 49 min 44 s Premier quartier de lune.

27 juin

20 h 47 min 21 s Mercure au périhélie, distance au Soleil : 0,307 50 au.

Visibilité de la Lune et des planètes

Planètes visibles entre les latitudes 60° Nord et 60° Sud et les constellations voisines. L’aspect apparent des planètes est calculé pour le 16 juin 2023 à 22 h 00 UT.

  • La Lune

    La Lune

    La Lune tourne autour de notre planète tout en tournant autour de son axe en approximativement 28 jours : c’est pourquoi l’on ne voit toujours que la même face de la Lune. Au cours de sa rotation autour de la Terre, la Lune présente plusieurs phases en fonction de sa position par rapport au Soleil : le premier quartier, la pleine lune, le dernier quartier et la nouvelle lune. Le retour à une même phase se fait en moyenne tous les 29,53 jours : cette durée de révolution s’appelle la lunaison moyenne ou révolution synodique moyenne de la Lune. En raison des perturbations, la lunaison vraie entre deux phases identiques peut varier dans un intervalle de plus ou moins sept heures par rapport à cette valeur moyenne.

    Invisible du matin du 17 juin
    au soir du 19 juin

    4Pleine lune
    10Dernier quartier
    18Nouvelle lune
    26Premier quartier
  • Mercure

    Mercure le 16 juin 2023

    Mercure

    Mercure n’est pas visible sous nos latitudes au mois de juin. Elle se trouve dans la constellation du Bélier jusqu’au 6 juin, date à laquelle elle entre dans la constellation du Taureau, qu’elle quitte le 27 juin pour entrer dans la constellation des Gémeaux. Son mouvement est direct.

    Diamètre apparent : 5,8″

    Magnitude : − 0,73

    non visible
    à l’œil nu
    non visible
    aux jumelles
    non visible
    au télescope
  • Vénus

    Vénus le 16 juin 2023

    Vénus

    Vénus est visible le soir au crépuscule et en première partie de nuit. Tout le mois, elle se couche de plus en plus tôt après minuit en Temps légal français. Elle se trouve dans la constellation des Gémeaux jusqu’au 3 juin, date à laquelle elle entre dans la constellation du Cancer, qu’elle quitte le 27 juin pour entrer dans la constellation du Lion. Le 4 juin, elle est en plus grande élongation est (45° 24′). Son mouvement est direct.

    Diamètre apparent : 27,4″

    Magnitude : − 4,37

    visible
    à l’œil nu
    visible
    aux jumelles
    visible
    au télescope
  • Mars

    Mars le 16 juin 2023

    Mars

    Mars est visible le soir au crépuscule et une grande partie de la nuit. Au cours du mois, elle se couche de plus en plus tôt en seconde partie de nuit. À partir du 15 juin, elle se couche avant minuit en Temps légal français. Elle se trouve dans la constellation du Cancer jusqu’au 20 juin, date à laquelle elle entre dans la constellation du Lion. Son mouvement est direct.

    Diamètre apparent : 4,4″

    Magnitude :  1,63

    visible
    à l’œil nu
    visible
    aux jumelles
    visible
    au télescope
  • Jupiter

    Jupiter le 16 juin 2023

    Jupiter

    Jupiter est visible le matin en fin de nuit et à l’aube. Au cours du mois, elle se lève de plus en plus tôt en seconde partie de nuit. Elle se trouve tout le mois dans la constellation du Bélier. Durant tout le mois, son mouvement est direct.

    Diamètre apparent : 35,4″

    Magnitude : − 2,19

    visible
    à l’œil nu
    visible
    aux jumelles
    visible
    au télescope
  • Saturne

    Saturne le 16 juin 2023

    Saturne

    Saturne est visible le matin en seconde partie de nuit et à l’aube. Au cours du mois, elle se lève de plus en plus tôt. À partir du 13 juin, elle se lève avant minuit vrai. Elle se trouve tout le mois dans la constellation du Verseau. Son mouvement est direct jusqu’au 18 juin, date à laquelle il devient stationnaire, puis rétrograde.

    Diamètre apparent : 17,6″

    Magnitude : 0,87

    visible
    à l’œil nu
    visible
    aux jumelles
    visible
    au télescope
  • Uranus

    Uranus le 16 juin 2023

    Uranus

    Uranus est visible le matin en fin de nuit et à l’aube. Au cours du mois, elle se lève de plus en plus tôt en seconde partie de nuit. Elle est tout le mois dans la constellation du Bélier. Son mouvement est direct.

    Diamètre apparent : 3,4″

    Magnitude : 5,83

    non visible
    à l’œil nu
    visible
    aux jumelles
    visible
    au télescope
  • Neptune

    Neptune le 16 juin 2023

    Neptune

    Neptune est visible le matin en seconde partie de nuit et à l’aube. Au cours du mois, elle se lève de plus en plus tôt. À partir du 22 juin, elle se lève avant minuit vrai. Elle est tout le mois dans la constellation des Poissons. Son mouvement est direct.

    Diamètre apparent : 2,3″

    Magnitude : 7,89

    non visible
    à l’œil nu
    visible
    aux jumelles
    visible
    au télescope
  • Portail des formulaires de calcul de l’IMCCE

    icone portail ssp

    Portail des formulaires de calcul de l’IMCCE

    N’oubliez pas que vous pouvez aussi calculer les instants des levers et couchers des astres et visualiser leur aspect apparent à n’importe quelle date et depuis n’importe quel lieu sur Terre grâce à notre portail de calculs d’éphémérides : https://ssp.imcce.fr.

Cartes du ciel

Cartes du ciel des étoiles brillantes et des planètes visibles dans le ciel de l’hémisphère nord et de l’hémisphère sud, vers l’horizon nord et l’horizon sud, pour le 15 juin 2023.

  • Hémisphère nord, en direction du nord – 23 h Temps légal français (UTC + 2 h)

    Carte du ciel de l’hémisphère nord, en direction du nord, au 15 juin 2023
    Carte du ciel de l’hémisphère nord, en direction du nord. Crédits IMCCE
  • Hémisphère nord, en direction du sud – 23 h Temps légal français (UTC + 2 h)

    Carte du ciel de l’hémisphère nord, en direction du sud, au 15 juin 2023
    Carte du ciel de l’hémisphère nord, en direction du sud. Crédits IMCCE
  • Hémisphère sud, en direction du nord – 23 h Temps local à La Réunion (UTC + 4 h)

    Carte du ciel de l’hémisphère sud, en direction du nord, au 15 juin 2023
    Carte du ciel de l’hémisphère sud, en direction du nord. Crédits IMCCE
  • Hémisphère sud, en direction du sud – 23 h Temps local à La Réunion (UTC + 4 h)

    Carte du ciel de l’hémisphère sud, en direction du sud, au 15 juin 2023
    Carte du ciel de l’hémisphère sud, en direction du sud. Crédits IMCCE
  • Vue dans le plan de l’écliptique

    Dans sa course apparente sur l’écliptique, le Soleil est accompagné de plusieurs planètes proches. Celles qui sont à l’est peuvent être observées au coucher du Soleil et en début de nuit selon leur élongation et leur magnitude, celles qui sont à l’ouest le seront en fin de nuit et au lever du Soleil sous les mêmes conditions. La figure suivante montre la configuration au 15 juin 2023.

    Position de la Lune et des planètes dans le plan de l’écliptique au 15 juin 2023
    Position de la Lune et des planètes dans le plan de l’écliptique au 15 juin 2023. Crédits IMCCE
    Déplacement de la Lune et des planètes dans le plan de l’écliptique au cours du mois de juin 2023. Crédits IMCCE
  • Positions héliocentriques des planètes

    Les figures suivantes montrent la configuration dans le plan de l’écliptique au 15 juin 2023. Sur chaque orbite des planètes intérieures, l’intersection du segment et de l’orbite marque la position de la planète au premier jour du mois, et l’extrémité de la flèche marque celle au dernier jour du mois.

    Positions héliocentriques des planètes intérieures dans le plan de l’écliptique au 15 juin 2023
    Positions héliocentriques des planètes intérieures dans le plan de l’écliptique au 15 juin 2023. Crédits IMCCE
    Positions héliocentriques des planètes extérieures dans le plan de l’écliptique au 15 juin 2023
    Positions héliocentriques des planètes extérieures dans le plan de l’écliptique au 15 juin 2023. Crédits IMCCE

culture astronomique

À la mesure du ciel, épisode 5

Still life with telescopes and an astrolabe, an hour glass, a book and a quill, (Nature morte avec des télescopes et un astrolabe, un sablier, un livre et une plume d’oie), Philippe Rousseau, XIXe siècle.
Still life with telescopes and an astrolabe, an hour glass, a book and a quill (Nature morte avec des télescopes et un astrolabe, un sablier, un livre et une plume d’oie), Philippe Rousseau, xixe siècle. Domaine public

À la mesure du ciel est un feuilleton consacré à l’une des disciplines sans doute les plus méconnues sinon les plus austères de l’astronomie : l’astrométrie ou la mesure de la position des astres dans le ciel.

Lire le 5e épisode : « Deux planètes dans le Soleil »

L’astrométrie est aussi l’une des premières activités des astronomes de l’Antiquité. Elle est au fondement de l’astronomie. Sans elle et sans le gain en précision associé à cette branche, acquis au fil du temps jusqu’à nos jours, l’astronomie n’aurait pu se développer. Il était donc urgent de revenir aux racines de l’astronomie.

science en direct

La Lune ouvre son cœur pour la première fois

Vue d’artiste de l’intérieur lunaire. De la surface vers le centre : une croûte fine, un manteau très épais, une zone à l’interface manteau/noyau de faible viscosité, un noyau externe liquide, et un noyau interne solide
Vue d’artiste de l’intérieur lunaire. De la surface vers le centre : une croûte fine, un manteau très épais, une zone à l’interface manteau/noyau de faible viscosité, un noyau externe liquide, et un noyau interne solide. Crédits Géoazur/N. Sarter

Cinquante ans après Apollo 11 qui a ouvert la voie aux premières études sur la structure interne de la Lune, une équipe de scientifiques du CNRS, d’Université Côte d’Azur, de l’Observatoire de la Côte d’Azur, et de l’IMCCE (Observatoire de Paris – PSL, Sorbonne Université) a révélé une partie de sa structure interne restée jusqu’à présent mystérieuse : la Lune possède un noyau solide, comme la Terre. Cette découverte s’accompagne aussi de la mise en évidence de données permettant d’expliquer la présence de matériaux riches en fer dans la croûte lunaire. Ces travaux ont été publiés dans Nature le 3 mai 2023.

Une vingtaine d’années après l’identification d’un noyau externe fluide, l’équipe a mis en évidence un noyau solide d’environ 500 kilomètres de diamètre, soit environ 15 % de la taille de la Lune. Il est composé d’un métal dont la densité est proche de celle du fer. Les mesures magnétiques, sismiques et de télémétrie laser-Lune avaient permis d’identifier clairement le noyau externe fluide. Cependant, le noyau solide était resté indétectable, compte tenu de sa petite taille. L’existence de ce dernier a pu être prouvée grâce à la modélisation des déformations de marées et rhéologies lunaires qui a été confrontée aux mesures de masse, de moment d’inertie et des déformations lunaires, issues des missions spatiales et des observations de télémétrie laser-Lune utilisées par les éphémérides INPOP. L’interprétation de ces données s’est effectuée en deux temps. Tout d’abord, des modèles d’intérieur (profil de densité, de viscosité, de rigidité) compatibles avec les données ont été sélectionnés. Ensuite, des simulations thermodynamiques ont recherché les compositions minéralogiques qui vérifiaient ces profils d’intérieurs. Cette approche interdisciplinaire a permis de révéler que seuls les modèles avec un noyau solide au centre de la Lune et issus d’un mécanisme de retournement du manteau lunaire sont compatibles avec les données.

Au-delà de cette découverte majeure, la famille de solutions compatibles avec les données montre également la présence d’une couche de faible viscosité au-dessus du noyau composé d’un minéral appelé Ilménite (oxyde de fer et de titane). La présence de ce minéral accrédite l’hypothèse de déplacements de matériaux dans le manteau au cours de son évolution. C’est ce que l’on appelle le « retournement du manteau lunaire » où, lors du refroidissement de la Lune, après sa formation une croûte plus dense s’est cristallisée et aurait plongé dans le manteau. Du matériel a pu alors remonter à la surface et produire des roches volcaniques déposées dans la croûte lunaire. Cela permet d’expliquer la présence d’éléments riches en fer à la surface de la Lune.

Ces travaux apporteront des connaissances indispensables, notamment pour renseigner l’histoire du Système solaire et comprendre certains événements, comme la disparition énigmatique du champ magnétique lunaire : à l’origine cent fois plus puissant que celui de la Terre actuelle, il est aujourd’hui quasiment inexistant. L’estimation de la taille du noyau solide permettra de restreindre le domaine d’étude des modèles de dynamo.

Référence

Arthur Briaud, Clément Ganino, Agnès Fienga, Anthony Mémin & Nicolas Rambaux,
« The lunar solid inner core and the mantle overturn », Nature, 3 mai 2023,
DOI : https://doi.org/10.1038/s41586-023-05935-7

Ces résultats ont été obtenus grâce aux financements de l’Agence nationale de la recherche (ANR-19-CE31-0026), et d’une Bourse ERC Advanced AstroGeo (885250).

Contacts

  • Arthur Briaud – chercheur CNRS postdoctorant
    (Université Côté d’Azur, Observatoire de la Côte d’Azur, CNRS, Géoazur, Valbonne, France)
    briaud@geoazur.unice.fr
  • Agnès Fienga – astronome
    (Université Côté d’Azur, Observatoire de la Côte d’Azur, CNRS, Géoazur, Valbonne, France ; IMCCE-Observatoire de Paris – PSL)
    agnes.fienga@geoazur.unice.fr
  • Nicolas Rambaux – maître de conférences
    (Sorbonne Université/IMCCE-Observatoire de Paris – PSL)
    nicolas.rambaux@observatoiredeparis.psl.eu

Communiqués de presse

Séminaires & conférences

  • ASD

    Jeudi 1er juin 2023 – 14 h 30

    Lagrange Top and Painlevé V

    Holger Dullin (université de Sydney)

    Salle Denisse, Observatoire de Paris, 77 avenue Denfert Rochereau, 75014 Paris

    Jeudi 1er juin 2023 – 16 h 00

    Phase space compactification for n bodies

    Andreas Knauf (université d’Erlangen-Nürnberg)

    Salle Denisse, Observatoire de Paris, 77 avenue Denfert Rochereau, 75014 Paris

  • Temps – Espace – Société

    Mardi 6 juin 2023 – 11 h 00

    On the Age of Saturn’s Rings

    Ryuki Hyodo (ISAS/JAXA)

    Salle Denisse, Observatoire de Paris, 77 avenue Denfert Rochereau, 75014 Paris

  • Bureau des longitudes

    Mercredi 7 juin 2023 – 14 h 30

    Phénomènes de marées dans le Système solaire

    Valéry Lainey (IMCCE/Observatoire de Paris)

    École normale supérieure, salle Jaurès, 29 rue d’Ulm, 75005 Paris

    Entrée libre. Renseignements par téléphone au 06 11 27 71 83
    ou par mail à l’adresse renseignements@bureau-des-longitudes.fr

    Mercredi 14 juin 2023 – 14 h 00

    Journée scientifique : « Ondes gravitationnelles et trous noirs en astrophysique »

    Luc Blanchet (IAP/BDL), Marie-Anne Bizouard (Artemis/OCA), Antoine Petiteau (IRFU/CEA), Marta Volonteri (IAP), Thibaut Paumard (LESIA/Observatoire de Paris)

    Amphithéâtre de l’IAP, 98 bis boulevard Arago, 75014 Paris

    Accès uniquement sur réservation (pièce d’identité requise) avant le 11 juin,
    par téléphone au 06 11 27 71 83 ou par mail à l’adresse contact@bureau-des-longitudes.fr

    Accès par visioconférence après inscription par mail (objet : « visioconférence »)
    à l’adresse contact@bureau-des-longitudes.fr