Notre calendrier actuel est le calendrier grégorien, il utilise l’ère de l’Incarnation et le style de la Circoncision (ou style du premier janvier).
L’ère de l’incarnation (AD – Anno Domini), basée sur l’année hypothétique de la naissance du Christ, a été introduite en 532 par le moine scythe Denys le Petit (v. 500 – 545)
dans son comput des tables pascales. Denys le Petit fixe la naissance du Christ au 25 décembre 753 de la fondation de Rome (AUC – Ab Urbe condita).
Par la suite, le début de l’ère sera ramené au premier janvier 754 AUC, pour la rendre compatible avec le décompte des millésimes. L’usage de cette pratique
s’est imposé lentement au cours des siècles, d’abord dans le monde anglo-saxon, où les actes les plus anciens remontent à la fin du VIIe siècle.
Il sera popularisé par les écrits de Bède le Vénérable, notamment dans son ouvrage De Ratione Temporum (725). En France, son usage dans les actes royaux
n’apparaît qu’au cours du IXe siècle (diplôme de Pépin II d’Aquitaine, 839).
La date de changement de millésime porte le nom de style du calendrier. Au cours des siècles passés, plusieurs styles furent en usage, parfois simultanément !
On distingue les styles suivants :
- Le style du 1er mars, à Rome avant la réforme du calendrier par César, chez les Mérovingiens au VIe-VIIe siècle.
- Le style du printemps (21-22 mars), en Russie depuis le XIe siècle jusqu’en 1725.
- Le style de l’Annonciation, le 25 mars, en Angleterre jusqu’en 1752.
- Le style de la Résurrection (nuit de Pâques) : l’année avait une longueur variable de 330 à 400 jours, avec parfois deux mois d’avril !
En France, sous Louis VI, puis au XIIe-XIIIe siècle.
- Le style de l’Ascension, à Alexandrie.
- Le style Grec, le 1er septembre.
- Le style Républicain, le jour de l’équinoxe d’automne à Paris dans le calendrier Républicain.
- Le style de la Saint Martin, le 11 novembre.
- Le style de la Nativité, le 25 décembre, sous Charlemagne et jusqu’au XIe siècle, en Bourgogne jusqu’au XIIIe siècle.
- Le style du solstice d’hiver, dans le calendrier lunaire gaulois.
- Le style du premier janvier.
On lit souvent que l’usage en France du style du premier janvier, ou style de la Circoncision, date du XVIe siècle, suite à l’édit de Roussillon (article 39 et dernier)
promulgué par Charles IX le 9 août 1564. En réalité, selon Alexandre Le Noble, ce serait l’édit de Paris de janvier 1563 qui a promulgué cet usage, l’article 39 de l’édit de Roussillon
ne faisant que reprendre l’édit de Paris.
Cette réforme ne s’appliqua que progressivement, au fur et à mesure que les parlements régionaux l’entérinèrent. Ainsi, le parlement de Paris et la Chancellerie
ne l’appliquèrent qu’en 1567.
En Angleterre, le style du premier janvier fut adopté en même temps que le calendrier grégorien, en 1752, suite
à la réforme proposée par Lord Chesterfield (Philip Dormer Stanhope, 4e comte de Chesterfield).
On trouvera en lien un calendrier pour l’année 2023. Ce calendrier donne, pour chaque jour de l’année 2023, les instants des levers et des couchers du centre du Soleil et
du centre de la Lune en Temps légal français. Les calculs sont faits pour la latitude et la longitude de l’observatoire de Paris, pour un horizon plat, et la
réfraction horizontale est prise égale à 36,6′.
On donne également les différentes phases de la Lune et les dates des équinoxes et des solstices. On fournit au verso de chaque page les phénomènes astronomiques du mois,
les instants sont donnés en Temps légal français.
Puis, dans les dernières pages, on fournit les dates des fêtes légales et religieuses dans différents calendriers ainsi que les concordances entre ces calendriers.