Conjonction Lune–Régulus–Mars les 1er et 29 juin 2025
La mécanique céleste va nous offrir au mois de juin 3 phénomènes intéressants : deux
identiques
qui vont se renouveler en début et en fin de mois et mettant en scène trois acteurs et un
troisième lui aussi avec trois acteurs permettant de localiser aisément la planète la plus
lointaine de notre système solaire.
Le premier événement a eu lieu hier, il s'agissait d'une conjonction triple. Ce rapprochement était intéressant, car il
mettait en scène 3 acteurs célestes très différents : notre satellite naturel, la
Lune, la
quatrième et dernière planète rocheuse, Mars et enfin, l’étoile la plus brillante de la
constellation du Lion, Régulus.
Visuellement, il s’agit d’objets très différents.
On ne présente plus la Lune. Il s’agit de l’objet céleste le plus proche de la Terre. Il se
déplace, en moyenne, à 385 000 km de la Terre. La Lune a un diamètre de
3 474 km, soit
environ un quart du diamètre terrestre. Cette taille nettement inférieure a provoqué un
refroidissement beaucoup plus rapide que celui de la Terre. De ce fait, le noyau de la Lune
est solide et froid, alors que le noyau terrestre, constitué de fer et de nickel, est encore
très chaud, 4 000 °C pour le noyau externe visqueux et 6 000 °C pour
le noyau interne, solide
du fait de la pression qui y règne. C’est cette différence qui permet d’affirmer que
contrairement à la Terre, la Lune est un astre « mort » (il n’y a plus d’activité
volcanique
et tectonique). Cela n’empêche pas la Lune d’avoir une influence notable sur la Terre,
puisqu’elle est à l’origine des marées. Visuellement, la Lune est si proche de la Terre
– la
distance qui les sépare équivaut à 30 fois le diamètre terrestre – que l’on voit
aisément des
éléments de sa surface. Enfin, sa taille apparente dans le ciel est très proche de celle du disque solaire.
Cela est dû à un heureux hasard : si la Lune est
environ
400 fois plus petite que le Soleil, elle est aussi 400 fois plus proche.
Résultat : leur
disque sont de taille quasi identique.
Mars est une planète rocheuse, la quatrième et dernière après Mercure, Vénus et la Terre.
Mars a un diamètre deux fois plus petit que celui de la Terre, mais elle est dix fois moins
massive. Cette masse moindre est la raison pour laquelle Mars a perdu une grande partie de
son atmosphère. La pression atmosphérique qui règne à la surface de la planète rouge
équivaut à 0,6 % de celle qui règne sur Terre. Au cours de son premier milliard
d’années
d’existence, Mars possédait des océans liquides, comme ceux de la Terre, mais la disparition
progressive de l’atmosphère a provoqué une chute de la pression. Or, la pression est l’un
des
éléments, avec la température, qui permet à l’eau d’exister sous forme liquide. La
disparition progressive de la pression atmosphérique a provoqué une disparition des océans.
Quant à sa fameuse couleur rouge, elle est due à la présence d’oxyde de fer (de la rouille),
qui lui donne sa coloration si particulière.
Mars était au plus près de la Terre le 12 janvier dernier, elle était alors à environ
96 millions
de kilomètres de notre planète, sa magnitude était de − 1,3 et son diamètre
approchait les
15″. Depuis lors, les deux planètes s’éloignent, et par conséquent, le diamètre de la
planète ne cesse de décroître. Au 1er juin, jour de la conjonction, sa
magnitude sera de
+ 1,4 et son diamètre sera de 5,3″. Pour autant, Mars sera un astre remarquable
qui aura,
heureux hasard, exactement le même éclat que Régulus.
Régulus, α Leonis, est l’étoile la plus brillante de la constellation du Lion. Avec une
magnitude de + 1,4, elle est la 21e étoile la plus brillante du ciel.
Elle est située à
79 années-lumière du Soleil. Des études détaillées ont montré qu’il s’agissait d’un
système
quadruple : deux paires d’étoiles tournent l’une autour de l’autre.
Configuration des constellations au-dessus de
l’horizon ouest le 1er juin 2025 vers 23 h 00
TLF.
Crédits LTEConfiguration de la conjonction Régulus-Lune-Mars
le 1er juin 2025 vers 23 h 00 TLF.
Crédits LTE
La conjonction était lâche, puisque Mars se situait à environ 4° de la Lune, située, elle
à 2° de Régulus.
Après avoir fait un tour complet autour de la Terre, soit une lunaison, la Lune va retrouver
le 29 juin en soirée ses deux voisines du 1er juin, mais dans un ordre
différent ; cette
fois, c’est Régulus qui sera la plus proche de l’horizon ouest, puis, plus haut sur
l’écliptique, on trouvera la Lune, puis Mars fermera la marche.
Configuration des constellations au-dessus de
l’horizon ouest le 29 juin 2025 vers 23 h 00 TLF.
Crédits LTEConfiguration de la conjonction Régulus-Lune-Mars
le 29 juin 2025 vers 23 h 00 TLF. Crédits LTE
Les écarts seront assez similaires à ceux observés en début de mois puisque 3,5° sépareront
Régulus et la Lune qui sera, elle, séparée de 2° de Mars.
Ces deux phénomènes offerts par des acteurs aussi différents permettront d’abord
d’appréhender que le ciel est peuplé d’astres situés à des distances très différentes les
unes des autres. Dans le cas présent, des « fossés astronomiques » séparent les
trois
acteurs, ce que l’œil humain, ou même un puissant télescope ne sont pas capables de
distinguer. Vu depuis la Terre par des humains, le ciel demeure un espace en deux dimensions
(hauteur et largeur), et nous sommes condamnés à ne pas avoir idée de la profondeur de la
scène observée. En l’occurrence, la Lune est bien sûr l’astre le plus proche, puisque situé
à environ 400 000 km de la Terre. Suit Mars située à environ 255 millions
de kilomètres de la
Terre le 1er juin et près de 285 millions de kilomètres le 29 du même
mois. Quant à Régulus, sa
distance sera de 79 années-lumière, soit loin, très loin en arrière-plan.
Autre mérite de l’observation de ce rapprochement identique à deux dates différentes, c’est
de constater le déplacement de Mars sur la voûte céleste. On aura compris que le temps que
la Lune revienne à proximité de Régulus (soit ici un peu plus d’une lunaison), Mars aura
tourné sur son orbite autour du Soleil. En presque un mois, elle se sera donc déplacée par
rapport aux étoiles fixes, ce que nos cartes montrent bien : du 1er au
29 juin, elle sera passée d’un côté de Régulus à l’autre.
Comment observer ces rapprochements ?
Nul doute que les deux meilleurs instruments seront l’œil humain et des jumelles.
L’œil permettra d’admirer la scène dans son ensemble, et des jumelles de
8 × 40 ou
7 × 50 donnera une image plus brillante et détaillée ; avec un champ de
5°, des 10 × 50 risquent
de ne pas pouvoir englober les 6° annoncés du champ couvert par cette conjonction.
L’utilisation d’instruments, lunette ou télescope, est aussi à éviter, car aucun d’eux
n’est capable d’offrir un champ assez large pour montrer les trois astres ensemble.
Ces deux phénomènes quasi identiques raviront les astrophotographes qui auront l’occasion de
multiplier les très beaux clichés avec des téléobjectifs (image à grand champ obligatoire).
Conjonction Lune-Neptune-Saturne le 19 juin 2025.
Entre le 1er et le 29 juin, la Lune va nous offrir un autre joli spectacle en
passant à
proximité de la planète aux anneaux qui réapparaît dans les lueurs du levant après sa
conjonction supérieure le 12 mars 2025.
Mais ce phénomène en cache un autre… invisible à l’œil nu. Un troisième acteur sera en effet
intercalé au beau milieu du spectacle : la huitième et dernière planète, Neptune, sera
positionnée cette nuit à mi-chemin entre la Lune et Saturne. Pour tous ceux qui n’ont jamais
observé cette lointaine planète, et qui ne disposent pas d’un instrument à visée automatique
(système Goto), c’est une occasion exceptionnelle de trouver très facilement cette planète.
La Lune sera située ce soir-là à 2,5° de Saturne et à 1,5° de Neptune.
Configuration de la conjonction de la Lune et de
Saturne le 19 juin 2025 un peu avant les premières lueurs de l’aube vers
4 h 00
TLF. Crédits LTE
Si la conjonction de la Lune et de Saturne pourra être admirée à l’œil nu, l’observation de
Neptune nécessitera un instrument. Sa magnitude proche de 8 (7,9) devrait être accessible
avec des jumelles 10 × 50. Il faudra cependant une petite lunette ou mieux
un
télescope, permettant de grossir au moins une centaine de fois, pour parvenir à distinguer
le disque minuscule (2,3″) de la planète lointaine qui sera située ce soir là à
4,5 milliards
de kilomètres de la Terre. Beau challenge en perspective !
Configuration de la conjonction
Lune-Neptune-Saturne le 19 juin 2025 vers 4 h 00 TLF.
Crédits LTE
Là encore, les astrophotographes pourront immortaliser ce rapprochement avec des
téléobjectifs ou au foyer d’instruments de faible focale. Il faudra jouer cependant avec les
seuils, car la différence d’éclat entre la Lune et Neptune est très importante.
Le solstice d’été du 21 juin 2025
Le 21 juin, nous fêterons le solstice d’été !
Par définition, les dates des équinoxes et des solstices, et donc les débuts des saisons
astronomiques, sont les instants pour lesquels la longitude écliptique géocentrique
apparente du Soleil
(incluant les effets de l’aberration et du mouvement du pôle) est un multiple entier de 90°.
Autrement dit, le solstice d’été est l’instant auquel la longitude géocentrique apparente du
centre du Soleil est égale à 90°. À cet instant, l’ascension droite géocentrique apparente
du centre du Soleil est égale à 6 h. À quelques minutes près, c’est aussi l’instant
auquel sa déclinaison géocentrique apparente est maximale, comme on peut le voir sur le
schéma ci-dessous.
Les dates des solstices et des équinoxes pour
2025.Crédits LTE
Ce jour, dans l’hémisphère nord, en dehors de la zone intertropicale, la culmination du
Soleil à son passage au méridien est maximale. Inversement, dans l’hémisphère sud, en
dehors de la zone intertropicale, la culmination du Soleil à son passage au méridien est
minimale.
Dans la zone intertropicale, les jours de culminations extrêmes du Soleil (Soleil au
zénith) ne correspondent pas aux solstices, car le Soleil passe au zénith les jours
auxquels la
déclinaison du Soleil est égale à la latitude du lieu. Ainsi sur l’équateur, le Soleil
passe au zénith les jours auxquels la latitude du point subsolaire est nulle,
c’est-à-dire les jours
d’équinoxe.
Le jour du solstice d’été, le centre du Soleil passe au méridien au plus près du zénith
pour les lieux se trouvant sur le tropique du Cancer, la déclinaison du Soleil est
maximale et elle est égale à la latitude du tropique du Cancer.
Le terme solstice vient du latin solstitium (de sol « Soleil » et sistere
« s’arrêter,
retenir »), car l’azimut du Soleil à son lever et à son coucher semble rester
stationnaire pendant quelques jours à ces périodes de l’année, avant de se rapprocher à
nouveau de l’est au lever et de l’ouest au coucher.
En effet, n’étant pas ponctuel, le Soleil recouvre le zénith à son passage au méridien
durant plusieurs jours (du 13 juin au 29 juin environ pour un lieu de latitude
23° 26′).
Les climats
Les climats terrestres dépendent de trois facteurs principaux : un facteur
astronomique
lié aux mouvements de la Terre autour du Soleil et sur elle-même ; un facteur
dynamique
lié au déplacement saisonnier des masses d’air et un facteur thermique lié à la
réflexion de la surface terrestre et au bilan radiatif.
Depuis l’Antiquité, nous avons défini quatre saisons astronomiques qui sont en phase
avec les hauteurs du Soleil et les durées du jour. Le facteur astronomique dominant est
la hauteur du Soleil au-dessus de l’horizon, plus le Soleil est haut, plus la quantité
de chaleur reçue par mètre carré est importante, plus il fait chaud. La durée du jour
n’est pas le phénomène prédominant, au pôle le jour dure plus de six mois, mais il ne
fait pas chaud, car la hauteur du Soleil ne dépasse jamais 23°. Par contre, la durée du
jour peut
intervenir dans les phénomènes climatiques locaux, notamment durant les périodes au
cours desquelles la
durée de la nuit est importante, la terre se refroidit beaucoup et l’on constate de
fortes chutes de température.
Les autres facteurs climatiques prennent souvent le pas sur l’échauffement dû à la
hauteur du Soleil. Ainsi, en France, les journées les plus chaudes sont souvent celles
du
mois d’août, bien que le Soleil soit le plus haut dans le ciel au voisinage du solstice
d’été en juin. La fraîcheur du mois de juin est due à un phénomène météorologique, une
mini mousson produite par la présence de l’Atlantique.
Petite remarque : en français, on appelle jour à la fois la période à
laquelle le Soleil est
levé et la période calendaire de 24 heures. Dans le texte ci-dessus, le terme jour
correspond
à la période à laquelle le Soleil est au-dessus de l’horizon. En fait, il existe un
terme, le
nycthémère, pour désigner la période comprenant un jour et une nuit.
Notre calendrier
Notre calendrier (le calendrier grégorien) est construit de manière à rester proche
d’une date fixe pour le début des saisons. La date du solstice d’été en 2025 est le
samedi 21 juin à 2 h 42 min 17 s UTC et à
4 h 42 min 17 s en Temps légal français (UTC + 2 h).
Dans le calendrier grégorien créé en 1582, le solstice d’été peut survenir le 19, 20, 21
ou 22 juin. Il est survenu un 20 juin en 1896 et est tombé de nouveau à cette
date en
2008. Il est survenu un 22 juin en 1975 et tombera de nouveau à cette date en 2203,
2207, 2211 et 2215 puis en 2302. Le solstice d’été tombera un 19 juin en 2488 et ce
sera
la première fois depuis la création du calendrier grégorien.
En UTC, au xxe siècle, les solstices d’été
sont tombés exclusivement le 21 juin (64 occurrences) et
le 22 juin (36 occurrences), alors qu’au xxie siècle, le solstice d’été tombera
exclusivement le 20 juin (47 occurrences) et le 21 juin
(53 occurrences).
Le solstice est au Soleil ce que le lunistice est à la Lune. Ce jour-là, la Lune semble rester
immobile un temps dans le ciel.
Au cours d’un lunistice, la Lune se lève et se couche à des points extrêmes et reste ainsi
visible plus longtemps dans le ciel.
L’axe de la rotation de la Terre comme celui de la Lune sont inclinés et ce phénomène se
produit précisément lorsque les degrés d’inclinaison de la Lune et de la Terre sont les plus
importants, et c’est le cas cette année.
Revenons sur ce phénomène de la mécanique céleste si rarement abordé.
Un peu de mécanique céleste
Définition du Littré : H. DE PARVILLE, Journ. offic. 17 mars 1872,
p. 1910,
3e col.
Point où la lune est parvenue à sa plus grande déclinaison, soit boréale, soit australe,
ainsi dit par comparaison au solstice, parce qu’alors cet astre demeure
presque stationnaire et semble s’arrêter dans son mouvement vers le nord ou vers le sud. Le
jour du lunistice boréal ou supérieur est le jour du mois lunaire
où la lune paraît le plus longtemps sur l’horizon dans l’hémisphère boréal ; le
contraire a
lieu dans l’hémisphère austral. Le jour du lunistice austral ou
inférieur est le jour du mois lunaire où la lune paraît le moins longtemps sur l’horizon
dans l’hémisphère boréal; le contraire a lieu dans l’hémisphère austral.
Ligne des nœuds.Crédits LTE
Les lunistices sont donc pour la Lune l’équivalent des solstices pour le Soleil. Avec
plusieurs différences, le Soleil fait une révolution apparente autour de la Terre en une
année sidérale moyenne de 365 jours 6 h 09 min 09,98 s, on a donc
deux solstices par an.
Lors de ces solstices, les déclinaisons « δ » du Soleil (hauteur angulaire de
Soleil
au-dessus de l’équateur terrestre) ont des valeurs extrêmes d’environ ± 23°.
La Lune fait une révolution sidérale moyenne autour de la Terre en 27 jours
7 h 43 min 11,56 s.
Ainsi, à chaque révolution sidérale de la Lune, on a deux valeurs extrêmes de sa
déclinaison,
donc deux lunistices (on remarque que la définition donnée dans le Littré est erronée,
car elle parle de mois lunaire de 29,53 jours,
or il s’agit du mois sidéral de la Lune).
La grande différence entre la Lune et le Soleil provient des valeurs extrêmes de la
déclinaison de la Lune qui ne sont pas constantes,
elles varient de ± 5° par rapport aux valeurs extrêmes de la déclinaison du
Soleil.
En effet, l’orbite de la Lune est inclinée de 5,16° sur l’écliptique. L’intersection
du plan orbital de la Lune avec le plan de l’écliptique est une droite qui
porte le nom de ligne des nœuds lunaires, on a un noeud ascendant lorsque la Lune passe
des latitudes négatives aux latitudes positives et un noeud descendant lorsque la Lune
passe des
latitudes positives aux latitudes négatives. Or, cette ligne des nœuds n’est pas fixe,
elle se déplace en moyenne de 19,34° par année julienne (de 365,25 jours) dans
le
sens rétrograde par rapport à la ligne des équinoxes. On a donc un passage du nœud
ascendant dans la direction de l’équinoxe de printemps tous les 18,61 ans
(juliens),
soit tous les 6 798,383 746 jours. Au voisinage de ce passage, les
déclinaisons extrêmes de la Lune atteignent des valeurs de ± 28,27°.
Par contre, lorsque le nœud ascendant de la Lune passe par la direction de l’équinoxe
d’automne, les déclinaisons extrêmes de la Lune atteignent des valeurs minimales de
± 18,27°.
Variation des déclinaisons extrêmes de la Lune sur
19 ans. Crédits P. Rocher
L’année 2025 correspond à un passage du nœud ascendant dans la direction de l’équinoxe
de printemps. Nous aurons donc toute l’année des valeurs extrêmes des lunistices
importantes.
Au printemps, on a eu la plus forte déclinaison de la Lune (le 7 mars,
δ = + 28,72° et le 22 mars,
δ = − 28,72°), mais ce sont les quartiers de lune qui
ont culminé localement dans l’hémisphère nord.
En juin, les plus fortes déclinaisons ont lieu à la pleine lune (le 11 juin,
δ = − 28,40°) et à la nouvelle lune (25 juin,
δ = + 28,40°).
Ces valeurs correspondent à des points extrêmes des culminations de la Lune à son
passage au méridien d’un lieu (dans l’hémisphère nord).
La culmination de la nouvelle lune ne sera pas visible, car elle a toujours lieu en
plein jour.
Par contre, la culmination de la pleine lune sera bien visible en milieu de nuit et elle
sera très faible, comme le Soleil l’hiver,
mais 5° plus bas. Par exemple, à Paris, la pleine lune culmine seulement à 11,9°
dans
la nuit du 11 au 12 juin à 0 h 24,8 min UTC.
Hauteur de la Lune à Paris à son passage au méridien
(11,9°). Crédits LTE
Quelle incidence sur les marées ?
On peut également remarquer que les valeurs extrêmes des déclinaisons lunaires ont
une incidence sur le coefficient de la marée océanique
semi-diurne.
En effet, les hauteurs de la marée lunaire et de la marée solaire semi-diurne sont
proportionnelles, en première approximation
à cos2δ et inversement proportionnelle au cube des distances
entre la Terre et chaque astre. Pour des distances identiques, les hauteurs de
la marée seront donc les plus faibles lorsque les déclinaisons
extrémales sont plus importantes.
Cela s’applique aux deux marées de vive-eau liées à la pleine lune et à la nouvelle
lune de juin 2025. La déclinaison du Soleil est forte, car on est proche du
solstice d’été et
les déclinaisons de la Lune sont également fortes à la pleine lune et à la nouvelle
lune. Donc les cosinus carrés des déclinaisons des deux astres sont minimaux.
Pour Brest, la marée de vive-eau liée à pleine lune du 11 juin est de 71
et le coefficient de la marée de vive-eau liée à la nouvelle lune du 25 juin
est de 89.
Il n’y a donc pas de grandes marées en juin, car les coefficients des marées de
vive-eau sont inférieurs à 100.
L’ELT en construction au sommet du Cerro Armazones ;
la
base technique est au pied du sommet. Crédits G. Sautot/SCP
L’ELT (« Extremly Large Telescope » ou « Télescope géant européen »)
est un télescope terrestre en
cours de construction au Chili.
Les progrès de l’astronomie sont intimement liés à ceux des techniques utilisées pour
observer. Galilée (1564-1642) fut le premier être humain à
pointer un instrument optique vers le ciel : en 1609, il utilise une petite lunette
astronomique dont la lentille faisait environ 35 mm de diamètre.
Malgré la faible puissance et la qualité médiocre de cet instrument, il fait en quelques
jours des découvertes qui vont révolutionner la
connaissance astronomique. Il consigne ses comptes rendus d’observation dans un petit livre
intitulé Sidereus Nuncius (Le messager des étoiles)
qui marque les débuts de l’astronomie observationnelle.
Aujourd’hui banales, ses principales découvertes (cratères sur la Lune, satellites autour de
Jupiter, phases de Vénus, taches sur la surface du Soleil…) remettent sérieusement en
question, lors de leur parution en 1610, le vieux système
géocentrique de Ptolémée.
Les télescopes d’aujourd’hui offrent des découvertes moins révolutionnaires. Pourtant,
qu’ils soient basés sur Terre ou en orbite autour de
notre planète, ils participent tout autant à notre lente, mais croissante, compréhension de
l’Univers.
Fruit de trois décennies d’études, plusieurs projets de télescopes géants de nouvelle
génération sont en cours de construction et ils devraient être en service dans
les 3 à 5 prochaines années.
Les 3 projets actuellement les plus aboutis sont, par ordre croissant de
diamètre :
Le Giant Magellan Telescope (GMT – États-Unis) : installé à
l’observatoire de Las Campanas (2 516 m
d’altitude), non loin de l’observatoire de La Silla de l’ESO dans le désert de
l’Atacama, il disposera d’un miroir segmenté (7 × 8,4 m) de
24,5 m ; mise en service 2029 ; coût
estimé à 2,5 milliards de dollars.
Le Thirty Meter Telescope (TMT – États-Unis) : miroir segmenté
(492 segments) de 30 m au sommet du
volcan éteint du Mauna Kea à Hawaï (4 200 m d’altitude) ; construction
démarrée en 2014,
mais bloquée en 2015 par la population locale et non redémarrée ; coût estimé à
3,6 milliards de dollars.
L’ELT de l’ESO : miroir segmenté (798 segments) de 39 m de diamètre au
sommet
du Cerro Armazones (3 060 m d’altitude) dans le désert de l’Atacama au
Chili ; projet en
cours de construction ; mise en service mi 2027 ; coût estimé à
1,3 milliard d’euros.
Dans cette compétition, pour une fois, l’Europe fait course en tête, et de loin. Son projet
de l’ELT est très avancé.
Rappelons d’abord sa genèse.
En 1998, alors que la première lumière du premier télescope du VLT n’a pas encore eu lieu
(1999), l’ESO pense déjà au télescope du futur. Les premières ébauches envisagent un
instrument disposant d’un miroir de 100 m de diamètre. Ce projet prend le nom d’ OWL
(Overwhelmingly Large Telescope).
En 2005, en associant des industriels et la communauté scientifique concernée, le projet
d’un télescope de 100 m de diamètre prend forme. Le miroir d’un tel instrument
représente
une surface collectrice de 7 800 m2.
Mais, peu après, une commission qui se penche sur la validité technique du projet met en
lumière un doute sur la capacité à atteindre les objectifs escomptés.
D’autre part, le projet voit son coût dépasser le milliard d’euros, ce qui est au-delà des
capacités financières de l’ESO.
La commission propose donc le projet d’un instrument plus modeste équipé d’un miroir d’un
diamètre compris entre 30 et 60 mètres, mais cette fois à la portée des moyens
financiers et
techniques de l’ESO.
Le projet prend alors un nouveau nom : l’E-ELT (European-Extremely Large
Telescope). Le
11 décembre 2006, l’ESO définit cette fois la taille définitive du miroir qui sera de
39 m.
Le coût du projet est alors estimé entre 800 millions et un milliard d’euros.
En 2010, le site qui accueillera la nouvelle coupole est choisi : il s’agit du Cerro
Armazones, à 3 060 m d’altitude et situé à 20 km à l’est du Cerro Paranal
qui accueille
le
VLT. L’ELT sera contrôlé techniquement depuis la salle de contrôle située au VLT, et non
localement au Cerro Armazones.
Les travaux de terrassement démarrent en 2012 et on estime que l’instrument pourrait être
opérationnel dans le courant des premiers mois de 2020.
Toutefois, des retards dans les travaux sur la plateforme décalent le coulage des premières
fondations qui sont réalisées en mai 2018.
Il est décidé, à la même époque, que la fabrication des substrats (miroirs) de Zerodur sera
confiée à la société Schott pour la fourniture des blocs de verre qui, après ébauchage,
seront livrés à la REOSC (groupe Safran) pour le polissage des miroirs.
Ce sont les mêmes acteurs qui avaient réalisé les 4 miroirs de 8 m du VLT, dont la
qualité
est exceptionnelle. À cause de la pandémie de Covid en 2020, les travaux sont arrêtés
pendant un an et ne reprennent qu’au milieu de 2021. L’ESO annonce alors que le coût du
projet est réévalué à environ 1,3 milliard d’euros.
Un membre du comité de rédaction de cette lettre d’informations du LTE s’est rendu récemment
au Chili et a pu visiter le chantier de l’ ELT. Les photos présentées montrent l’état
d’avancement du projet début mars 2025.
Selon le responsable du chantier, Guido Vecchia de l’ESO, le télescope devrait être
terminé
à la fin de l’année 2026. La première lumière devrait être réalisée début 2027 et la science
devrait pouvoir démarrer dans le courant du deuxième semestre 2027.
En ce début 2025, le bâtiment et la coupole sont sortis de terre et quasi finalisés.
La structure du télescope (sans les optiques) est installée dans le dôme. Il manque encore
les portes coulissantes du cimier.
Quelques données chiffrées pour prendre la mesure du gigantisme du projet :
le dôme mesure 90 m de diamètre (un terrain de football tiendrait à l’intérieur) et il
atteint 85 m de haut (un immeuble de 25 étages tiendrait à l’intérieur).
Le dôme de l’ELT en cours de
finition. Crédits G. Sautot/SCP
On note à l’intérieur du dôme la structure en
tubes blancs du tube
du télescope, déjà en place, ici en position verticale. Crédits
G. Sautot/SCP
La taille des passerelles sous la coupole donne
l’échelle et montre
le gigantisme du dôme. Crédits G. Sautot/SCP
La structure métallique de ce dôme pèse
6 100
tonnes. La base du dôme est
posée sur un rail en forme de V, pointe en bas. Ce rail repose sur
36 chariots fixes
qui entraînent et font tourner
le dôme. Crédits G. Sautot/SCP
Chaque chariot contient des roues motrices et des
roues freineuses.
C’est ce système qui assure la rotation de la coupole. Crédits
G. Sautot/SCP
Notons que l’ESO n’a pas retenu les structures carrées des coupoles inaugurées sur le
New Technology Telescope (NTT – installé dans son observatoire de La Silla en
1992), puis
reprises sur le VLT, mais est revenu à une classique coupole ronde pour l’ ELT.
L’ensemble de la monture altazimutale et de la structure du tube du télescope pèse
2 800 tonnes.
Le tube du télescope équipé de son secteur lisse
pour sa rotation. Crédits G. Sautot/SCPLe tube avec l’araignée qui va recevoir le miroir
secondaire M2 de 4,20 m. Crédits G. Sautot/SCP
La dalle en béton qui supporte l’instrument a une épaisseur de 15 m et elle pèse, avec
le
télescope, 21 000 tonnes.
Risque sismique
Les supports antisismiques sous la dalle de
21 000 tonnes de l’ELT. Crédits G. Sautot/SCP
Comme la région est traversée par une faille sismique qui provoque de fréquents tremblements
de terre, la dalle de 21 000 tonnes est posée sur 48 pieds reliés
au sol par 2 gros silentblocs en caoutchouc. Ces silentblocs sont sous pression
hydraulique.
Ils soulèvent donc constamment la dalle d’une vingtaine de centimètres. En cas de séisme,
une chute de pression réduit la hauteur des silentblocs
et la dalle se pose sur ces silentblocs qui absorbent l’essentiel de l’énergie de
mouvement :
de la sorte, le télescope et ses instruments seront
protégés des mouvements verticaux, de loin les plus destructeurs.
D’autres structures quasi identiques de supports de la dalle absorbent quant à elles les
mouvements latéraux.
Optique
Concernant l’optique, elle a des valeurs totalement hors normes : les 39 mètres de
diamètre
du miroir primaire sont constitués par 798 miroirs de 1,4 m2 chacun et
dont l’ensemble donne
une surface collectrice de 978 m2.
Chaque segment est un bloc de vitrocéramique (le zerodur, une marque déposée par Schott) de
5 cm d’épaisseur fixé sur un barillet, l’ensemble pesant 250 kg.
L’ensemble de ces 798 segments vont être supportés et pilotés par
4 608 vérins hydrauliques
chargés de maintenir leur position avec une précision devant atteindre le dix millième de
l’épaisseur d’un cheveu humain.
Une fois l’instrument mis en service, tous les jours, 2 segments seront prélevés et
remplacés par 2 segments propres.
De la sorte, sur un an, c’est quasi l’ensemble des segments qui aura été remplacé par des
segments propres, ce qui permettra de disposer d’un miroir en parfait état.
La couche réfléchissante en argent de chaque segment sera refaite tous les 18 mois.
Autre particularité de l’ELT : un renforcement de l’optique adaptative pour s’approcher
au
plus près du pouvoir séparateur théorique d’un télescope aussi puissant.
L’optique est constituée de 5 miroirs, avec des tailles peu communes. Avant d’atteindre
l’instrument qui va capturer l’image (caméra, spectro…), la lumière va d’abord se réfléchir
sur le miroir principal M1 de 39 m, puis sur les M2 et M3, d’une taille identique de…
4,2 m,
pesant chacun 3,5 tonnes, le M4 mesurant quant à lui 2,4 m (pour mémoire, le M4 du
VLT
mesure 1,15 m).
Tous ces miroirs sont déformables afin de corriger les défauts provoqués par la turbulence
atmosphérique.
Pour le seul M4, cette déformation est actionnée par 5 200 actuateurs, là où le
M4 du VLT en
possédait 185 (mais le M4 n’est pas un miroir adaptatif sur le VLT).
Pour donner une idée du gain permis par la surface collectrice du M1, ce miroir de 39 m
collectera 20 fois plus de lumière qu’un miroir de 8 m du VLT.
Domaines de recherche
Du fait de sa capacité à voir des objets plus faibles et de son pouvoir séparateur bien
supérieur aux instruments actuels, les domaines de recherche dans lesquels les nouveaux
instruments devraient exceller sont :
recherche d’images directes d’exoplanètes et étude de leur atmosphère ;
mesure directe des variations du décalage vers le rouge pour vérifier l’existence de
matière noire ;
étude de trous noirs supermassifs par l’observation d’étoiles très proches ;
naissance des étoiles et des planètes ;
nucléosynthèse stellaire ;
étude des supernovæ dans les galaxies de l’Univers jeune ;
étude statistique des différentes populations d’étoiles en fonction de leurs masses.
Le LTE est concerné par l’ELT, non pas dans sa conception, mais dans les opportunités
d’observations astronomiques qu’il ouvre, comme tout nouveau télescope. Toute personne qui
relève de la recherche en astronomie et qui a besoin d’un télescope puissant
pour réaliser des observations astronomiques a la possibilité de demander « du temps de
télescope ». Pour cela, il doit déposer un dossier pour justifier en quoi les
observations
astronomiques réalisées sur le télescope contribueront à faire progresser ses recherches
scientifiques. Ce dossier est ensuite évalué par un comité scientifique qui attribue ou pas
tout ou partie des heures d’observations demandées. Si le temps de télescope est attribué,
il faut alors préciser sa demande en fournissant la liste des objets à observer,
les temps de pose des images, les filtres à utiliser et toutes les informations requises
dépendant du télescope et du type d’instrumentation utilisés.
Dans le domaine de la mécanique céleste et de l’astrométrie, les observations sont des
observations de positions dans un système de référence fiable. La taille du télescope n’est
donc pas un critère essentiel.
D’une manière générale, les corps du Système solaire présentant un intérêt particulier sont
brillants et des télescopes tels le VLT n’ont pas été construits pour observer ces corps.
Les
télescopes de la classe des 2-3 mètres permettent d’en observer la plupart.
Augmenter la taille du télescope peut permettre de détecter des astéroïdes très faibles à
grande distance, mais la disponibilité des grands télescopes et la faible taille du champ
observable ne permet pas de réaliser des « survey »
suffisamment longs dans le temps et d’explorer des champs suffisamment vastes pour présenter
un intérêt majeur.
Cependant, il est des cas où un télescope puissant peut être utile. C’est le cas de
l’observation des petits satellites proches des planètes. Bien que leur magnitude soit
théoriquement accessible avec les télescopes de la classe des 2-3 mètres,
la proximité de la planète rend l’observation difficile sinon impossible. Pour le cas des
planètes Mars, Jupiter et Saturne, les sondes spatiales nous alimentent en observations
nombreuses et fiables. Par contre, ce n’est pas le cas des satellites proches des planètes
Uranus et
Neptune ou aussi des satellites des astéroïdes, en commençant par Pluton, où des sondes
spatiales n’ont fait que passer… Il est indispensable de disposer de suffisamment
d’observations bien réparties au cours du temps afin de modéliser la dynamique de ces
satellites et partant,
avoir accès à des informations sur la planète elle-même.
Ainsi, des observations de certains de ces satellites « difficiles » à observer
ont été
réalisées à l’aide du HST et du VLT. L’accès à des observations utiles nécessite soit un
télescope « hors atmosphère », soit un télescope de grande ouverture muni d’une
optique
adaptative associée à un récepteur infrarouge.
Pour les recherches menées au LTE, l’ELT sera donc d’un apport indéniable dans les domaines
des
systèmes de référence, de la planétologie, des exoplanètes, etc. Les caractéristiques hors
normes du télescope par rapport à ce qui existe aujourd’hui nous
permettront de voir des astres dont la luminosité est faible, de voir plus loin dans
l’espace et le temps, et surtout de voir avec plus de détails les petits corps du Système
solaire.
Menaces sur le ciel de l’Atacama
Lors de notre visite au VLT et à l’ELT, il a beaucoup été question d’une annonce faite en
janvier 2025 et qui présentait le projet INNA proposé par la société énergétique AES basée
aux États-Unis.
Cette société veut implanter à une vingtaine de kilomètres du VLT un réseau de
3 000 hectares
d’éoliennes et de panneaux solaires qui alimenterait la production d’ammoniaque et
d’hydrogène « vert ».
Ce projet, s’il voit le jour, va détruire la qualité exceptionnelle du ciel dont disposent le
VLT et l’ELT. Rappelons que le désert de l’Atacama, dans cette région du Chili, possède des
caractéristiques qui en font l’un des meilleurs ciels de la planète, pour ne pas dire le
meilleur. Il est très sombre (pollution lumineuse proche de zéro), très sec et l’air est
assez peu perturbé par la turbulence atmosphérique, ce qui permet d’obtenir des images très
détaillées. L’éclairage prévu pour éclairer le site du projet INNA va fortement dégrader la
noirceur du fond de ciel, et les milliers d’éoliennes vont provoquer des remous
préjudiciables à la stabilité de l’air. Enfin, les microvibrations sismiques engendrées par
ces installations vont probablement perturber les optiques hyper sensibles du VLT-i
(instrument utilisant l’interférométrie).
L’ESO a effectué une étude d’impact dont il ressort que le VLT verrait une augmentation
de
35 % de la pollution lumineuse. Le site de l’ELT serait moins impacté avec seulement
5 % de
pollution supplémentaire. Toutefois, cette détérioration est suffisante pour remettre en
question le potentiel et l’intérêt d’un instrument aussi puissant et novateur.
La société EAS annonce de son côté que les perturbations seront bien moindres que celles
présentées par l’ESO et qu’elle est disposée à entamer un échange constructif.
L’ESO ne demande pas l’annulation du projet, mais seulement son déplacement à
une
cinquantaine de kilomètres afin de réduire autant que possible les perturbations attendues.
L’analyse de l’ESO a été soumise en mars 2025 aux autorités chiliennes dans le cadre
d’une
consultation publique sur le projet INNA.
Les organisateurs et les citoyens ont eu jusqu’au début du mois d’avril pour donner leur
avis sur le projet. À l’issue, l’avenir du projet – et peut-être avec lui l’avenir de
l’astronomie mondiale au sol – sera décidé.
Affaire à suivre…
L’auteur remercie chaleureusement le responsable de la maintenance optique du VLT, Guillaume
Blanchard de l’ESO, qui n’a pas ménagé ses efforts pour rendre cette visite possible,
ainsi que le chef de chantier Guido Vecchia qui a nous consacré près de 2 heures sur le
site.
Journée scientifique du Bureau des longitudes le mercredi 25 juin à partir de
14 h
Il y a 100 ans : découverte des Galaxies et de l’expansion de l’Univers
Le programme
« Présentation historique », François Mignard
« Étoiles Céphéides comme chandelles standard », Pierre Kervella
« La séquence de Hubble retrace l’histoire des galaxies », Valérie de
Lapparent
« Accélération de l’expansion cosmologique », Mickaël Rigault
« Le fond diffus cosmologique », Karim Benabed
« Tension sur la constante de Hubble-Lemaître », Vivian Poulin
Comment s’inscrire ?
Mercredi 25 juin 2025 – 14 h
Institut de physique du globe de Paris, rue Jussieu, 75005 Paris
Lagrangian and Hamiltonian treatments of non-conservative systems
Christopher Aykroyd (LTE/Observatoire de Paris)
Salle Denisse, Observatoire de Paris, 77 avenue
Denfert-Rochereau, 75014 Paris
Dans le cadre du plan Vigipirate, merci aux extérieurs à
l’Observatoire de Paris de bien vouloir s’inscrire à l’avance sur le site indico
culture astronomique
Colloque organisé pour le 400e anniversaire de la naissance de Jean-Dominique
Cassini, les 10 et 11
juin 2025 à l’Observatoire de Paris
Jean-Dominique Cassini. Crédits Bibliothèque de
l’Observatoire de Paris
Jean-Dominique Cassini (8 juin 1625-14 septembre 1712) est un astronome français,
italien de
naissance.
Après des études de lettres et de théologie, il se forme aux mathématiques et à
l’astronomie sous la direction de deux astronomes réputés, Riccioli et Grimaldi.
Il devient en 1650 professeur d’astronomie à Bologne. Ses travaux portent d’abord sur
l’observation des satellites galiléens de Jupiter, dont il donne des prédictions d’éclipses
par Jupiter, puis en 1668, sur des tables des mouvements, les Ephemerides Bononienses
Mediceorum Siderum.
Ces travaux permettent pour la première fois une cartographie précise par la détermination
des longitudes terrestres et lui valent une grande renommée. Il détermine aussi les périodes
de rotation autour de leur axe de Jupiter (1665) et de Mars (1666).
Nommé membre correspondant de l’Académie des sciences en 1668, il est appelé en France en
1669 par Colbert pour organiser l’Observatoire de Paris, dont la construction débute en
1671. Il s’installe définitivement en France et obtient sa naturalisation en 1673.
Ses travaux dans le champ des sciences astronomiques s’inscrivent dans une période de
profondes mutations. Ces mutations concernaient les développements instrumentaux, les
nouvelles méthodes d’observations et la naissance de nouvelles théories, ainsi que de
nouveaux espaces savants institutionnels.
Dès ses premières publications dans les années 1660 et durant ses presque quarante ans
d’activités à l’Observatoire de Paris, J.-D. Cassini aura été un acteur essentiel de ces
évolutions.
Ce colloque prend l’occasion du 400e anniversaire de la naissance de
l’astronome pour
dresser un état des lieux des recherches actuelles autour de cette contribution majeure
qu’il se propose d’aborder en quatre axes :
Institutionnel. Il s’agira en particulier d’inscrire
l’œuvre au sein du fonctionnement
de l’Observatoire de Paris et de l’Académie royale des sciences de l’époque, des réseaux
et sociétés savantes européennes, d’évoquer les inventaires de fonds d’archives de
Cassini conservés dans des institutions actuelles.
Scientifique. On évoquera ici l’apport de Cassini en
matière d’observations
astronomiques, de géodésie, de gnomonique, de météorologie… et la postérité de son œuvre
au xviiie siècle en s’appuyant notamment sur
des archives originales et sur ses
publications académiques.
Production matérielle du savoir. Ce volet s’attachera à
des aspects iconographiques
allant de la réalisation du dessin manuscrit d’observation sur le vif jusqu’à son
impression, évoquant l’établissement de cartes célestes et géographiques, les
contributions d’artistes et de graveur.
Historiographique. Cet axe portera sur la contribution de
Cassini à l’écriture d’une
histoire de l’astronomie, notamment par l’examen de ses sources, par une mise en
contexte de sa production d’historien et par l’étude de la postérité de ces travaux.
Voir et comprendre la méridienne de l’Observatoire de Paris
Dans la grande salle Cassini de l’Observatoire de Paris se trouve l’une des merveilles du
site : la grande ligne méridienne.
Conçue et esquissée par Jean-Dominique Cassini (1625-1712), elle devait être la première
ligne d’un cadran solaire monumental.
Elle fut achevée en 1729 par son fils Jacques Cassini (1677-1756) qui voulait en faire un
instrument astronomique de haute précision afin de répondre
à la question qui faisait alors controverse : l’inclinaison de la Terre
varie-t-elle ?
Pour tout savoir sur la méridienne, son fonctionnement, son histoire, et même la voir de
près, nous vous proposons ce site
web conçu en 2012.
À la mesure du temps, épisode 5
Statue du cimetière monumental de la chartreuse de
Bologne. Crédits L. Boccardo (Unsplash)
La mesure du temps a toujours été une préoccupation des hommes depuis qu’ils ont pris conscience
de son écoulement.
Cette mesure a très vite permis d’organiser la société. Pour cela, les hommes ont créé des
dispositifs de plus en plus ingénieux
pour mesurer le temps à l’aide de phénomènes physiques bien choisis. Les liens entre la
mesure du temps et l’astronomie sont d’ailleurs des plus anciens.
C’est pour cette raison que la mesure du temps et la mesure de l’espace ont souvent été
regroupées dans les observatoires astronomiques.
Et cette intrication de l’espace et du temps est encore plus prégnante dans le cadre de la
théorie de la relativité d’Einstein.
Ce feuilleton est donc dédié à la mesure du temps, à la suite de celui consacré à la mesure
du ciel.
Feu rouge cosmique sur les Champs : interférence entre histoire et photons
Feu rouge cosmique sur les Champs : interférence
entre
histoire et photons. Crédits E. Corot
Nous vous annoncions le mois dernier le
coucher
du Soleil sous l’Arc de Triomphe. Voici une photo envoyée par une lectrice de la
Lettre d’information
et ses données de prise de vue. Merci !
Rond-point des Champs-Élysées au milieu de la chaussée au niveau du passage piéton sans
trépieds ni filtre, le 9 mai 2025 vers 20h30.
Superposition de 2 photos DSC-RX10M4 ; ouverture 4.0, temps de pose 1/250 ISO
400 et ouverture
8.0, temps de pose 1/6400 ISO 64.
ciel du mois
Phénomènes astronomiques
Repère géocentrique, les quadratures et les conjonctions sont en ascension
droite.
Les phénomènes sont donnés en Temps légal français.
1er juin
5 h 28 min 32 s
Vénus en plus grande élongation : 45° 53′ O.
12 h 52 min 08 s
Élongation minimale entre la Lune et Mars, élongation : 1° 16,94′,
élongation de
la Lune au Soleil : 70° E.
3 juin
5 h 40 min 58 s
Premier quartier de lune.
7 juin
12 h 43 min 48 s
Lune à l’apogée, distance à la Terre : 405 553 km, diamètre apparent de la
Lune : 29,45′.
8 juin
21 h 07 min 30 s
Élongation minimale entre Jupiter et Mercure, élongation : 1° 57,95′,
élongation
de Mercure au Soleil : 12° E.
11 juin
9 h 43 min 51 s
Pleine lune.
12 juin
1 h 42 min 28 s
Déclinaison minimale de la Lune : − 28° 24′.
4 h 20 min 37 s
Vénus à l’aphélie, distance au Soleil : 0,728 23 au.
18 juin
21 h 19 min 07 s
Dernier quartier de lune.
19 juin
3 h 11 min 05 s
Élongation minimale entre la Lune et Saturne, élongation : 2° 58,69′,
élongation
de la Lune au Soleil : 87° O.
4 h 26 min 37 s
Élongation minimale entre la Lune et Neptune, élongation : 2° 10,16′,
élongation
de la Lune au Soleil : 86° O.
21 juin
4 h 42 min 16 s
Solstice d’été.
22 juin
6 h 22 min 04 s
Élongation minimale entre la Lune et Vénus, élongation : 6° 46,10′,
élongation de
la Lune au Soleil : 45° O.
20 h 35 min 40 s
Saturne est en quadrature avec le Soleil.
23 juin
3 h 34 min 27 s
Élongation minimale entre la Lune et Uranus, élongation : 4° 50,28′,
élongation
de la Lune au Soleil : 33° O.
6 h 44 min 15 s
Lune au périgée, distance à la Terre : 363 178 km, diamètre apparent de la
Lune : 32,89′.
24 juin
17 h 17 min 09 s
Jupiter en conjonction, distance à la Terre : 6,159 197 175 au,
diamètre
apparent : 32,01″.
25 juin
3 h 31 min 27 s
Déclinaison maximale de la Lune : + 28° 24′.
11 h 42 min 33 s
Élongation minimale entre la Lune et Jupiter, élongation : 5° 02,67′,
élongation
de la Lune au Soleil : 1° O.
12 h 31 min 37 s
Nouvelle lune.
26 juin
18 h 06 min 37 s
Jupiter à l’apogée, distance à la Terre : 6,159 63 au, diamètre
apparent :
32,01″.
27 juin
9 h 28 min 54 s
Élongation minimale entre la Lune et Mercure, élongation : 2° 44,83′,
élongation
de la Lune au Soleil : 25° E.
30 juin
3 h 15 min 46 s
Élongation minimale entre la Lune et Mars, élongation : 0° 11,16′,
élongation de
la Lune au Soleil : 59° E.
Visibilité de la Lune et des planètes
Planètes visibles entre les latitudes 60° Nord et 60° Sud et les constellations voisines.
L’aspect apparent des planètes est calculé pour le 16 juin 2025 à 22 h 00 UTC.
La Lune
Cliquez sur l’image de la Lune pour afficher
le
diaporama du mois en cours.
La Lune
La Lune tourne autour de notre planète tout en tournant autour de son axe en
approximativement 28 jours : c’est pourquoi l’on ne voit toujours que la même
face
de la Lune. Au cours de sa rotation autour de la Terre,
la Lune présente plusieurs phases en fonction de sa position par rapport au
Soleil : le
premier quartier, la pleine Lune, le dernier quartier et la nouvelle Lune. Le retour à
une
même phase se fait en moyenne tous les
29,53 jours : cette durée de révolution s’appelle la lunaison moyenne
ou
révolution synodique moyenne de la Lune. En raison des perturbations, la lunaison
vraie entre deux phases identiques peut varier dans un
intervalle de plus ou moins sept heures par rapport à cette valeur moyenne.
Invisible du matin du 24 juin 2025 au soir du
26 juin 2025
3Premier quartier
11Pleine lune
18Dernier quartier
25Nouvelle lune
Mercure
Mercure
Mercure est visible le soir au crépuscule et en début de nuit à partir 10 juin,
date de
sa
première visibilté du soir à Paris, et jusqu’au 28 juin, date de sa dernière
visibilité
du
soir à Paris.
Elle est dans la constellation du Taureau jusqu’au 9 juin, date à laquelle elle
entre
dans
la constellation des Gémeaux, qu’elle quitte le 25 juin pour entrer dans la
constellation du
Cancer.
Tout le mois, son mouvement est direct.
Diamètre apparent : 6,0″
Magnitude : − 0,56
visible à l’œil nu
visible aux jumelles
visible au télescope
Vénus
Vénus
Vénus est visible le matin en fin de nuit et à l’aube. Au cours du mois, elle se lève de
plus
en plus tôt en seconde partie de nuit.
Elle est dans la constellation des Poissons jusqu’au 9 juin, date à laquelle elle
entre
dans
la constellation de la Baleine, qu’elle quitte le 10 juin pour entrer dans la
constellation
du Bélier,
jusqu’au 28 juin, date à laquelle elle entre dans la constellation du Taureau.
Le premier juin, elle est en plus grande élongation Ouest
(45° 53′ O).
Tout le mois, son mouvement est direct.
Diamètre apparent : 20,2″
Magnitude : − 4,20
visible à l’œil nu
visible aux jumelles
visible au télescope
Mars
Mars
Mars est visible le soir et une bonne partie de la nuit. Au cours du mois, elle se
couche de
plus en plus tôt et à partir du 8 juin, elle se couche avant minuit vrai.
Elle se trouve tout le mois dans la constellation du Lion.
Tout le mois, son mouvement est direct.
Diamètre apparent : 5,1″
Magnitude : 1,36
visible à l’œil nu
visible aux jumelles
visible au télescope
Jupiter
Jupiter
Jupiter est visible le soir au crépuscule et en début de nuit jusqu’au 6 juin, date
de
son
coucher héliaque du soir à Paris.
Elle se trouve dans la constellation du Taureau jusqu’au 12 juin, date à laquelle
elle
entre
dans la constellation des Gémeaux.
Le 24 juin, elle est en conjonction, son diamètre apparent est de
32,0″ et
sa
distance à la Terre est de 6,159 21 au.
Tout le mois, son mouvement est direct.
Diamètre apparent : 32,1″
Magnitude : − 1,90
visible à l’œil nu
visible aux jumelles
visible au télescope
Saturne
Saturne
Saturne est visible en seconde partie de nuit et à l’aube. Au cours du mois, elle se
lève
de plus en plus tôt et à partir du 25 juin, elle se lève avant minuit vrai.
Elle se trouve tout le mois dans la constellation des Poissons.
Tout le mois, son mouvement est direct.
Diamètre apparent : 17,3″
Magnitude : 1,03
visible à l’œil nu
visible aux jumelles
visible au télescope
Uranus
Uranus
Uranus est visible le matin en fin de nuit et à l’aube. Au cours du mois, elle se lève
de
plus en plus tôt en seconde partie de nuit.
Elle est tout le mois dans la constellation du Taureau.
Tout le mois, son mouvement est direct.
Diamètre apparent : 3,5″
Magnitude : 5,81
non visible à l’œil nu
visible aux jumelles
visible au télescope
Neptune
Neptune
Neptune est visible en seconde partie de nuit et à l’aube. Au cours du mois, elle se
lève
de plus en plus tôt et à partir du 24 juin, elle se lève avant minuit vrai.
Elle est tout le mois dans la constellation des Poissons.
Tout le mois, son mouvement est direct.
Diamètre apparent : 2,3″
Magnitude : 7,89
non visible à l’œil nu
visible aux jumelles
visible au télescope
Portail des formulaires de calcul
Portail des formulaires de calcul
N’oubliez pas que vous pouvez aussi calculer les instants des levers et couchers des
astres
et visualiser leur aspect apparent à n’importe quelle date et depuis n’importe quel lieu
sur
Terre grâce à notre portail de calculs
d’éphémérides : https://ssp.imcce.fr.
Cartes du ciel
Cartes du ciel des étoiles brillantes et des planètes visibles dans le ciel de l’hémisphère nord et
de
l’hémisphère sud,
vers l’horizon nord et l’horizon sud, pour le 15 juin 2025.
Hémisphère nord, en direction du nord – 23 h Temps légal français (UTC
+ 2 h)
Carte du ciel de l’hémisphère nord, en direction
du
nord. Crédits LTE
Hémisphère nord, en direction du sud – 23 h Temps légal français (UTC
+ 2 h)
Carte du ciel de l’hémisphère nord, en direction
du
sud. Crédits LTE
Hémisphère sud, en direction du nord – 23 h Temps local à La Réunion (UTC
+ 4 h)
Carte du ciel de l’hémisphère sud, en direction
du
nord. Crédits LTE
Hémisphère sud, en direction du sud – 23 h Temps local à La Réunion (UTC
+ 4 h)
Carte du ciel de l’hémisphère sud, en direction
du
sud. Crédits LTE
Vue dans le plan de l’écliptique
Dans sa course apparente sur l’écliptique, le Soleil est accompagné de plusieurs
planètes proches. Celles qui sont à l’est peuvent être observées au coucher du Soleil et en
début de nuit selon leur élongation et leur
magnitude, celles qui sont à l’ouest le seront en fin de nuit et au lever du Soleil sous les
mêmes conditions. La figure suivante montre la configuration au 15 juin 2025.
Position de la Lune et des planètes dans le plan
de
l’écliptique au 15 juin 2025. Crédits LTEDéplacement de la Lune et des planètes dans le
plan
de l’écliptique au cours du mois de juin 2025. Crédits LTE
Positions héliocentriques des planètes
Les figures suivantes montrent la configuration des planètes dans le plan de
l’écliptique au 15 juin 2025. Sur chaque orbite des planètes intérieures,
l’intersection du
segment et de l’orbite marque la position de la planète au
premier jour du mois, et l’extrémité de la flèche marque celle au dernier jour du mois.
Positions héliocentriques des planètes
intérieures
dans le plan de l’écliptique au 15 juin 2025. Crédits LTE
Positions héliocentriques des planètes
extérieures
dans le plan de l’écliptique au 15 juin 2025. Crédits LTE