Pour connaître le détail de ce que vous pourrez observer selon votre localisation, vous pouvez vous rendre sur le portail web des formulaires de calcul d’éphémérides du LTE et choisir votre localisation pour obtenir les circonstances locales de l’éclipse.
Voici par exemple celles de Paris :

Depuis Paris, les observateurs ne verront ni le début de l’éclipse (P1), ni le début de la totalité (T1). La Lune ne sera visible qu’après le maximum de l’éclipse (M) lorsqu’elle se lèvera à l’est.
La lumière crépusculaire du Soleil couchant n'empêchera pas de voir le phénomène, même si elle en atténuera le contraste. La fin du crépuscule marquera la fin de la totalité, et nous permettra d’observer dans l’obscurité et assez haut sur l’horizon, la sortie de l’ombre.
Quelles seront les possibilités d’observation en d’autres lieux ?
- L’éclipse sera visible en totalité sur tous les territoires de l’océan Indien (l’île Maurice, La Réunion, les Seychelles, les Maldives et les terres australes et antarctiques françaises).
- En Nouvelle-Calédonie, l’éclipse sera visible en seconde partie de nuit (du 7 au 8 septembre). Les premières phases de l’éclipse ainsi que la phase de totalité y seront observables. La Lune se couchera ensuite à l’ouest.
- À Tahiti, seul le tout début de la phase par la pénombre sera possiblement visible, mais quasiment inobservable.
- La phase de totalité sera aussi entièrement visible depuis : l’Asie et l’océan Indien. Elle sera visible seulement en partie depuis l’océan Atlantique, l’Europe, l’Afrique, l’ouest de l’océan Pacifique, l’Australie.

La carte ci-dessus est centrée sur la zone de visibilité. De chaque côté se trouvent deux zones d’invisibilités. Pour les éclipses totales de Lune, 6 courbes sont tracées :
- P1 : instant du premier contact extérieur avec le cône de pénombre (grands pointillés).
- O1 : limite de la région où l’on observe l’entrée dans l’ombre (petits pointillés).
- (T1) : instant du premier contact intérieur avec le cône d’ombre (trait plein).
- (T2) : instant du dernier contact intérieur avec le cône d’ombre (trait plein).
- O2 : instant du dernier contact extérieur avec le cône d’ombre (petits pointillés)..
- P2 : instant du dernier contact extérieur avec le cône de pénombre (grands pointillés).
Chacune de ces courbes correspond aux lieux où la Lune se trouve à l’horizon à l’instant de la phase correspondante : les courbes en rouge correspondent aux lieux où la Lune se lève et les courbes en bleu les lieux où la Lune se couche. Pour chaque phase, les lieux situés à l’ouest d’une courbe rouge ne voient pas le début de la phase, car la Lune n’est pas encore levée, et les lieux situés à l’est voient la phase correspondant à la courbe, car la Lune est déjà levée. De même, les lieux situés à l’est d’une courbe bleue ne voient pas la phase, car la Lune est déjà couchée, et les lieux situés à l’ouest voient la phase correspondant à la courbe, car la Lune n’est pas encore couchée.
Que pouvons-nous voir dans le cas d’une éclipse totale de Lune ?

Au cours du phénomène, la Lune se soustrait progressivement à l’éclairement du Soleil, de telle sorte qu’au maximum de l’éclipse, lorsque la Lune se trouve au plus près du centre du cône d’ombre, la quantité de lumière qu’elle reçoit du Soleil diminue considérablement, pour augmenter peu à peu après le maximum.
Ce maximum correspond à l'instant où la distance entre le centre de la Lune et le centre du cône d'ombre est minimale. Lors d’une éclipse totale, pendant la phase de totalité, la Lune se trouve inscrite à l’intérieur du cône d’ombre projetée par la Terre dans l’espace. Elle prend alors une teinte plus ou moins rouge et plus ou moins intense en fonction de la distance du centre de la Lune au centre de l'axe du cône d'ombre.
Pourquoi la Lune devient teintée de rouge ?
Cette lumière rouge est issue du rayonnement solaire qui a été filtré lors de sa traversée de l’atmosphère terrestre et dont la composante rouge a subi la réfraction la plus forte, déviant ainsi son chemin vers l’intérieur de l’ombre.
L’absorption atmosphérique produite par la diffusion de la lumière solaire par les molécules et les aérosols de l'air qui entoure la Terre est très sensible à la longueur d'onde. La lumière bleue est donc plus absorbée que la lumière rouge et l’absorption croît avec la largeur de la couche atmosphérique traversée. C’est d’ailleurs le même phénomène ce qui explique le rougeoiement du ciel au coucher du Soleil.
Dans le cas d'une éclipse de Lune ce sont les rayons passant à faible altitude qui traversent la plus grande largeur de l'atmosphère. Leur lumière bleue étant absorbée, il reste les rayons de lumière rouge qui ne sont pas absorbés par l’atmosphère mais réfractés vers le centre du cône. Le degré d'absorption par l’atmosphère dépendra également des conditions météorologiques.
L'intensité lumineuse au centre du cône dépend également de la distance Terre-Lune et les éclipses totales de Lune proches du périgée sont toujours plus sombres que les éclipses totales proches de l'apogée. Au maximum de l'éclipse la luminosité baisse également, car le phénomène de réfraction est également la cause d'un phénomène d'atténuation qui diminue la luminosité de la Lune éclipsée lorsque l'on s'approche du centre du cône d'ombre.
Quelles sont les conditions pour qu’une éclipse ait lieu ?
Une éclipse de Lune se produit toujours à la pleine lune, lorsque la Lune se trouve en opposition au Soleil vis-à-vis de la Terre. La Lune passe alors dans l’ombre de la Terre, laquelle s’interpose alors entre le Soleil et la Lune, bloquant tout ou partie du rayonnement solaire qui vient éclairer la Lune.
Mais cela ne se produit pas à chaque pleine lune. Il faut également que la Lune se trouve proche de l’un des deux nœuds de son orbite. La ligne des nœuds correspond à l’intersection du plan de l’orbite de la Lune et du plan de l’orbite de la Terre autour du Soleil, ce plan est nommé écliptique. Lors de sa révolution autour de la Terre, la Lune passe deux fois dans la direction de cette ligne, une fois au nœud ascendant et une fois au nœud descendant. La direction Soleil-Terre passe également dans la direction de la ligne des nœuds en moyenne tous les 173,3 jours (cette période porte le nom de saison des éclipses).
Occultations, éclipses, passages : module interactif pour comprendre ces phénomènes.
Paramètres de l’éclipse
- Grandeur : 1,36214
- Rayon du cône d’ombre : 0,73657°
- Rayon du cône de pénombre : 1,26547°
- Durée de la totalité : 1 h 22 min 08 s
- Durée de la phase partielle : 3 h 29 min 28 s
- Durée de la phase de pénombre : 5 h 26 min 43 s
Les phases de l’éclipse

Le tableau ci-dessous donne les circonstances de l’éclipse (en UTC), il faut ajouter deux heures pour avoir l’heure légale en France métropolitaine.
Phases | Instant UTC |
Longitude λSLP |
Latitude φSLP |
Angle de position P |
Séparation angulaire d |
---|---|---|---|---|---|
Entrée dans la pénombre | 15 h 28,2 min | 126° 09,4′ E | − 6° 45,4′ S | 51,4° | 1,53° |
Entrée dans l’ombre | 16 h 27 min | 111° 58′ 06″ | − 6° 29′ 25″ | 45,89° | 1° |
Début de la totalité | 17 h 30 min | 96° 34′ 17″ | − 6° 11′ 40″ | 205,9° | 0,47° |
Maximum de l’éclipse | 18 h 11 min | 86° 38′ 22″ | − 6° 00′ 11″ | 151,57° | 0,27° |
Fin de la totalité | 18 h 52 min | 76° 42′ 09″ | − 5° 48′ 41″ | 97,1° | 0,47° |
Sortie de l’ombre | 19 h 56 min | 61° 18′ 09″ | − 5° 30′ 49″ | 257,25° | 1° |
Sortie de la pénombre | 20 h 55 min | 47° 08′ 11″ | − 5° 14′ 20″ | 251,78° | 1,54° |
Pour chaque phase sont donnés :
- la longitude λSLP et la latitude φSLP (système WGS84) du lieu à la surface de la Terre où la Lune est au zénith (point sublunaire) ;
- l’angle de position : angle entre la direction centre de la Lune-point de contact et la direction centre de la Lune-pôle Nord céleste ;
- la séparation angulaire géocentrique entre le centre de la Lune et le centre du cône d’ombre.
Pour chaque début et fin de phase on donne l'angle au pôle des points de contact. Les points de contact sont les points de tangence entre le disque lunaire et les cônes d'ombre et de pénombre. L'angle au pôle est l'angle formé par la direction du pôle nord céleste et la demi-droite issue du centre lunaire et passant par le point de tangence, cet angle est compté positivement vers l'ouest (donc dans le sens direct). On donne également les coordonnées géographiques des lieux où la Lune est au zénith à l’instant de chaque phase, cela permet de tracer les limites des courbes aux levers- couchers de la Lune en tenant compte de la réfraction atmosphérique et de la parallaxe lunaire.
Remarque : Pour avoir, une bonne approximation des instants des débuts et fins de chaque phase en un lieu quelconque, il suffit d’ajouter le décalage horaire du lieu avec UTC aux instants des différentes phases pour avoir l’heure locale du lieu. Ainsi en France on ajoute 2 h à chaque instant, si la Lune est levée à ces instants l’observation est possible. Pour la Nouvelle-Calédonie, le décalage horaire est de +11 h, on voit bien que le début de l’éclipse a lieu après minuit (26 h 28,4 min, donc 2 h 28,4 min le 8 septembre), donc le lendemain et l’on verra les phases suivantes si elles ont lieu avant le coucher de la Lune le matin à l’ouest. Par contre à Tahiti, le décalage horaire est de −10 h, donc le début de l’éclipse a lieu à 5 h 28,4 min le matin du 7 septembre, peu de temps avant le coucher de la Lune. Le décalage d’un jour avec la Nouvelle-Calédonie s’explique par le fait que les deux îles sont de part et d’autre de la ligne de changement de date.
Voici la suite des événements relatifs à la Lune le 7 septembre 2025.
le 06/09/2025 à
10 h 59 min 57 s UTC
La Lune entre dans la
constellation du Verseau.
le 07/09/2025 à
18 h 08 min 54 s UTC
Pleine lune.
le 07/09/2025 à
18 h 11 min 48 s UTC
Maximum de l’éclipse totale de Lune.
le 07/09/2025 à
23 h 07 min 50 s UTC
La Lune passe par le nœud ascendant de son orbite,
longitude moyenne : 348° 19,9′.
le 08/09/2025 à
04 h 12 min 33 s UTC
La Lune entre dans la constellation des Poissons.
le 08/09/2025 à
15 h 13 min 23 s UTC
La Lune a une déclinaison nulle et croissante,
ascension droite = 23 h 51,1 min.
le 10/09/2025 à
12 h 09 min 42 s UTC
La Lune au périgée, distance à la Terre :
364 777,367 km, diamètre apparent : 32,84′,
La série de saros de cette éclipse de Lune
Le saros est une période de récurrence des éclipses de 6585,32 jours correspondant à 223 révolutions synodiques de la Lune, à 242 révolutions draconitiques et à 239 révolutions anomalistiques de la Lune. Elle a la propriété de ramener la pleine lune proche du même nœud de l’orbite lunaire et proche de la même position de la Lune sur son orbite par rapport à la direction de son périgée. Cette période a été nommée, à tort, saros par Edmont Halley. On peut donc construire des séries longues d’éclipses séparées par un saros.
Cette éclipse appartient à une série longue de saros comportant 71 éclipses successives. Cette série commence avec l’éclipse par la pénombre du 18 juin 1304 (les dates antérieures à 1582 sont données dans le calendrier julien) et se termine par l’éclipse par la pénombre du 2 août 2566. Elle se compose de sept éclipses par la pénombre suivies de vingt-trois éclipses partielles par l’ombre, puis de quinze éclipses totales, puis dix-neuf éclipses partielles par l’ombre et se termine par sept éclipses par la pénombre. Ce sont toutes des éclipses au nœud ascendant de la Lune, donc les latitudes célestes successives de la Lune décroissent des latitudes positives aux latitudes négatives, les positions de la Lune par rapport aux cônes d’ombre et de pénombre de la Terre vont donc se déplacer dans cette série du nord au sud. En réalité, dans le propos précédent, les directions nord et sud désignent le nord et le sud par rapport à l’écliptique et non pas par rapport à l’équateur terrestre, il faut bien se rappeler que l’écliptique est incliné par rapport à l’équateur terrestre.
L’éclipse du 7 septembre 2025 est la 41e éclipse de la série longue. L’éclipse totale de la série qui a la phase de totalité la plus longue est celle du 26 juillet 1953 (1 h 40 min 44 s). Comme l’éclipse de septembre 2025 est postérieure à celle de 1953, la trajectoire de la Lune passe au sud du cône d’ombre et le maximum de l’éclipse a lieu après la pleine lune et avant son passage par le nœud ascendant.
La durée de l’éclipse va dépendre la position de chacun des trois acteurs à savoir le Soleil, la Terre et bien entendu la Lune.
L’orbite terrestre comme l’orbite lunaire sont des ellipses et non des cercles, de ce fait la distance entre elles et l’objet autour duquel elles tournent varie constamment. On appelle la distance maximale l’apogée et la minimale l’aphélie. Lorsque la Lune se trouve dans sa position la plus éloignée de la Terre (à son apogée), elle nous apparaît plus petite dans le ciel et se meut aussi plus lentement le long de son orbite, de sorte qu’elle met en définitive plus de temps à traverser le cône d’ombre. Au contraire, lorsque la Lune se trouve dans sa position la plus proche de la Terre (à son périgée), elle paraîtra plus grande dans le ciel, et avancera plus rapidement sur son orbite. Mais la Lune n’est pas la seule à se déplacer ! La Terre aussi se déplace et avec elle les cônes d’ombre et de pénombre qu’elle forme en passant devant le Soleil. Ces cônes et la Lune se déplacent dans le même sens (par rapport à la Terre) mais pas à la même vitesse. La durée de l'éclipse dépendra donc en partie de la différence des vitesses entre la Lune et les cônes d'ombre et de pénombre que l’on nomme la vitesse synodique de la Lune.
Elle dépendra aussi de la taille des cônes qui est relative à la distance Soleil-Terre et de la position de la Lune à l’intersection des cônes qui sera plus ou moins centrale. Le sommet du cône d'ombre se situe entre la Terre et la Lune et le sommet du cône de pénombre se situe entre le Soleil et la Terre. La distance entre le sommet du cône d'ombre et le centre de la Terre varie en fonction de la distance Terre-Soleil.
Elle est maximale, environ 231 rayons terrestres, lorsque la Terre est à son aphélie et minimale, environ 221 rayons terrestres, lorsque la Terre est à son périhélie. De même la distance entre le sommet du cône de pénombre et le centre de la Terre dépend de la distance Terre-Soleil, elle est maximale, environ 216 rayons terrestres lorsque la Terre est à son aphélie et elle est minimale, environ 209 rayons terrestres lorsque la Terre est à son périhélie. De même la distance Terre-Lune variant entre 56 et 63,8 rayons terrestres selon la position de la Lune sur son orbite entre une Lune au périgée et une Lune à l'apogée, ce qui modifie l'endroit où elle coupe les cônes d'ombre et de pénombre.
Plus la Lune sera centrale dans le cône d’ombre, plus l’éclipse sera longue.
Pour conclure
La grandeur maximale s'observe dans le cas des éclipses totales centrales périgées (avec la Terre à l'aphélie), mais la durée maximale s'observe pour les éclipses totales apogées (avec la Terre au périhélie). En effet, dans ce cas le diamètre apparent de la Lune est plus petit, mais son mouvement synodique est plus lent.
Le tableau donne les valeurs extrêmes du demi-diamètre apparent du cône d'ombre en tenant compte des corrections de réfraction. Pour ces valeurs on donne également les positions de la Terre et de la Lune, la valeur du demi-diamètre apparent de la pénombre la vitesse synodique de la Lune en secondes de degré par heure, la grandeur de l'éclipse et la durée totale de l'éclipse. Dans ce tableau sL désigne le rayon apparent de la Lune.
Demi-diamètre de l’ombre r | Minimal : 2,61 s | Moyen : 2,69 s | Maximal 2,78 s |
---|---|---|---|
Positions de la Lune et de la Terre |
17 h 45,8 min | 92° 30,1′ E | 21° 15,5′ S |
Demi-diamètre de la pénombre s | 4253″ = 4,82 s | 4425″ = 4,75 s | 4678″ = 4,65 s |
Vitesse synodique de la Lune | 1626″/h | 1858″/h | 2150″/h |
Grandeur de l’éclipse | 1,805 | 1,845 | 1,890 |
Durée de l’éclipse | ~6 h 19 min | ~5 h 46 min | ~5 h 17 min |
L’éclipse du 7 septembre 2025 a lieu trois jours avant le passage de la Lune à son périgée, le diamètre apparent de la pleine lune est donc fort (32,33′). On remarque que la distance entre les limites des cônes d’ombre et de pénombre est 31,74′, donc inférieure au diamètre lunaire, on n’a donc pas une éclipse totale de la Lune dans la zone de pénombre. L’éclipse a lieu avant le passage de la Lune par son nœud ascendant. Durant l’éclipse la Lune se trouve dans la constellation du Verseau.
en savoir plus
- L’éclipse totale de Lune du 7 septembre 2025 sur le portail web des formulaires de calcul d’éphémérides du LTE.
- L’éclipse partielle du 7 septembre 2025 et la série longue de saros.
- Formulaire de calcul de la visibilité des astres : ce formulaire permet de calculer les instants de lever, de passage au méridien et de coucher du Soleil, de la Lune et des planètes.