Édito

Vous aurez peut-être remarqué que les évènements dont nous parlons dans les articles sont donnés en temps universel coordonné (UTC). Ce mois-ci nous changeons d'heure en France métropolitaine, alors pour trouver le temps local (celui de votre montre) pensez bien qu'il faut ajouter 2 h à UTC jusqu'au 25 octobre et 1 h à partir du 26 octobre.

Ce mois-ci

Des ombres sur Jupiter et des phénomènes mutuels autour de Saturne.

Ce mois d'octobre est un mois passionnant pour l’amateur de belles observations sur les deux planètes géantes Jupiter et Saturne. Les satellites de ces dernières vont en effet nous offrir de bien jolis spectacles.

Sur Saturne tout d’abord, nous pourrons assister à des phénomènes mutuels (parfois abrégés en "phémus"). Cette expression signifie que des satellites de Saturne vont s’éclipser ou s’occulter. Notons qu’il existe des phénomènes similaires pour Jupiter. Cela peut se produire lorsque le Soleil passe dans le plan orbital des satellites. Les satellites tournant dès lors dans le même plan, vus depuis la Terre, l’un va passer devant l’autre et donc l’éclipser. En octobre 2025, pas moins de quatre phémus auront lieu. Nous nous focaliserons sur ceux des 1er et 21 octobre. Rappelons que la période actuelle est favorable à ces observations puisqu’elle se situe dans un vaste ensemble de phénomènes qui s’étalent sur la période 2024-2026 pendant laquelle pas moins de 249 phémus seront visibles autour de Saturne.

Sur Jupiter, les satellites Io et Europe vont offrir un spectacle différent mais non moins intéressant puisque, par deux fois, les 14 et 21 octobre, ils vont projeter leurs ombres sur le disque jovien.

Revenons aux phémus de Saturne. Le premier est intervenu en tout début de mois puisqu’il a eu lieu dans la nuit du 30 septembre au 1er octobre 2025. Les acteurs sont les satellites Thétys et Mimas. Rappelons que Thétys a un diamètre de 1066 km et il orbite en 15e position à environ 295 000 km de Saturne alors que Mimas n’a que 396 km de diamètre. Il est en 10e position et il orbite à environ 186 000 km de la planète aux anneaux. À titre de repère, Titan, le plus gros satellite de Saturne a quant à lui un diamètre de 5 151 km, ce qui signifie qu’il est plus gros que Mercure la première planète de notre Système solaire ! Il orbite à environ 1 222 000 km de Saturne.

Dans leurs mouvements orbitaux respectifs, Mimas est passé derrière Thétys vers 0 h 51 UTC.

Un phénomène assez similaire aura lieu cette fois dans la nuit du 21 au 22 octobre 2025. Il verra Thétys occulter cette fois Rhéa (21e position, 1 528 km de diamètre, orbite à ~527 000 km de Saturne) Le phénomène sera visible à 21 h 30 min 18 s  UTC, soit 23 h 30 min TLF sur vos montres.

Vue depuis la Terre à 23 h 15
Vue depuis la Terre à 23 h 15.Crédits LTE

Vue depuis la Terre à 23 h 28
Vue depuis la Terre à 23 h 28.Crédits LTE

Le premier contact de l’occultation aura lieu à 21 h 30 min 21 s UTC soit vers 23 h 30 min TLF. L’occultation durera 3 minutes. Rhéa va passer derrière Thétys.

Une simulation du phénomène est visible ici :

Simulation du passage de Rhéa derrière Thétys. Crédits LTE
Vue depuis la Terre à 23h35
Vue depuis la Terre à 23 h 35 Crédits LTE

Pour Jupiter, le spectacle aura lieu sur le disque de la planète. Les deux satellites galiléens Io et Europe vont y projeter leur ombre. Le premier phénomène aura lieu dans la nuit du 14 au 15 octobre 2025. Lorsque la planète géante va se lever au-dessus de l'horizon nord-est dans les Gémeaux, vers 23 15min  UTC, le phénomène sera en cours puisque les deux ombres seront bien visibles au milieu du disque de la planète.

Le deuxième phénomène aura lieu dans la nuit du 21 au 22 octobre 2025 et avec les mêmes acteurs. C’est l’ombre de Io qui apparaîtra la première sur le limbe de la planète géante vers 23 h 30 UTC.

Notons, heureux hasard, que le phému sur Saturne et les ombres sur Jupiter auront lieu dans la même nuit du 21 au 22 octobre 2025.

Précision importante :du fait de l’éloignement des deux planètes géantes, aucun de ces phénomènes ne sera visible à l’œil nu. À titre de repère, en octobre, Jupiter sera distante de 5 ua soit 750 millions de km de la Terre et Saturne sera située à 8,7 ua de la Terre soit 1,3 milliards km de la Terre. Il faudra donc impérativement être équipé d’un instrument d’astronomie installé sur une monture équatoriale pour la stabilité. Si une lunette de qualité (apochromatique) d’au moins 100 mm de diamètre est requise pour les phénomènes visibles sur Jupiter, il faudra environ 200 mm pour les phémus autour de Saturne :en effet, si Thétys affiche une magnitude de 10,16, Mimas n’offrira qu’une magnitude de 12,86. Dans les deux cas, un télescope bien collimaté avec des optiques propres sera requis, un diamètre de 300 mm offrira des images bien plus confortables et esthétiques.

Le passage à l’heure d’hiver

Décalage horaire en Europe.
Décalage horaire en Europe. Crédits P. Rocher

Conformément à l’arrêté du 3 avril 2001 du Ministère de l’économie, des Finances et de l’Industrie, relatif à l’heure légale française, la période d’heure d’hiver pour l’année 2025 commence le dernier dimanche d’ octobre à 3 heures du matin. Donc, la nuit du samedi 25 au dimanche 26 octobre 2025, à 3 heures du matin il faut régler les horloges sur 2 heures.

L’horloge parlante, située à l’Observatoire de Paris, a cessé de diffuser l’heure légale française le 1er juillet 2022, mettant fin à un service de plus de 89 ans. Si l’horloge parlante disparaît, d’autres techniques de transferts de temps beaucoup plus performantes demeurent : Outil de diffusion et syncronisation de l’heure légale.

Décalage horaire

Le choix du méridien de Greenwich comme méridien origine et le découpage de la surface terrestre en 24 fuseaux horaires de 15° datent de la conférence internationale de Washington de 1884. Le temps moyen du méridien origine, le Greenwich Mean Time (GMT) sera remplacé en 1976 par une nouvelle dénomination le Temps universel UT, suivi de différentes variantes. Actuellement on utilise le Temps universel coordonné (UTC) lié au Temps atomique international (TAI). L’usage de fuseaux horaires a permis de définir des zones horaires dans lesquelles le décalage horaire avec le Temps universel coordonné est constant. L’Europe est couverte par trois zones horaires définies par un décalage constant avec UTC.

Zone Décale horaire Nom civil Nom militaire
Z UTC WET :Western European Time Zulu
A UTC + 1h CET :Central European Time Alpha
B UTC + 2h EET :Eastern European Time Bravo

Chaque pays européen a choisi, en fonction de sa longitude, une zone horaire. Chaque pays utilise en plus une heure d’été, cela se traduit, en période d’été, par un décalage horaire d’une heure supplémentaire par rapport à la zone horaire choisie. Afin de faciliter les relations entre pays, les pays de l’Union européenne effectuent leurs passages aux heures d’été et d’hiver, le même jour et au même instant. Un grand nombre des pays européens, non membre de l’Union européenne, font de même, seuls l’Islande, la Biélorussie, la Norvège pour les régions dénommées Svalbard & Jan Mayen ne suivent pas cette règle. En période d’été, les acronymes des noms civils deviennent respectivement WEST, CEST et EEST, la lettre S étant l’initial de « Summer ».

Évolution du passage à l’heure d’été

Le 8 février 2018, le Parlement Européen a voté par 384 voix pour et 153 voix contre (et 12 abstentions) une résolution sur les dispositions relatives au changement d’heure demandant à la Commission Européenne de réaliser une évaluation en profondeur de la directive 200/84/CE et, si nécessaire, de présenter une proposition en vue de sa révision; chargeant son Président de transmettre la présente résolution à la Commission, au Conseil, ainsi qu’aux gouvernements et aux parlements des États membres.

Le 12 septembre 2018, la Commission Européenne a publiée une proposition de directive au Parlement européen et au Conseil de l’Union européenne mettant fin aux changements d’heures saisonnier et abrogeant la directive 2000/84/CE.

Le 3 avril 2019, le Conseil de l’Union européenne a publié les résultats de la première lecture de cette proposition par le Parlement européen. Lors du vote en séance plénière, qui s’est déroulé le 26 mars 2019, le Parlement a adopté 32 amendements à la proposition de directive. Dans ce texte, il propose que la directive 2000/84/CE soit abrogée avec effet au 1er avril 2021 et les États membres devraient notifier à la Commission, au plus tard le 1er avril 2020, leur intention de modifier leur heure légale le dernier dimanche du mois d’ octobre 2021. Or au 1er avril 2020, en raison de l’épidémie de coronavirus, aucun État n’avait notifié sa décision, il était donc probable que le passage à l’heure d’été ne soit pas abrogé le dernier dimanche d’ octobre 2021 et que le passage à l’heure d’hiver soit maintenu en octobre 2021.

Ainsi le 27 avril 2021, la Commission Européenne a publié une directive (2021/C 149/01) qui prolonge l’usage de l’heure d’été jusqu’en 2026.

science en direct

Caractérisation complète de l’astéroïde 2023 CX1 :un cas d’étude inédit pour la défense planétaire

L’astéroïde 2023 CX1 lors de son entrée dans l’atmosphère terrestre le 13 février 2023 à Paris vers 2h59 UTC.
L’astéroïde 2023 CX1 lors de son entrée dans l’atmosphère terrestre le 13 février 2023 à Paris vers 2 h 59 UTC. Crédits Crédits J. Desmars

Une large collaboration internationale, réunissant près de cent chercheurs à travers le monde et dirigée par Auriane Égal (Observatoire de Paris / Planétarium de Montréal / Université Western Ontario et projet FRIPON/Vigie-Ciel) publie dans Nature Astronomy la première étude complète d’un astéroïde observé depuis l’espace jusqu’à son impact sur Terre. L’analyse de l’astéroïde 2023 CX1 constitue une opportunité unique pour la science et la défense planétaire.

Nous vous en parlions dans la lettre de juillet 2023 : découvert le 12 février 2023, à peine sept heures avant son entrée dans l’atmosphère, 2023 CX1 a percuté la Terre au-dessus de la Normandie le 13 février à 02 h 59 UTC. Presque sphérique, il mesurait un peu moins d’un mètre de diamètre pour une masse d’environ 650 kg.

Masse principale de la météorite de Saint-Pierre-le-Viger appartenant à la collection de Bill Bungay et exposée dans la galerie de minéralogie du Muséum national d’histoire naturelle de Paris.
Masse principale de la météorite de Saint-Pierre-le-Viger appartenant à la collection de Bill Bungay et exposée dans la galerie de minéralogie du Muséum national d’histoire naturelle de Paris.Crédits L. Maquet

Il s’est désintégré brutalement à 28 km d’altitude, libérant 98 % de son énergie cinétique en une fraction de seconde — un comportement exceptionnel pour un objet de cette taille. Cette explosion a dispersé plus d’une centaine de fragments en Normandie. La météorite, baptisée Saint-Pierre-le-Viger (SPLV), est la seule chondrite ordinaire jamais étudiée à la fois depuis l’espace et en laboratoire.

Une mobilisation scientifique sans précédent

Plus de 100 chercheurs et citoyens répartis en Europe, Amérique, Afrique et Australie ont uni leurs efforts pour étudier chaque aspect de cette chute exceptionnelle : découverte télescopique, suivi orbital, observations dans l’atmosphère en optique, infrason et par ondes sismiques, et analyses géochimiques en laboratoire. Cette alliance unique entre science professionnelle et citoyenne démontre la puissance de la coopération internationale face à des événements célestes rares et d’une importance cruciale.

Résultats scientifiques clés

  • Une prédiction record - 2023 CX1 n’est que le 7ᵉ astéroïde détecté avant impact. Grâce à une stratégie d’observation inédite, l’ESA et la NASA ont calculé l’heure et le lieu de la chute avec une précision jamais atteinte.
  • Une première mondiale - Le réseau FRIPON/Vigie-Ciel a mobilisé le public pour filmer la rentrée atmosphérique de l’astéroïde, aboutissant à la première observation « ciblée » d’un météore de l’histoire. Il a aussi permis de retrouver rapidement les météorites au sol grâce à une mobilisation citoyenne exceptionnelle.
  • Un astéroïde « ordinaire »... mais unique - C’est le seul impacteur imminent identifié comme une chondrite ordinaire de type L, la catégorie la plus représentée parmi les météorites terrestres.
  • Une orbite d’une précision inégalée - L’écart entre la trajectoire prédite et observée dans l’atmosphère était inférieur à 20 m, faisant de SPLV la météorite dont l’orbite est la plus précisément mesurée à ce jour.
  • Une origine retracée - Les analyses montrent que 2023 CX1 s’est formé dans la ceinture principale interne – entre Mars et Jupiter - et s’est détaché de son corps parent il y a environ 30 millions d’années. Son orbite est cohérente avec une origine dans la famille de l’astéroïde Massalia.
  • Une fragmentation atypique - Résistant à des pressions dynamiques élevées (4 MPa), l’astéroïde s’est désintégré brutalement autour de 28 km d’altitude en produisant une onde de choc sphérique et concentrée.
  • Un risque accru - Les simulations hydrodynamiques montrent que ce type de fragmentation pourrait causer au sol des dégâts supérieurs à ceux d’une désintégration progressive, comme celle de l’événement de Chelyabinsk en 2013.

Enjeux pour la défense planétaire

Cette étude souligne l’importance d’intégrer la caractérisation spectrale, structurelle et dynamique des objets détectés avant impact dans les protocoles de défense planétaire. Les astéroïdes associés aux chondrites de type L, issus de la ceinture principale interne, pourraient nécessiter des mesures d’alerte renforcées et des plans d’évacuation adaptés en cas de menace.

Citation

« Nous avons confirmé l’existence d’une nouvelle population d’astéroïdes liés aux chondrites de type L, capables de se fragmenter brutalement dans l’atmosphère et de libérer presque toute leur énergie d’un seul coup. Ce type d’astéroïde doit être pris en compte dans les stratégies de défense planétaire, car il représente un risque accru pour les zones habitées », explique Auriane Egal, astrophysicienne au Planétarium de Montréal – Espace pour la Vie et membre du réseau FRIPON/Vigie-Ciel.

L’occultation par Ganymède du 14 octobre 2025

La limite Nord et Sud de la trace de l’ombre de Ganymède sur la Terre est déterminée par les deux traits fins bleus. Le centre de cette trace, marqué par le trait gras bleu, passe à proximité de l’Islande et du pôle Nord terrestre. Seul le coté Ouest du gobe terrestre est encore dans la nuit et dans le crépuscule figurés par les zones gris foncé et gris clair.
La limite Nord et Sud de la trace de l’ombre de Ganymède sur la Terre est déterminée par les deux traits fins bleus. Le centre de cette trace, marqué par le trait gras bleu, passe à proximité de l’Islande et du pôle Nord terrestre. Seul le coté Ouest du gobe terrestre est encore dans la nuit et dans le crépuscule figurés par les zones gris foncé et gris clair.Crédits Lucky Star

Un événement rare se déroule dans la nuit du 13 au 14 octobre 2025 : Ganymède, le troisième satellite de Jupiter, occulte une étoile de magnitude 8. Le phénomène sera visible en France entre 2h47 et 3h01 UTC. Une grande partie de l’Europe est également concernée par ce rendez-vous. Le Laboratoire Temps Espace (LTE) de l’Observatoire de Paris et la Société astronomique de France (SAF), invitent les amateurs à se joindre à cette campagne d’observation.

La mission spatiale Juice de l’ESA, lancée le 14 avril 2023, navigue au sein du Système solaire pour arriver dans le système de Jupiter et explorer ses satellites à partir de juillet 2031. Le succès et la durée de la mission seront entre autres conditionnés par la précision des éphémérides des satellites de Jupiter.

Toute observation de l’occultation de l’étoile HIP37442, dont la position est connue grâce aux observations faites par le télescope Gaia apporte de précieuses données qui permettent de préciser la position de Ganymède.

Dès lors, plus nous recueillerons d’images issues de vos observations, plus nous pourrons améliorer ces éphémérides et ainsi garantir le succès de la mission Juice.

Comment observer ?

Bien qu’il soit facile d’observer Jupiter et ses satellites avec un petit instrument, il est illusoire de vouloir suivre ce phénomène à l’œil avec une lunette ou un télescope. En effet, l’étoile occultée est environ dix fois moins brillante que Ganymède. Il est par conséquent nécessaire d’ajouter à votre instrument, une caméra électronique pour enregistrer les images que vous transmettrez sur le site dédié.

Ce qui est mesuré lors des occultations d’étoiles est la baisse de luminosité d'environ 8% provoquée par l’occultation.

Comme pour une éclipse totale de Soleil par la Lune, l’occultation sera jalonnée par quatre contacts :

  • Premier contact : le bord du limbe de Ganymède coïncide avec le bord de l’étoile, c’est le début de l’immersion et de l’éclipse dans sa phase partielle.
  • Deuxième contact : le bord du limbe couvre complètemment l’étoile c’est la fin de l’immersion et le début de phase totale de l’occultation.
  • Troisième contact : le bord du limbe de Ganymède coïncide avec le bord de l’étoile, c’est le début de l’émersion et la fin de la phase totale.
  • Quatrième contact : le bord du limbe dégage complétement l’étoile, c’est la fin de l’éclipse.

Il s’agit de dater très précisément ces quatre contacts avec la position en longitude, latitude et altitude de votre station d’observation. L’occultation va durer au total environ une dizaine de minutes. Vous pouvez vous limiter à enregistrer sur une durée de 2 minutes les deux séquences encadrant l’immersion (premier et second contacts) puis l’émersion (troisième et quatrième contacts). En fonction de votre position, les cartes suivantes vous permettent de déterminer ces deux séquences à bien encadrer dans vos deux séquences d’acquisitions.

Carte européenne avec courbes isochrones UTC d’immersion par intervalles de 2 minutes.
Carte européenne avec courbes isochrones UTC d’immersion par intervalles de 2 minutes. Crédits LTE
Carte européenne avec courbes isochrones UTC d’émersion par intervalles de 2 minutes.
Carte européenne avec courbes isochrones UTC d’émersion par intervalles de 2 minutes. Crédits LTE

Depuis le Sud de la France, on pourra assister à une occultation rasante de l’étoile par le bord Sud de Ganymède. La première carte de cet article permet de bien comprendre que chaque observateur répartis au travers de toute l’Europe, en dehors de la région méditerranéenne, va pouvoir observer un même phénomène. Les différences de positions des observateurs vont permettre de reconstituer le bord du Sud de Ganymède et le bord Nord de l’étoile. Ainsi toutes les observations comptent.

Comment trouver Jupiter cette nuit-là ? Rien de plus simple, la Lune va attirer votre regard. La carte du ciel n°1 vous montre Jupiter en dessous à droite de la Lune.

Carte du ciel au 14 octobre n°1
Carte du ciel au 14 octobre n°1. Crédits LTE

En trouvant Jupiter avec votre instrument vous allez visualiser Ganymède seul d’un côté et Europe et Callisto de l’autre côté comme ici sur la carte du ciel n°2. Io se trouve masqué par Jupiter pendant le phénomène. Enregistrez bien dans le champ de votre caméra Ganymède et au moins un autre satellite (Europe) qui servira de référence. Vérifiez bien que vous ne saturez pas le signal sur les satellites de Jupiter en ajustant le gain et l’exposition.

Carte du ciel au 14 octobre n°2
Carte du ciel au 14 octobre n°2. Crédits LTE

La magnitude des deux objets combinés voisine de 5, nous permet de faire fonctionner les caméras avec le maximum de cadence. Ainsi les caméras fonctionnant à 25 images par seconde, 50 images par seconde, 100 images par seconde ou même au-delà permettront de donner des informations à haute résolution. Outre la caractérisation de Ganymède et de l’étoile, nous allons aussi pouvoir vérifier les précisions de datation et la latence éventuelle de chaque observateur avec une très bonne précision. Ceci constitue une troisième motivation pour mobiliser ainsi tous les observateurs d’occultation sur ce même évènement.

Pour aller plus loin

L’étoile occultée HIP37442 présente une magnitude G (Gaia) de 7,5, elle est de type spectral K2, soit une température de surface de 4900 K. Comparée à la température de la photosphère du Soleil reflétée par Ganymède de 5780 K, elle est de ce fait relativement plus faible dans le bleu. On comprend qu’il est préférable d’observer le phénomène dans le rouge (R) ou le proche infrarouge (I) pour augmenter le contraste de l’occultation. Le ratio de l’éclairement de l’étoile et de sa luminance donnée par sa température de surface permet d’estimer le diamètre de l’étoile à 0.34 mas. Cette étoile a été mesurée en interférométrie optique pour déterminer un diamètre en R de 0.45 mas.

Pouvons-nous, lors de cette occultation, mesurer son diamètre ?

Avec une vitesse de 5.12 km/s à une distance de 5.1298 au, nous avons la vitesse angulaire du déplacement apparent de Ganymède devant les étoiles. Ceci donne 1.38 mas/s (milli-arc seconde par seconde), donc le limbe couvrira l’étoile en 0.33 seconde. Une caméra vidéo, pouvant faire 50 images par seconde, sera capable d’enregistrer cette transition en plus d’une quinzaine de trames. Donc effectivement nous pourrons mesurer le diamètre de l’étoile. Si la caméra est capable de fonctionner à plus haute cadence avec un bon rapport signal sur bruit, nous pourrons même augmenter la précision angulaire. À 100 Hz par exemple nous pouvons espérer une résolution de 0,014 mas par trame ! Nous vous invitons à participer à la réunion de préparation que nous organisons avec la SAF le 4 octobre et pour laquelle vous trouverez les informations sur le site dédié, ci-dessous.

Contacts

Josselin Desmars

josselin.desmars@obspm.fr

Raphaël Lallemand

raphael.lallemand@obspm.fr

Valéry Lainey

valery.lainey@obspm.fr

Séminaires & conférences

  • Bureau des longitudes

    Mercredi 1er Octobre 2025 – 14 h 30

    Les enjeux matière-énergie dans un monde changeant

    Olivier Vidal (ISTerre, Université Grenoble-alpes)



    Mercredi 5 Novembre 2025 – 14 h 30

    L’altimétrie satellitaire avec SWOT :un nouveau regard sur l’océan

    Nadia Ayoub (LEGOS)

    École normale supérieure, salle Dussane, 45 rue d’Ulm, 75005 Paris

    Entrée libre. Renseignements par téléphone au 06 11 27 71 83
    ou par mail à l’adresse renseignements@bureau-des-longitudes.fr

culture astronomique

À la mesure du temps, épisode 8

Statue du cimetière monumental de la chartreuse de Bologne
Statue du cimetière monumental de la chartreuse de Bologne. Crédits L. Boccardo (Unsplash)

La mesure du temps a toujours été une préoccupation des hommes depuis qu’ils ont pris conscience de son écoulement.

Lire le 8e épisode : « Temps mesurés, temps démesurés – V »

Cette mesure a très vite permis d’organiser la société. Pour cela, les hommes ont créé des dispositifs de plus en plus ingénieux pour mesurer le temps à l’aide de phénomènes physiques bien choisis. Les liens entre la mesure du temps et l’astronomie sont d’ailleurs des plus anciens. C’est pour cette raison que la mesure du temps et la mesure de l’espace ont souvent été regroupées dans les observatoires astronomiques. Et cette intrication de l’espace et du temps est encore plus prégnante dans le cadre de la théorie de la relativité d’Einstein. Ce feuilleton est donc dédié à la mesure du temps, à la suite de celui consacré à la mesure du ciel.

Le temps à l’honneur dans le hors-série d’Epsiloon qui vient de paraitre.

Modèle de vol PHARAO
Modèle de vol PHARAO.Crédits Observatoire de Paris

Le hors-série n° 16 (octobre-décembre 2025) de la revue Epsiloon est intégralement consacré à la question du temps, envisagée à la fois sous l’angle de la sociologie et de la philosophie mais aussi des théories physiques contemporaines et des expériences de mesure de très haute précision.

Ce numéro met en lumière les avancées récentes en métrologie temps-fréquence, en particulier le rôle des horloges atomiques de nouvelle génération et leur contribution à la validation des modèles fondamentaux de la physique.

Parmi les articles phares figure une présentation détaillée de la mission ACES (Atomic Clock Ensemble in Space), qui vise à tester en conditions spatiales la stabilité et la synchronisation des meilleures horloges actuellement disponibles.

Ce projet, auquel contribue directement le Laboratoire Temps-Espace (LTE), constitue une étape déterminante dans l’exploration des liens entre temps, relativité et physique fondamentale.

Par la qualité de ses analyses et l’accessibilité de son propos, ce hors-série illustre l’importance stratégique de ces recherches et leur potentiel à transformer notre compréhension du temps, tout en valorisant l’implication active du LTE dans un programme scientifique de tout premier plan.

Astro en images

Quelques images de l’éclipse de Lune du 7 septembre 2025

Le mois dernier vous avez peut-être pu observer l’éclipse de Lune qui a eu lieu le soir du 7 septembre 2025.

Cette éclipse n’était pas évidente à observer pour un certaine nombre d’entre vous car comme nous l’expliquions dans notre article de la lettre de septembre, depuis une large partie de la France métropolitaine la Lune n’était visible qu’après son maximum lors de son lever à l’est.

Nous avons néanmoins reçu les belles images qui suivent.

Image prise à 19h51
Image prise à 19 h 51 Crédits Nicolas Biver SAF/Observatoire de Paris PSL
Image prise à 19h52 (moyenne de 11 images)
Image prise à 19 h 52 (moyenne de 11 images) Crédits Nicolas Biver SAF/Observatoire de Paris PSL
Image prise à 19h53 (moyenne de 9 images)
Image prise à 19 h 53 (moyenne de 9 images) Crédits Nicolas Biver SAF/Observatoire de Paris PSL
Image prise à 19h56 (moyenne de 8 images)
Image prise à 19 h 56 (moyenne de 8 images) Crédits Nicolas Biver SAF/Observatoire de Paris PSL

Ces images ont été faites au foyer d’un telescope de 25.6 cm à F/D 4.95, lors d’une petite trouée dans la couche nuageuse entre 19 h 50 et 20 h 00 UTC depuis Versailles. Les expositions individuelles ont varié avec la couche nuageuse (1/50e à 1/400e de seconde).

ciel du mois

Phénomènes astronomiques

Repère géocentrique, les quadratures et les conjonctions sont en ascension droite.
Les phénomènes sont donnés en temps légal français.

2  octobre

10 h 55 min 27 s Vénus au périhélie, distance au Soleil : 0,718 42 au.

6  octobre

2 h 00 min 20 s Élongation minimale entre la Lune et Saturne : 3° 19,71′ de la Lune au Soleil : 164° E.

7 h 06 min 40 s Élongation minimale entre la Lune et Neptune : 2° 28,17′ de la Lune au Soleil : 167° E.

7  octobre

5 h 47 min 37 s Pleine lune.

8  octobre

14 h 38 min 28 s Lune au périgée, distance à la Terre : 359 819 km, diamètre apparent de la Lune : 33,20′.

10  octobre

8 h 34 min 39 s Élongation minimale entre la Lune et Uranus : 5° 11,47′ de la Lune au Soleil : 136° O.

13 h 47 min 35 s Mercure à l’aphélie, distance au Soleil : 0,466 70 au.

12  octobre

5 h 14 min 16 s Déclinaison maximale de la Lune : + 28° 33′.

13  octobre

20 h 12 min 42 s Dernier quartier de lune.

14  octobre

2 h 12 min 54 s Élongation minimale entre la Lune et Jupiter : 4° 10,24′ de la Lune au Soleil : 87° O.

17  octobre

7 h 42 min 58 s Jupiter est en quadrature avec le Soleil.

19  octobre

19 h 45 min 14 s Élongation minimale entre la Lune et Vénus : 3° 14,27′ de la Lune au Soleil : 19° O.

22 h 33 min 17 s Élongation minimale entre Mars et Mercure : 1° 57,45′ de Mercure au Soleil : 22° E.

21  octobre

14 h 25 min 11 s Nouvelle lune.

23  octobre

12 h 32 min 21 s Élongation minimale entre la Lune et Mars : 4° 17,80′ de la Lune au Soleil : 21° E.

16 h 47 min 03 s Élongation minimale entre la Lune et Mercure : 2° 09,43′ de la Lune au Soleil : 23° E.

24  octobre

1 h 30 min 25 s Lune à l’apogée, distance à la Terre : 406 444 km, diamètre apparent de la Lune : 29,39′.

26  octobre

13 h 39 min 43 s Déclinaison minimale de la Lune : − 28° 28′.

29  octobre

17 h 20 min 49 s Premier quartier de lune.

23 h 02 min 14 s Mercure en plus grande élongation : 23° 53′ E.

Visibilité de la Lune et des planètes

Planètes visibles entre les latitudes 60° Nord et 60° Sud et les constellations voisines. L’aspect apparent des planètes est calculé pour le 16 Octobre 2025 à 22 h 00 UTC.

  • La Lune

    PL 7.10
    DQ 13.10
    NL 21.10
    PQ 29.10
    non-visibilité 20/10 > 22/10
    Calculer les phases de la Lune
    Trajectoire de la Lune en octobre 2025
    Trajectoire de la Lune au cours du mois de octobre 2025. Crédits LTE
  • Mercure

    œil non visible
    jumelles non visible
    télescope non visible

    Diamètre apparent 5.5″

    Magnitude − 0.2

    Calculer les phases de Mercure
    Mercure le 16 octobre 2025
    Mercure le 16 octobre 2025. Crédits LTE
    Trajectoire de Mercure au cours du mois d'octobre 2025
    Trajectoire de Mercure au cours du mois d'octobre 2025. Crédits LTE
  • Vénus

    œil visible
    jumelles visible
    télescope visible

    Diamètre apparent 10.6″

    Magnitude − 3.9

    Calculer les phases de Vénus
    Vénus le 16 octobre 2025
    Vénus le 16 octobre 2025. Crédits LTE
    Trajectoire de Vénus au cours du mois d'octobre 2025
    Trajectoire de Vénus au cours du mois d'octobre 2025. Crédits LTE
  • Mars

    œil non visible
    jumelles non visible
    télescope non visible

    Diamètre apparent 3.9″

    Magnitude 1.5

    Calculer les éphémérides de Mars
    Mars le 16 octobre 2025
    Mars le 16 octobre 2025. Crédits LTE
    Trajectoire de Mars au cours du mois d'octobre 2025
    Trajectoire de Mars au cours du mois d'octobre 2025. Crédits LTE
  • Jupiter

    œil visible
    jumelles visible
    télescope visible

    Diamètre apparent 38.7″

    Magnitude − 2.2

    Calculer les éphémérides de Jupiter
    Jupiter le 16 octobre 2025
    Jupiter le 16 octobre 2025. Crédits LTE
    Trajectoire de Jupiter au cours du mois d'octobre 2025
    Trajectoire de Jupiter au cours du mois d'octobre 2025. Crédits LTE
  • Saturne

    œil visible
    jumelles visible
    télescope visible

    Diamètre apparent 19.2″

    Magnitude 0.7

    Calculer les éphémérides de Saturne
    Saturne le 16 octobre 2025
    Saturne le 16 octobre 2025. Crédits LTE
    Trajectoire de Saturne au cours du mois d'octobre 2025
    Trajectoire de Saturne au cours du mois d'octobre 2025. Crédits LTE
  • Uranus

    œil non visible
    jumelles visible
    télescope visible

    Diamètre apparent 3.8″

    Magnitude 5.6

    Calculer les éphémérides d’Uranus
    Uranus le 16 octobre 2025
    Uranus le 16 octobre 2025. Crédits LTE
    Trajectoire de Uranus au cours du mois d'octobre 2025
    Trajectoire de Uranus au cours du mois d'octobre 2025. Crédits LTE
  • Neptune

    œil non visible
    jumelles visible
    télescope visible

    Diamètre apparent 2.4″

    Magnitude 7.8

    Calculer les éphémérides de Neptune
    Neptune le 16 octobre 2025
    Neptune le 16 octobre 2025. Crédits LTE
    Trajectoire de Neptune au cours du mois d'octobre 2025
    Trajectoire de Neptune au cours du mois d'octobre 2025. Crédits LTE

Cartes du ciel

Cartes du ciel des étoiles brillantes et des planètes visibles dans le ciel de l’hémisphère nord et de l’hémisphère sud, vers l’horizon nord et l’horizon sud, pour le 15 Octobre 2025.

  • Hémisphère nord, en direction du nord – 23 h temps légal français (UTC + 2 h)

    Carte du ciel de l’hémisphère nord, en direction du nord, au 15 Octobre 2025
    Carte du ciel de l’hémisphère nord, en direction du nord. Crédits LTE
  • Hémisphère nord, en direction du sud – 23 h temps légal français (UTC + 2 h)

    Carte du ciel de l’hémisphère nord, en direction du sud, au 15 Octobre 2025
    Carte du ciel de l’hémisphère nord, en direction du sud. Crédits LTE
  • Hémisphère sud, en direction du nord – 23 h temps local à La Réunion (UTC + 4 h)

    Carte du ciel de l’hémisphère sud, en direction du nord, au 15 Octobre 2025
    Carte du ciel de l’hémisphère sud, en direction du nord. Crédits LTE
  • Hémisphère sud, en direction du sud – 23 h temps local à La Réunion (UTC + 4 h)

    Carte du ciel de l’hémisphère sud, en direction du sud, au 15 Octobre 2025
    Carte du ciel de l’hémisphère sud, en direction du sud. Crédits LTE
  • Vue dans le plan de l’écliptique

    Dans sa course apparente sur l’écliptique, le Soleil est accompagné de plusieurs planètes proches. Celles qui sont à l’est peuvent être observées au coucher du Soleil et en début de nuit selon leur élongation et leur magnitude, celles qui sont à l’ouest le sont en fin de nuit et au lever du Soleil sous les mêmes conditions. La figure suivante montre la configuration au 15 Octobre 2025.

    Position de la Lune et des planètes dans le plan de l’écliptique au 15 Octobre 2025
    Position de la Lune et des planètes dans le plan de l’écliptique au 15 Octobre 2025. Crédits LTE
    Déplacement de la Lune et des planètes dans le plan de l’écliptique en Octobre 2025. Crédits LTE
  • Positions héliocentriques des planètes

    Les figures suivantes montrent la configuration dans le plan de l’écliptique au 15 Octobre 2025. Sur chaque orbite des planètes intérieures, l’intersection du segment et de l’orbite marque la position de la planète au premier jour du mois, et l’extrémité de la flèche marque celle au dernier jour du mois.

    Positions héliocentriques des planètes intérieures dans le plan de l’écliptique au 15 Octobre 2025
    Positions héliocentriques des planètes intérieures dans le plan de l’écliptique au 15 Octobre 2025. Crédits LTE
    Positions héliocentriques des planètes extérieures dans le plan de l’écliptique au 15 Octobre 2025
    Positions héliocentriques des planètes extérieures dans le plan de l’écliptique au 15 Octobre 2025. Crédits LTE