Juillet‑Août 2022# 192

Édito

Chères lectrices, chers lecteurs,

Voici la lettre d’information de l’été 2022.

Vous y trouverez plusieurs articles dans la rubrique « Science en direct » sur la science en train de se faire et à laquelle participent les chercheurs et ingénieurs de l’IMCCE.

Nous reviendrons dans la rubrique « Astro en images » sur l’occultation de Vénus par la Lune que nos collègues de l’observatoire des Makes de La Réunion ont pu observer !

Vous trouverez un guide à l’observation du ciel qui, nous l’espérons, saura vous accompagner dans la découverte et la compréhension des astres et phénomènes tout au long des nuits d’été.

Le feuilleton sur l’histoire de la Connaissance des temps est terminé, nous reviendrons en septembre avec un nouveau feuilleton sur l’histoire de l’astronomie.

Pensez à nous envoyer vos photos !

Ce mois-ci

Observer le ciel d’été

Triangle d’été vu depuis le Lot en septembre 2016. Véga est en bas, Deneb à droite et Altaïr à gauche.
Triangle d’été vu depuis le Lot en septembre 2016. Véga est en bas, Deneb à droite et Altaïr à gauche. Crédits J. Normand

En juillet-août, c’est la période des douces soirées qui s’éternisent jusque vers 23 h avant que la nuit ne tombe. C’est aussi la période des vacances, du temps libre… Peut-être l’occasion de prendre ce temps qui nous manque le reste de l’année pour enfin contempler à l’envi ce beau ciel étoilé qui nous tend les bras les autres mois de l’année, mais que nous négligeons soit par manque de temps soit parce qu’il fait trop froid.

Le ciel urbain et sa pollution lumineuse n’étant guère synonymes de ciel étoilé, c’est sous un beau ciel de campagne que l’on fera les plus belles observations du ciel d’été (idem tout le reste de l’année au demeurant…).

Point n’est besoin d’être équipé d’un instrument puissant pour découvrir et savourer la voûte céleste estivale. Au contraire serions-nous tentés d’écrire, tant cette découverte simplement à l’œil nu ou avec des jumelles se révèle plaisante et instructive.

Démarrons donc cette observation à l’œil nu. Sortons vers minuit, car vers 23 h, en France métropolitaine, du fait de la proximité du solstice d’été, il ne fait pas nuit. Allons dans une pâture offrant un ciel bien dégagé sur les quatre horizons. Placés face à l’est, si nous levons la tête, nous voyons presque au zénith une belle étoile blanc-bleuté. Il s’agit de Véga de la petite constellation de la Lyre. Si nous élargissons notre champ de vision, nous apercevons à l’est de Véga, une belle étoile bleue, un peu moins brillante que cette dernière : il s’agit de Deneb, l’étoile la plus brillante de la constellation du Cygne. Enfin, si nous portons notre regard plus au sud, nous apercevons une nouvelle étoile légèrement bleutée. Il s’agit d’Altaïr, l’étoile la plus brillante de la constellation de l’Aigle.

Si l’on relie ces 3 étoiles, on obtient un gigantesque triangle, dénommé le « triangle d’été ».

Triangle d’été vu depuis le Lot en septembre 2016.
Triangle d’été vu depuis le Lot en septembre 2016. Crédits J. Normand (légendes IMCCE)

Ce triangle d’été est visible dans le ciel de mai à novembre, mais c’est pendant les trois mois d’été qu’il est visible toute la nuit. Outre sa beauté majestueuse, le grand triangle d’été offre une aide précieuse pour localiser la Voie lactée ; si le ciel est noir et sans Lune, on remarque en effet que le Cygne ainsi que l’Aigle baignent dans la douce lueur d’une arche faiblement lumineuse qui part de l’horizon nord-est, passe non loin du zénith puis va rejoindre le point cardinal sud : c’est la Voie lactée, qui correspond à la vue intérieure de notre galaxie. Cette faible lueur est constituée par la somme des milliards d’étoiles concentrées dans le disque de notre galaxie spirale, étoiles situées trop loin pour pouvoir être distinguées individuellement. Assimiler que cette grande arche lumineuse vue à l’œil nu est notre galaxie vue de l’intérieur accroît le plaisir d’observer, car il permet de nous approprier et de mieux appréhender l’espace qui nous entoure.

Si le regard porte vers la gauche, soit vers le nord-est, on découvre en pleine Voie lactée un joli groupe de cinq étoiles dessinant une lettre W : il s’agit de la constellation de Cassiopée. Après avoir promené son regard dans les parties les plus hautes et les plus brillantes de la Voie lactée, on peut descendre ensuite vers le sud, vers les régions centrales de notre galaxie. Lorsque le regard s’arrête là où la Voie lactée est la plus large et la plus brillante, nous regardons, dans la constellation du Sagittaire, le centre de notre « univers-île », comme l’appelait le philosophe allemand Emmanuel Kant. La morphologie des galaxies spirales ressemble assez à celle d’un œuf sur le plat. Le Soleil et la Terre sont situés dans le blanc d’œuf au 3/5e du rayon galactique. En regardant dans la direction du Sagittaire, nous regardons vers le jaune d’œuf, soit vers le bulbe central de la Galaxie. Cette région est si riche que, malgré la faible puissance de l’œil, on remarque que la Voie lactée est plus large et qu’elle offre des zones parfois plus brillantes (régions densément peuplées) ou sombres (bandes de poussières).

L’observation à l’œil nu se fera debout ou, mieux encore, sur un transat. On pourra judicieusement s’aider d’une carte tournante et d’une lumière rouge, ou plus efficace, d’une appli sur smartphone, pour découvrir les constellations « baignées » par la Voie lactée ou dans sa périphérie. Après avoir passé 15 ou 20 minutes à cette observation visuelle, on pourra prolonger cette balade céleste par la même promenade, mais au travers de jumelles. Pour celui qui fait cette observation pour la première fois, l’expérience peut être déroutante tant les champs, bien connus à l’œil nu, sont autrement plus riches dans des jumelles ! On accède alors à un ciel plus densément peuplé, montrant des étoiles colorées, et parsemé de-ci de-là de nombreuses taches floues, autant d’éléments auparavant inaccessibles à l’œil nu. Dès lors, la même promenade dans la Voie lactée, mais avec une des jumelles est la garantie de belles découvertes. De Cassiopée au Sagittaire, les taches floues sont innombrables : amas d’étoiles ouverts ou globulaires, nébuleuses diffuses, voir même amas ouverts au sein de nébuleuses, les observations seront nombreuses et variées. Si l’on veut connaître et être capable de mettre un nom sur les objets, l’usage d’un atlas papier ou d’une appli smartphone sera nécessaire. En descendant vers le Sagittaire depuis l’Aigle, on découvrira M11 un bel amas ouvert dans l’Écu de Sobieski, M16 dans le Serpent, puis M17, M20, M8 dans le Sagittaire, ces quatre derniers objets étant des nébuleuses diffuses.

Mais on notera aussi parfois de minuscules billes brillantes, comme M22 et M55 dans le Sagittaire ou M80 et M4 dans la constellation voisine du Scorpion : il s’agit d’amas globulaires, des amas sphériques très vieux et pouvant contenir des centaines de milliers d’étoiles.

Autres phénomènes notables à observer dans le ciel d’été

La ceinture de Vénus

Choisissez une belle journée d’été avec un ciel clair, pour une fois ne regardez pas vers l’ouest le coucher de Soleil sur une mer d’huile, mais tournez-vous plutôt vers l’est, là où personne ne pense à regarder. Certes, vous passerez pour un original, mais assumez votre différence. Alors que le Soleil plonge doucement sous l’horizon, le crépuscule envahit l’horizon est qui devient délavé, bordé par une large bande de couleurs mêlées aux teintes roses et bleues.

Le phénomène est subtil, mais pas anodin. En face de vous, sous vos yeux ébahis, s’étend la fameuse « ceinture de Vénus », qui n’a cependant rien à voir avec la planète éponyme, mais tout à voir avec la ceinture de la déesse grecque Aphrodite, ou sa contrepartie romaine, Vénus.

Ceinture de Vénus vue depuis le sommet du piton des Neiges sur l’île de La Réunion en août 2016.
Ceinture de Vénus vue depuis le sommet du piton des Neiges sur l’île de La Réunion en août 2016. Crédits J. Normand

Cette ceinture rose résulte de la rétrodiffusion des rayons rougeoyants du Soleil – les seuls encore capables de traverser l’épaisse atmosphère en quasi-ligne droite, sans être diffusés dans toutes les directions – sur les couches denses de l’atmosphère terrestre qui font face au Soleil. La bande rose ainsi créée apparaît comme accrochée à l’ombre de la Terre, également visible juste au-dessus de l’horizon. Le phénomène se produit en général 30 à 35 minutes après le coucher du Soleil quand celui-ci se trouve alors 4° à 5° sous l’horizon.

Schéma explicatif de la ceinture de Vénus.
Schéma explicatif de la ceinture de Vénus. Crédits Y. Gominet/IMCCE

La pluie d’étoiles filantes des Perséides au mois d’août

L’été est la période idéale pour l’observation du ciel à l’œil nu. Les météores seront particulièrement présents comme tous les ans.

Les Perséides visibles en août sont la plus importante des pluies de l’année, avec au plus 100 météores par heure visibles à l’œil nu. Le corps parent est la comète 109P/Swift-Tuttle, dont le dernier passage date de 1992 et dont la période est d’environ 120 ans. Le maximum aura lieu le 13 août à 1 h TU.

Les Perséides en août 2020.
Les Perséides en août 2020. Crédits K. Baillié
Vidéo des Perséides d’août 2020. Crédits K. Baillié

Le passage de la Terre à l’aphélie en juillet 2022

Évolution des passages à l’aphélie entre 2000 et 2100.
Évolution des passages à l’aphélie entre 2000 et 2100. Crédits P. Rocher

Selon les lois de Kepler, le barycentre Terre-Lune suit en première approximation une orbite elliptique autour du Soleil. On peut donc calculer les distances minimales (périhélies) et maximales (aphélies) entre le centre du Soleil et le centre de la Terre.

Ces deux positions correspondent aux extrémités du grand axe de l’ellipse (l’axe des absides). En raison de la loi des aires, la vitesse angulaire héliocentrique de la Terre est la plus lente à l’aphélie et la plus rapide au périhélie.

En réalité, le problème est plus complexe. Le barycentre Terre-Lune tourne autour du centre de gravité du Système solaire et la Terre tourne autour du centre de gravité du système Terre-Lune. On doit donc calculer la position du barycentre Terre-Lune dans un repère centré sur le Soleil, puis calculer la position de la Lune par rapport à la Terre et en déduire la position de la Terre par rapport au barycentre Terre-Lune. Cela permet d’avoir les coordonnées du centre de la Terre par rapport au centre du Soleil et la distance géométrique entre le centre du Soleil et le centre de la Terre. De plus l’orbite du barycentre Terre-Lune n’est pas képlérienne, mais subit les perturbations des autres planètes du Système solaire. Cela se traduit par des variations des paramètres de l’ellipse osculatrice, notamment son excentricité et son demi-grand axe, et cela crée une avance de son périhélie (et de son aphélie). Le demi-grand axe tourne de 11,61″ dans le sens direct (un tour en environ 111 600 ans). La période moyenne de révolution du barycentre Terre-Lune dans un repère tournant avec le demi-grand axe porte le nom de révolution anomalistique moyenne. C’est le temps moyen que met le barycentre Terre-Lune pour revenir à une même position dans un repère tournant avec le demi-grand axe. Cette période moyenne est de 365,259 641 34 jours, soit 365 jours 6 h 13 min 53,01 s. Comme l’excentricité et le demi-grand axe ne sont pas constants, les distances Terre-Soleil au périhélie et à l’aphélie vont varier au cours du temps. De même, le temps qui sépare deux passages consécutifs à l’aphélie (la révolution anomalistique vraie) ne sera pas constant, mais varie autour de la période de révolution anomalistique moyenne. Enfin notre calendrier, le calendrier grégorien, est construit de manière à suivre les saisons (la révolution tropique), c’est-à-dire le mouvement rétrograde de la ligne des équinoxes. Le mouvement du demi-grand axe se faisant dans le sens direct, cela se traduit par des dates des passages à l’aphélie (et au périhélie) qui avancent dans notre calendrier au cours du temps.

Si l’on prend comme échelle de temps le Temps universel coordonné (UTC), le passage à l’aphélie de la Terre en 2022 tombe le 4 juillet à 7 h 10 min 44 s UTC ( 9 h 10 min 44 s en Temps légal français) et sa distance au Soleil est de 152 098 455,102 km, le diamètre apparent du Soleil est alors de 31,4618′.

Le tableau ci-dessous donne les dates des passages à l’aphélie pour les années 2015 à 2025 ainsi que les distances de la Terre au Soleil.

Date
(UTC)
Distance
au Soleil
Écart de distance
avec le passage
précédent
Révolution
anomalistique
vraie
06/07/2015
à 19 h 40 min 22 s
152 093 480,551 km 74 km 367,810 37 j
04/07/2016
à 16 h 24 min 12 s
152 103 775,487 km 10 295 km 363,863 77 j
03/07/2017
à 20 h 11 min 21 s
152 092 504,048 km − 11 271 km 364,157 74 j
06/07/2015
à 19 h 40 min 22 s
152 093 480,551 km 74 km 367,810 37 j
06/07/2018
à 16 h 46 min 45 s
152 095 565,623 km 3 062 km 367,857 92 j
04/07/2019
à 22 h 10 min 47 s
152 104 285,097 km 8 719 km 363,225 02 j
04/07/2020
à 11 h 34 min 44 s
152 095 295,258 km − 8 990 km 365,558 30 j
05/07/2021
à 22 h 27 min 25 s
152 100 527,044 km 5 232 km 366,453 25 j
04/07/2022
à 07 h 10 min 44 s
152 098 455,102 km -2 072 km 363,363 41 j
06/07/2023
à 20 h 06 min 33 s
152 093 250,543 km − 5 205 km 367,538 76 j
05/07/2024
à 05 h 05 min 58 s
152 099 968,251 km 6 718 km 364,374 59 j
03/07/2025
à 19 h 54 min 37 s
152 087 737,601 km − 12 231 km 363,617 12 j

On remarque que la date du passage à l’aphélie évolue sur cette période entre le 3 et le 6 juillet. Les différences de distances entre deux passages consécutifs s’expliquent en partie par le mouvement de la Terre autour du barycentre Terre-Lune, par la phase de la Lune et par la position de la Lune par rapport à son apogée et son périgée. Les autres écarts sont dus à la position du centre du Soleil par rapport au centre de gravité du Système solaire et aux perturbations planétaires sur l’orbite du barycentre Terre-Lune.

ciels de juillet et d’août

Phénomènes astronomiques en juillet

Repère géocentrique, les quadratures et les conjonctions sont en ascension droite.
Les phénomènes sont donnés en Temps légal français.

4 juillet

9 h 10 min 44 s Terre à l’aphélie, distance au Soleil : 152 098 455 km, diamètre apparent du Soleil : 31,45′.

7 juillet

4 h 14 min 10 sPremier quartier de lune.

10 juillet

23 h 42 min 46 sMercure au périhélie, distance au Soleil : 0,3075 au.

12 juillet

23 h 17 min 47 sDéclinaison minimale de la Lune : − 26° 55′.

13 juillet

11 h 05 min 33 sLune au périgée, distance à la Terre : 357 264 km, diamètre apparent de la Lune : 33,44′.

20 h 37 min 39 sPleine lune.

16 juillet

0 h 29 min 34 sÉlongation minimale entre la Lune et Saturne, élongation : 3° 48,48′, élongation de la Lune au Soleil : 149° O.

21 h 37 min 40 sConjonction supérieure de Mercure, distance à la Terre : 1,333 079 763 au, diamètre apparent : 5,05″.

18 juillet

5 h 22 min 28 sÉlongation minimale entre la Lune et Neptune, élongation : 2° 56,80′, élongation de la Lune au Soleil : 120° O.

19 juillet

4 h 49 min 00 sÉlongation minimale entre la Lune et Jupiter, élongation : 1° 58,96′, élongation de la Lune au Soleil : 108° O.

11 h 34 min 30 sMercure à l’apogée, distance à la Terre : 1,3372 au, diamètre apparent : 5,03″.

20 juillet

16 h 18 min 38 sDernier quartier de lune.

21 juillet

17 h 55 min 13 sÉlongation minimale entre la Lune et Mars, élongation : 0° 58,26′, élongation de la Lune au Soleil : 78° O.

22 juillet

8 h 11 min 25 sÉlongation minimale entre la Lune et Uranus, élongation : 0° 13,29′, élongation de la Lune au Soleil : 71° O.

26 juillet

11 h 17 min 51 sDéclinaison maximale de la Lune : 26° 57′.

12 h 21 min 51 sLune à l’apogée, distance à la Terre : 406 275 km, diamètre apparent de la Lune : 29,40′.

16 h 21 min 44 sÉlongation minimale entre la Lune et Vénus, élongation : 4° 10,01′, élongation de la Lune au Soleil : 23° O.

28 juillet

19 h 55 min 02 sNouvelle lune.

29 juillet

13 h 10 min 26 sJupiter est stationnaire dans la constellation de la Baleine.

30 juillet

1 h 47 min 10 sÉlongation minimale entre la Lune et Mercure, élongation : 3° 24,79′, élongation de la Lune au Soleil : 14° E.

Visibilité de la Lune et des planètes en juillet

Planètes visibles entre les latitudes 60° Nord et 60° Sud et les constellations les plus voisines. L’aspect apparent des planètes est calculé pour le 16 juillet 2021 à 22 h 00 UT.

  • La Lune

    La Lune

    La Lune tourne autour de notre planète tout en tournant autour de son axe en approximativement 28 jours : on ne voit donc toujours que la même face de la Lune. Au cours de sa rotation autour de la Terre, la Lune présente plusieurs phases en fonction de sa position par rapport au Soleil : le premier quartier, la pleine lune, le dernier quartier et la nouvelle lune. Le retour à une même phase se fait en moyenne tous les 29,53 jours : cette durée de révolution s’appelle la lunaison moyenne ou révolution synodique moyenne de la Lune. En raison des perturbations, la lunaison vraie entre deux phases identiques peut varier dans un intervalle de plus ou moins sept heures par rapport à cette valeur moyenne.

    Invisible du matin du 27 juillet
    au soir du 29 juillet

    7Premier quartier
    13Pleine lune
    20Dernier quartier
    28Nouvelle lune
  • Mercure

    Mercure le 16 juillet 2022

    Mercure

    Mercure n’est pas visible au mois de juillet.

    Diamètre apparent : 5,06″

    Magnitude : − 2,10

    non visible
    à l’œil nu
    non visible
    aux jumelles
    non visible
    au télescope
  • Vénus

    Vénus le 16 juillet 2022

    Vénus

    Vénus est visible le matin en fin de nuit et à l’aube. Au cours du mois, elle se lève de plus en plus tard. En début de mois, elle se trouve dans la constellation du Taureau, qu’elle quitte le 16 juillet pour entrer dans la constellation d’Orion jusqu’au 18 juillet, date à laquelle elle entre dans la constellation des Gémeaux.

    Diamètre apparent : 11,25″

    Magnitude : − 3,91

    visible
    à l’œil nu
    visible
    aux jumelles
    visible
    au télescope
  • Mars

    Mars le 16 juillet 2022

    Mars

    Mars est visible une grande partie de la nuit et à l’aube. Au cours du mois, elle se lève de plus en plus tôt. À partir du 9 juillet, elle se lève avant minuit vrai. En début de mois, elle se trouve dans la constellation des Poissons, qu’elle quitte le 8 juillet pour passer dans la constellation du Bélier.

    Diamètre apparent : 7,69″

    Magnitude : 0,29

    visible
    à l’œil nu
    visible
    aux jumelles
    visible
    au télescope
  • Jupiter

    Jupiter le 16 juillet 2022

    Jupiter

    Jupiter est visible une grande partie de la nuit et à l’aube. Au cours du mois, elle se lève de plus en plus tôt. Après le 25 juillet, elle se lève avant minuit (Temps légal français). Elle se trouve tout le mois dans la constellation de la Baleine. Son mouvement est direct jusqu’au 29 juillet, date à laquelle il est stationnaire, puis rétrograde.

    Diamètre apparent : 42,80″

    Magnitude : − 2,61

    visible
    à l’œil nu
    visible
    aux jumelles
    visible
    au télescope
  • Saturne

    Saturne le 16 juillet 2022

    Saturne

    Saturne est visible une grande partie de la nuit et à l’aube. Au cours du mois, elle se lève de plus en plus tôt. À partir du 3 juillet, elle se lève avant minuit (Temps légal français). À partir du 22 juillet, date de son lever héliaque du soir à Paris, elle est visible toute la nuit. Elle se trouve tout le mois dans la constellation du Capricorne.

    Diamètre apparent : 18,41″

    Magnitude : 0,47

    visible
    à l’œil nu
    visible
    aux jumelles
    visible
    au télescope
  • Uranus

    Uranus le 16 juillet 2022

    Uranus

    Uranus est visible une grande partie de la nuit et à l’aube. Au cours du mois, elle se lève de plus en plus tôt. À partir du 16 juillet, elle se lève avant minuit vrai. Elle est tout le mois dans la constellation du Bélier.

    Diamètre apparent : 3,48″

    Magnitude : 5,80

    non visible
    à l’œil nu
    visible
    aux jumelles
    visible
    au télescope
  • Neptune

    Neptune le 16 juillet 2022

    Neptune

    Neptune est visible une grande partie de la nuit et à l’aube. Au cours du mois, elle se lève de plus en plus tôt. À partir du 19 juillet, elle se lève avant minuit (Temps légal français). Elle est tout le mois dans la constellation des Poissons.

    Diamètre apparent : 2,28″

    Magnitude : 7,85

    non visible
    à l’œil nu
    visible
    aux jumelles
    visible
    au télescope

Cartes du ciel de juillet

Cartes du ciel des étoiles brillantes et des planètes visibles dans le ciel de l’hémisphère nord et de l’hémisphère sud, vers l’horizon nord et l’horizon sud, pour le 15 juillet 2022.

  • Hémisphère nord, en direction du nord – 23 h Temps légal français

    Carte du ciel de l’hémisphère nord, en direction du nord, au 15 juillet 2022
    Carte du ciel de l’hémisphère nord, en direction du nord. Crédits IMCCE
  • Hémisphère nord, en direction du sud – 23 h Temps légal français

    Carte du ciel de l’hémisphère nord, en direction du sud, au 15 juillet 2022
    Carte du ciel de l’hémisphère nord, en direction du sud. Crédits IMCCE
  • Hémisphère sud, en direction du nord – 23 h Temps local aux Makes, La Réunion

    Carte du ciel de l’hémisphère sud, en direction du nord, au 15 juillet 2022
    Carte du ciel de l’hémisphère sud, en direction du nord. Crédits IMCCE
  • Hémisphère sud, en direction du sud – 23 h Temps local aux Makes, La Réunion

    Carte du ciel de l’hémisphère sud, en direction du sud, au 15 juillet 2022
    Carte du ciel de l’hémisphère sud, en direction du sud. Crédits IMCCE
  • Vue dans le plan de l’écliptique

    Dans sa course apparente sur l’écliptique, le Soleil est accompagné de plusieurs planètes proches. Celles qui sont à l’est peuvent être observées au coucher du Soleil et en début de nuit selon leur élongation et leur magnitude, celles qui sont à l’ouest le seront en fin de nuit et au lever du Soleil sous les mêmes conditions. La figure suivante montre la configuration au 15 juillet 2022.

    Position de la Lune et des planètes dans le plan de l’écliptique au 15 juillet 2022
    Position de la Lune et des planètes dans le plan de l’écliptique au 15 juillet 2022. Crédits IMCCE
    Déplacement de la Lune et des planètes dans le plan de l’écliptique au cours du mois de juillet 2022. Crédits IMCCE
  • Positions héliocentriques des planètes

    Les figures suivantes montrent la configuration dans le plan de l’écliptique au 15 juillet 2022. Sur chaque orbite des planètes intérieures, l’intersection du segment et de l’orbite marque la position de la planète au premier jour du mois, et l’extrémité de la flèche marque celle au dernier jour du mois.

    Positions héliocentriques des planètes intérieures dans le plan de l’écliptique au 15 juillet 2022
    Positions héliocentriques des planètes intérieures dans le plan de l’écliptique au 15 juillet 2022. Crédits IMCCE
    Positions héliocentriques des planètes extérieures dans le plan de l’écliptique au 15 juillet 2022
    Positions héliocentriques des planètes extérieures dans le plan de l’écliptique au 15 juillet 2022. Crédits IMCCE

Phénomènes astronomiques en août

Repère géocentrique, les quadratures et les conjonctions sont en ascension droite.
Les phénomènes sont donnés en Temps légal français.

2 août

2 h 33 min 29 sÉlongation minimale entre Uranus et Mars, élongation : 1° 18,60′, élongation de Mars au Soleil : 81° O.

5 août

13 h 06 min 34 sPremier quartier de lune.

6 août

12 h 35 min 43 sUranus est en quadrature avec le Soleil.

9 août

8 h 34 min 09 sDéclinaison minimale de la Lune : − 27° 02′.

10 août

19 h 08 min 50 sLune au périgée, distance à la Terre : 359 828 km, diamètre apparent de la Lune : 33,20′.

12 août

3 h 35 min 45 sPleine lune.

8 h 00 min 33 sÉlongation minimale entre la Lune et Saturne, élongation : 3° 41,40′, élongation de la Lune au Soleil : 177° O.

14 août

14 h 13 min 08 sÉlongation minimale entre la Lune et Neptune, élongation : 2° 45,96′, élongation de la Lune au Soleil : 147° O.

19 h 10 min 34 sOpposition de Saturne, distance à la Terre : 8,8568 au.

23 h 49 min 28 sSaturne au périgée, distance à la Terre : 8,8568 au, diamètre apparent : 18,76″.

15 août

13 h 10 min 59 sÉlongation minimale entre la Lune et Jupiter, élongation : 1° 39,37′, élongation de la Lune au Soleil : 134° O.

16 août

5 h 37 min 49 sMars est en quadrature avec le Soleil.

18 août

16 h 14 min 37 sÉlongation minimale entre la Lune et Uranus, élongation : 0° 31,11′, élongation de la Lune au Soleil : 97° O.

19 août

6 h 36 min 06 sDernier quartier de lune.

12 h 37 min 02 sÉlongation minimale entre la Lune et Mars, élongation : 2° 33,67′, élongation de la Lune au Soleil : 87° O.

22 août

17 h 08 min 11 sDéclinaison maximale de la Lune : 27° 06′.

23 h 52 min 20 sLune à l’apogée, distance à la Terre : 405 418 km, diamètre apparent de la Lune : 29,46′.

23 août

23 h 20 min 40 sMercure à l’aphélie, distance au Soleil : 0,4667 au.

24 août

14 h 32 min 55 sUranus est stationnaire dans la constellation du Bélier.

26 août

1 h 52 min 42 sÉlongation minimale entre la Lune et Vénus, élongation : 4° 04,91′, élongation de la Lune au Soleil : 15° O.

27 août

10 h 17 min 08 sNouvelle lune.

18 h 14 min 21 sMercure en plus grande élongation : 27° 19′ E.

29 août

18 h 51 min 03 sÉlongation minimale entre la Lune et Mercure, élongation : 5° 56,47′, élongation de la Lune au Soleil : 27° E.

Visibilité de la Lune et des planètes en août

Planètes visibles entre les latitudes 60° Nord et 60° Sud et les constellations les plus voisines. L’aspect apparent des planètes est calculé pour le 16 août 2021 à 22 h 00 UT.

  • La Lune

    La Lune

    La Lune tourne autour de notre planète tout en tournant autour de son axe en approximativement 28 jours : on ne voit donc toujours que la même face de la Lune. Au cours de sa rotation autour de la Terre, la Lune présente plusieurs phases en fonction de sa position par rapport au Soleil : le premier quartier, la pleine lune, le dernier quartier et la nouvelle lune. Le retour à une même phase se fait en moyenne tous les 29,53 jours : cette durée de révolution s’appelle la lunaison moyenne ou révolution synodique moyenne de la Lune. En raison des perturbations, la lunaison vraie entre deux phases identiques peut varier dans un intervalle de plus ou moins sept heures par rapport à cette valeur moyenne.

    Invisible du matin du 26 août
    au soir du 28 août

    5Premier quartier
    12Pleine lune
    19Dernier quartier
    27Nouvelle lune
  • Mercure

    Mercure le 16 août 2022

    Mercure

    Mercure n’est pas visible au mois d’août.

    Diamètre apparent : 6,01″

    Magnitude : 0,02

    non visible
    à l’œil nu
    non visible
    aux jumelles
    non visible
    au télescope
  • Vénus

    Vénus le 16 août 2022

    Vénus

    Vénus est visible le matin en fin de nuit et à l’aube. Au cours du mois, elle se lève de plus en plus tard. En début de mois, elle se trouve dans la constellation des Gémeaux, qu’elle quitte le 10 août pour entrer dans la constellation du Cancer jusqu’au 26 août, date à laquelle elle entre dans la constellation du Lion.

    Diamètre apparent : 10,36″

    Magnitude : − 3,91

    visible
    à l’œil nu
    visible
    aux jumelles
    visible
    au télescope
  • Mars

    Mars le 16 août 2022

    Mars

    Mars est visible une grande partie de la nuit et à l’aube. Au cours du mois, elle se lève de plus en plus tôt. À partir du 26 août, elle se lève avant minuit (Temps légal français). En début de mois, elle se trouve dans la constellation du Bélier, qu’elle quitte le 9 août pour passer dans la constellation du Taureau.

    Diamètre apparent : 8,93″

    Magnitude : 0,00

    visible
    à l’œil nu
    visible
    aux jumelles
    visible
    au télescope
  • Jupiter

    Jupiter le 16 août 2022

    Jupiter

    Jupiter est visible une très grande partie de la nuit et à l’aube. Au cours du mois, elle se lève de plus en plus tôt en début de nuit. Elle se trouve tout le mois dans la constellation de la Baleine.

    Diamètre apparent : 46,98″

    Magnitude : − 2,81

    visible
    à l’œil nu
    visible
    aux jumelles
    visible
    au télescope
  • Saturne

    Saturne le 16 août 2022

    Saturne

    Saturne est visible toute la nuit une grande partie du mois. À partir du 24 août, date de son coucher héliaque du matin à Paris, elle n’est plus visible en fin de nuit et se couche de plus en plus tôt avant l’aube. Elle se trouve tout le mois dans la constellation du Capricorne.

    Diamètre apparent : 18,68″

    Magnitude : 0,28

    visible
    à l’œil nu
    visible
    aux jumelles
    visible
    au télescope
  • Uranus

    Uranus le 16 août 2022

    Uranus

    Uranus est visible une grande partie de la nuit et à l’aube. Au cours du mois, elle se lève de plus en plus tôt. À partir du 14 août, elle se lève avant minuit (Temps légal français). Elle est tout le mois dans la constellation du Bélier. Son mouvement apparent est direct jusqu’au 24 août, date à laquelle il devient stationnaire, puis rétrograde.

    Diamètre apparent : 3,58″

    Magnitude : 5,74

    non visible
    à l’œil nu
    visible
    aux jumelles
    visible
    au télescope
  • Neptune

    Neptune le 16 août 2022

    Neptune

    Neptune est visible une très grande partie de la nuit et à l’aube. Au cours du mois, elle se lève de plus en plus tôt en début de nuit. Elle est dans la constellation des Poissons jusqu’au 18 août, date à laquelle elle entre dans la constellation du Verseau.

    Diamètre apparent : 2,31″

    Magnitude : 7,83

    non visible
    à l’œil nu
    visible
    aux jumelles
    visible
    au télescope
  • Portail des formulaires de calcul de l’IMCCE

    icone portail ssp

    Portail des formulaires de calcul de l’IMCCE

    N’oubliez pas que vous pouvez aussi calculer les instants des levers et couchers des astres et visualiser leur aspect apparent à n’importe quelle date et depuis n’importe quel lieu sur Terre grâce à notre portail de calculs d’éphémérides : https://ssp.imcce.fr.

Cartes du ciel d’août

Cartes du ciel des étoiles brillantes et des planètes visibles dans le ciel de l’hémisphère nord et de l’hémisphère sud, vers l’horizon nord et l’horizon sud, pour le 15 août 2022.

  • Hémisphère nord, en direction du nord – 23 h Temps légal français

    Carte du ciel de l’hémisphère nord, en direction du nord, au 15 août 2022
    Carte du ciel de l’hémisphère nord, en direction du nord. Crédits IMCCE
  • Hémisphère nord, en direction du sud – 23 h Temps légal français

    Carte du ciel de l’hémisphère nord, en direction du sud, au 15 août 2022
    Carte du ciel de l’hémisphère nord, en direction du sud. Crédits IMCCE
  • Hémisphère sud, en direction du nord – 23 h Temps local aux Makes, La Réunion

    Carte du ciel de l’hémisphère sud, en direction du nord, au 15 août 2022
    Carte du ciel de l’hémisphère sud, en direction du nord. Crédits IMCCE
  • Hémisphère sud, en direction du sud – 23 h Temps local aux Makes, La Réunion

    Carte du ciel de l’hémisphère sud, en direction du sud, au 15 août 2022
    Carte du ciel de l’hémisphère sud, en direction du sud. Crédits IMCCE
  • Vue dans le plan de l’écliptique

    Dans sa course apparente sur l’écliptique, le Soleil est accompagné de plusieurs planètes proches. Celles qui sont à l’est peuvent être observées au coucher du Soleil et en début de nuit selon leur élongation et leur magnitude, celles qui sont à l’ouest le seront en fin de nuit et au lever du Soleil sous les mêmes conditions. La figure suivante montre la configuration au 15 août 2022.

    Position de la Lune et des planètes dans le plan de l’écliptique au 15 août 2022
    Position de la Lune et des planètes dans le plan de l’écliptique au 15 août 2022. Crédits IMCCE
    Déplacement de la Lune et des planètes dans le plan de l’écliptique au cours du mois d’août 2022. Crédits IMCCE
  • Positions héliocentriques des planètes

    Les figures suivantes montrent la configuration dans le plan de l’écliptique au 15 août 2022. Sur chaque orbite des planètes intérieures, l’intersection du segment et de l’orbite marque la position de la planète au premier jour du mois, et l’extrémité de la flèche marque celle au dernier jour du mois.

    Positions héliocentriques des planètes intérieures dans le plan de l’écliptique au 15 août 2022
    Positions héliocentriques des planètes intérieures dans le plan de l’écliptique au 15 août 2022. Crédits IMCCE
    Positions héliocentriques des planètes extérieures dans le plan de l’écliptique au 15 août 2022
    Positions héliocentriques des planètes extérieures dans le plan de l’écliptique au 15 août 2022. Crédits IMCCE

science en direct

Europe, la lune de Jupiter qui occulte une étoile

Carte de visibilité de l’occultation d’une étoile par Europe le 19 juin 2022.
Carte de visibilité de l’occultation d’une étoile par Europe le 19 juin 2022. Crédits J. Desmars/IPSA/IMCCE

Le 19 juin 2022, Europe, l’une des lunes principales de Jupiter, est passé devant une étoile, faisant disparaître celle-ci pendant plus d’une minute.

Cet événement était facile à voir avec n’importe quelle taille de télescope dans certaines parties d’Afrique. Ayant observé le phénomène à différents lieux, les astronomes espèrent désormais affiner leur compréhension de l’orbite d’Europe en vue de la mission JUpiter ICy moons Explorer (Juice) de l’ESA, programmée pour arriver au sein du système jovien fin 2031.

Quand un objet céleste bloque la lumière d’un objet plus lointain, on parle d’occultation. La prédiction pour cette occultation particulière a été faite en utilisant les données de la mission Gaia de l’ESA. Opérationnelle depuis fin 2013, Gaia est une mission de cartographie des étoiles qui enregistre les positions précises de plus d’un milliard d’étoiles dans notre galaxie, la Voie lactée. Le 13 juin 2022, la troisième publication complète des données Gaia (DR3) a d’ailleurs été rendue publique. DR3 contient ainsi près de 2 milliards d’objets célestes.

L’utilisation des données des versions antérieures de Gaia a déjà permis d’améliorer les prédictions de plusieurs occultations. Par exemple, en 2017, les données de Gaia avaient été utilisées pour prédire une occultation d’Europe qui devait avoir lieu le 31 mars. À l’époque, les seules lunes joviennes qui avaient été observées de cette façon étaient Io et Ganymède. Ainsi, grâce à la prédiction faite avec les données Gaia, les astronomes avaient pu observer pour la première fois une occultation stellaire par Europe depuis la Terre. Les données de Gaia ont depuis été utilisées pour prédire d’autres occultations impliquant les quatre plus grandes lunes de Jupiter (connues initialement comme les lunes galiléennes, parce qu’elles ont été découvertes par Galilée, elles s’appellent aujourd’hui Io, Europe, Ganymède et Callisto.).

Ce qui rend l’occultation du 19 juin dernier spéciale, c’est qu’Europe était dans l’ombre de Jupiter au même moment. Il était donc impossible de voir Europe directement. En effet, puisque Jupiter bloquait la lumière du Soleil pendant l’occultation, les observateurs ne pouvaient réaliser la présence d’Europe que par la disparition temporaire de l’étoile. L’occultation a eu lieu à 3 h 05 min 57 s UTC, et n’était visible que sur une portion assez étroite de la surface de la Terre. L’axe d’observabilité traversait plusieurs pays africains : la Namibie, le Botswana et le Zimbabwe. Plus à l’est, l’occultation n’était pas visible suite au lever du Soleil.

L’étoile occultée était en dessous des limites de visibilité à l’œil nu. Toutefois, avec une luminosité apparente de magnitude 9, elle était facilement visible avec n’importe quelle taille de télescope. Pour la trouver dans le ciel, les astronomes devaient regarder aux coordonnées RA : 00:23:46.52, Dec : + 01:13:18.92.

Les observations du phénomène peuvent encore être envoyées à cette adresse : europaocc2022.imcce@obspm.fr

L’amélioration de la position orbitale d’Europe et des autres lunes de Jupiter doit rendre la mission Juice de l’ESA plus productive. Cela aidera les opérateurs de sondes spatiales à naviguer entre ces mondes glacés avec plus de précision, et permettra aux scientifiques de tirer plus d’informations des données de la mission.

Contacts chercheurs

Observation des tau-Herculides 2022

Localisation du courant des météoroïdes tau-Herculides pour un facteur de multiplication de vitesse de 2,0 (à gauche) et de 2,5 (à droite) : seul le facteur 2,5 amène les météoroïdes sur la Terre en mai 2022
Localisation du courant des météoroïdes tau-Herculides pour un facteur de multiplication de vitesse de 2,0 (à gauche) et de 2,5 (à droite) : seul le facteur 2,5 amène les météoroïdes sur la Terre en mai 2022. L’étoile rouge est la comète 73P. Le petit cercle et le grand cercle sont respectivement les orbites de la Terre et de Jupiter.Crédits J. Vaubaillon/IMCCE/Observatoire de Paris, PSL/CNES

Le 31 mai 2022, le sursaut d’activité de la pluie de météores des tau-Herculides a été observé lors d’une campagne aéroportée.

La pluie de météores des tau-Herculides est causée par la comète 73P/Schwassmann-Wachmann 3. Cette dernière s’est brisée en 1995. En 2006, plusieurs dizaines de fragments cométaires ont été observés par le HST et Spitzer. Ce dernier a notamment directement imagé le courant de météoroïdes (grains cométaires responsables des météores associés) généré par la comète pendant ses nombreux passages au périhélie.

Des études récentes effectuées en partie par l’IMCCE ont montré que, suivant leurs conditions d’éjection, la Terre était susceptible d’entrer dans le courant de météoroïdes généré par la comète au moment de son sursaut d’activité en 1995. Un tel événement est exceptionnel, car il permet d’échantillonner à distance des météoroïdes issus du cœur de la comète, et libérés lorsque celle-ci s’est brisée en plusieurs fragments.

Pour l’occasion, une campagne aéroportée a été organisée par l’University of South Queensland (Australie). L’IMCCE (France), ainsi que l’IRS (Allemagne) et l’University of Bratislava ont participé à cette campagne, prise en charge en grande partie par Rocket Technologies International. L’avion employé était un Embraer Phenom 300 et a opéré depuis Dallas (Texas, États-Unis). L’IMCCE, avec l’aide du GEPI, a déployé des caméras stabilisées et non stabilisées, issues du projet Mobile Observation of Meteors (MoMet).

P. Da Fonseca (IMCCE) installant le dispositif MoMet-aero pendant le vol d’essai
P. Da Fonseca (IMCCE) installant le dispositif MoMet-aero pendant le vol d’essai.Crédits J. Vaubaillon/IMCCE/Observatoire de Paris, PSL/CNES

Les tau-Herculides ont été particulièrement actives aux instants correspondant aux prévisions ! Depuis l’altitude de 12 000 m, le nombre de météores détectés est beaucoup plus grand que l’équivalent au sol. Les données acquises par l’IMCCE sont en cours d’exploitation, en collaboration avec le LIP6 qui développe des algorithmes de détection automatique de météores depuis une plateforme mobile.

Mesurez 4 occultations d’étoiles en France pour aider Lucy

Vue d'artiste d'une occultation par l’astéroïde Erigone
Vue d'artiste d'une occultation par l’astéroïde Erigone. Crédits ESO/NASA/B. King

Astronomes professionnels et amateurs, débutants et confirmés, aidons tous ensemble la sonde spatiale Lucy.

Tandis que le vaisseau de la Nasa navigue vers l’orbite de Jupiter où il survolera de nombreux astéroïdes troyens en 2027, les astronomes de France métropolitaine se préparent aux passages de trois d’entre eux sur l’Hexagone.

D’août à décembre 2022, Eurybate, Oros et Polymèle (2 fois) vont chacun éteindre une étoile pendant quelques secondes. En chronométrant les instants de disparition et de réapparition de l’astre, qui ne sont pas les mêmes selon le site de chaque observateur, on peut collectivement en déduire la taille et la forme de chaque astéroïde. L’IMCCE invite les détenteurs de télescopes à s’inscrire via deux formulaires : 1er formulaire et 2e formulaire.

L’occultation du 23 octobre 2022 est la plus facile à mesurer : elle est idéale pour une première expérience. À cette occasion, l’IMCCE s’est associée à l’Association française d’astronomie (AFA) qui souhaite réunir le plus grand nombre d’astronomes, et même de photographes, pour participer à cette expérience scientifique géante. Le coup d’envoi pour s’y préparer sera donné ce soir vendredi 1er juillet à 19 h 00 lors d’une première rencontre virtuelle entre participants, coanimée par Josselin Desmars, enseignant-chercheur à l’IMCCE.

Les inscriptions sont possibles sur le site de l’AFA dans la rubrique Observer, Sciences participatives.

Calendrier de la campagne « Lucy – France 2022 »

Astro en images

Occultation de Vénus par la Lune

Vénus disparaissant derrière la Lune
Vénus disparaissant derrière la Lune. Image réalisée avec un CI de 280 mm équipé d’une caméra ZWO Asi224mc. Crédits Q. Gineys

En mai dernier s’est produit un phénomène céleste dont la rareté n’a d’égal que la beauté : l’occultation de Vénus par la Lune dans des conditions idéales.

L’événement, attendu pour le 27 mai, n’était pas visible depuis la France métropolitaine. Cependant, depuis l’île de La Réunion, il se présentait sous les meilleurs auspices. À cette époque de l’année, peu avant le lever du Soleil, l’écliptique se dresse sur l’horizon de sorte que Vénus puisse étinceler de tout son éclat dans un ciel noir, non encore baigné des premières lueurs du crépuscule. Quant à la Lune, elle se présente sous la forme d’un étroit croissant encore visible à l’œil nu, qui disparaîtra progressivement pour s’éteindre dans les jours suivants qui la mèneront vers sa phase de nouvelle lune le 30 mai.

Visualisation de l’occultation de Vénus par la Lune du 27 mai 2022 depuis La Réunion
Visualisation de l’occultation de Vénus par la Lune du 27 mai 2022 depuis La Réunion. Les instants de début (1), de milieu (2) et de fin (3) du phénomène sont représentés. Crédits P. Descamps/IMCCE

Les conditions sont donc idéales pour observer le passage de la Lune devant la planète Vénus, la dissimulant à la vue pendant près de 40 minutes (entre 4 h 52 min et 5 h 37 min en temps local). Le contraste visuel est saisissant entre les deux corps, Vénus étincelle comme un diamant, alors que la Lune ne montre qu’un mince limbe de lumière solaire. Il rend le phénomène d’autant plus spectaculaire à suivre par l’extinction progressive de l’éclat vénusien. En raison de sa taille apparente (à peine 7 secondes de degré à comparer avec les 908 secondes de degré de la Lune), la disparition n’est pas instantanée, mais dure un peu moins d’une minute. Le début se produit du côté du limbe lunaire, très haut au-dessus de l’équateur lunaire. La fin voit l’émergence de Vénus depuis la partie sombre de la Lune encore plongée durablement dans la nuit.

Le phénomène a été observé par les astronomes de l’île dont nous publions ici les images, en particulier la séquence complète de l’occultation. On notera également la lumière cendrée de la Lune qui résulte de la rediffusion par la surface lunaire de la lumière du jour en provenance de la Terre.

Occultation de Vénus par la Lune du 27 mai 2022 photographiée depuis La Réunion
Occultation de Vénus par la Lune du 27 mai 2022 photographiée depuis La Réunion. Images réalisées avec un boîtier Nikon D3100 équipé d’un téléobjectif AF-S Nikkor 70-300 mm. Crédits M. Vignand

Il faudra maintenant attendre le 21 août 2050 pour revoir Vénus cachée par la Lune dans le ciel réunionnais dans des conditions aussi favorables. Quant à la métropole, nous devrons nous contenter de celle du 10 janvier 2032, nettement moins avantageuse, car elle surviendra dans le crépuscule.