décembre 2022# 196

Ce mois-ci

L’occultation de Mars par la Lune le 8 décembre

Carte de visibilité de l’occultation de Mars par la Lune du 8 décembre 2022
Carte de visibilité de l’occultation de Mars par la Lune du 8 décembre 2022. Crédits IMCCE

Au petit matin du 8 décembre, la planète Mars, au plus fort de son rouge éclat, disparaîtra l’espace d’une heure derrière le disque de la pleine lune.

Le phénomène est rare et exceptionnel. Il pourra être vu par tous les métropolitains qui se lèvent tôt, dans le crépuscule naissant. Nul besoin d’être un expert en astronomie pour trouver la pleine lune dans le ciel et ainsi la planète Mars à ses côtés, sauf entre 6 h et 7 h du matin, période durant laquelle la Lune la cachera complètement.

Pour tout savoir de ce phénomène astronomique particulier, l’IMCCE a ouvert un site spécialement dédié à vocation pédagogique : https://mars2022.imcce.fr/

Comment l’observer ?

La plus simple des observations sera celle sans instrument, à l’œil nu donc. On pourra profiter du phénomène aux moments clefs, à savoir lors de la disparition, puis lors de la réapparition, même si le manque de pouvoir séparateur de l’œil ne permettra guère de distinguer nettement chaque contact. Il est évident qu’un tel phénomène sera bien plus intéressant à admirer dans un instrument d’astronomie, même très modeste.

Faute d’une lunette ou d’un télescope, on pourra utiliser des jumelles, même si ce n’est pas l’instrument idéal. D’abord parce que le grossissement très modeste, de l’ordre de 7 à 12 fois, ne permet guère de voir le phénomène très nettement. Mais aussi parce qu’une observation de plusieurs minutes aux jumelles est fatigante, ce qui est synonyme de bouger continuel et d’observation peu intéressante. La parade consiste à poser les jumelles sur un pied (type pied photo équipé d’un raccord sous forme de rotule) ; dans ces conditions, l’observation sera intéressante.

Mais ce sera bien sûr dans une petite lunette ou un télescope que le phénomène sera passionnant à observer. D’abord parce que la luminosité, la capacité à grossir, ainsi que le pouvoir séparateur d’un instrument d’astronomie vont permettre de voir très nettement le phénomène. D’autre part, grâce à la monture de l’instrument, qu’elle soit azimutale ou équatoriale, on pourra rattraper manuellement le mouvement des deux astres dans le ciel, donc suivre le spectacle en le maintenant au centre de l’oculaire.

Une monture équatoriale sera un peu plus efficace et pratique, lors des phases de rattrapage, le « must » étant bien entendu, une monture équatoriale, mise en station vers l’étoile Polaire et équipée d’un moteur. Dans ce cas, le moteur rattrapant continuellement la rotation de la Terre, les astres seront quasi immobiles dans l’oculaire et on pourra savourer le phénomène du début à la fin sans se soucier de contraintes techniques liées au suivi.

Question puissance, considérant les deux acteurs en présence, à savoir la Lune et Mars qui sont très brillantes, point n’est besoin d’instruments puissants. De simples lunettes de 70, 80 ou 100 mm de diamètre suffiront amplement. Idem pour des télescopes de 115, 130 ou 150 mm, là aussi largement suffisants pour observer visuellement ce phénomène. Une lunette apochromatique de 100 mm sur monture équatoriale motorisée pourrait constituer l’instrument idéal : sa monture permettra de confortablement suivre l’ensemble du phénomène et l’optique de qualité montrera des images lumineuses, fines et piquées.

De tels instruments, même modestes, offriront des amplifications de 30 à 150 fois. On sera sage sur le grossissement (30 à 60 fois), si on veut voir la Lune en entier se rapprochant du petit confetti rouge de Mars. Si on veut suivre les premier et deuxième contacts (disparition du disque martien derrière le limbe lunaire), on n’hésitera pas par contre à grossir au moins 100 fois.

La concomitance de l’opposition de Mars et de cette occultation va nous offrir un disque martien assez gros pour pouvoir distinguer de nombreux détails, si les conditions climatiques (faible turbulence) le permettent bien entendu. Les images offertes pourront donc être saisissantes avec le limbe très lumineux de notre satellite situé à quelque 400 000 km et le petit disque d’une planète située en arrière-plan à environ 80 millions de kilomètres.

en savoir plus

Nouveau service de calcul en ligne : les prédictions d’occultations

Page d’accueil du portail des formulaires de calcul de l’IMCCE
Page d’accueil du portail des formulaires de calcul de l’IMCCE. Crédits IMCCE

Suite à cette année riche en occultations diverses et variées, nous ouvrons un nouveau service dédié à ce phénomène sur notre portail des formulaires de calcul d’éphémérides.

Formulaire de calcul des occultations sur le portail web des formulaires de calcul de l’IMCCE.

Ce nouveau formulaire permet de calculer les prédictions d’occultations des étoiles du catalogue Hipparcos, des planètes et des satellites naturels par la Lune, les planètes et leurs satellites naturels pour un observateur situé à la surface de la Terre.

En plus des prédictions des occultations contemporaines et à venir, il est possible de rechercher dans les occultations passées et de voir, par exemple, qu’il y a eu le 19 septembre 1702 une occultation de Neptune par Jupiter, avant même la découverte de Neptune en 1846 !

Pour les observateurs et astrophotographes en quête d’images insolites, ce formulaire propose aussi de visualiser la configuration du phénomène en un lieu donné et fournit aussi des indications sur les conditions locales de visibilité (comme la hauteur dans le ciel ou encore l’éclairement du ciel au moment du phénomène).

Grace à cet outil, vous pourrez rechercher des occultations entre − 4700 et 2100.

Le solstice d’hiver 2022

L’Observatoire de Paris sous la neige au XIXe siècle
L’Observatoire de Paris sous la neige au xixe siècle. Crédits Bibliothèque de l’Observatoire de Paris

Cette année, le solstice d’hiver tombe le mercredi 21 décembre à 21 h 48 min 14,24 s UTC, soit à 22 h 48 min 14,24 s en Temps légal français.

Cette date marque le début de la saison. C’est la date à laquelle, sous nos latitudes, le Soleil se lève le plus au sud-est (son amplitude ortive est maximale) et se couche le plus au sud-ouest (son amplitude occase est maximale). C’est également la date à laquelle, sous nos latitudes, la durée de la nuit est maximale et la durée du jour est minimale. À partir du solstice d’hiver, les jours recommencent à croître, mais pas de manière symétrique le matin et le soir. En effet, nous utilisons comme échelle de temps un soleil moyen, ainsi le Soleil continue de se lever en temps moyen de plus en plus tard, même après le solstice (jusqu’au 2 janvier), alors qu’en début de mois de décembre, l’heure du coucher du Soleil décroît jusqu’au 13 décembre, puis se met à croître.

Le terme solstice vient du latin solstitium (de sol « soleil » et sistere « s’arrêter, retenir »), car l’azimut du Soleil à son lever et à son coucher semble rester stationnaire pendant quelques jours à ces périodes de l’année, avant de se rapprocher à nouveau de l’est au lever et de l’ouest au coucher. À l’instant du solstice d’hiver, le Soleil entre dans le signe du Capricorne, mais pas dans la constellation éponyme ; l’entrée dans le signe du Capricorne correspond à une longitude apparente du Soleil de 270° et à ce moment-là, le Soleil est dans la constellation du Sagittaire. Ce jour-là, il passe au zénith pour un observateur de l’hémisphère sud situé sur le tropique ; ce qui explique l’origine de son nom : le tropique du Capricorne.

Notre calendrier, le calendrier grégorien, est un calendrier solaire. Il a pour but d’éviter la dérive des dates des saisons. La durée des saisons variant sur de grandes périodes de temps, il est impossible de maintenir fixes les dates des saisons, tout au plus est-on capable d’éviter leurs dérives.

ciel du mois

Phénomènes astronomiques

Repère géocentrique, les quadratures et les conjonctions sont en ascension droite.
Les phénomènes sont donnés en Temps légal français.

1er décembre

3 h 16 min 34 s Mars au périgée, distance à la Terre : 0,544 47 au, diamètre apparent : 17,2″.

14 h 22 min 15 s Conjonction géocentrique en ascension droite entre la Lune et Neptune, différence de déclinaison : − 3° 10′, élongation solaire de la Lune : 102° E.

2 décembre

1 h 56 min 52 s Conjonction géocentrique en ascension droite entre la Lune et Jupiter, différence de déclinaison : − 2° 31′, élongation solaire de la Lune : 108° E.

4 décembre

8 h 11 min 51 s Neptune est stationnaire dans la constellation du Verseau, puis directe.

5 décembre

18 h 59 min 17 s Conjonction géocentrique en ascension droite entre la Lune et Uranus, différence de déclinaison : 0° 39′, élongation solaire d’Uranus : 152° E.

8 décembre

5 h 08 min 11 s Pleine lune.

5 h 25 min 08 s Conjonction géocentrique en ascension droite entre la Lune et Mars, différence de déclinaison : 0° 33′, élongation solaire de la Lune : 177° E.

6 h 41 min 36 s Mars en opposition, diamètre apparent : 17,0″, distance à la Terre : 0,549 57 au.

12 décembre

1 h 28 min 26 s La Lune à l’apogée, distance à la Terre : 405 868,536 km, diamètre apparent : 29,52′, longitude moyenne : 122,14°.

16 décembre

9 h 56 min 06 s Dernier quartier de lune.

21 décembre

16 h 31 min 46 s Mercure en plus grande élongation : 20° 08′ E.

22 h 48 min 14 s Solstice d’hiver.

23 décembre

11 h 16 min 53 s Nouvelle lune.

24 décembre

9 h 26 min 49 s La Lune au périgée, distance à la Terre : 358 270,156 km, diamètre apparent : 33,43′, longitude moyenne : 285,58°.

12 h 28 min 05 s Conjonction géocentrique en ascension droite entre la Lune et Vénus, différence de déclinaison : − 3° 28′, élongation solaire de Vénus : 15° E.

19 h 30 min 19 s Conjonction géocentrique en ascension droite entre la Lune et Mercure, différence de déclinaison : − 3° 46′, élongation solaire de la Lune : 20° E.

26 décembre

4 h 08 min 48 s Vénus à l’aphélie, distance au Soleil : 0,728 22 au.

11 h 20 min 45 s Équinoxe de printemps sur la planète Mars.

17 h 11 min 08 s Conjonction géocentrique en ascension droite entre la Lune et Saturne, différence de déclinaison : − 4° 01′, élongation solaire de la Lune : 46° E.

28 décembre

21 h 02 min 34 s Conjonction géocentrique en ascension droite entre la Lune et Neptune, différence de déclinaison : − 2° 59′, élongation solaire de la Lune : 75° E.

29 décembre

4 h 00 min 18 s Mercure est stationnaire dans la constellation du Sagittaire, puis rétrograde.

10 h 17 min 45 s Conjonction géocentrique en ascension droite entre Mercure et Vénus, différence de déclinaison : 1° 24′, élongation solaire de Vénus : 17° E.

11 h 33 min 39 s Conjonction géocentrique en ascension droite entre la Lune et Jupiter, différence de déclinaison : − 2° 18′, élongation solaire de la Lune : 82° E.

30 décembre

2 h 20 min 33 s Premier quartier de lune.

Visibilité de la Lune et des planètes

Planètes visibles entre les latitudes 60° Nord et 60° Sud et les constellations voisines. L’aspect apparent des planètes est calculé pour le 16 décembre 2022 à 22 h 00 UT.

  • La Lune

    La Lune

    La Lune tourne autour de notre planète tout en tournant autour de son axe en approximativement 28 jours : c’est pourquoi l’on ne voit toujours que la même face de la Lune. Au cours de sa rotation autour de la Terre, la Lune présente plusieurs phases en fonction de sa position par rapport au Soleil : le premier quartier, la pleine lune, le dernier quartier et la nouvelle lune. Le retour à une même phase se fait en moyenne tous les 29,53 jours : cette durée de révolution s’appelle la lunaison moyenne ou révolution synodique moyenne de la Lune. En raison des perturbations, la lunaison vraie entre deux phases identiques peut varier dans un intervalle de plus ou moins sept heures par rapport à cette valeur moyenne.

    Invisible du matin du 22 décembre
    au soir du 24 décembre

    8Pleine lune
    16Dernier quartier
    23Nouvelle lune
    30Premier quartier
  • Mercure

    Mercure le 16 décembre 2022

    Mercure

    Mercure est visible le soir au crépuscule et en tout début de nuit à partir du 13 décembre, date de sa première visibilité du soir à Paris, jusqu’au 30 décembre, date de sa dernière visibilité du soir à Paris. Elle se trouve dans la constellation d’Ophiuchus jusqu’au 4 décembre, date à laquelle elle entre dans la constellation du Sagittaire. Le 21 décembre, elle est en plus grande élongation Est, son mouvement est direct jusqu’au 29 décembre, date à laquelle il devient stationnaire, puis rétrograde.

    Diamètre apparent : 5,95″

    Magnitude : − 0,58

    visible
    à l’œil nu
    visible
    aux jumelles
    visible
    au télescope
  • Vénus

    Vénus le 16 décembre 2022

    Vénus

    Vénus est visible le soir au crépuscule et en tout début de nuit à partir du 6 décembre, date de sa première visibilité du soir à Paris. Elle se trouve dans la constellation d’Ophiuchus jusqu’au 7 décembre, date à laquelle elle entre dans la constellation du Sagittaire. Son mouvement est direct.

    Diamètre apparent : 10,12″

    Magnitude : − 3,91

    visible
    à l’œil nu
    visible
    aux jumelles
    visible
    au télescope
  • Mars

    Mars le 16 décembre 2022

    Mars

    En début de mois, Mars est visible le soir au crépuscule et toute la nuit. À partir du 18 décembre, date de son coucher héliaque du matin à Paris, elle se couche avant l’aube, puis de plus en plus tôt en fin de nuit. Elle se trouve tout le mois dans la constellation du Taureau, son mouvement est rétrograde.

    Diamètre apparent : 16,53″

    Magnitude : − 1,71

    visible
    à l’œil nu
    visible
    aux jumelles
    visible
    au télescope
  • Jupiter

    Jupiter le 16 décembre 2022

    Jupiter

    Jupiter est visible tout le mois le soir au crépuscule et une grande partie de la nuit. À partir du 23 décembre, elle se couche avant minuit vrai. Au cours du mois, elle se couche de plus en plus tôt en seconde partie de nuit. Elle se trouve tout le mois dans la constellation des Poissons et son mouvement est direct.

    Diamètre apparent : 41,39″

    Magnitude : − 2,54

    visible
    à l’œil nu
    visible
    aux jumelles
    visible
    au télescope
  • Saturne

    Saturne le 16 décembre 2022

    Saturne

    Saturne est visible le soir au crépuscule et en première partie de nuit. Au cours du mois, elle se couche de plus en plus tôt. Elle se trouve tout le mois dans la constellation du Capricorne. Son mouvement est direct.

    Diamètre apparent : 16,00″

    Magnitude : 0,79

    visible
    à l’œil nu
    visible
    aux jumelles
    visible
    au télescope
  • Uranus

    Uranus le 16 décembre 2022

    Uranus

    Uranus est visible le soir au crépuscule et une grande partie de la nuit. Au cours du mois, elle se couche de plus en plus tôt en fin de nuit. Elle est tout le mois dans la constellation du Bélier. Son mouvement est rétrograde.

    Diamètre apparent : 3,71″

    Magnitude : 5,66

    non visible
    à l’œil nu
    visible
    aux jumelles
    visible
    au télescope
  • Neptune

    Neptune le 16 décembre 2022

    Neptune

    Neptune est visible le soir au crépuscule et une bonne partie de la nuit. À partir du 13 décembre, elle se couche avant minuit vrai et à partir du 24 décembre, elle se couche avant minuit en Temps légal français. Tout le mois, elle est dans la constellation du Verseau. Son mouvement est rétrograde jusqu’au 4 décembre, date à laquelle il devient stationnaire, puis direct.

    Diamètre apparent : 2,24″

    Magnitude : 7,89

    non visible
    à l’œil nu
    visible
    aux jumelles
    visible
    au télescope
  • Portail des formulaires de calcul de l’IMCCE

    icone portail ssp

    Portail des formulaires de calcul de l’IMCCE

    N’oubliez pas que vous pouvez aussi calculer les instants des levers et couchers des astres et visualiser leur aspect apparent à n’importe quelle date et depuis n’importe quel lieu sur Terre grâce à notre portail de calculs d’éphémérides : https://ssp.imcce.fr.

Cartes du ciel

Cartes du ciel des étoiles brillantes et des planètes visibles dans le ciel de l’hémisphère nord et de l’hémisphère sud, vers l’horizon nord et l’horizon sud, pour le 15 décembre 2022.

  • Hémisphère nord, en direction du nord – 23 h Temps légal français (UTC + 1 h)

    Carte du ciel de l’hémisphère nord, en direction du nord, au 15 décembre 2022
    Carte du ciel de l’hémisphère nord, en direction du nord. Crédits IMCCE
  • Hémisphère nord, en direction du sud – 23 h Temps légal français (UTC + 1 h)

    Carte du ciel de l’hémisphère nord, en direction du sud, au 15 décembre 2022
    Carte du ciel de l’hémisphère nord, en direction du sud. Crédits IMCCE
  • Hémisphère sud, en direction du nord – 23 h Temps local à La Réunion (UTC + 4 h)

    Carte du ciel de l’hémisphère sud, en direction du nord, au 15 décembre 2022
    Carte du ciel de l’hémisphère sud, en direction du nord. Crédits IMCCE
  • Hémisphère sud, en direction du sud – 23 h Temps local à La Réunion (UTC + 4 h)

    Carte du ciel de l’hémisphère sud, en direction du sud, au 15 décembre 2022
    Carte du ciel de l’hémisphère sud, en direction du sud. Crédits IMCCE
  • Vue dans le plan de l’écliptique

    Dans sa course apparente sur l’écliptique, le Soleil est accompagné de plusieurs planètes proches. Celles qui sont à l’est peuvent être observées au coucher du Soleil et en début de nuit selon leur élongation et leur magnitude, celles qui sont à l’ouest le seront en fin de nuit et au lever du Soleil sous les mêmes conditions. La figure suivante montre la configuration au 15 décembre 2022.

    Position de la Lune et des planètes dans le plan de l’écliptique au 15 décembre 2022
    Position de la Lune et des planètes dans le plan de l’écliptique au 15 décembre 2022. Crédits IMCCE
    Déplacement de la Lune et des planètes dans le plan de l’écliptique au cours du mois de décembre 2022. Crédits IMCCE
  • Positions héliocentriques des planètes

    Les figures suivantes montrent la configuration dans le plan de l’écliptique au 15 décembre 2022. Sur chaque orbite des planètes intérieures, l’intersection du segment et de l’orbite marque la position de la planète au premier jour du mois, et l’extrémité de la flèche marque celle au dernier jour du mois.

    Positions héliocentriques des planètes intérieures dans le plan de l’écliptique au 15 décembre 2022
    Positions héliocentriques des planètes intérieures dans le plan de l’écliptique au 15 décembre 2022. Crédits IMCCE
    Positions héliocentriques des planètes extérieures dans le plan de l’écliptique au 15 décembre 2022
    Positions héliocentriques des planètes extérieures dans le plan de l’écliptique au 15 décembre 2022. Crédits IMCCE

culture astronomique

Une brève histoire de la mécanique céleste, chapitre IV

Les huit planètes du Système solaire
Les huit planètes du Système solaire. Crédits Y. Gominet/IMCCE (textures NASA)

Pour refermer l’année 2022, nous vous invitons à une balade en mécanique céleste, nouveau territoire disciplinaire dont l’existence fut révélée par Newton en 1687 et dont l’exploration commença véritablement au siècle suivant.

Lire le IVe chapitre : « Le Verrier et l’astronomie des invisibles »

Newton avait découvert la loi de l’attraction universelle qui exprime la façon dont les corps célestes – mais aussi terrestres – s’attirent entre eux proportionnellement à leurs masses et en raison inverse du carré des distances mutuelles. S’il en avait défriché les conséquences les plus importantes (mouvement des corps célestes, précession des équinoxes, marées, forme de la Terre…), cependant sa conquête totale fut l’œuvre de ses successeurs prestigieux tout au long des XVIIIe et XIXe siècles.

Ce nouveau monde est si vaste qu’il s’apparente à un continent hostile aux multiples facettes avec ses reliefs escarpés et ses régions en apparence inaccessibles. Ses premiers explorateurs sont si nombreux qu’il est impossible en seulement quatre épisodes d’en donner une liste exhaustive. Le choix qui a été fait peut sembler subjectif, voire arbitraire, il vise humblement à exposer quelques protagonistes – certains plus connus que d’autres - dont les travaux fondamentaux ont jeté les bases de la mécanique céleste et ce faisant ont permis de consolider la grande loi de Newton, à la fois simple dans sa formulation et frêle face à la complexité des mouvements des corps célestes dont elle doit rendre compte. Elle fut à de nombreuses reprises soumise à falsification : peut-elle être mise en défaut ? Est-elle capable de faire des prédictions jamais observées ? Ce sont ces questionnements qui nous ont guidés dans la sélection que nous vous proposerons ici.

La Connaissance des temps 2023 vient de paraître

Première de couverture de la Connaissance des temps 2023
Première de couverture de la Connaissance des temps 2023. Crédits IMCCE

Cet ouvrage d’éphémérides est destiné aux astronomes, aux enseignants et aux étudiants.

  • Le cœur de cet ouvrage présente, pour l’année en cours, les éphémérides tabulées du Temps sidéral, des variables liées aux nouveaux paradigmes de l’Union astronomique internationale sur les systèmes de référence et les coordonnées du Soleil, de la Lune et des planètes, de Pluton, Cérès, Pallas, Junon et Vesta ; il fournit également les quantités nécessaires au calcul des positions des satellites de Mars, des satellites galiléens de Jupiter, des huit premiers satellites de Saturne et des cinq principaux satellites d’Uranus
  • Un chapitre explicatif fournit les informations théoriques permettant de faire les calculs par soi-même ou d’utiliser le logiciel accompagnant l’ouvrage.
  • Ce volume est le 345e d’une éphéméride créée en 1679 qui a paru sans interruption depuis sa création. Ancienne par sa conception, mais toujours moderne dans sa réalisation, la version actuelle s’appuie sur une partie des récents développements méthodologiques menés à l’IMCCE.

Consulter la table des matières.

  • Format : 17 × 24 cm – 186 pages
  • Éditeur : IMCCE
  • ISSN : 2259-4191

Cet ouvrage est disponible gratuitement en version pdf : télécharger l’ouvrage.

Il sera bientôt disponible en version papier à la demande sur le site de la librairie BoD.

Un logiciel de calcul d’éphémérides accompagne l’ouvrage :

science en direct

Comment observer l’occultation d’une étoile par un astéroïde ?

Bande de visibilité lors de l’occultation de l’étoile HD 51593 par Eurybates du 23 octobre 2022.
Bande de visibilité lors de l’occultation de l’étoile HD 51593 par Eurybates du 23 octobre 2022. Crédits Lucky Star

Les occultations sont l’une des pierres angulaires d’un laboratoire comme le nôtre qui étudie la mécanique céleste et calcule les éphémérides. Dans le cadre de la rubrique « science en direct », nous avons souhaité demander à deux de nos observateurs comment s’organise l’observation d’une occultation stellaire par un astéroïde.

Comment se préparer à observer une occultation ?

Tout d’abord, il faut se poser plusieurs questions :

  • Quand a lieu l’occultation et où passe-t-elle ?
  • Suis-je dans une zone où se trouvent beaucoup d’observateurs ?
  • Est-ce réalisable avec mon matériel ?

Les réponses dépendent de l’étoile occultée et de l’objet occultant. La magnitude de l’étoile (sa brillance) nous dira avec quel type d’instrument l’occultation est observable. L’ombre à la surface de la Terre fait généralement à peu près la taille de l’objet. Si l’astéroïde mesure autour de 1 000 kilomètres, la bande de visibilité sera suffisamment large pour que tout le monde puisse l’observer. Si, au contraire, l’objet fait environ 100 kilomètres, l’occultation aura lieu sur une petite bande et cela demande une autre organisation !

Comment choisissez-vous votre matériel ?

Cela dépend de la magnitude de l’étoile :

  • À partir de 13/14, il faut de gros télescopes (au moins 20 centimètres).
  • Pour des objets plus brillants, en dessous de 11/12, un petit télescope ou une lunette astronomique peuvent suffire. Pour utiliser des jumelles, il faut un trépied pour les stabiliser et un éventuel adapateur pour placer une caméra, ce qui peut s’avérer plus compliqué à installer.

Le jour J approche, comment ça se passe ?

Un coordinateur (astronome professionnel ou amateur) organise la répartition géographique en fonction de la bande de visibilité et de l’incertitude sur la prédiction. Globalement, la position d’un astéroïde est connue à plusieurs dizaines, voire plusieurs centaines de kilomètres près. La bande réelle de visibilité de l’occultation peut ainsi être décalée d’autant par rapport à la prédiction. Il est donc nécessaire d’avoir plusieurs observateurs pour couvrir cette zone d’incertitude.

Un certain nombre de cordes (une ligne parallèle à la centralité et à une distance fixée) sont ainsi définies en fonction du nombre d’observateurs et de l’incertitude sur la prédiction en vue de réaliser un maillage optimal pour détecter l’occultation.

Le jour J, chaque observateur est affecté à une corde et doit donc se placer quelque part sur cette ligne imaginaire, là où la météo est la plus favorable. Plus il y a d’observateurs, meilleurs seront le maillage et les chances de détection, et plus précises seront les informations que nous pourrons déterminer pour l’objet.

Pourquoi n’est-ce pas plus précis et pourquoi une telle incertitude ?

Cela vient de la position de l’objet qui n’est pas exacte, des éphémérides qui contiennent des erreurs, car elles-mêmes proviennent d’observations qui contiennent des incertitudes. Plus l’objet est gros, plus il est brillant, donc plus facile à observer : plus il y a d’observations, plus ces erreurs vont se moyenner. Mais tout ne dépend pas que de la taille de l’objet, il y a de petits objets dont l’orbite est bien connue. À l’inverse, la position des étoiles est maintenant très bien connue grâce au catalogue d’étoiles Gaia, donc l’incertitude dans les prédictions vient essentiellement de l’incertitude dans les éphémérides.

Qu’apportent ces observations ?

Elles permettent de connaître la forme et la taille de l’objet avec une précision kilométrique. C’est mieux que n’importe quel instrument astronomique sur Terre ou en orbite terrestre. Seule une mission spatiale dédiée peut donner des informations plus précises.

Une autre information essentielle récoltée est sa position astrométrique extrêmement précise au moment de l’occultation. Pendant l’occultation, les position de l’objet et de l’étoile sont confondues, mais comme la position de l’étoile occultée est très bien connue grâce à Gaia, la position de l’astéroïde en devient aussi très précise : la précision atteinte est ainsi de l’ordre du milliarcseconde, ce qui est 100 fois mieux que ce que l’on peut obtenir avec des observations astrométriques classiques. Ces positions précises sont ensuite utilisées pour améliorer les éphémérides et réduire les barres d’erreur des occultations suivantes.

C’est le jour J, que faites-vous ?

Il faut charger toutes les batteries, vérifier les câbles, tout le matériel, l’heure exacte de l’occultation et vérifier si cette heure est en Temps local ou en Temps universel. La météo est aussi scrutée avec attention et le cas écheant, il faut déterminer l’endroit le plus favorable le long de la corde qui nous a été attribuée.

Nous utilisons une station mobile et autonome pour ne pas dépendre de l’électricité et être prêts à se retrouver n’importe où ! Dans des vignes, des champs, un endroit dégagé et tranquille pour ne pas être trop dérangés.

Il faut être persévérant : même s’il y a des gros nuages, ne pas désespérer et tenter l’observation jusqu’au bout. Le ciel peut se dégager au tout dernier moment. Il faudra alors être prêt à pointer l’étoile immédiatement.

Pour que ça se passe bien, il faut au préalable s’entraîner à faire la manip plusieurs fois, sur plusieurs jours, savoir facilement reconnaître l’étoile à pointer, maitriser son matériel pour pouvoir faire face à une panne de dernière minute.

Une occultation peut durer entre quelques secondes et quelques minutes : il faut être très réactif ! De plus, pour obtenir une information précise, il faut enregistrer l’occultation (temps de disparition et de réapparition de l’étoile) avec le plus de précision possible. Pour cela, il faut s’assurer de deux éléments 

  • Le premier est d’avoir une caméra rapide et sensible, qui puisse prendre une image de l’étoile occultée sur une pose courte. Il faut rechercher le compromis optimal entre une pose la plus courte possible, mais suffisamment longue pour que l’étoile soit bien visible.
  • Le second est la synchronisation la plus précise possible entre les horloges de l’ensemble des observateurs. L’heure donnée par le GPS ou le temps donné par internet sont plus fiables que celui donné par une montre ou un portable, et eux seuls permettent d’avoir un temps absolu commun à tous les observateurs.

Quelques derniers conseils ?

Il faut être patient, confiant, faire preuve de sang-froid si ça se couvre et être réactif si l’opportunité d’observer le phénomène se présente !

Quelle sera votre prochaine observation d’une occultation d’étoile par un astéroïde ?

La prochaine occultation à laquelle nous allons participer aura lieu le 16 décembre 2022. Elle sera visible sur une trajectoire allant de la France à la Roumanie, en passant par la région parisienne. L’étoile occultée sera de magnitude 14 et sera cachée à 2 h 10 min 46 s en heure locale pendant 3,4 s par l’astéroïde (21900) Orus, un Troyen de Jupiter qui sera l’une des cibles de la mission Lucy. L’événement peut intervenir entre 1 h 04 et 1 h 14 en Temps universel en fonction du lieu d’observation. En France, l’occultation se produira à 1 h 06 ou 1 h 07 en Temps universel.

Retour sur les Rencontres du ciel et de l’espace

Le stand aux Rencontres du Ciel et de l’Espace
Le stand IMCCE/UFE aux Rencontres du Ciel et de l’Espace. Crédits IMCCE

L’IMCCE et l’Unité Formation et Enseignement (UFE) étaient au rendez-vous des astronomes amateurs au salon des Rencontres du ciel et de l’espace qui s’est tenu du 11 au 13 novembre 2022 à la Villette.

L’IMCCE et l’UFE ont ensemble tenu un stand sur lequel ils ont répondu aux questions des visiteurs, lors d’échanges riches et enthousiastes. Ce fut l’occasion de présenter les publications et outils autour des éphémérides, ainsi que toutes les formations proposées par l’UFE. Le Diplôme universitaire devra s’attendre à affluence record !

Présentation du portail web des formulaires de calcul de l’IMCCE sur le stand IMCCE/UFE
Présentation du portail web des formulaires de calcul de l’IMCCE sur le stand IMCCE/UFE. Crédits IMCCE

Par ailleurs, une dizaine de conférences ont permis de marquer la présence de l’établissement sur ce salon d’importance pour toute la communauté astronomique.

Ce fut aussi l’occasion de la signature d’une charte de collaboration entre l’Association française d’astronomie et l’Observatoire de Paris – PSL.

Le succès de ces trois jours nous projette déjà sur 2024 pour la prochaine édition !

Séminaires & conférences

Compte tenu de la fermeture de l’Observatoire de Paris, les séminaires habituellement ouverts au public sont suspendus jusqu’à nouvel ordre.

  • ASD

    Jeudi 1er décembre 2022 – 14 h 30

    Cusps of caustics by reflection

    Sergei Tabachnikov (Pennsylvania State University)

    Salle Danjon, Observatoire de Paris, 77 avenue Denfert Rochereau, 75014 Paris

    Bureau des longitudes

    Mercredi 7 décembre 2022 – 14 h 45

    Les grands enjeux de la métrologie du temps

    Noël Dimarcq, ARTEMIS (Université Côte d’Azur/CNRS/OCA)

    École normale supérieure, amphi Galois, 45 rue d’Ulm, 75005 Paris

    Renseignements par téléphone au 06 11 27 71 83
    ou par mail à l’adresse contact@bureau-des-longitudes.fr

Astro en images

La comète C/2017 K2 (Pan-STARRS) vue par le T60 des Makes

Arrivée de la comète C/2017 K2 (PanSTARRS) dans le ciel de l’hémisphère sud.
Arrivée de C/2017 K2 (Pan-STARRS) dans le ciel de l’hémisphère sud sous les projecteurs de Iklil. Crédits J. Normand/J. Berthier/F. Vachier

L’image a été prise le 18 septembre 2022 depuis le télescope de 60 cm de l’observatoire des Makes, sur l’île de La Réunion, quand la comète a commencé à être visible dans l’hémisphère sud.

Cette comète, C/2017 K2 (PANSTARRS), est une comète à longue période. Elle présente un halo d’un diamètre d’environ 100 000 kilomètres. Elle a pour source le nuage de Oort et se trouve être la comète qui a montré des signes d’activité le plus loin du Soleil, à plus de 2,1 au, soit plus de 300 millions de kilomètres.

Sur l’image, centrée sur la comète de magnitude 7,4, on peut observer la queue de poussières rejetée vers le haut. Partant du bas, à gauche, on aperçoit le faisceau lumineux traversant l’image en diagonale de l’étoile Iklil (ou ρ Scorpii) située hors champ.

Matériel

  • Télescope de 600 mm F/D 8 avec caméra FLI Kepler KL4040.

Images en noir et blanc

  • 1 h de poses de 60 s cumulées.