avril 2023# 200

Édito

Chères lectrices, chers lecteurs, en ce 1er avril 2023, nous avons le plaisir de vous envoyer la 200e lettre d'information de l'IMCCE !

Déjà 200 numéros d’une lettre d’information qui est pour nous l’occasion de vous transmettre les éphémérides produites par l’Institut, l’histoire de nos pratiques, comme l’astrométrie cette année, les informations sur la science en train de se faire, et toujours cette volonté de vous accompagner dans vos observations !

Cette étape nous a semblé être un bon moment pour faire un point avec vous via un court sondage. Nous aurions préféré faire une grande réunion pour vous entendre toutes et tous de vive voix, mais vous commencez à être un peu trop nombreux, alors nous emploierons cet outil. Merci de bien vouloir y répondre, aucune question n’est obligatoire, mais toutes vos réponses nous intéressent.

Le sondage de la LI de l’IMCCE

En attendant de vous lire, nous vous souhaitons une belle lecture de cette lettre d’avril.

Ce mois-ci

L’éclipse hybride de Soleil du 20 avril 2023

Carte de visibilité de l’éclipse hybride de Soleil du 20 avril 2023
Carte de visibilité de l’éclipse hybride de Soleil du 20 avril 2023. Crédits IMCCE

Cette éclipse est la seconde éclipse totale-annulaire de Soleil du xxie siècle et la première éclipse de l’année 2023. Ce type d’éclipse est également appelé « éclipse hybride ».

Une éclipse hybride se produit lorsque le sommet du cône d’ombre de la Lune se trouve dans l’hémisphère terrestre situé face au Soleil, donc lorsque sa distance (d) au plan de Bessel (P) est inférieure à un rayon terrestre (r).

Géométrie des éclipses hybrides.
Géométrie des éclipses hybrides. Crédits P. Rocher/Y. Gominet/IMCCE

À la surface de la Terre, l’éclipse commence par une éclipse annulaire, car la partie de la surface terrestre éclipsée est dans le prolongement du cône d’ombre. Puis l’éclipse devient totale, car la partie de la surface terrestre éclipsée est dans le cône d’ombre. Enfin, l’éclipse redevient annulaire lorsque la partie de la surface terrestre éclipsée retourne dans le prolongement du cône d’ombre.

Ces types d’éclipses sont également appelées « éclipses perlées ». En effet, durant ces éclipses le diamètre apparent de la Lune est toujours très proche du diamètre apparent du Soleil, car l’intersection de la surface terrestre et du cône d’ombre reste toujours au voisinage du sommet du cône d’ombre. Or, le profil du limbe lunaire n’est pas un cercle parfait, car il est constitué d’une succession de montagnes et de vallées. Chaque vallée laisse passer la lumière solaire et parsème le limbe lunaire de nombreux points brillants (appelés « grains de Baily ») donnant au limbe l’aspect d’un collier de perles. De plus, comme l’intersection du cône d’ombre et de la Terre se fait toujours au voisinage du sommet du cône d’ombre, les éclipses perlées sont caractérisées par une bande de centralité très étroite.

Dans le cas présent, la largeur maximale de la bande de centralité est de l’ordre de 52 km. Comme les diamètres apparents de la Lune et du Soleil sont proches, les durées des phases centrales sont également faibles, 1 min 22 s au maximum pour cette éclipse.

Visibilité de l’éclipse

Simulation du déplacement des cônes d’ombre et de pénombre à la surface de la Terre au cours de l’éclipse hybride de Soleil du 20 avril 2023. Crédits IMCCE

À travers le portail des formulaires de calcul de l’IMCCE, vous pouvez également obtenir les circonstances locales de l’éclipse, télécharger les cartes générales de l’éclipse et retrouver toutes les éclipses passées et futures. Les résultats sont constamment actualisés en fonction des avancées de la recherche.

Cette éclipse est visible uniquement dans l’hémisphère sud. Elle débute dans le sud de l’océan Indien et se termine dans l’océan Pacifique au nord des îles Marshall. Elle est visible sous la forme d’une éclipse partielle sur une faible partie de l’Antarctique, notamment depuis la base Dumont d’Urville, sur l’Australie, le nord de la Nouvelle-Zélande, l’Indonésie, les Philippines, la Papouasie-Nouvelle-Guinée, le sud de la Malaisie, du Vietnam et du Cambodge et le sud-est de la Chine ainsi qu’à Taïwan. Par contre, la bande de centralité ne passe quasiment que sur des étendues maritimes : sur l’océan Indien, la mer de Timor, puis l’océan Pacifique. Sur les régions continentales, elle ne passe que sur un cap Australien, sur l’est du Timor-Leste et sur la Papouasie occidentale.

Circonstances générales de l’éclipse

Le tableau ci-dessous donne les circonstances générales de l’éclipse (en UTC). La durée de l’éclipse générale est de 5 h 25 min et sa magnitude est de 1,0070.

Phase Instant en UTC Longitude Latitude
Commencement de l’éclipse générale 1 h 34,4 min  75° 59,3′ E 40° 17,5′ S
Commencement de l’éclipse hybride 2 h 37,1 min  63° 37,6′ E 48° 27,0′ S
Commencement de l’éclipse centrale 2 h 37,1 min  63° 37,3′ E 48° 27,3′ S
Éclipse centrale à midi vrai 3 h 55,6 min  120° 51,9′ E 14° 50,3′ S
Maximum de l’éclipse 4 h 16,8 min 125° 46,8′ E 9° 35,9′ S
Fin de l’éclipse centrale 5 h 56,6 min 178° 48,7′ O 2° 55,5′ N
Fin de l’éclipse hybride 5 h 56,7 min 178° 49,6′ O 2° 56,4′ N
Fin de l’éclipse générale 6 h 59,4 min 167° 13,4′ E 11° 16,6′ N

Le maximum de cette éclipse a lieu quatre jours après le passage de la Lune à son périgée, le diamètre apparent de la Lune (31′ 52,0″) est donc moyen et proche de celui du Soleil. Il a lieu peu de temps (4,3 min) après l’instant de la nouvelle lune et avant le passage de la Lune par son nœud ascendant. Durant l’éclipse, la Lune se trouve dans la constellation du Bélier.

Voici la suite des événements relatifs à la Lune sur cette courte période de temps.

16/04/2023 à 2 h 23 min 55 s UTC
La Lune au périgée, distance à la Terre : 367 968,167 km, diamètre apparent : 32,55′, longitude moyenne : 332,07°.

17/04/2023 à 21 h 46 min 11 s UTC
La Lune entre dans la constellation des Poissons.

18/04/2023 à 10 h 55 min 19 s UTC
La Lune a une déclinaison nulle et croissante, ascension droite : 0 h 25,2 min.

18/04/2023 à 12 h 03 min 27 s UTC
La Lune entre dans la constellation de la Baleine.

18/04/2023 à 21 h 05 min 01 s UTC
La Lune entre dans la constellation des Poissons.

20/04/2023 à 2 h 37 min 55 s UTC
La Lune entre dans la constellation du Bélier.

20/04/2023 à 4 h 12 min 32 s UTC
Nouvelle lune.

20/04/2023 à 4 h 16 min 48 s UTC
Maximum de l’éclipse.

20/04/2023 à 11 h 30 min 31 s UTC
La Lune passe par le nœud ascendant de son orbite, longitude moyenne : 34° 00,7′.

Série longue de saros contenant cette éclipse

Le saros est une période de récurrence des éclipses égale à 223 × L lunaisons moyennes de 6 585,321 314 jours. Cette période est proche de 242 × D révolutions draconitiques moyennes égales à 6 585,357 436 jours, la différence 242 × D – 223 × L est de 0,036 12 jour, soit 52 minutes. Elle est également proche de 239 × A révolutions anomalistiques moyennes de 6 585,537 419 jours, la différence 239 × A – 223 × L est de 0,21610 jour. Au bout d’un saros, la pleine lune se retrouve donc en moyenne à 2,8° en amont sur sa position orbitale précédente. La proximité numérique de ces trois périodes fait que l’on retrouve avec chaque période d’un saros des conditions très voisines et que l’évolution des éclipses après chaque saros est relativement lente, ce qui permet de construire des séries longues d’éclipses homologues séparées par un saros.

Cette éclipse appartient à une série longue de saros comportant 80 éclipses successives, ce qui en fait une série importante, la valeur moyenne étant de l’ordre de 72 éclipses. Cette série commence avec l’éclipse partielle du 3 octobre 1103 (les dates antérieures à 1582 sont données dans le calendrier julien) et se termine par l’éclipse partielle du 21 février 2528. Elle se compose de vingt éclipses partielles, suivies de vingt-neuf éclipses annulaires, puis de trois éclipses hybrides et de neuf éclipses totales. Puis, la série longue se termine avec vingt éclipses partielles.

L’éclipse du 20 avril 2023 est la dernière des trois éclipses hybrides de la série longue. On remarquera les faibles magnitudes et les courtes durées des deux éclipses hybrides précédentes. Toutes les éclipses de la série ont lieu au nœud ascendant de la Lune, donc les éclipses successives de la série vont parcourir la surface du globe terrestre du nord au sud. L’éclipse hybride du 20 avril 2023 est la 52e éclipse de la série. Elle se situe dans la seconde moitié de la série, et passe donc sur l’hémisphère sud du globe terrestre.

Observer la conjonction de la Lune avec les Pléiades, puis avec Vénus

La Lune, les Pléiades et Vénus
La Lune, les Pléiades et Vénus. Crédits J. Berthier (Lune) – NASA, ESA and AURA/Caltech (Pléiades) – NASAJPL-Caltech (Vénus)

Nous proposons en ce mois d’avril d’admirer deux rapprochements célestes peut-être moins spectaculaires qu’une comète ou moins originaux qu’un astéroïde qui croise le champ d’une galaxie, mais qui n’en demeurent pas moins très esthétiques et qui permettent de faire plus ample connaissance avec des acteurs connus et d’aborder quelques notions de mécanique céleste.

Ce phénomène en deux temps, les 22 et 23 avril 2023, mettra donc en scène 3 acteurs. Tout d’abord, un astre qui nous est très familier et qui appartient à notre système solaire : la Lune, notre seul et unique satellite naturel. Ensuite, un amas ouvert situé bien au-delà des limites extrêmes de notre système solaire, puis retour dans notre système solaire avec une planète, Vénus.

Qui verra-t-on ?

La Lune : doit-on encore la présenter ?

Une dernière fois pour les retardataires ? La Lune est le seul satellite naturel de la Terre. Comparée à tous les autres satellites naturels de notre système solaire, elle a la particularité d’avoir une taille conséquente par rapport à l’astre autour duquel elle tourne. La Lune se serait formée très peu de temps après la formation de la Terre. Rappelons que la Terre, comme l’ensemble du Système solaire, s’est formée il y a 4,56 milliards d’années. Quelque 60 millions d’années après, un astre que l’on nomme Théia aurait percuté la Terre (dans la mythologie grecque, Théia est la mère de Séléné, la déesse de la Lune). Cette petite planète de la taille de Mars a été pulvérisée lors de l’impact, un impact qui a aussi arraché une partie du manteau terrestre. Le nuage de tous ces débris s’est ensuite condensé pour former la Lune. Ce modèle rend bien compte des similitudes isotopiques du sol lunaire avec le manteau terrestre. Le nuage de débris étant proche de la Terre, la Lune se trouvait bien plus proche de la Terre au cours du premier milliard d’années de son existence qu’elle ne l’est actuellement. À cette période, elle était trois fois plus proche, et de ce fait, était visuellement trois fois plus grosse. En conséquence, une lunaison était bien plus courte et les marées des océans terrestres étaient bien plus prononcées. Il est plus que probable que la présence de la Lune a stabilisé l’axe de rotation de la Terre, ce qui a pu aider à l’apparition de la vie, même si aucune preuve n’a été à ce jour rapportée en ce sens. Aujourd’hui, la Lune orbite à une distance moyenne de 384 000 km de la Terre autour de laquelle elle fait un tour complet en environ 28 jours. Il est bon de regarder la Lune pour ce qu’elle est : une petite planète tellement proche de la Terre que notre œil en perçoit la surface, sans instrument. On l’oublie peut-être trop souvent. Les 3 autres planètes telluriques (Mercure, Vénus et Mars) n’ont rien d’équivalent.

Les Pléiades

Le groupe d’étoiles des Pléiades est un amas ouvert situé dans la constellation du Taureau. Un amas ouvert est une association de centaines voire de milliers d’étoiles nées ensemble dans un même nuage de gaz et de poussières. Ces amas ont une espérance de vie très souvent plus courte que celles des individus stellaires qui les composent. En effet, la plupart des étoiles étant assez éloignées les unes par rapport aux autres, un amas voit sa cohésion gravitationnelle se diluer au fil des millions d’années. Les effets de marée qu’un amas subit dans sa trajectoire autour du centre galactique peuvent finir par le disloquer, chaque étoile partant dès lors « vivre sa vie » seule. C’est d’ailleurs ce qui s’est passé pour le Soleil : né comme toutes les étoiles au sein d’un amas dans notre galaxie, il s’en est ensuite allé « vivre sa vie » seul dans le milieu interstellaire…

Mais revenons aux Pléiades. Cet amas, situé à 440 années-lumière (al) du Soleil, s’est formé il y a environ 100 millions d’années. Des études de la dynamique de ses étoiles ont cependant montré qu’il sera disloqué dans environ 250 millions d’années. Pour l’heure, il offre toujours l’image d’une splendide concentration stellaire, puisqu’on y a dénombré environ 3 000 étoiles. Si l’œil nu en perçoit 8 ou 9 (les très bons observateurs peuvent en compter jusque 12), des jumelles ou, mieux, un télescope permet d’en compter plusieurs dizaines. Les plus brillantes sont au nombre de 7 et ont reçu chacune un nom, celui des filles du titan Atlas de la mythologie grecque, soit : Astérope, Mérope, Electre, Maïa, Taygète, Célaéno et Alcyone. L’amas a une taille angulaire de 2° dans le ciel, ce qui signifie que l’on pourrait y faire entrer quatre fois la Lune, puisque le diamètre de cette dernière est de 30′ d’arc. Les magnitudes de ces 7 étoiles sont comprises entre 2,9 et 5,4.

Étoiles principales de l’amas des Pléiades
Étoiles principales de l’amas des Pléiades. Crédits NASA, ESA and AURA/Caltech

Sachant que des jumelles offrent, en fonction de leur grossissement (entre 7 fois et 10 fois pour les plus communes), entre 5° et 7° de champ, on comprendra que les Pléiades seront vues en entier dans un instrument aussi modeste. Elles seront bien mieux en valeur dans un petit instrument d’astronomie, lunette ou télescope, tant que l’on ne grossit pas trop, en tout cas, sans jamais dépasser 50 fois. En effet, au-delà de cette amplification, l’amas n’est plus vu en entier, car trop grossi, ce qui altère la majeure partie de son esthétique.

Vénus

Enfin, Vénus est la deuxième planète de notre système solaire. On l’appelle la sœur jumelle de la Terre, car elle cumule plusieurs similitudes avec notre planète. En premier lieu, elle est elle aussi rocheuse. Ensuite, et elle a quasiment la même taille, ces deux critères lui offrant une masse assez proche de celle de la Terre. Enfin, si elle a aussi une atmosphère, celle-ci est très différente de celle de la Terre, puisqu’essentiellement constituée de dioxyde de carbone (CO²) à hauteur de 96,5 % et de diazote (3,5 %). Cette atmosphère est 92 fois plus massive que celle de la Terre et provoque un terrible effet de serre, puisque la température moyenne à la surface de Vénus avoisine les 460 °C. Cette atmosphère est surmontée de nuages de gouttelettes d’acide sulfurique et d’eau lui conférant un albédo de 0,77 qui réfléchit 90 % de la lumière solaire. Cette particularité en fait un astre très brillant vu depuis la Terre, le plus brillant après le Soleil et la Lune. Du fait de cet éclat, Vénus est l’astre qu’on appelle parfois l’étoile du berger, le terme étoile étant utilisé de manière impropre puisque Vénus n’est pas une étoile, mais bien une planète.

Que verra-t-on ?

La première rencontre aura lieu le 22 avril 2023 avec les Pléiades. Dans son déplacement sur son orbite autour de la Terre, la Lune vient en effet régulièrement à passer entre la Terre et des étoiles ou des groupes d’étoiles de notre galaxie situés très loin derrière elle. En ce samedi 22 avril, nous serons 48 heures après la nouvelle lune. Cette dernière sera donc visible dans les dernières lueurs du couchant vers 21 h 30 (Temps légal français) sous la forme d’un croissant extrêmement fin à 3 degrés à l’est (en haut à gauche ce soir-là dans le ciel de France métropolitaine) de l’amas des Pléiades. Pour être admiré, le spectacle va requérir un horizon ouest bien dégagé, sans immeubles ou arbres et un ciel bien clair, sans brume. Dans ces conditions, il sera peut-être utile de s’aider de jumelles, plus lumineuses que l’œil nu, permettant de capturer plus tôt et plus aisément les acteurs de ce rapprochement. Un observateur attentif remarquera aussi la présence de l’amas des Hyades, lui aussi visible à l’œil nu avec la brillante Aldébaran, un peu plus en haut à gauche. C’est d’ailleurs peut-être dans ces jumelles que le spectacle sera le plus beau. Avec un champ de 5°, la Lune et les Pléiades devraient rentrer dans le champ de jumelles 10 × 50.

Le lendemain, dimanche 23 avril, ce sera au tour de Vénus d’avoir la visite de la Lune. Notons que pour les plus courageux et fans de challenge, ils pourront tenter ce jour-là de capturer les deux astres lors de leur conjonction géocentrique en longitude qui aura lieu… en plein jour à 14 h 43 (Temps légal français) avec seulement 1,3° de séparation. Des jumelles, ou une simple lunette astronomique, peuvent suffire pour tenter cette observation. Le soir venu, vers 21 h 30 (Temps légal français), les deux astres ne seront encore séparés que d’environ 2° et Vénus sera positionnée sous le fin croissant lunaire. Le spectacle promet d’être magnifique, même à l’œil nu. Il sera tout aussi joli dans des jumelles. Mais un petit instrument d’astronomie, lunette ou télescope, pourra augmenter encore l’esthétique, puisqu’en grossissant entre 50 et 100 fois, on accédera à quelques détails sur la Lune (attention, le fin croissant ne permettra pas de voir tous ses cratères…), ainsi qu’à l’aspect de phase que va montrer l’étoile du berger.

Au final, on rappellera que l’œil humain ne voit le spectacle qu’en 2D (hauteur × largeur) et ce frustrant manque de profondeur nous interdit d’apprécier les distances.

Dans le cas présent, la Lune, objet du Système solaire le plus proche de la Terre, sera située à une distance moyenne de 384 000 km ; les Pléiades, avec 440 années-lumière, représentent, et de loin, l’acteur le plus éloigné. Enfin, la planète Vénus sera située quant à elle à environ 50 millions de kilomètres de la Terre.

ciel du mois

Phénomènes astronomiques

Repère géocentrique, les conjonctions entre planètes et des planètes avec la Lune
sont en longitude. Les phénomènes sont donnés en Temps légal français.

6 avril

6 h 34 min 31 s Pleine lune.

12 avril

0 h 07 min 05 s Jupiter en conjonction, distance à la Terre : 5,954 848 382 au, diamètre apparent : 33,11″.

0 h 10 min 25 s Mercure en plus grande élongation : 19° 29′ E.

5 h 10 min 08 s Déclinaison minimale de la Lune : − 27° 57′.

13 avril

11 h 11 min 25 s Dernier quartier de lune.

16 h 38 min 11 s Jupiter à l’apogée, distance à la Terre : 5,955 14 au, diamètre apparent : 33,11″.

16 avril

4 h 23 min 55 s Lune au périgée, distance à la Terre : 367 968 km, diamètre apparent de la Lune : 32,46′.

8 h 12 min 41 s Élongation minimale entre la Lune et Saturne, élongation : 3° 11,30′, élongation de la Lune au Soleil : 52° O.

17 avril

15 h 34 min 15 s Vénus au périhélie, distance au Soleil : 0,718 44 au.

21 h 12 min 00 s Élongation minimale entre la Lune et Neptune, élongation : 2° 02,84′, élongation de la Lune au Soleil : 31° O.

19 avril

19 h 25 min 39 s Élongation minimale entre la Lune et Jupiter, élongation : 0° 06,49′, élongation de la Lune au Soleil : 6° O.

20 avril

6 h 12 min 32 s Nouvelle lune.

21 avril

10 h 23 min 38 s Élongation minimale entre la Lune et Mercure, élongation : 1° 44,92′, élongation de la Lune au Soleil : 15° E.

13 h 53 min 54 s Élongation minimale entre la Lune et Uranus, élongation : 1° 34,73′, élongation de la Lune au Soleil : 17° E.

18 h 01 min 02 s Mercure est stationnaire dans la constellation du Bélier.

22 avril

8 h 41 min 45 s Élongation minimale entre Uranus et Mercure, élongation : 3° 50,63′, élongation de Mercure au Soleil : 14° E.

23 avril

14 h 31 min 25 s Élongation minimale entre la Lune et Vénus, élongation : 1° 17,27′, élongation de la Lune au Soleil : 41° E.

25 avril

7 h 52 min 49 s Déclinaison maximale de la Lune : + 27° 58′.

26 avril

4 h 55 min 56 s Élongation minimale entre la Lune et Mars, élongation : 3° 13,10′, élongation de la Lune au Soleil : 71° E.

27 avril

23 h 19 min 56 s Premier quartier de lune.

28 avril

8 h 43 min 05 s Lune à l’apogée, distance à la Terre : 404 299 km, diamètre apparent de la Lune : 29,55′.

Visibilité de la Lune et des planètes

Planètes visibles entre les latitudes 60° Nord et 60° Sud et les constellations voisines. L’aspect apparent des planètes est calculé pour le 16 avril 2023 à 22 h 00 UT.

  • La Lune

    La Lune

    La Lune tourne autour de notre planète tout en tournant autour de son axe en approximativement 28 jours : c’est pourquoi l’on ne voit toujours que la même face de la Lune. Au cours de sa rotation autour de la Terre, la Lune présente plusieurs phases en fonction de sa position par rapport au Soleil : le premier quartier, la pleine lune, le dernier quartier et la nouvelle lune. Le retour à une même phase se fait en moyenne tous les 29,53 jours : cette durée de révolution s’appelle la lunaison moyenne ou révolution synodique moyenne de la Lune. En raison des perturbations, la lunaison vraie entre deux phases identiques peut varier dans un intervalle de plus ou moins sept heures par rapport à cette valeur moyenne.

    Invisible du matin du 17 avril
    au soir du 21 avril

    6Pleine lune
    13Dernier quartier
    20Nouvelle lune
    27Premier quartier
  • Mercure

    Mercure le 16 avril 2023

    Mercure

    Mercure est visible le soir au crépuscule et en début de nuit jusqu’au 16 avril, date de sa dernière visibilité du soir à Paris. Elle se trouve dans la constellation des Poissons jusqu’au 3 avril, date à laquelle elle entre dans la constellation du Bélier. Son mouvement est direct jusqu’au 21 avril, date à laquelle il devient stationnaire, puis rétrograde.

    Diamètre apparent : 8,9″

    Magnitude :  0,83

    visible
    à l’œil nu
    visible
    aux jumelles
    visible
    au télescope
  • Vénus

    Vénus le 16 avril 2023

    Vénus

    Vénus est visible le soir au crépuscule et en première partie de nuit. Au cours du mois, elle se couche de plus en plus tard. À partir du 6 avril, elle se couche après minuit en Temps légal français. Elle se trouve dans la constellation du Bélier jusqu’au 7 avril, date à laquelle elle entre dans la constellation du Taureau. Son mouvement est direct.

    Diamètre apparent : 15,4″

    Magnitude : − 4,08

    visible
    à l’œil nu
    visible
    aux jumelles
    visible
    au télescope
  • Mars

    Mars le 16 avril 2023

    Mars

    Mars est visible le soir au crépuscule et une grande partie de la nuit. Au cours du mois, elle se couche de plus en plus tôt en seconde partie de nuit. Elle se trouve tout le mois dans la constellation des Gémeaux. Son mouvement est direct.

    Diamètre apparent : 5,8″

    Magnitude :  1,13

    visible
    à l’œil nu
    visible
    aux jumelles
    visible
    au télescope
  • Jupiter

    Jupiter le 16 avril 2023

    Jupiter

    Jupiter n’est pas visible durant le mois d’avril. Elle se trouve tout le mois dans la constellation des Poissons. Durant tout le mois, son mouvement est direct.

    Diamètre apparent : 33,1″

    Magnitude : − 2,05

    non visible
    à l’œil nu
    non visible
    aux jumelles
    non visible
    au télescope
  • Saturne

    Saturne le 16 avril 2023

    Saturne

    Saturne est visible en fin de nuit et à l’aube à partir du 11 avril, date de son lever héliaque du matin à Paris. Elle se trouve tout le mois dans la constellation du Verseau. Son mouvement est direct.

    Diamètre apparent : 16,0″

    Magnitude : 0,99

    visible
    à l’œil nu
    visible
    aux jumelles
    visible
    au télescope
  • Uranus

    Uranus le 16 avril 2023

    Uranus

    Uranus est visible le soir au crépuscule et en première partie de nuit. Au cours du mois, elle se couche de plus en plus tôt. Elle est tout le mois dans la constellation du Bélier. Son mouvement est direct.

    Diamètre apparent : 3,4″

    Magnitude : 5,84

    non visible
    à l’œil nu
    visible
    aux jumelles
    visible
    au télescope
  • Neptune

    Neptune le 16 avril 2023

    Neptune

    Neptune est visible le matin en fin de nuit et à l’aube. Au cours du mois, elle se lève de plus en plus tôt en seconde partie de nuit. Elle est tout le mois dans la constellation des Poissons. Son mouvement est direct.

    Diamètre apparent : 2,2″

    Magnitude : 7,95

    non visible
    à l’œil nu
    visible
    aux jumelles
    visible
    au télescope
  • Portail des formulaires de calcul de l’IMCCE

    icone portail ssp

    Portail des formulaires de calcul de l’IMCCE

    N’oubliez pas que vous pouvez aussi calculer les instants des levers et couchers des astres et visualiser leur aspect apparent à n’importe quelle date et depuis n’importe quel lieu sur Terre grâce à notre portail de calculs d’éphémérides : https://ssp.imcce.fr.

Cartes du ciel

Cartes du ciel des étoiles brillantes et des planètes visibles dans le ciel de l’hémisphère nord et de l’hémisphère sud, vers l’horizon nord et l’horizon sud, pour le 15 avril 2023.

  • Hémisphère nord, en direction du nord – 23 h Temps légal français (UTC + 2 h)

    Carte du ciel de l’hémisphère nord, en direction du nord, au 15 avril 2023
    Carte du ciel de l’hémisphère nord, en direction du nord. Crédits IMCCE
  • Hémisphère nord, en direction du sud – 23 h Temps légal français (UTC + 2 h)

    Carte du ciel de l’hémisphère nord, en direction du sud, au 15 avril 2023
    Carte du ciel de l’hémisphère nord, en direction du sud. Crédits IMCCE
  • Hémisphère sud, en direction du nord – 23 h Temps local à La Réunion (UTC + 4 h)

    Carte du ciel de l’hémisphère sud, en direction du nord, au 15 avril 2023
    Carte du ciel de l’hémisphère sud, en direction du nord. Crédits IMCCE
  • Hémisphère sud, en direction du sud – 23 h Temps local à La Réunion (UTC + 4 h)

    Carte du ciel de l’hémisphère sud, en direction du sud, au 15 avril 2023
    Carte du ciel de l’hémisphère sud, en direction du sud. Crédits IMCCE
  • Vue dans le plan de l’écliptique

    Dans sa course apparente sur l’écliptique, le Soleil est accompagné de plusieurs planètes proches. Celles qui sont à l’est peuvent être observées au coucher du Soleil et en début de nuit selon leur élongation et leur magnitude, celles qui sont à l’ouest le seront en fin de nuit et au lever du Soleil sous les mêmes conditions. La figure suivante montre la configuration au 15 avril 2023.

    Position de la Lune et des planètes dans le plan de l’écliptique au 15 avril 2023
    Position de la Lune et des planètes dans le plan de l’écliptique au 15 avril 2023. Crédits IMCCE
    Déplacement de la Lune et des planètes dans le plan de l’écliptique au cours du mois de avril 2023. Crédits IMCCE
  • Positions héliocentriques des planètes

    Les figures suivantes montrent la configuration dans le plan de l’écliptique au 15 avril 2023. Sur chaque orbite des planètes intérieures, l’intersection du segment et de l’orbite marque la position de la planète au premier jour du mois, et l’extrémité de la flèche marque celle au dernier jour du mois.

    Positions héliocentriques des planètes intérieures dans le plan de l’écliptique au 15 avril 2023
    Positions héliocentriques des planètes intérieures dans le plan de l’écliptique au 15 avril 2023. Crédits IMCCE
    Positions héliocentriques des planètes extérieures dans le plan de l’écliptique au 15 avril 2023
    Positions héliocentriques des planètes extérieures dans le plan de l’écliptique au 15 avril 2023. Crédits IMCCE

culture astronomique

À la mesure du ciel, épisode 3

Still life with telescopes and an astrolabe, an hour glass, a book and a quill, (Nature morte avec des télescopes et un astrolabe, un sablier, un livre et une plume d’oie), Philippe Rousseau, XIXe siècle.
Still life with telescopes and an astrolabe, an hour glass, a book and a quill (Nature morte avec des télescopes et un astrolabe, un sablier, un livre et une plume d’oie), Philippe Rousseau, xixe siècle. Domaine public

À la mesure du ciel est un feuilleton consacré à l’une des disciplines sans doute les plus méconnues sinon les plus austères de l’astronomie : l’astrométrie ou la mesure de la position des astres dans le ciel.

Lire le 3e épisode : « L’Île aux étoiles de Tycho »

L’astrométrie est aussi l’une des premières activités des astronomes de l’Antiquité. Elle est au fondement de l’astronomie. Sans elle et sans le gain en précision associé à cette branche, acquis au fil du temps jusqu’à nos jours, l’astronomie n’aurait pu se développer. Il était donc urgent de revenir aux racines de l’astronomie.

science en direct

Juice et les lunes glacées de Jupiter

Vue d’artiste de la sonde Juice et du système de Jupiter
Vue d’artiste de la sonde Juice et du système de Jupiter. Crédits Juice : ESA/ATG medialab – Jupiter : NASA/ESA/J. Nichols (University of Leicester) – Ganymède : NASA/JPL – Io : NASA/JPL/University of Arizona – Callisto et Europe : NASA/JPL/DLR

Prévue au décollage le 13 avril 2023, la sonde européenne Juice (Jupiter Icy Moons Explorer) partira explorer le système jovien.

Juice prendra son envol depuis le site de Kourou, à bord d’une fusée Ariane 5. L’objectif de cette mission ambitieuse de l’ESA (Agence spatiale européenne) sera d’étendre nos connaissances des lunes de Jupiter, et tout particulièrement de la plus grande d’entre elles : Ganymède. En effet, ce sera la première fois qu’une sonde spatiale se mettra en orbite autour d’une lune du Système solaire, autre que la Lune elle-même.

Si les plus grandes lunes, dites principales, de Jupiter méritent tant d’intérêt, c’est que certaines d’entre elles cachent sous leur croûte de glace un océan d’eau liquide, chauffé perpétuellement par les effets de marées créés par leur planète, Jupiter. Ainsi, les lunes Europe et Ganymède comptent parmi les objets du Système solaire les plus fascinants.

Le cas de Ganymède, plus grosse lune du Système solaire, est encore plus surprenant. Certains chercheurs pensent que les conditions physiques de son intérieur pourraient permettre la présence de plusieurs océans, superposés les uns aux autres, sous la surface glacée de Ganymède.

Ganymède serait composée de plusieurs strates alternées de glaces et d’océans sous sa surface
Ganymède serait composée de plusieurs strates alternées de glaces et d’océans sous sa surface. Crédits NASA/JPL-Caltech

Les chercheurs de l’IMCCE sont doublement impliqués dans cette mission européenne. D’une part, les éphémérides développées à l’IMCCE seront utilisées par le centre opérationnel de l’ESA pour manœuvrer la sonde lors de son orbite d’insertion dans le système jovien. Et d’autre part, l’observation in situ de la position des lunes dans l’espace leur permettra d’affiner les modèles d’évolution dynamique du système jovien.

Prévue pour une durée d’un peu plus de quatre ans, la sonde spatiale Juice devrait arriver à destination en 2031.

Retour sur l’aventure de la météorite normande

Le plus gros fragment de l’astéroïde 2023 CX1 retrouvé à Saint-Pierre-le-Viger lors des battues organisées par FRIPON/Vigie-Ciel
Le plus gros fragment de l’astéroïde 2023 CX1 retrouvé à Saint-Pierre-le-Viger lors des battues organisées par FRIPON/Vigie-Ciel. Crédits FRIPON/Vigie-Ciel

Début février 2023, un astéroïde est découvert depuis un observatoire hongrois. À peine 7 h plus tard, l’astéroïde frappe la Terre, engendrant une pluie de météorites en Normandie, dont de nombreux fragments seront retrouvés et analysés. Voici leur histoire !

Un astéroïde impacteur détecté

Tout commence le 12 février 2023, à 21 h 18 heure locale française, quand l’astronome hongrois Krisztián Sárneczky voit sur ses images prises à l’observatoire de Konkoly un objet filant à une vitesse angulaire de 14 secondes d’arc par minute. L’objet n’étant visiblement pas connu, l’astronome le signale au Minor Planet Center qui lance un appel pour confirmer ce nouvel objet aux observatoires du monde entier. C’est ainsi que moins d’une heure après, l’observatoire de Višnjan en Croatie observe lui aussi ce qui se révélera être un astéroïde de taille métrique, et aidera à confirmer la forte probabilité d’impact imminent avec la Terre. À peine 6 h 40 après sa découverte, l’astéroïde entre en collision avec l’atmosphère terrestre à 3 h 59 heure locale française, offrant à de nombreux astronomes et amateurs un joli spectacle (un météore très brillant appelé « bolide », dont la luminosité rivalise avec celle de la Lune) visible dans le nord de la France, mais aussi depuis le sud du Royaume-Uni et du Benelux (voir images ci-dessous).

L’astéroïde 2023 CX1 lors de son entrée dans l’atmosphère terrestre le 13 février 2023 à vers 2 h 59 TU
L’astéroïde 2023 CX1 lors de son entrée dans l’atmosphère terrestre le 13 février 2023 à Paris vers 2 h 59 TU. Crédits J. Desmars
Détection du bolide par la caméra FRIPON du planétarium de Ludiver, relais régional du projet FRIPON/Vigie-Ciel.
Détection du bolide par la caméra FRIPON du planétarium de Ludiver, relais régional du projet FRIPON/Vigie-Ciel. Crédits FRIPON/Vigie-Ciel Ludiver

Des fragments retrouvés en Normandie

Bien que 2023 CX1 était de taille modeste (environ 1 mètre de diamètre), les premiers calculs de la chute montrent qu’après fragmentation, des morceaux avaient dû survivre à la rentrée atmosphérique. Les calculs préliminaires montraient que les fragments avaient probablement fini leur course dans la Manche, mais après une étude approfondie de plusieurs sources (images des télescopes obtenues plusieurs heures avant l’entrée dans l’atmosphère ; vidéos de sécurité ; vidéos de nombreux amateurs et données FRIPON), les calculs effectués par Peter Jenninskens (SETI, USA ), Denis Vida (UWO, Canada), Auriane Egal (UWO et Espace pour la Vie, Montréal) et Hadrien Devillepoix (DFN, Australia) en coordination avec le projet FRIPON ont déterminé une zone de chute probable de météorites entre Dieppe et Doudeville. À peine 48 h plus tard, l’équipe FRIPON/Vigie-Ciel a rapidement mobilisé son réseau pour organiser des battues de recherche de ces précieuses pierres. C’est ainsi que le premier gros fragment de 93 g est trouvé le 15 février à 16 h 42 par Loïs Leblanc, une étudiante en école d’art de 18 ans. Il s’agissait d’une roche noire, affleurant à peine le sol d’un champ de la commune de Saint-Pierre-le-Viger en Seine-Maritime (voir image ci-dessous).

Première météorite issue de l’astéroïde 2023 CX1 retrouvée à Saint-Pierre-le-Viger et sa découvreuse, Loïs Leblanc.
Première météorite issue de l’astéroïde 2023 CX1 retrouvée à Saint-Pierre-le-Viger et sa découvreuse, Loïs Leblanc. Crédits FRIPON/Vigie-Ciel Ludiver

Cette découverte a donné beaucoup d’espoir aux nombreuses personnes venues de plusieurs endroits de la France et parfois même de l’étranger. Ainsi, les battues organisées par FRIPON/Vigie-Ciel retrouveront dans les jours suivants 11 nouveaux fragments avec des masses variant de 2 à 24 g aux endroits prédits par les calculs (voir image-ci-dessous). 2023 CX1 est seulement le 7e astéroïde qui a été détecté avant d’impacter la Terre et uniquement le 3e pour lequel des fragments sont retrouvés.

Carte montrant la localisation des météorites découvertes lors de la campagne <span>de recherche menée par Vigie-Ciel, du 15 au 19 février 2023. La masse des météorites</span> est indiquée pour chacun des points positionnés.
Carte montrant la localisation des météorites découvertes lors de la campagne de recherche menée par Vigie-Ciel, du 15 au 19 février 2023. La masse des météorites est indiquée pour chacun des points positionnés. Crédits FRIPON/Vigie-Ciel

Les battues de recherche ont toutes suivi un protocole mis en place dans le cadre du programme de sciences participatives Vigie-Ciel : demande d’autorisations d’accès aux propriétaires des terrains, rencontre avec les autorités locales, formation des volontaires sur le terrain et, bien sûr, rappel des objectifs du projet. Cette démarche a été très appréciée par les participants et les habitants rencontrés, et constitue pour l’équipe une base essentielle pour rendre ce projet possible.

L’analyse des fragments est en cours

Les fragments ainsi collectés sont actuellement en train de faire l’objet d’études approfondies. Le plus gros fragment de 93 g a été envoyé à Bratislava dans un détecteur du Département de physique nucléaire de l’Université Komensky pour le comptage des noyaux cosmogéniques. Cela va nous renseigner sur la durée du voyage interplanétaire de l’astéroïde 2023 CX1 et sur sa géométrie au moment auquel il a impacté l’atmosphère de la Terre. De minces lames ont aussi été faites pour déterminer le type de météorite grâce à des analyses microscopiques sur de plus petits fragments et sont encore en cours d’analyse au Muséum d’histoire naturelle de Paris et au muséum de Vienne. En parallèle, une équipe d’astronomes du monde entier étudie la trajectoire de l’astéroïde sur la base des observations télescopiques pour déterminer son origine dans le Système solaire.

Comment reconnaître une météorite ?

Pour vous aider à reconnaître les météorites, voici un récapitulatif des critères morphologiques importants :

  • une fine pellicule noire recouvre la surface d’une météorite juste après sa chute : il s’agit de la croûte de fusion, témoin de sa traversée de l’atmosphère ;
  • lorsque cette croûte est cassée et l’intérieur de la météorite est visible, il est toujours différent de la surface, souvent plus clair (voir image ci-dessous) ;
  • la pierre présente des faces planes faisant entre-elles des angles marqués : elle résulte de la fragmentation d’un objet plus gros ;
  • la surface de la pierre a souvent été lissée par la traversée de l’atmosphère et ses arêtes sont alors émoussées ;
  • la plupart des météorites contiennent du métal, qui peut constituer l’essentiel de la roche (rare) ou bien plutôt se manifester sous forme de petits grains brillants (qui peuvent rouiller très légèrement et tacher la roche de marron).

En cas de découverte, il est important de bien noter les coordonnées de la trouvaille, sa masse et de la manipuler le moins possible à mains nues, de la stocker dans un sac plastique avec un sachet de dessiccant.

Le 6<sup>e</sup> fragment retrouvé par Lucie Maquet (IMCCE) sur lequel <span>on distingue nettement la croûte de fusion et l’intérieur</span> plus clair de la météorite. C’est cette caractéristique qui a aidé à reconnaître rapidement qu’il s’agissait bien d’une météorite.
Le 6e fragment retrouvé par Lucie Maquet (IMCCE) sur lequel on distingue nettement la croûte de fusion et l’intérieur plus clair de la météorite. C’est cette caractéristique qui a aidé à reconnaître rapidement qu’il s’agissait bien d’une météorite. Crédits FRIPON/Vigie-Ciel

en savoir plus

FRIPON/Vigie-ciel est un projet de science participative porté par le Muséum national d’histoire naturelle, l’Observatoire de Paris, l’Université Paris-Saclay et l’OSU-Pytheas. Ses objectifs sont la recherche scientifique sur les météores, météorites et cratères d’impact en impliquant les citoyens.

 

Séminaires & conférences

Compte tenu de la fermeture de l’Observatoire de Paris, les séminaires habituellement ouverts au public sont suspendus jusqu’à nouvel ordre.

  • Bureau des longitudes

    Mercredi 5 avril 2023 – 14 h 30

    Le déclin des glaciers du globe observé depuis l’espace

    Étienne Berthier (CNRS/LEGOS/Observatoire Midi Pyrénées)

    École normale supérieure, Amphi Jaurès, 29 rue d’Ulm, 75005 Paris

    Entrée libre dans la limite des places disponibles.

    Renseignements par téléphone au 06 11 27 71 83
    ou par mail à l’adresse renseignements@bureau-des-longitudes.fr

  • ASD

    Jeudi 13 avril 2023 – 14 h 30

    Résolution d’ambiguïtés : un problème mathématique au cœur du positionnement par satellites

    Thibaut Castan (Ophelia Sensors)

    Salle Danjon, Observatoire de Paris, 77 avenue Denfert-Rochereau, 75014 Paris

Astro en images

Aurores polaires

Aurore boréale photographiée le 27 février 2023 depuis Bailleulmont, près d’Arras (Pas-de-Calais)
Aurore boréale photographiée le 27 février 2023 depuis Bailleulmont, près d’Arras (Pas-de-Calais). Crédits S. Lericque

Les aurores polaires figurent sans nul doute parmi les spectacles les plus merveilleux que peut offrir la nature.

Fruit d’une interaction entre des particules émises par le Soleil et les hautes couches de l’atmosphère terrestre, les aurores sont relativement rares aux latitudes de la France métropolitaine. Les dernières remontaient vraisemblablement à la fin 2015.

La conjonction de conditions favorables en ce mois de février 2023 a permis aux observateurs situés dans les Hauts-de-France, en Normandie et en Bretagne de capturer sur leurs appareils photographiques les belles couleurs typiques des aurores, avec quelquefois des premiers plans spectaculaires.

La première de ces conditions est bien évidemment la nébulosité : pas d’observation d’aurore en cas de ciel couvert. Il faut surtout que l’activité solaire soit suffisamment intense quelques jours auparavant, dans une direction compatible avec la direction de la Terre, et que le flux des particules soit lui aussi correctement orienté.

Ces conditions sont caractérisées par des « proxies » solaires, valeurs numériques déterminées par l’observation au fil du temps, comme le Kp qui est un indice géomagnétique. Ainsi, il semble que les conditions nécessaires pour l’observation des aurores en Norvège soient d’avoir un Kp de 4 à 5 au minimum, des vitesses de vents solaires de 500 à 600 km/s, une densité de particules supérieure à 5p/cm3 et un indice Bz orienté au sud avec une valeur minimale de − 5.

Pour connaître des aurores dans le nord de la France métropolitaine, il semble qu’il faille avoir un Kp d’au moins 8 et que les autres paramètres soient tous très favorables : plus la latitude est basse, plus les conditions d’occurrence d’une aurore sont difficiles à réunir en même temps.

En ce qui concerne les aurores de ce mois de février, il a été très difficile de les observer à l’œil nu ; mais pour des observateurs situés plus proches du pôle Nord, le spectacle a dû être époustouflant !

Le talent des photographes qui ont été mis à l’honneur par les médias en ce mois de février a néanmoins permis d’immortaliser ce magnifique spectacle, dont on ne peut pas se lasser. Tout comme une éclipse, et pour paraphraser le célèbre poète Verlaine, une aurore n’est jamais ni tout à fait la même, ni tout à fait une autre…

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