Une éclipse hybride se produit lorsque le sommet du cône d’ombre de la Lune se trouve dans l’hémisphère terrestre situé face au Soleil, donc lorsque sa distance (d) au plan de Bessel (P) est inférieure à un rayon terrestre (r).

À la surface de la Terre, l’éclipse commence par une éclipse annulaire, car la partie de la surface terrestre éclipsée est dans le prolongement du cône d’ombre. Puis l’éclipse devient totale, car la partie de la surface terrestre éclipsée est dans le cône d’ombre. Enfin, l’éclipse redevient annulaire lorsque la partie de la surface terrestre éclipsée retourne dans le prolongement du cône d’ombre.
Ces types d’éclipses sont également appelées « éclipses perlées ». En effet, durant ces éclipses le diamètre apparent de la Lune est toujours très proche du diamètre apparent du Soleil, car l’intersection de la surface terrestre et du cône d’ombre reste toujours au voisinage du sommet du cône d’ombre. Or, le profil du limbe lunaire n’est pas un cercle parfait, car il est constitué d’une succession de montagnes et de vallées. Chaque vallée laisse passer la lumière solaire et parsème le limbe lunaire de nombreux points brillants (appelés « grains de Baily ») donnant au limbe l’aspect d’un collier de perles. De plus, comme l’intersection du cône d’ombre et de la Terre se fait toujours au voisinage du sommet du cône d’ombre, les éclipses perlées sont caractérisées par une bande de centralité très étroite.
Dans le cas présent, la largeur maximale de la bande de centralité est de l’ordre de 52 km. Comme les diamètres apparents de la Lune et du Soleil sont proches, les durées des phases centrales sont également faibles, 1 min 22 s au maximum pour cette éclipse.
Visibilité de l’éclipse
À travers le portail des formulaires de calcul de l’IMCCE, vous pouvez également obtenir les circonstances locales de l’éclipse, télécharger les cartes générales de l’éclipse et retrouver toutes les éclipses passées et futures. Les résultats sont constamment actualisés en fonction des avancées de la recherche.
Cette éclipse est visible uniquement dans l’hémisphère sud. Elle débute dans le sud de l’océan Indien et se termine dans l’océan Pacifique au nord des îles Marshall. Elle est visible sous la forme d’une éclipse partielle sur une faible partie de l’Antarctique, notamment depuis la base Dumont d’Urville, sur l’Australie, le nord de la Nouvelle-Zélande, l’Indonésie, les Philippines, la Papouasie-Nouvelle-Guinée, le sud de la Malaisie, du Vietnam et du Cambodge et le sud-est de la Chine ainsi qu’à Taïwan. Par contre, la bande de centralité ne passe quasiment que sur des étendues maritimes : sur l’océan Indien, la mer de Timor, puis l’océan Pacifique. Sur les régions continentales, elle ne passe que sur un cap Australien, sur l’est du Timor-Leste et sur la Papouasie occidentale.
Circonstances générales de l’éclipse
Le tableau ci-dessous donne les circonstances générales de l’éclipse (en UTC). La durée de l’éclipse générale est de 5 h 25 min et sa magnitude est de 1,0070.
Phase | Instant en UTC | Longitude | Latitude |
---|---|---|---|
Commencement de l’éclipse générale | 1 h 34,4 min | 75° 59,3′ E | 40° 17,5′ S |
Commencement de l’éclipse hybride | 2 h 37,1 min | 63° 37,6′ E | 48° 27,0′ S |
Commencement de l’éclipse centrale | 2 h 37,1 min | 63° 37,3′ E | 48° 27,3′ S |
Éclipse centrale à midi vrai | 3 h 55,6 min | 120° 51,9′ E | 14° 50,3′ S |
Maximum de l’éclipse | 4 h 16,8 min | 125° 46,8′ E | 9° 35,9′ S |
Fin de l’éclipse centrale | 5 h 56,6 min | 178° 48,7′ O | 2° 55,5′ N |
Fin de l’éclipse hybride | 5 h 56,7 min | 178° 49,6′ O | 2° 56,4′ N |
Fin de l’éclipse générale | 6 h 59,4 min | 167° 13,4′ E | 11° 16,6′ N |
Le maximum de cette éclipse a lieu quatre jours après le passage de la Lune à son périgée, le diamètre apparent de la Lune (31′ 52,0″) est donc moyen et proche de celui du Soleil. Il a lieu peu de temps (4,3 min) après l’instant de la nouvelle lune et avant le passage de la Lune par son nœud ascendant. Durant l’éclipse, la Lune se trouve dans la constellation du Bélier.
Voici la suite des événements relatifs à la Lune sur cette courte période de temps.
16/04/2023 à
2 h 23 min 55 s UTC
La Lune au périgée,
distance à la Terre : 367 968,167 km, diamètre apparent : 32,55′,
longitude moyenne : 332,07°.
17/04/2023 à
21 h 46 min 11 s UTC
La Lune entre dans la
constellation des Poissons.
18/04/2023 à
10 h 55 min 19 s UTC
La Lune a une
déclinaison nulle et croissante, ascension droite : 0 h 25,2 min.
18/04/2023 à
12 h 03 min 27 s UTC
La Lune entre dans la
constellation de la Baleine.
18/04/2023 à
21 h 05 min 01 s UTC
La Lune entre dans la
constellation des Poissons.
20/04/2023 à
2 h 37 min 55 s UTC
La Lune entre dans la
constellation du Bélier.
20/04/2023 à
4 h 12 min 32 s UTC
Nouvelle lune.
20/04/2023 à
4 h 16 min 48 s UTC
Maximum de l’éclipse.
20/04/2023 à
11 h 30 min 31 s UTC
La Lune passe par le
nœud ascendant de son orbite, longitude moyenne : 34° 00,7′.
Série longue de saros contenant cette éclipse
Le saros est une période de récurrence des éclipses égale à 223 × L lunaisons moyennes de 6 585,321 314 jours. Cette période est proche de 242 × D révolutions draconitiques moyennes égales à 6 585,357 436 jours, la différence 242 × D – 223 × L est de 0,036 12 jour, soit 52 minutes. Elle est également proche de 239 × A révolutions anomalistiques moyennes de 6 585,537 419 jours, la différence 239 × A – 223 × L est de 0,21610 jour. Au bout d’un saros, la pleine lune se retrouve donc en moyenne à 2,8° en amont sur sa position orbitale précédente. La proximité numérique de ces trois périodes fait que l’on retrouve avec chaque période d’un saros des conditions très voisines et que l’évolution des éclipses après chaque saros est relativement lente, ce qui permet de construire des séries longues d’éclipses homologues séparées par un saros.
Cette éclipse appartient à une série longue de saros comportant 80 éclipses successives, ce qui en fait une série importante, la valeur moyenne étant de l’ordre de 72 éclipses. Cette série commence avec l’éclipse partielle du 3 octobre 1103 (les dates antérieures à 1582 sont données dans le calendrier julien) et se termine par l’éclipse partielle du 21 février 2528. Elle se compose de vingt éclipses partielles, suivies de vingt-neuf éclipses annulaires, puis de trois éclipses hybrides et de neuf éclipses totales. Puis, la série longue se termine avec vingt éclipses partielles.
L’éclipse du 20 avril 2023 est la dernière des trois éclipses hybrides de la série longue. On remarquera les faibles magnitudes et les courtes durées des deux éclipses hybrides précédentes. Toutes les éclipses de la série ont lieu au nœud ascendant de la Lune, donc les éclipses successives de la série vont parcourir la surface du globe terrestre du nord au sud. L’éclipse hybride du 20 avril 2023 est la 52e éclipse de la série. Elle se situe dans la seconde moitié de la série, et passe donc sur l’hémisphère sud du globe terrestre.