La mécanique céleste va nous offrir un très joli spectacle en ce début de mois : notre satellite naturel, la Lune, va en effet occulter l'amas ouvert des Pléiades. Cet évènement est une redite d'une première rencontre identique qui s’est produite le 1 er avril dernier ; il peut donc constituer une séance de rattrapage pour les lecteurs qui n'auraient pas assisté à la première représentation. Notons cependant que si le premier évènement s’est déroulé idéalement en début de nuit, la séance de rattrapage se présente sous des auspices moins favorables puisque le phénomène aura lieu cette fois en fin de la nuit du 3 au 4 décembre 2025. Il intéressera donc soit les couches-très-tard ou bien les lèves-tôt.
Si on ne présente plus la Lune régulièrement citée dans ces colonnes, on peut redire que les Pléiades sont constituées par une association d’environ 3 000 jeunes étoiles qui se sont formées ensemble il y a un peu plus de 100 millions d’années. Il s'agit d’un amas ouvert. Si cet âge peut paraître vénérable pour un humain, on rappellera que le Soleil a déjà vécu un peu plus de 5 milliards d’années et qu’il lui en reste autant à vivre. Cet amas appartient bien sûr à notre Galaxie ; il est situé dans le bras d’Orion, à environ 440 années-lumière du Soleil. L’amas couvre environ 2° dans le ciel (4 x le diamètre lunaire) et un œil humain peut distinguer entre 7 et 12 étoiles pour les plus aguerris. Point n’est besoin d’un gros télescope pour admirer ce bijou stellaire : les Pléiades sont absolument splendides dans une simple paire de jumelles.
Que verra-t-on ?
Notons tout d'abord que l’on ne mettra pas longtemps pour trouver la Lune puisque nous serons au lendemain de la pleine Lune. Cette dernière sera donc quasiment ronde et surtout encore très brillante.
Le phénomène débutera aux alentours de 4 h 30 TLF, heure à laquelle la Lune va éclipser Electra, et il se terminera vers 6 h 10 TLF avec un passage rasant de l’étoile la plus brillante des Pléiades, Alcyone.
Au début du phénomène, les deux astres seront à rechercher assez haut dans le ciel, environ 35° au-dessus de l’horizon ouest.
Pour l'observation du phénomène, comme pour la rencontre d'avril, rappelons que s'il sera bien sûr observable à l’œil nu, il sera beaucoup plus intéressant et esthétique à observer dans des petits instruments : jumelles ou petite lunette astronomique seront idéales car offrant un champ large permettant d’admirer le lent rapprochement. L’évènement étant relativement long, il sera plus aisé et confortable si les jumelles sont installées sur un pied. De même, pour l’occultation des étoiles principales, un instrument – lunette ou petit télescope – sur une monture est souhaitable, car bien plus stable et permettant un suivi, qui, même s’il est manuel, sera suffisant. Le phénomène durant deux heures, un observateur aura tout le loisir, s'il est équipé d'un instrument stable, d’aller admirer la septième planète de notre Système solaire, Uranus, à quelques encablures (voir ci-après).
Le phénomène ravira les astrophotographes qui auront l’occasion de multiplier les très beaux clichés que ce soit avec des téléobjectifs (image grand champ) ou au foyer de leur lunette ou télescopes (image resserrée).