Présence d’un « jeune » océan sous la couche de glace de Mimas
C’est confirmé ! Mimas, l’une des petites lunes de Saturne, renferme un océan global d’eau
liquide sous sa surface glacée !
Cette découverte issue de travaux dirigés par un astronome de l’Observatoire de Paris – PSL
au sein de l’Institut de mécanique céleste et de calcul des éphémérides (Observatoire de
Paris – PSL/CNRS/Sorbonne Université/Université de Lille) est parue dans la revue
Nature le
8 février 2024. Elle pourrait faire de Mimas la nouvelle cible à privilégier pour
l’étude
des conditions d’apparition de la vie dans le Système solaire.
S’il y a bien un objet dans le Système solaire au sein duquel on ne s’attendait pas à
trouver de l’eau à l’état liquide, c’est sans nul doute Mimas. À la différence de sa grande
sœur Encelade, la surface de Mimas est extrêmement cratérisée et inactive, ne témoignant
d’aucun signe d’activité sous sa surface. De plus, Mimas est une lune de taille modeste (de
l’ordre de 400 km de diamètre), taille qui ne lui permet pas de retenir longtemps sa
chaleur interne.
C’est en étudiant le mouvement de l’orbite de Mimas, grâce aux données de la sonde Cassini
de la NASA, que les chercheurs sont parvenus à confirmer la présence d’un océan sous
l’ensemble de la surface glacée du satellite.
Mimas rejoint ainsi le club très fermé des lunes qui possèdent un océan d’eau global (Europe
et Ganymède pour Jupiter, et Encelade et Titan pour Saturne). C’est même la plus petite
d’entre elles. À la différence des autres lunes où un océan a déjà été détecté, il s’agit
ici d’un océan naissant, offrant des conditions uniques pour étudier, de nos jours, des
processus d’interaction eau-roche, tels qu’ils ont pu exister dans de nombreux corps au
jeune âge du Système solaire.
Advancements in Viscoelastic Tidal Modeling: Bridging Multilayered and Homogeneous Rheological Approaches
Clodoaldo Ragazzo (IME, USP, São Paulo, Brésil)
Salle Denisse, Observatoire de Paris, 77 avenue
Denfert-Rochereau, 75014 Paris
Jeudi 28 mars 2024 – 14 h 30
On the Sun-shadow dynamics
Giovanni Federico Gronchi (Université de Pise, Italie)
Salle Denisse, Observatoire de Paris, 77 avenue
Denfert-Rochereau, 75014 Paris
Ce mois-ci
L’éclipse de Lune par la pénombre du 25 mars 2024
Cette éclipse par la pénombre de Lune est la première éclipse de Lune de l’année 2024. Une
seconde éclipse, cette fois partielle, aura lieu la nuit du 18 septembre 2024.
Une éclipse de Lune survient lorsque la Lune passe dans l’ombre de la Terre. Les éclipses de
Lune ne peuvent se produire que lorsque la Lune est en opposition avec le Soleil vis-à-vis de la
Terre, c’est-à-dire en phase de pleine lune. La Terre s’interpose alors entre le Soleil et
la Lune, bloquant tout ou partie du rayonnement solaire qui vient éclairer la Lune.
Il se produit une éclipse totale par la pénombre lorsque le disque lunaire se retrouve
complètement immergé dans la zone de pénombre sans jamais entrer dans l’ombre.
Les éclipses de Lune par la pénombre sont très peu spectaculaires et difficiles à observer à
l’œil nu, la perte de luminosité du disque lunaire étant très faible lorsqu’une partie de la
Lune est dans la pénombre de la Terre.
Pour voir les différentes phases d’une éclipse de Lune en un lieu donné, il suffit qu’il
fasse nuit durant ces phases. En effet, les éclipses de Lune se produisent toujours à la
pleine lune. Or à la pleine lune, la Lune se lève lorsque le Soleil se couche et se
couche lorsque le Soleil se lève, la Lune est donc visible toute la nuit.
Pour les éclipses par la pénombre, deux courbes sont tracées :
P1 : la limite de la région où l’entrée dans la pénombre est observée.
P2 : la limite de la région où la sortie de la pénombre est observée.
Chacune de ces courbes correspond aux lieux où la Lune se trouve à l’horizon à l’instant de
la
phase correspondante : les courbes en rouge correspondent aux lieux où la Lune
se lève et les courbes en bleu les lieux où la Lune se couche.
Pour chaque phase, les lieux situés à l’ouest d’une courbe rouge ne voient pas le début de
la
phase, car la Lune n’est pas encore levée, et les lieux situés à l’est voient
la phase correspondant à la courbe, car la Lune est déjà levée. De même, les lieux situés à
l’est d’une courbe bleue ne voient pas la phase, car la Lune est déjà couchée,
et les lieux situés à l’ouest voient la phase correspondant à la courbe, car la Lune n’est
pas
encore couchée.
L’éclipse de Lune par la pénombre du 25 mars 2024 sera visible en totalité sur le
continent américain,
sur une partie est de l’océan Pacifique et sur une partie ouest de l’océan Atlantique. Elle
est en partie visible sur l’Europe de l’Ouest,
sur l’est de l’Asie et l’est de l’Australie. Elle est en partie visible en France
métropolitaine : on n’observera pas le maximum et la fin
de l’éclipse, mais elle est visible en totalité à la Martinique et en Guadeloupe.
Durée totale de l’éclipse : 4 h 39 min 15,0 s.
À l’instant du maximum, la Lune se trouve dans la constellation de la Vierge.
Sa magnitude est 0,956 009.
Le tableau ci-dessous donne les circonstances de l’éclipse (en UTC), il faut ajouter une
heure pour avoir l’heure légale en France métropolitaine.
Phases
Instant en UTC
Longitude
Latitude
Angle au pôle
Entrée dans la pénombre
4 h 53,2 min
72° 17,5′ E
0° 39,0′ S
161,1°
Maximum de l’éclipse
7 h12,8 min
106° 16,6′ E
1° 12,2′ S
29,0°
Sortie de la pénombre
9 h 32,5 min
140° 16,1′ E
1° 45,2′ S
256,9°
Pour chaque début et fin de phase, on donne l’angle au pôle des points de contact, les
points
de contacts sont les points de tangence entre le disque lunaire et les cônes d’ombre et
de pénombre. L’angle au pôle est l’angle formé par la direction du pôle Nord céleste et la
demi-droite issue du centre lunaire et passant par le point de tangence, cet angle est
compté positivement vers l’ouest (donc dans le sens direct). On donne également les
coordonnées géographiques des lieux où la Lune est au zénith à l’instant de chaque phase.
Cette éclipse a lieu proche du passage de la Lune à son apogée,
le diamètre apparent de la pleine lune est donc faible (29,48′).
L’éclipse a lieu après le passage de la Lune par son nœud descendant.
Voici la suite des événements relatifs à la Lune sur cette courte période de temps.
23/03/2024 à 15 h 44 min 59 s UTC
La Lune à l’apogée, distance à la Terre : 406 294,218 km,
diamètre apparent : 29,49′, longitude moyenne :
165° 47,4′.
25/03/2024 à 7 h 00 min 20 s UTC
Pleine lune.
25/03/2024 à 7 h 12 min 51 s UTC
Maximum de l’éclipse de Lune.
26/03/2024 à 4 h 07 min 29 s UTC
La Lune passe par le nœud descendant de son orbite,
longitude moyenne : 195° 34,5′.
La série de saros de cette éclipse de Lune
Le saros est une période de récurrence des éclipses de 6 585,32 jours
correspondant à
223 révolutions synodiques de la Lune,
à 242 révolutions draconitiques et à 239 révolutions
anomalistiques de la Lune. Cette période a été nommée, à tort, saros par Edmond
Halley.
On peut donc construire des séries longues d’éclipses séparées par un saros.
Cette éclipse appartient à une série longue de saros comportant 71 éclipses
successives.
Cette série commence avec l’éclipse par la pénombre du 29 avril 888 (les dates
antérieures à 1582 sont données dans le calendrier julien)
et se termine par l’éclipse par la pénombre du 10 juin 2150. Elle se compose de
7 éclipses par la pénombre,
suivies de 23 éclipses partielles par l’ombre, puis de 13 éclipses totales, puis
18 éclipses partielles par l’ombre et se termine
par 10 éclipses par la pénombre. Ce sont toutes des éclipses au nœud descendant de la
Lune, donc les latitudes célestes successives de la Lune
croissent des latitudes négatives aux latitudes positives, les positions de la Lune par
rapport aux cônes d’ombre et de pénombre de la Terre
vont donc se déplacer dans cette série du sud au nord. En réalité, dans le propos précédent,
les directions nord et sud désignent le nord et le
sud par rapport à l’écliptique et non pas par rapport à l’équateur terrestre, il faut bien
se rappeler que l’écliptique est incliné par rapport
à l’équateur terrestre.
L’éclipse du 25 mars 2024 est la 64e éclipse de la série longue et la
troisième éclipse par la pénombre de la fin de la série,
la trajectoire du bord de la Lune est donc assez proche du bord nord du cône d’ombre.
L’éclipse totale de la série qui a la phase de totalité la
plus longue est celle du 4-5 juin 1555 (1 h 43 min 07 s). Comme l’éclipse
de mars 2024 est
postérieure à celle de 1555, la trajectoire de la Lune
passe en dessous du cône d’ombre, donc le maximum de l’éclipse a lieu après la pleine lune
et
avant le passage par le nœud descendant.
On remarque également que les deux éclipses par la pénombre qui précèdent l’éclipse du
25 mars sont des éclipses totales par la pénombre.
On peut également remarquer une dissymétrie dans la répartition des différents types
d’éclipse de cette série longue, principalement pour les éclipses par l’ombre.
La conjonction Saturne-Vénus des 21 et 22 mars 2024
Amateurs de beau challenge, ce mois-ci, cette rubrique est faite pour vous !
La mécanique céleste nous propose un phénomène loin d'être évident à admirer.
Si l’événement en lui-même, une conjonction entre les deux planètes Saturne et Vénus,
n'a rien de sensationnel, les conditions d'observation corseront quelque peu la visibilité du rapprochement,
puisque les planètes se trouveront assez proches de l'astre du jour lorsqu'elles seront au plus près l'une de l'autre.
Qui verra-t-on ?
Deuxième planète par ordre de distance au Soleil, Vénus est la planète sœur de la Terre, puisqu'elle a un diamètre quasi identique
(12 100 km à l'équateur comparés aux 12 768 km pour la planète bleue). Si les deux planètes ont connu
une histoire commune au cours des premières centaines de millions d'années, la plus grande proximité au Soleil
a fini par transformer Vénus en enfer : il fait aujourd'hui environ 450 °C sous l'épaisse atmosphère principalement constituée de CO2.
Quant à Saturne, il s'agit de la sixième planète par ordre de distance, mais aussi de la deuxième planète gazeuse en taille.
Que verra-t-on ?
La conjonction aura lieu le jeudi 21 mars à 23 h 16 UTC (soit le 22 mars à 0 h 16 en Temps légal français sur nos montres).
À cet instant, l'écart entre les 2 planètes ne sera que de 19′26″. Toutefois, ce rapprochement ne sera pas visible, car les deux astres
seront alors sous l'horizon, donc invisibles en Europe. Ce n'est pas bien grave, puisqu'on pourra tenter d'observer le rapprochement un peu avant ou un peu après,
soit (en Temps légal français) le 21 mars ou le 22 mars.
Où et quand les trouver ?
Pour un observateur terrestre situé dans l'hémisphère nord, les deux planètes seront situées à droite du Soleil. Elles sont donc à rechercher le matin.
Sachant que l'écartement de ces astres par rapport au Soleil sera d'un peu moins de 10° le 21 mars (Saturne était en conjonction avec le Soleil le 28 février 2024),
cela signifie qu'il faudra les chercher dans les lueurs du levant, très peu de temps avant le lever de l'astre du jour. Enfin, leurs positions respectives actuelles
sur l'écliptique de printemps font qu'elles sont très proches de l'horizon est. On l'aura compris, il s'agit là de conditions peu favorables à une observation aisée…
ce qui rend le challenge d'autant plus intéressant.
Il faudra scruter l'horizon, idéalement avec des jumelles. Étant la plus lumineuse (magnitude − 3,8), il faudra rechercher en premier le phare de la brillante Vénus
qui se lèvera vers 6 h 25 en Temps légal français. Les deux astres seront à rechercher un peu à droite du point cardinal est, matérialisé par les lueurs les plus brillantes
du Soleil non encore levé (rappelons que le jour de l'équinoxe, le Soleil se lève quasiment sur le point cardinal est).
Il va sans dire que pour relever le défi, il faudra disposer d'un horizon plat et parfaitement dégagé, idéalement à la campagne, sur une colline qui regarde l'horizon est.
La méthode à suivre consistera à balayer horizontalement l'horizon avec des jumelles à partir de 6 h 25. Dès qu'on aura repéré Vénus, après qu'elle aura bien émergé de l'horizon,
on recherchera le petit point voisin de Saturne (magnitude + 1).
Pour l'anecdote, vu depuis notre balcon terrestre, le rapprochement offrira une belle plongée cosmique, puisque si le point le plus brillant de Vénus sera situé à près de 238 millions
de kilomètres de la Terre (Vénus est presque « derrière » le Soleil par rapport à la Terre), la belle planète aux anneaux sera quant à elle autrement plus loin, à 1,6 milliard de kilomètres.
L’équinoxe de printemps en 2024
L’équinoxe de printemps en 2024 aura lieu le 20 mars à 4 h 06 min en Temps légal français.
L’équinoxe est à la fois un lieu et un instant, tous deux indépendants du lieu où l’on se trouve sur Terre.
En première approximation, afin de rendre la chose compréhensible, la Terre décrit dans l’espace une orbite, assimilée à un grand cercle.
Le plan dans lequel se trouve cette orbite est appelé plan de l’écliptique. Comme tout n’est qu’une question de point de vue relatif,
il est tout à fait équivalent de considérer que le Soleil décrit dans l’espace cette même orbite autour de la Terre considérée comme fixe.
Par ailleurs, la Terre est inclinée dans l’espace de sorte que son axe de rotation n’est pas perpendiculaire au plan de son orbite, donc au plan de l’écliptique.
Cependant, son axe de rotation est perpendiculaire, par définition, au plan défini par l’équateur. Ce plan est appelé plan équatorial céleste.
Les deux plans – plan de l’écliptique et plan équatorial céleste – sont donc inclinés entre eux.
Ce faisant, par définition, le moment de l’équinoxe est défini comme l’instant pour lequel le Soleil se retrouvera en ce lieu particulier
défini par l’intersection de ces deux plans fondamentaux. En d’autres termes, lors des équinoxes, le Soleil se retrouve dans le plan de l’équateur céleste.
Comme il n’y a qu’un seul équateur céleste (celui qui partage la Terre en deux et qui est perpendiculaire à son axe de rotation) et un seul Soleil,
les instants des équinoxes sont donc uniques, indépendants de là où l’on se trouve sur Terre.
Lors des équinoxes, si l’on fait abstraction de la réfraction atmosphérique, la longueur du jour est égale à celle de la nuit, caractéristique qui explique
l’étymologie latine du mot aquinoxe qui provient de aequus (égal) et nox (la nuit).
De même à ces instants, le Soleil se lève exactement à l’est et se couche exactement à l’ouest.
Par définition, les dates des équinoxes et des solstices, et donc les débuts des saisons astronomiques, sont les instants pour lesquels la longitude planétocentrique apparente du Soleil
(incluant les effets de l’aberration et du mouvement du pôle) est un multiple entier de 90°.
Dans l’hémisphère nord :
Le printemps débute à l’instant auquel la longitude planétocentrique apparente du centre du Soleil est égale à 0° (équinoxe de printemps) ;
L’été débute à l’instant auquel la longitude planétocentrique apparente du centre du Soleil est égale à 90° (solstice d’été) ;
L’automne débute à l’instant auquel la longitude planétocentrique apparente du centre du Soleil est égale à 180° (équinoxe d’automne) ;
L’hiver débute à l’instant auquel la longitude planétocentrique apparente du centre du Soleil est égale à 270° (solstice d’hiver).
Dans l’hémisphère sud, les solstices et les équinoxes sont à l’opposé de ceux de l’hémisphère nord.
L’instant de l’équinoxe de printemps dans l’hémisphère nord est celui auquel la longitude géocentrique (ou planétocentrique dans le cas d’une autre planète que la Terre) apparente du centre du Soleil
est égale à zéro degré (incluant les effets de l’aberration et du mouvement du pôle).
À cet instant, l’ascension droite et la déclinaison du centre du Soleil
ne sont pas nulles, car la latitude apparente du centre du Soleil n’est pas nulle, mais
toutes ces valeurs sont proches de zéro.
La direction du Soleil est alors très proche de celle du point gamma, intersection de
l’écliptique et de l’équateur céleste.
La définition de cette direction est donc unique sur la sphère céleste. Il ne faut pas
confondre la direction de l’équinoxe
de printemps qui est unique et le fait que le Soleil passe par cette direction. Ainsi, dans
l’hémisphère nord, le début du
printemps correspond au passage du Soleil dans la direction de l’équinoxe de printemps alors
que ce même phénomène traduit
le début de l’automne dans l’hémisphère sud.
Notre calendrier (le calendrier grégorien) est construit de manière à éviter la dérive des
dates des changements de saisons en conservant une date quasi fixe pour le début de chaque
saison.
La date de l’équinoxe de printemps est, en 2024, le mercredi 20 mars à
3 h 06 min 25,40 s UTC, soit le mercredi 20 mars à
4 h 06 min 25,40 s heure légale française (UTC
+ 1 h).
À cet instant, la latitude apparente géocentrique du centre du Soleil est de
− 0,38″, son ascension droite est de
23 h 59 min 59,989 s
(soit 0,165″ après le point gamma) et
sa déclinaison est de − 0,38″. Comme on le constate, ces valeurs sont
toutes
très proches de zéro. C’est pourquoi on dit souvent
que le centre du Soleil est dans la direction du point gamma. Néanmoins, pour un calcul à la
seconde de temps près, le choix de
la définition est important. En effet, l’ascension droite du centre du Soleil est nulle à
3 h 6 min 29,82 s UTC et
la déclinaison du centre du Soleil est nulle à
3 h 6 min 2,05 s
UTC.
Conformément à l’arrêté du 3 avril 2001 du ministère de l’Économie, des Finances et de l’Industrie,
relatif à l’heure légale française, la période d’heure d’été pour l’année 2024 commence le dernier dimanche
de mars à 2 heures du matin en Temps légal français (1 h UTC + 1 h). On passera ainsi
d’UTC + 1 h à UTC + 2 h, et le dimanche 31 mars aura une durée de 23 h.
Le changement d’heure en dates
1884Lors de la conférence internationale de Washington, le méridien de Greenwich est adopté comme méridien origine
et la surface terrestre est découpée en 24 fuseaux horaires de 15°.
1916Instauration changement d’heure pour économiser les ressources énergétiques.
1944Abandon du changement d’heure et de l’heure d’été, un décret du 14 août 1945 fixe l’heure légale
avec une heure de décalage par rapport à l’heure de son fuseau horaire (Temps universel coordonné : UTC + 1 h).
1975Retour de l’heure d’été (UTC + 2 h) pour l’année 1976 (décret du 19 septembre 1975)
pour économiser l’énergie en réduisant les temps d’éclairage artificiel le soir. Cette mesure qui devait être provisoire est toujours appliquée.
1976Le temps moyen du méridien origine, le Greenwich Mean Time (GMT), est remplacé par une nouvelle dénomination : le Temps universel UT, suivi de différentes variantes.
Septembre 2018La Commission européenne publie une proposition de directive au Parlement européen et au Conseil de l’Union européenne mettant fin aux changements d’heures saisonniers et abrogeant la directive 2000/84/CE.
Mars 2019Le Parlement européen adopte 32 amendements à la proposition de directive, pour que cette dernière soit abrogée avec effet au 1er avril 2021. Les États membres devaient notifier à la Commission,
au plus tard le 1er avril 2020, leur intention de modifier leur heure légale le dernier dimanche du mois d’octobre 2021.
1er avril 2020En raison de l’épidémie de Coronavirus, aucun État n’a notifié sa décision. La décision est prise de ne pas abroger le passage à l’heure d’été le dernier dimanche d’octobre 2021 et de maintenir le passage à l’heure d’hiver.
27 avril 2021La Commission européenne publie une directive (2021/C 149/01) qui prolonge l’usage de l’heure d’été jusqu’en 2026.
Aujourd’hui, tous les États membres de l’Union européenne appliquent le changement d’heure, le même jour et au même instant. Un grand nombre des pays européens, non membres de l’Union européenne, font de même. Seules l’Islande, la Biélorussie et la Norvège, pour les régions dénommées Svalbard et Jan Mayen, ne suivent pas cette règle.
On utilise le Temps universel coordonné (UTC) lié au Temps atomique international (TAI). L’usage de fuseaux horaires a permis de définir des zones horaires pour lesquelles le décalage horaire avec le Temps universel coordonné est constant.
Le calendrier musulman et le calcul des dates du mois de Ramadan
Les musulmans utilisent deux sortes de calendriers lunaires.
1. Un calendrier perpétuel hégirien basé sur la lunaison moyenne
Ce calendrier alterne six mois de 30 jours et six mois de 29 jours pour les années
communes de 354 jours, et sept mois de 30 jours
et cinq mois de 29 jours pour les années abondantes de 355 jours (les deux
derniers mois ayant 30 jours). Onze années abondantes sont judicieusement réparties sur
une période de 30 ans parmi 19 années communes.
Ce calendrier suit remarquablement bien la lunaison moyenne. En effet, il se décale d’un
jour par rapport à la lunaison moyenne au bout de 30 902 lunaisons, soit environ
2 575 années lunaires.
Le jour calendaire commence le soir au crépuscule.
2. Un calendrier religieux basé sur l’observation du premier croissant de lune
Ce calendrier est par nature local, car les conditions d’observation dépendent du lieu
d’observation et de l’époque à laquelle l’observation a lieu. Ainsi, les premiers croissants
de lune sont difficilement observables
dans l’hémisphère nord aux fortes latitudes pour les lunaisons proches de l’équinoxe
d’automne, alors qu’elles sont facilement observables dans l’hémisphère sud à la même
époque. On a le phénomène inverse au voisinage de l’équinoxe de
printemps.
Puisque la longueur du mois ne peut avoir plus de 30 jours, la nuit qui commence au
soir du 29e jour est appelée la nuit du doute. Si le croissant est
visible, le mois qui se termine a 29 jours
et le nouveau mois commence le soir même. Si le croissant n’est pas visible, le mois
qui se termine a 30 jours et le mois suivant commence le lendemain soir. Le début du
mois de
rang n dépend donc du début du mois
de rang n – 1. La prédiction du début et de la fin du mois de jeûne de
Ramadan s’appuie sur ce principe et sur des critères de visibilité du premier croissant.
De plus, localement, la visibilité du croissant
dépend fortement des conditions météorologiques qui sont très difficilement prévisibles à
long terme. Les critères de visibilité du premier croissant utilisés dans les programmes de
prédiction sont
basés sur une hypothèse de ciel clair et sans nuages.
Finalement, c’est l’autorité religieuse qui décide des dates de début et de fin des mois, en
s’appuyant sur les prédictions
de visibilité ou sur la visibilité effective du croissant.
Visibilité du premier croissant de lune en France en mars et avril 2024
En 2024, le premier croissant de lune définissant le début du mois de Ramadan sera visible à
l’œil nu en France métropolitaine le soir
du 11 mars 2024. Le second croissant qui marque la fin du mois de Ramadan et le début
du
mois Chaououal sera visible à l’œil nu le soir du 9 avril. Comme chaque
année, plus l’on se déplace vers le sud,
plus la visibilité des premiers croissants est facilitée.
Repère géocentrique, les quadratures et les conjonctions sont en ascension
droite.
Les phénomènes sont donnés en Temps légal français.
3 mars
16 h 23 min 30 s Dernier
quartier de
lune.
5 mars
2 h 58 min 11 s
Déclinaison minimale de la Lune : − 28° 29′.
8 mars
8 h 08 min 33 s
Élongation minimale entre la Lune et Mars, élongation : 3° 17,14′,
élongation
de la Lune au Soleil : 30° O.
15 h 38 min 44 s Élongation
minimale
entre Neptune et Mercure, élongation : 0° 26,17′, élongation de Mercure
au
Soleil : 9° E.
20 h 16 min 28 s Élongation
minimale
entre la Lune et Vénus, élongation : 3° 00,01′, élongation de la Lune
au
Soleil : 23° O.
9 mars
19 h 32 min 46 s Élongation
minimale
entre la Lune et Saturne, élongation : 1° 21,35′, élongation de la Lune
au
Soleil : 9° O.
10 mars
8 h 04 min 18 s
Lune au périgée, distance à la Terre : 356 895 km, diamètre apparent de la
Lune : 33,47′.
10 h 00 min 26 s Nouvelle
lune.
20 h 49 min 12 s Élongation
minimale
entre la Lune et Neptune, élongation : 0° 27,52′, élongation de la Lune
au
Soleil : 6° E.
11 mars
4 h 23 min 38 s
Élongation minimale entre la Lune et Mercure, élongation : 0° 54,06′,
élongation de la Lune au Soleil : 11° E.
13 mars
23 h 44 min 33 s Élongation
minimale
entre la Lune et Jupiter, élongation : 3° 19,80′, élongation de la Lune
au
Soleil : 50° E.
14 mars
10 h 34 min 40 s Élongation
minimale
entre la Lune et Uranus, élongation : 3° 14,29′, élongation de la Lune
au
Soleil : 56° E.
17 mars
5 h 10 min 44 s
Premier quartier de lune.
12 h 22 min 28 s Neptune en
conjonction, distance à la Terre : 30,896 726 733 au, diamètre
apparent : 2,21″.
15 h 38 min 28 s
Déclinaison maximale
de la Lune : + 28° 32′.
17 h 36 min 02 s Mercure au
périhélie,
distance au Soleil : 0,307 49 au.
18 mars
8 h 54 min 33 s
Neptune à l’apogée, distance à la Terre : 30,896 83 au, diamètre
apparent : 2,21″.
19 mars
22 h 48 min 14 s Vénus à
l’aphélie,
distance au Soleil : 0,728 21 au.
20 mars
4 h 06 min 24 s
Équinoxe de printemps
22 mars
0 h 16 min 02 s
Élongation minimale entre Saturne et Vénus, élongation : 0° 19,26′,
élongation de Vénus au Soleil : 19° O.
23 mars
16 h 44 min 59 s Lune à
l’apogée,
distance à la Terre : 406 294 km, diamètre apparent de la Lune :
29,40′.
24 mars
23 h 34 min 05 s Mercure en
plus
grande élongation : 18° 42′ E.
25 mars
8 h 00 min 20 s
Pleine lune.
Visibilité de la Lune et des planètes
Planètes visibles entre les latitudes 60° Nord et 60° Sud et les constellations voisines.
L’aspect apparent des planètes est calculé pour le 16 mars 2024 à 22 h 00 UTC.
La Lune
La Lune
La Lune tourne autour de notre planète tout en tournant autour de son axe en
approximativement 28 jours : c’est pourquoi l’on ne voit toujours que la même
face de la Lune. Au cours de sa rotation autour de la Terre,
la Lune présente plusieurs phases en fonction de sa position par rapport au
Soleil : le premier quartier, la pleine lune, le dernier quartier et la nouvelle
lune. Le retour à une même phase se fait en moyenne tous les
29,53 jours : cette durée de révolution s’appelle la lunaison moyenne
ou révolution synodique moyenne de la Lune. En raison des perturbations, la
lunaison vraie entre deux phases identiques peut varier dans un
intervalle de plus ou moins sept heures par rapport à cette valeur moyenne.
Invisible du matin du 7 mars au soir du 11 mars
3Dernier quartier
10Nouvelle lune
17Premier quartier
25Pleine lune
Mercure
Mercure
Mercure est visible le soir et en début de nuit à partir du 9 mars, date de sa
première visibilité du soir à Paris, et jusqu’au 29 mars date de sa dernière
visibilité du soir à Paris.
Elle est dans la constellation du Verseau jusqu’au 7 mars, date à laquelle elle
entre dans
la constellation des Poissons.
Tout le mois, son mouvement est direct. Le 24 mars, elle est en plus grande
élongation est (18° 42′)
Diamètre apparent : 6,1″
Magnitude : − 1,08
visible à l’œil nu
visible aux jumelles
visible au télescope
Vénus
Vénus
Vénus est visible le matin en fin de nuit et à l’aube jusqu’au 15 mars, date de sa
dernière visibilité du matin à Paris.
Elle est dans la constellation du Capricorne jusqu’au 9 mars, date à laquelle elle
entre
dans la constellation du Verseau.
Tout le mois, son mouvement est direct.
Diamètre apparent : 10,6″
Magnitude : − 3,90
visible à l’œil nu
visible aux jumelles
visible au télescope
Mars
Mars
Mars n’est pas visible durant le mois de mars.
Elle se trouve dans la constellation du Capricorne jusqu’au 19 mars, date à
laquelle elle
entre dans la constellation du Verseau.
Tout le mois, son mouvement est direct.
Diamètre apparent : 4,4″
Magnitude : 1,20
non visible à l’œil nu
non visible aux jumelles
non visible au télescope
Jupiter
Jupiter
Jupiter est visible le soir au crépuscule et en première partie de nuit. Au cours du
mois, elle se couche de plus en plus tôt.
Elle se trouve tout le mois dans la constellation du Bélier. Tout le mois, son mouvement
est direct.
Diamètre apparent : 35,1″
Magnitude : − 2,16
visible à l’œil nu
visible aux jumelles
visible au télescope
Saturne
Saturne
Saturne n’est pas visible au mois de mars.
Elle se trouve tout le mois dans la constellation du Verseau.
Tout le mois, son mouvement est direct.
Diamètre apparent : 15,6″
Magnitude : 1,03
non visible à l’œil nu
non visible aux jumelles
non visible au télescope
Uranus
Uranus
Uranus est visible au crépuscule le soir et en première partie de nuit. Au cours du
mois, elle se couche de plus en plus tôt.
À partir du 14 mars, elle se couche avant minuit en Temps légal français.
Elle est tout le mois dans la constellation du Bélier.
Tout le mois, son mouvement est direct.
Diamètre apparent : 3,5″
Magnitude : 5,79
non visible à l’œil nu
visible aux jumelles
visible au télescope
Neptune
Neptune
Neptune est visible le soir au crépuscule jusqu’au 16 mars, date de son coucher
cosmique du soir à Paris, puis elle est de nouveau visible le matin à l’aube et en fin
de nuit à partir 22 mars, date de son lever cosmique du matin à Paris.
Elle est tout le mois dans la constellation des Poissons.
Tout le mois, son mouvement est direct.
Diamètre apparent : 2,2″
Magnitude : 7,96
non visible à l’œil nu
visible aux jumelles
visible au télescope
Portail des formulaires de calcul de l’IMCCE
Portail des formulaires de calcul de l’IMCCE
N’oubliez pas que vous pouvez aussi calculer les instants des levers et couchers des
astres et visualiser leur aspect apparent à n’importe quelle date et depuis n’importe
quel lieu sur Terre grâce à notre portail de calculs
d’éphémérides : https://ssp.imcce.fr.
Cartes du ciel
Cartes du ciel des étoiles brillantes et des planètes visibles dans le ciel de l’hémisphère nord et
de l’hémisphère sud,
vers l’horizon nord et l’horizon sud, pour le 15 mars 2024.
Hémisphère nord, en direction du nord – 23 h Temps légal français (UTC
+ 1 h)
Hémisphère nord, en direction du sud – 23 h Temps légal français (UTC
+ 1 h)
Hémisphère sud, en direction du nord – 23 h Temps local à La Réunion (UTC
+ 4 h)
Hémisphère sud, en direction du sud – 23 h Temps local à La Réunion (UTC
+ 4 h)
Vue dans le plan de l’écliptique
Dans sa course apparente sur l’écliptique, le Soleil est accompagné de plusieurs
planètes proches. Celles qui sont à l’est peuvent être observées au coucher du Soleil et en
début de nuit selon leur élongation et leur
magnitude, celles qui sont à l’ouest le seront en fin de nuit et au lever du Soleil sous les
mêmes conditions. La figure suivante montre la configuration au 15 mars 2024.
Positions héliocentriques des planètes
Les figures suivantes montrent la configuration dans le plan de l’écliptique au
15 mars 2024. Sur chaque orbite des planètes intérieures, l’intersection du segment et
de l’orbite marque la position de la planète au
premier jour du mois, et l’extrémité de la flèche marque celle au dernier jour du mois.
culture astronomique
À la mesure du ciel, épisode 13
À la mesure du ciel est un feuilleton consacré à l’une des disciplines sans
doute les plus méconnues sinon les plus austères de l’astronomie : l’astrométrie ou la
mesure de la position des astres dans le ciel.
L’astrométrie est aussi l’une des premières activités des
astronomes de l’Antiquité. Elle est au fondement de l’astronomie. Sans elle et sans le gain
en
précision associé à cette branche, acquis au fil du temps jusqu’à nos jours, l’astronomie
n’aurait pu se développer. Il était donc urgent de revenir aux racines de l’astronomie.