juin 2022# 191

Ce mois-ci

Grand alignement de juin

Le grand alignement de planètes du 22 juin 2022, à 5 h 00 en Temps légal français.
Le grand alignement de planètes du 22 juin 2022, à 5 h 00 en Temps légal français. Crédits IMCCE

De quoi parle-t-on lorsque l’on parle du grand alignement ?

Le terme d’alignement peut être source de grande confusion, même de détournement à des fins astrologiques, voire apocalyptiques. Un alignement signifie le fait d’être aligné, donc situé sur une même ligne : c’est une tautologie, mais qui n’est pas inutile à rappeler.

Lorsque l’alignement de planètes est évoqué, il peut se présenter à l’esprit l’image évocatrice des planètes du Système solaire rangées en rang d’oignon le long d’une ligne qui partirait du Soleil. Ce ne sera pas le cas.

Par conséquent, vis-à-vis de quoi les planètes seront-elles alignées, si tant est que l’on puisse parler d’alignement ?

Les planètes, ainsi que la Lune, évoluent toutes dans une bande étroite du ciel – le zodiaque – dont la ligne centrale est un grand cercle, l’écliptique, qui fait le tour du ciel. Ceci est le point de vue d’un terrien. Dans l’espace, ce grand cercle est en réalité un plan – le plan de l’écliptique – vis-à-vis duquel les planètes et la Lune, dans leur mouvement autour du Soleil, restent très proches. Les positions des planètes depuis le centre de la Terre sont repérées par leur longitude et leur latitude géocentrique écliptique, tout comme l’on repère un point à la surface de la sphère terrestre. Il se trouve qu’en juin, durant une dizaine de jours, l’ensemble des planètes – hormis la Terre bien évidemment – et la Lune seront confinées dans une bande étroite de l’écliptique, dont l’étendue en longitude sera de 104°. Le resserrement maximal en longitude écliptique se produira le 22 juin. Les latitudes écliptiques des planètes, bien que très petites, ne seront pas nulles, elles seront donc situées de part et d’autre de l’écliptique. Ainsi, nous ne pouvons même pas parler d’un alignement des planètes le long de l’écliptique. Cependant, le caractère exceptionnel du phénomène est donné par cette concentration des planètes et de la Lune dans une même région du ciel. Il serait ainsi plus approprié de parler de grand confinement des planètes et non de leur grand alignement.

Depuis notre position – en un lieu quelconque sur la Terre – nous aurons l’occasion de voir entre le 14 et le 27 juin un regroupement dans le ciel de 8 objets du Système solaire : la Lune et les 7 autres planètes, toutes rangées du côté ouest du Soleil. Il sera ainsi possible de les apercevoir toutes simultanément juste avant le lever du Soleil. L’observation des planètes les plus brillantes – Vénus, Jupiter, Saturne et Mars – ne présentera aucune difficulté particulière. Il n’en sera pas de même pour les autres planètes, d’éclat plus faible, dont la proximité avec le Soleil exigera l’usage d’une aide optique. Par ordre d’apparition dans le ciel nocturne, nous aurons : Saturne, Neptune, Jupiter, la Lune, Mars, Uranus, Vénus et Mercure, la dernière planète à se lever juste avant le Soleil.

Vues depuis l’espace, les positions des planètes sur leur orbite se regroupent dans un secteur angulaire d’ouverture 104° s’appuyant sur la Terre, comme le montre la figure ci‑dessous.

Positions orbitales des planètes et amplitude angulaire du secteur contenant les 7 planètes et la Lune le 22 juin 2022.
Positions orbitales des planètes et amplitude angulaire du secteur contenant les 7 planètes et la Lune le 22 juin 2022. Crédits P. Descamps/IMCCE
  • Les arcs d’orbite correspondent aux déplacements planétaires sur une durée de 200 jours.
  • Les planètes Neptune et Uranus ne sont pas représentées, car elles sont 20 et 30 fois plus éloignées du Soleil que ne l’est la Terre, ce qui rendrait illisible la visualisation. Toutefois, elles se situent bien à l’intérieur de ce secteur angulaire.
Le grand alignement de planètes du 22 juin 2022 vu depuis l’espace. La zone claire matérialise l’amplitude angulaire en longitude de 104° du secteur contenant les 7 planètes et la Lune.
Le grand alignement de planètes du 22 juin 2022 vu depuis l’espace. La zone claire matérialise l’amplitude angulaire en longitude de 104° du secteur contenant les 7 planètes et la Lune.
Le grand alignement de planètes du 22 juin 2022 vu depuis l’espace. La zone claire matérialise l’amplitude angulaire en longitude de 104° du secteur contenant les 7 planètes et la Lune. Crédits IMCCE

Il apparait ainsi clairement qu’il n’y a aucun alignement physique des planètes, quel que soit le point de vue que l’on adopte, mais juste un regroupement angulaire apparent qui n’en demeure pas moins rare.

Ce type de regroupement est très rare. La liste suivante donne les grands regroupements planétaires depuis le début de notre ère avec l’amplitude angulaire sur l’écliptique. Les prochains rapprochements se produiront le 1er décembre 2124, puis le 21 février 2161. Le dernier remonte au 28 janvier 1984. On en dénombre 35 dont l’étalement sur l’écliptique ne dépasse pas 110°, soit en moyenne un tous les 30 ans. Le regroupement le plus serré a eu lieu le 17 juillet 451.

  • 17 juillet 451 : 53,757°
  • 24 août 1305 : 56,366°
  • 24 mai 947 : 58,381°
  • 27 décembre 1666 : 61,128°
  • 28 janvier 1984 : 68,355°
  • 15 décembre 629 : 70,126°
  • 11 février 489 : 79,408°
  • 22 février 2161 : 82,107°
  • 23 juillet 806 : 83,259°
  • 20 août 133 : 87,053°
  • 6 janvier 807 : 88,244°
  • 20 octobre 1164 : 93,212°
  • 30 mai 1126 : 94,262°
  • 5 janvier 1130 : 94,845°
  • 25 mars 670 : 97,795°
  • 15 novembre 1302 : 98,107°
  • 1 décembre 2124 : 99,738°
  • 31 mars 1267 : 99,884°
  • 5 décembre 1997 : 100,773°
  • 27 septembre 1487 : 101,701°
  • 12 janvier 630 : 102,327°
  • 9 novembre 947 : 102,577°
  • 28 juin 453 : 102,952°
  • 30 juillet477 : 103,140°
  • 22 juin 2022 : 103,248°
  • 24 août 312 : 103,438°
  • 27 mars 1843 : 104,470°
  • 3 juillet 808 : 105,381°
  • 29 décembre 1801 : 105,874°
  • 7 mars 489 : 107,030°
  • 6 mars 1309 : 107,141°
  • 28 septembre 1164 : 107,535°
  • 15 octobre 271 : 108,477°
  • 3 août 1628 : 109,001°
  • 17 août 591 : 109,869°

Cependant, ce n’est qu’une moyenne, car la figure suivante montre de longues périodes d’absence totale de regroupements planétaires sur des périodes de plus de cinquante ans.

Amplitude angulaire en degrés de longitude géocentrique écliptique des regroupements comportant les 7 planètes et la Lune entre 1900 et 2200. Seuls les regroupements dont l’amplitude angulaire est inférieure à 105° peuvent être visuellement considérés comme alignements planétaires dans le ciel.
Amplitude angulaire en degrés de longitude géocentrique écliptique des regroupements comportant les 7 planètes et la Lune entre 1900 et 2200. Seuls les regroupements dont l’amplitude angulaire est inférieure à 105° peuvent être visuellement considérés comme alignements planétaires dans le ciel. Crédits P. Descamps/IMCCE

L’observation du grand alignement.

Notre satellite naturel, la Lune, positionnée entre Jupiter et Saturne, prendra part à l’événement pour la photo de famille en arborant un joli dernier quartier le 21 juin. Et pour ceux qui pourraient trouver l’événement fade et banal, ils n’auront qu’à s’équiper d’un petit télescope qui leur permettra d’ajouter au spectacle Uranus et Neptune, elles aussi dans le ciel. Et pour ceux qui considéreraient que tout cela manque d’une petite touche stellaire, ils seront ravis de découvrir que Vénus est accompagnée par le superbe amas des Pléiades, à peine quelques degrés plus au nord !

Qui verra-t-on ?

Quasiment tout le Système solaire visible à l’œil nu depuis l’Antiquité (et même avant !).

En partant de l’horizon, on démarrera avec la deuxième planète intérieure, Vénus, dont l’orbite est située entre celles de Mercure et de la Terre. Rappelons que Mercure et Vénus font partie, avec la Terre et Mars, des quatre planètes telluriques, c’est-à-dire rocheuses. Vénus est la sœur jumelle de la Terre en taille. C’est aussi l’astre qu’on appelle l’étoile du Berger, le terme d’étoile étant trompeur, impropre, puisque Vénus n’est pas une étoile, mais bien une planète. C’est aussi l’astre le plus brillant du ciel après le Soleil et la Lune. Mars, la planète rouge, est deux fois plus petite que la Terre en diamètre. Elle doit sa couleur orangée à la présence d’oxyde de fer (de la rouille) en grande quantité à sa surface. Avec un diamètre 11 fois supérieur à celui de la Terre, Jupiter est la plus grosse planète du Système solaire. Elle ouvre le bal des quatre planètes gazeuses. C’est un objet passionnant à observer, même avec un petit télescope d’amateur grâce auquel on peut distinguer des détails très changeants. Elle est accompagnée par quatre très gros satellites déjà accessibles avec des jumelles, satellites qui sont visibles comme de petites étoiles assez proches du disque jovien. Enfin, Saturne, située à 1,4 milliard de kilomètres du Soleil, ferme le bal des planètes visible à l’œil nu. Elle est entourée d’un gigantesque nuage aplati de débris de glace et de cailloux visible sous la forme de ce magnifique anneau qui lui donne son aspect si caractéristique. Cet anneau est déjà visible avec une simple petite lunette astronomique.

Que verra-t-on ?

On parlera d’un rapprochement plus que d’une conjonction, puisque le phénomène occupera une large bande de ciel qui ira du point cardinal est jusqu’au méridien nord-sud. En d’autres termes, il faudra balayer du regard le ciel au-dessus des horizons est et sud, soit un quart du ciel.

Configuration du grand rapprochement de planètes du 21 juin 2022 vers 4 h 30 en Temps légal français
Configuration du grand rapprochement de planètes du 21 juin 2022 vers 4 h 30 en Temps légal français. Crédits Stellarium

Point besoin de jumelles pour distinguer Vénus qui brillera d’une belle couleur blanche à une magnitude de − 3,88. Mars sera elle aussi facile à localiser grâce à sa belle couleur orangée et son éclat de − 1,52. Jupiter sera elle aussi facile à localiser en haut à gauche (le 21 juin seulement) de la Lune. Enfin, visible vers le sud-est, Saturne clôturera ce magnifique spectacle sous la forme d’une étoile de magnitude 0,9 de couleur jaune foncé. Étant donné la configuration, et l’écartement entre les planètes, la scène se savourera essentiellement à l’œil nu.

Le solstice d’été de 2022

Dates et durées des saisons en 2022
Dates et durées des saisons en 2022. Crédits P. Rocher

Le solstice d’été est l’instant auquel la longitude géocentrique apparente du centre du Soleil est égale à 90°. À cet instant, l’ascension droite géocentrique apparente du centre du Soleil est égale à 6 h et sa déclinaison géocentrique apparente est maximale.

Ce jour, dans l’hémisphère nord, en dehors de la zone intertropicale, la culmination du Soleil à son passage au méridien est maximale. Inversement, dans l’hémisphère sud, en dehors de la zone intertropicale, la culmination du Soleil à son passage au méridien est minimale. Dans la zone intertropicale, les jours de culminations extrêmes du Soleil ne correspondent pas aux solstices. Le jour du solstice d’été, le centre du Soleil passe au méridien au plus près du zénith pour les lieux se trouvant sur le tropique du Cancer. En fait, n’étant pas ponctuel, le Soleil recouvre le zénith à son passage au méridien durant plusieurs jours (du 13 juin au 29 juin environ pour un lieu de latitude 23° 26′).

C’est aussi le jour de l’année auquel, si l’on néglige les variations de la réfraction de l’atmosphère terrestre, l’amplitude ortive et l’amplitude occase sont extrêmes. C’est l’origine du terme « solstice » venant du latin solstitium (de sol « soleil » et sistere « s’arrêter, retenir »). Ce qui implique que c’est également le jour auquel, pour un lieu donné de l’hémisphère nord, la durée du jour est maximale.

Notre calendrier (le calendrier grégorien) est construit de manière à rester proche d’une date fixe pour le début des saisons. La date du solstice d’été en 2022 est le mardi 21 juin à 9 h 13 min 52,3 s UTC et à 11 h 13 min 52,3 s en Temps légal français (UTC + 2 h).

Dans le calendrier grégorien créé en 1582, le solstice d’été peut survenir le 19, 20, 21 ou 22 juin. Il est survenu un 20 juin en 1896 et est tombé de nouveau à cette date en 2008. Il est survenu un 22 juin en 1975 et tombera de nouveau à cette date en 2203, 2207, 2211 et 2215 puis en 2302. Le solstice d’été tombera un 19 juin en 2488 et ce sera la première fois depuis la création du calendrier grégorien.

En UTC, au XXe siècle, les solstice d’été sont tombés exclusivement le 21 juin (64) et le 22 juin (36), alors qu’au XXIe siècle, le solstice d’été tombera exclusivement le 20 juin (47) et le 21 juin (53).

ciel du mois

Phénomènes astronomiques

Repère géocentrique, les quadratures et les conjonctions sont en ascension droite.
Les phénomènes sont donnés en Temps légal français.

2 juin

3 h 13 min 21 s La Lune à l’apogée, distance à la Terre : 406 191,987 km, diamètre apparent : 29,50′, longitude moyenne : 99,57°.

3 juin

2 h 27 min 14 s Mercure est stationnaire dans la constellation du Taureau, puis directe.

5 juin

13 h 54 min 35 s Saturne est stationnaire dans la constellation du Capricorne, puis rétrograde.

7 juin

16 h 48 min 31 s Premier quartier de lune.

11 juin

15 h 17 min 35 s Conjonction géocentrique en ascension droite entre Vénus et Uranus, différence de déclinaison : − 1° 36′, élongation solaire d’Uranus : 34° O.

14 juin

13 h 51 min 46 s Pleine lune.

15 juin

1 h 23 min 28 s La Lune au périgée, distance à la Terre : 357 432,471 km, diamètre apparent : 33,51′, longitude moyenne : 270,74°.

16 juin

16 h 55 min 53 s Mercure en plus grande élongation : 23° 12′ O.

18 juin

14 h 22 min 09 s Conjonction géocentrique en ascension droite entre la Lune et Saturne, différence de déclinaison : − 4° 16′, élongation solaire de Saturne : 122° O.

20 juin

18 h 50 min 24 s Conjonction géocentrique en ascension droite entre la Lune et Neptune, différence de déclinaison : − 3° 31′, élongation solaire de Neptune : 94° O.

21 juin

5 h 10 min 50 s Dernier quartier de lune.

11 h 13 min 52 s Solstice d’été.

15 h 06 min 21 s Mars au périhélie, distance au Soleil : 1,381 30 au.

15 h 35 min 38 s Conjonction géocentrique en ascension droite entre la Lune et Jupiter, différence de déclinaison : − 2° 45′, élongation solaire de Jupiter : 84° O.

22 juin

20 h 15 min 45 s Conjonction géocentrique en ascension droite entre la Lune et Mars, différence de déclinaison : − 0° 57′, élongation solaire de Mars : 70° O.

25 juin

0 h 12 min 52 s Conjonction géocentrique en ascension droite entre la Lune et Uranus, différence de déclinaison : − 0° 03′, élongation solaire d’Uranus : 46° O.

26 juin

10 h 09 min 57 s Conjonction géocentrique en ascension droite entre la Lune et Vénus, différence de déclinaison : 2° 42′, élongation solaire de la Lune : 30° O.

27 juin

10 h 18 min 31 s Conjonction géocentrique en ascension droite entre la Lune et Mercure, différence de déclinaison : 3° 56′, élongation solaire de la Lune : 19° O.

28 juin

17 h 39 min 17 s Neptune est stationnaire dans la constellation des Poissons, puis rétrograde.

29 juin

4 h 52 min 17 s Nouvelle lune.

8 h 08 min 06 s La Lune à l’apogée, distance à la Terre : 406 580,104 km, diamètre apparent : 29,47′, longitude moyenne : 98,99°.

Visibilité de la Lune et des planètes

Planètes visibles entre les latitudes 60° Nord et 60° Sud et les constellations voisines. L’aspect apparent des planètes est calculé pour le 16 juin 2022 à 22 h 00 UT.

  • La Lune

    La Lune

    La Lune tourne autour de notre planète tout en tournant autour de son axe en approximativement 28 jours : on ne voit donc toujours que la même face de la Lune. Au cours de sa rotation autour de la Terre, la Lune présente plusieurs phases en fonction de sa position par rapport au Soleil : le premier quartier, la pleine Lune, le dernier quartier et la nouvelle Lune. Le retour à une même phase se fait en moyenne tous les 29,53 jours : cette durée de révolution s’appelle la lunaison moyenne ou révolution synodique moyenne de la Lune. En raison des perturbations, la lunaison vraie entre deux phases identiques peut varier dans un intervalle de plus ou moins sept heures par rapport à cette valeur moyenne.

    Invisible du matin du 28 juin
    au soir du 30 juin

    7Premier quartier
    14Pleine lune
    21Dernier quartier
    29Nouvelle lune
  • Mercure

    Mercure le 16 juin 2022

    Mercure

    Mercure n’est pas visible au mois de juin.

    Diamètre apparent : 8,28″

    Magnitude :  0,62

    non visible
    à l’œil nu
    non visible
    aux jumelles
    non visible
    au télescope
  • Vénus

    Vénus le 16 juin 2022

    Vénus

    Vénus est visible le matin en fin de nuit et à l’aube. Au cours du mois, elle se lève de plus en plus tôt. En début de mois, elle se trouve dans la constellation du Bélier, qu’elle quitte le 17 juin pour entrer dans la constellation du Taureau.

    Diamètre apparent : 12,68″

    Magnitude : − 3,94

    visible
    à l’œil nu
    visible
    aux jumelles
    visible
    au télescope
  • Mars

    Mars le 16 juin 2022

    Mars

    Mars est visible une grande partie de la seconde partie de nuit et à l’aube. Au cours du mois, elle se lève de plus en plus tôt. En début de mois, elle se trouve dans la constellation des Poissons, qu’elle quitte le 3 juin pour passer dans la constellation de la Baleine jusqu’au 9 juin, date à laquelle elle retourne dans la constellation des Poissons.

    Diamètre apparent : 6,80″

    Magnitude : 0,52

    visible
    à l’œil nu
    visible
    aux jumelles
    visible
    au télescope
  • Jupiter

    Jupiter le 16 juin 2022

    Jupiter

    Jupiter est visible en seconde partie de nuit et à l’aube. Au cours du mois, elle se lève de plus en plus tôt. Après le 26 juin, elle se lève avant minuit vrai. Elle se trouve dans la constellation des Poissons jusqu’au 25 juin, date à laquelle elle entre dans la constellation de la Baleine.

    Diamètre apparent : 38,93″

    Magnitude : − 2,40

    visible
    à l’œil nu
    visible
    aux jumelles
    visible
    au télescope
  • Saturne

    Saturne le 16 juin 2022

    Saturne

    Saturne est visible en seconde partie de nuit et à l’aube. Au cours du mois, elle se lève de plus en plus tôt. À partir du 6 juin, elle se lève avant minuit vrai. Elle se trouve tout le mois dans la constellation du Capricorne.

    Diamètre apparent : 17,71″

    Magnitude : 0,66

    visible
    à l’œil nu
    visible
    aux jumelles
    visible
    au télescope
  • Uranus

    Uranus le 16 juin 2022

    Uranus

    Uranus est visible le matin en fin de nuit et à l’aube. Au cours du mois, elle se lève de plus en plus tôt. Elle est tout le mois dans la constellation du Bélier.

    Diamètre apparent : 3,42″

    Magnitude : 5,84

    non visible
    à l’œil nu
    visible
    aux jumelles
    visible
    au télescope
  • Neptune

    Neptune le 16 juin 2022

    Neptune

    Neptune est visible en seconde partie de nuit et à l’aube. Au cours du mois, elle se lève de plus en plus tôt. À partir du 21 juin, elle se lève avant minuit vrai. Elle est tout le mois dans la constellation du Verseau.

    Diamètre apparent : 2,24″

    Magnitude : 7,89

    non visible
    à l’œil nu
    visible
    aux jumelles
    visible
    au télescope
  • Portail des formulaires de calcul de l’IMCCE

    icone portail ssp

    Portail des formulaires de calcul de l’IMCCE

    N’oubliez pas que vous pouvez aussi calculer les instants des levers et couchers des astres et visualiser leur aspect apparent à n’importe quelle date et depuis n’importe quel lieu sur Terre grâce à notre portail de calculs d’éphémérides : https://ssp.imcce.fr.

Cartes du ciel

Cartes du ciel des étoiles brillantes et des planètes visibles dans le ciel de l’hémisphère nord et de l’hémisphère sud, vers l’horizon nord et l’horizon sud, pour le 15 juin 2022.

  • Hémisphère nord, en direction du nord – 23 h Temps légal français

    Carte du ciel de l’hémisphère nord, en direction du nord, au 15 juin 2022
    Carte du ciel de l’hémisphère nord, en direction du nord. Crédits IMCCE
  • Hémisphère nord, en direction du sud – 23 h Temps légal français

    Carte du ciel de l’hémisphère nord, en direction du sud, au 15 juin 2022
    Carte du ciel de l’hémisphère nord, en direction du sud. Crédits IMCCE
  • Hémisphère sud, en direction du nord – 23 h Temps local aux Makes, La Réunion

    Carte du ciel de l’hémisphère sud, en direction du nord, au 15 juin 2022
    Carte du ciel de l’hémisphère sud, en direction du nord. Crédits IMCCE
  • Hémisphère sud, en direction du sud – 23 h Temps local aux Makes, La Réunion

    Carte du ciel de l’hémisphère sud, en direction du sud, au 15 juin 2022
    Carte du ciel de l’hémisphère sud, en direction du sud. Crédits IMCCE
  • Vue dans le plan de l’écliptique

    Dans sa course apparente sur l’écliptique, le Soleil est accompagné de plusieurs planètes proches. Celles qui sont à l’est peuvent être observées au coucher du Soleil et en début de nuit selon leur élongation et leur magnitude, celles qui sont à l’ouest le seront en fin de nuit et au lever du Soleil sous les mêmes conditions. La figure suivante montre la configuration au 15 juin 2022.

    Position de la Lune et des planètes dans le plan de l’écliptique au 15 juin 2022
    Position de la Lune et des planètes dans le plan de l’écliptique au 15 juin 2022. Crédits IMCCE
    Déplacement de la Lune et des planètes dans le plan de l’écliptique au cours du mois de juin 2022. Crédits IMCCE
  • Positions héliocentriques des planètes

    Les figures suivantes montrent la configuration dans le plan de l’écliptique au 15 juin 2022. Sur chaque orbite des planètes intérieures, l’intersection du segment et de l’orbite marque la position de la planète au premier jour du mois, et l’extrémité de la flèche marque celle au dernier jour du mois.

    Positions héliocentriques des planètes intérieures dans le plan de l’écliptique au 15 juin 2022
    Positions héliocentriques des planètes intérieures dans le plan de l’écliptique au 15 juin 2022. Crédits IMCCE
    Positions héliocentriques des planètes extérieures dans le plan de l’écliptique au 15 juin 2022
    Positions héliocentriques des planètes extérieures dans le plan de l’écliptique au 15 juin 2022. Crédits IMCCE

culture astronomique

La Connaissance des temps : un journal scientifique publié depuis 1679, épisode XXVII

Frontispice de la Connaissance des temps pour l’année 1731
Frontispice de la Connaissance des temps pour l’année 1731. Crédits Observatoire de Paris

La Connaissance des temps (CDT) publie depuis 1679 les éphémérides des corps célestes, ainsi que diverses tables et données à destination des astronomes et des curieux de l’astronomie.

Lire le XXVIIe épisode : « La Connaissance des temps, hier, aujourd’hui et demain »

Dans cette lettre d’information, nous continuons d’explorer l’histoire scientifique de cet ouvrage et de voir son évolution au cours des trois derniers siècles. La CDT a‑t‑elle beaucoup changé ? A‑t‑elle été influencée par les événements politiques ? A‑t‑elle participé à l’essor des sciences en général et de l’astronomie en particulier ? Nous allons tenter de répondre à ces questions par une lecture attentive des 342 volumes de la CDT publiés à ce jour. Vous trouverez dans les textes que nous proposons des liens vers les pages de la Connaissance des temps que nous citons pour vous permettre d’avoir accès aux textes originaux.

en savoir plus

science en direct

Un éclairage nouveau sur le chaos planétaire

En raison des perturbations gravitationnelles entre les planètes, les orbites de ces planètes se déforment avec le temps. Ces variations sont chaotiques, limitant les prédictions de leur mouvement à 60 millions d’années
En raison des perturbations gravitationnelles entre les planètes, les orbites de ces planètes se déforment avec le temps. Ces variations sont chaotiques, limitant les prédictions de leur mouvement à 60 millions d’années. Crédits Y. Gominet/IMCCE (textures NASA)

La question de la stabilité du Système solaire s’est posée dès l’énonciation de la loi de gravitation universelle par Newton. La loi de Newton permet de retrouver les ellipses fixes de Kepler pour une planète unique autour du Soleil, Jupiter par exemple. Mais dès que l’on considère une deuxième planète, Saturne, la loi annonce également que Saturne perturbe l’orbite de Jupiter. La grande question, que Newton pose dans la préface de son volume d’optique (1706), est alors de savoir si ces perturbations entre les planètes vont déstabiliser le système

Ce problème sera résolu dans une première approximation par Laplace et Lagrange à la fin du XVIIIe siècle. Laplace montre que la taille des orbites planétaires est invariante en moyenne. Lagrange introduit le formalisme qui lui permet de calculer leur évolution à long terme. Les ellipses planétaires tournent lentement dans le plan et dans l’espace, avec des variations de leur excentricité et de leur inclinaison notables, mais qui ne permettent pas les collisions planétaires. Le système est stable et prédictible sur un temps infini. Ce triomphe est de courte durée, car à la fin du XIXe siècle, Henri Poincaré démontre que le problème des trois corps n’est pas intégrable. Il met en évidence les zones que l’on appelle maintenant « chaotiques », dans lesquelles les orbites peuvent présenter une très grande sensibilité aux conditions initiales. Après Poincaré, les mathématiciens et les astronomes ont poursuivi leur quête de stabilité pour le Système solaire. Le célèbre théorème KAM (Kolmogorov, Arnold, Moser) montre qu’en dépit des zones d’instabilité mises en évidence par Poincaré, il subsiste un grand nombre de solutions régulières pourvu que les masses planétaires soient assez petites. L’application de ce résultat au mouvement des planètes par Vladimir Arnold en 1963 sera à nouveau considérée comme une preuve de la stabilité du Système solaire, même si Michel Hénon fait alors remarquer que son application exige des masses planétaires bien inférieures à la masse de l’électron.

Il y a plus de trente ans, en utilisant des méthodes de calcul formel sur ordinateur couplées à des intégrations numériques, Jacques Laskar (Institut de mécanique céleste et de calcul des éphémérides (IMCCE), CNRS, Observatoire de Paris, Université Paris Sciences et Lettres) montrait que le mouvement des planètes dans le Système solaire est chaotique et non pas régulier, comme cela était largement supposé jusqu’alors. Une des premières conséquences est l’impossibilité de prédire le mouvement des planètes du Système solaire sur une durée de plus de 60 millions d’années (Ma). L’incertitude sur les trajectoires des orbites planétaires diverge de manière exponentielle avec un temps caractéristique de 5 Ma. En d’autres termes, cette incertitude est multipliée par 10 tous les 10 Ma. Ceci limite les possibilités de calculer les variations de l’insolation à la surface de la Terre résultant des variations de l’orbite terrestre, elles-mêmes dues aux perturbations des autres planètes. Ceci limite alors aussi la possibilité d’établir des échelles de temps géologiques basées sur la corrélation entre les séries sédimentaires qui témoignent des variations climatiques du passé et les calculs d’insolation de la mécanique céleste. Sur des durées plus longues de l’ordre de l’âge du Système solaire, les planètes peuvent même entrer en collision, entre elles ou avec le Soleil, avec, pour Mercure, une probabilité de collision de l’ordre de 1 %.

Ces résultats sont maintenant bien acceptés, mais l’origine de ce mouvement chaotique restait source de controverses. J. Laskar avait mis en évidence un rôle majeur joué par deux résonances entre les mouvements de précession des orbites planétaires. L’une faisant intervenir les modes associés aux planètes Mercure, Vénus, Jupiter ((g1-g5)-(s1-s2)) et une autre liée à la Terre et Mars (2(g4-g3)-(s4-s3)). Cette dernière avait été contestée par des chercheurs américains lorsque ceux-ci avaient reproduit les résultats de J. Laskar grâce à des calculs numériques sur ordinateurs. Depuis, ces doutes ont été repris dans la littérature scientifique jusque très récemment. En revanche, personne n’a jusqu’à présent reproduit les calculs analytiques ayant conduit à la découverte du mouvement chaotique des planètes.

Pour mettre fin à cette controverse, Federico Mogavero et J. Laskar ont utilisé le logiciel de calcul formel TRIP (www.imcce.fr/trip) développé depuis trente ans au sein de l’équipe de l’IMCCE, pour conduire une étude systématique de toutes les résonances présentes dans le Système solaire interne. Ces calculs qui viennent d’être publiés comme Lettre dans la revue Astronomy & Astrophysics font intervenir des développements de plusieurs millions de termes analytiques. Après analyse, ces termes sont classés par amplitude décroissante. Parmi les tout premiers, on retrouve bien les résonances découvertes il y a trente ans par J. Laskar. En même temps, un réseau multidimensionnel de nouvelles résonances, couplant fortement les planètes internes, est révélé. Les chercheurs montrent que la prise en compte des résonances les plus importantes de ce réseau permet de rendre compte du temps caractéristique de divergence exponentielle des orbites planétaires de 5 Ma. L’application du calcul formel à la base de cette étude a donc permis de s’affranchir de la grande complexité de la dynamique des planètes, en révélant l’enchevêtrement de résonances qui est la source du comportement chaotique de leurs orbites.

Dans une étude jointe portant sur plus de 100 000 solutions, l’équipe de l’IMCCE confirme aussi que la probabilité de collision de Mercure sur 5 milliards d’années (Ga) est bien de l’ordre de 1 %. Cette probabilité atteint plus de 90 % si ces calculs sont prolongés sur 100 Ga, en oubliant que l’espérance de vie du soleil n’est sans doute que de 5 Ga.

Le Système solaire (croix blanche) se trouve dans un enchevêtrement de résonances représentées ici par des lignes pointillées associées à une bande dont la largeur représente l’amplitude de la résonance. La superposition de ces zones de résonances est à l’origine du mouvement chaotique du Système solaire. La dynamique de ce système multidimensionnel est complexe. Il faut considérer que ces figures sont des coupes dans les directions les plus instables.
Le Système solaire (croix blanche) se trouve dans un enchevêtrement de résonances représentées ici par des lignes pointillées associées à une bande dont la largeur représente l’amplitude de la résonance. La superposition de ces zones de résonances est à l’origine du mouvement chaotique du Système solaire. La dynamique de ce système multidimensionnel est complexe. Il faut considérer que ces figures sont des coupes dans les directions les plus instables. Crédits Mogavero & Laskar, 2022

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Séminaires & conférences

  • Bureau des longitudes

    Mercredi 1er juin 2022 – 14 h 30

    La mission Gaia et l’astrométrie des astéroïdes

    Paolo Tanga (Observatoire de la Côte d’Azur)

    École normale supérieure, Salle des Actes, 45 rue d’Ulm, 75005 Paris

    Entrée libre – Renseignements par téléphone au 06 11 27 71 83
    ou par mail à l’adresse renseignements@bureau-des-longitudes.fr

    Mercredi 22 juin 2022 – de 14 h à 18 h

    Journée scientifique du Bureau des longitudes : les planètes extrasolaires

    Introduction

    François Mignard (Observatoire de la Côte d’Azur)
    & Jacques Laskar (IMCCE/Observatoire de Paris)

    Panorama des 5 000 planètes/systèmes

    Guillaume Hébrard (Institut d’astrophysique de Paris)

    Formation des systèmes planétaires

    Aurélien Crida (Observatoire de la Côte d’Azur)

    Disques et imagerie directe

    Anthony Boccaletti (LESIA/Observatoire de Paris)

    Missions spatiales (Kepler, Plato, Cheops, JWST)

    Magali Deleuil (Laboratoire d’astrophysique de Marseille)

    Habitabilité, recherche de la vie

    Franck Selsis (Laboratoire d’astrophysique de Bordeaux)

    Amphithéâtre Henri Mineur, Institut d’astrophysique de Paris, 98 bis boulevard Arago, 75014 Paris

    Entrée sur réservation uniquement au 06 11 27 71 83
    ou par mail à l’adresse contact@bureau-des-longitudes.fr

Astro en images

Observation de l’éclipse totale de Lune du 16 mai 2022

L’éclipse totale de Lune du 16 mai 2022 à 5 h 29 min (Temps légal français) depuis le toit de l’Observatoire de Paris
L’éclipse totale de Lune du 16 mai 2022 à 5 h 29 min (Temps légal français) depuis le toit de l’Observatoire de Paris. Crédits J. Berthier/J. Normand

Le mois dernier, nous vous annoncions l’éclipse totale de Lune du lundi 16 mai, première sur les deux éclipses totales de Lune de l’année 2022. Certains membres de l’IMCCE ont voulu l’observer, la photographier, et se sont rendus sur le toit de l’Observatoire de Paris dans la nuit du dimanche au lundi. Voici le récit de cette observation, presque ratée…

Nous avons décidé la veille de maintenir l’observation, car la météo prévoyait un ciel dégagé pour la nuit, après un épisode de pluie. Dans le doute, nous avons continué à suivre la météo, et confiants, voyant le ciel dégagé, nous nous sommes décidés pour de bon à 1 h.

Le toit de l’Observatoire nous a accueillis à 2 h avec un bel orage. Comme tous les observateurs en astronomie, nous sommes rodés aux changements de météo nocturne, et même si nous étions nettement moins confiants, nous avons quand même installé le matériel : une lunette sur monture équatoriale avec caméra CCD pour l’autoguidage et un APN plein format avec téléobjectif de 600 mm installé en parallèle sur la lunette.

Matériel d’observation sur le toit de l’Observatoire de Paris
Matériel d’observation sur le toit de l’Observatoire de Paris
Matériel d’observation sur le toit de l’Observatoire de Paris. Crédits J. Normand

Matériel

  • Monture Skywatcher AZ-EQ6
  • Lunette Vixen FL80S
  • Camera de guidage

Prise de vue

  • Nikon D780
  • Tamron SP 150-600 @600 mm
  • 800 ISO, F/8, 3 s
  • 5 h 29 min (Temps légal français)

Avant le commencement de l’éclipse, le ciel était suffisamment dégagé pour que nous puissions voir la Lune et configurer le matériel. Tout se passait donc à peu près bien. Mais c’était sans compter sur les nuages qui sont venus masquer la Lune à peine 20 min avant le début de l’éclipse !

La principale aptitude requise pour un observateur en astronomie est très certainement la patience. Nous en avons fait usage. À 4 h, un autre collègue nous a rejoints. La Lune n’était toujours pas visible. Nous avons hésité à partir. Mais à 5 h 29, nos regards toujours en alerte – au cas où – ont enfin pu apercevoir la totalité entre deux nuages pendant 1 minute ! La photo a été prise à ce moment-là. La lune était, comme nous l’avions annoncé, teintée de rouge cuivré, peu intense dans nos circonstances locales. C’était donc tout compte fait, pour nous, une observation réussie.

Ces phénomènes, aussi communs soient-ils dans l’Univers (un corps qui passe devant un autre), gardent toute leur spectacularité même pour un instant, entre deux nuages. De plus, il faudra attendre 7 ans, le 20 décembre 2029 (https://ssp.imcce.fr/forms/lunar-eclipses/2029-12-20) pour pouvoir observer la prochaine éclipse totale de Lune depuis la France métropolitaine. Nous ne pouvions donc pas rater celle-ci !

Nous nous préparons à présent à observer l’éclipse partielle du Soleil du 25 octobre 2022 et surtout l’occultation de Mars par la Lune le 8 décembre 2022.

Si vous avez pu prendre des photos de ce phénomène, ou d’un autre, pensez à nous les envoyer !