Observation d’une occultation stellaire par l’astéroïde Polymèle depuis le Sénégal

Dans la nuit du 23 au 24 septembre 2020, une coopération scientifique internationale, mobilisant des chercheurs sénégalais, belges et français - de l’IRD, du CNRS, de l’IMCCE - PSL, de l’Observatoire de la Côte d’Azur, de l’Université Côte d’Azur, et de l’Université Paris-Saclay - a permis d’observer pour la première fois une occultation d’étoile par (15094) Polymèle, un astéroïde troyen de Jupiter. Cette campagne d’observation, qui s’inscrit dans le cadre des préparatifs de la mission spatiale Lucy de la NASA, marque une nouvelle étape pour l’astronomie ouest-africaine.

Courbe de lumière de l'étoile occultée
Courbe de lumière de l’étoile occultée.

Coordonnée par la NASA, la mission spatiale Lucy débutera en octobre 2021 pour 12 ans. Son objectif : survoler un astéroïde de la ceinture principale et six astéroïdes troyens de Jupiter, afin d’améliorer les connaissances sur l’origine des planètes et la formation du système solaire. Une étape préparatoire au survol consiste, pour les astronomes, à déterminer la taille et la forme des astéroïdes. Cette mesure s’effectue lors de leur passage devant une étoile, phénomène appelé occultation stellaire.

La nuit du 23 au 24 septembre, ces chercheurs ont réussi à observer une occultation stellaire par (15094) Polymèle, le plus petit des six astéroïdes, et qui sera survolé par la mission Lucy en 2027. Parrainée par la NASA et confiée à l’Association sénégalaise pour la promotion de l’astronomie (ASPA) par Marc Buie (Southwest Research Institute), cette observation a mobilisé une quarantaine de chercheurs, avec le soutien de l’IRD et du CNRS. Quatorze télescopes ont été déployés sur différents sites d’observation dans la région de Fatick et Kaolack, au Sénégal. Les données récoltées permettront d’obtenir une première estimation de la taille de l’astéroïde Polymèle, tandis que la forme de l’objet sera précisée par les prochaines campagnes d’observation.

Formation intensive des chercheurs à l’utilisation des télescopes mobiles de 20 cm de diamètre et des systèmes d’acquisition. ASPA/Omar Diouf

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