L’éclipse totale de Soleil du 8 avril 2024
L’éclipse de Soleil du 8 avril 2024 sera vue partielle depuis la Polynésie française et presque totale depuis Saint-Pierre-et-Miquelon
Cette éclipse totale de Soleil est la première de l’année 2024, et sera, comme toujours, l’un des phénomènes célestes les plus spectaculaires à vivre et à observer.
Circonstances de l’éclipse
Phases | Instant UTC |
Longitude λ |
Latitude φ |
---|---|---|---|
Début de l’éclipse générale (P1) | 15 h 42 min | − 143° 06′ 35″ | − 14° 57′ 40″ |
Début de l’éclipse totale (O1) | 16 h 38 min | − 158° 12′ 44″ | − 8° 02′ 39″ |
Début de l’éclipse centrale | 16 h 40 min | − 158° 32′ 15″ | − 7° 49′ 16″ |
Maximum de l’éclipse (M) | 18 h 17 min | − 104° 08′ 37″ | 25° 17′ 28″ |
Fin de l’éclipse centrale | 19 h 54 min | − 19° 47′ 27″ | 47° 37′ 10″ |
Fin de l’éclipse totale (O4) | 19 h 55 min | − 20° 08′ 43″ | 47° 24′ 16″ |
Fin de l’éclipse générale (P4) | 20 h 52 min | − 36° 06′ 15″ | 40° 33′ 01″ |
Cette éclipse est visible sur les deux hémisphères terrestres, mais principalement sur l’hémisphère nord. Sa limite boréale passe près du pôle Nord, alors que sa limite australe descend à plus de 38° de latitude sud. Sa bande de totalité traverse une bonne partie de l’océan Pacifique, puis le Mexique, les États-Unis, l’est du Canada et prend fin sur l’océan Atlantique Nord. Elle est visible sous la forme d’une éclipse partielle sur une grande partie de l’Amérique du Nord, sur l’Amérique centrale et sur le nord-ouest de l’Europe (Islande, Irlande, Écosse et Svalbard). Elle est visible sous forme partielle en Polynésie française. Elle est partiellement visible en Guadeloupe, mais à moins de 0,5 % d’obscuration, car très proche de la limite australe de la zone de pénombre.
À travers le portail des formulaires de calcul de l’IMCCE, vous pouvez également obtenir les circonstances locales de l’éclipse, télécharger les cartes de l’éclipse générale et retrouver toutes les éclipses passées et futures. Les résultats sont constamment actualisés en fonction des avancées de la recherche.
Comment observer une éclipse sans danger ?
Il ne faut absolument pas regarder le Soleil directement à l’œil nu pour tenter de voir une éclipse, car les rayons peuvent brûler la rétine, de façon tout à fait indolore et avec pourtant des conséquences irréversibles.
Pour observer une éclipse, il y a 2 méthodes sûres :
- les lunettes spéciales éclipses certifiées par la directive européenne 89/686/CEE
- l’observation indirecte par projection : un trou d’épingle dans une feuille cartonnée projettera l’image du Soleil éclipsé sur une deuxième feuille cartonnée. La taille de l’image dépendra de la distance entre les 2 feuilles
Que se passe-t-il lors d’une éclipse de Soleil ?
Le Soleil ne peut être éclipsé que dans ses conjonctions avec la Lune (phase de nouvelle lune), celle-ci s’interpose alors entre la Terre et le Soleil. Bien que la Lune soit incomparablement plus petite que le Soleil, elle est cependant suffisamment proche de la Terre pour que son diamètre apparent soit sensiblement égal à celui du Soleil et que l’on puisse observer des éclipses solaires totales.
Si le plan de l’orbite lunaire coïncidait parfaitement avec celui de l’écliptique, nous assisterions chaque mois à une alternance d’éclipses de Soleil et de Lune pour chaque conjonction et chaque opposition de la Lune et du Soleil. Mais du fait de l’inclinaison mutuelle de ces plans, la Lune, dans ses conjonctions et ses oppositions (syzygies), est souvent élevée au-dessus du Soleil ou du cône d’ombre de la Terre, ou abaissée sous le Soleil ou sous le cône d’ombre de la Terre. Elle ne peut recouvrir le Soleil ou passer dans le cône d’ombre de la Terre que si elle se trouve au voisinage de l’un de ses nœuds. Ce qui sera le cas ici.
Pour en savoir plus sur les éclipses et les autres phénomènes d’occultations, explorer ce module interactif.
L’éclipse n’existe effectivement que pour les observateurs situés sur la bande de centralité sur Terre. En dehors de la bande de centralité, mais dans la zone de pénombre, les observateurs verront une éclipse partielle. Pour tout observateur au-delà de cette zone, qu’il soit sur Terre ou ailleurs dans l’espace, la Lune et la Terre n’auront aucune danse commune à présenter.
Que se passera-t-il en Polynésie française ?
Tous les horaires issus de notre documentation sont en UTC, il faut leur retirer 10 h pour être en temps local à Papeete.
Comme nous le voyons dans les circonstances locales propres à Papeete, le phénomène débutera à 5 h 42 heure locale, atteindra son maximum à 6 h 34 et se terminera à 7 h 29. Le Soleil et la lune se levant respectivement à 6 h 07 et 6 h 06, le phénomène suivra le lever du Soleil qui se trouvera temporairement éclipsé par la Lune, comme une course à celui qui se lèvera le premier. La lune se déplaçant, en apparence pour un observateur sur Terre, plus vite autour de la Terre que le couple Terre-Lune autour du Soleil, c’est elle qui gagnera la course, et chacun poursuivra son chemin sur la voûte céleste.
L’observation ne sera cependant pas évidente, et ce pour deux raisons :
- L’éclipse n’étant que partiellement visible depuis Papeete, l’obscuration ne sera que de 60 %, ce qui signifie que la zone ne sera pas plongée pleinement dans l’obscurité. En réalité, la baisse de l’éclat du Soleil, d’à peine 40 %, est trop faible pour que l’on s’en rende compte si l’on ignore qu’une éclipse est en cours.
- L’instant correspondant au lever du Soleil, le phénomène aura lieu à une très faible hauteur au-dessus de l’horizon est, du côté du lever du Soleil. Moins de 6° de hauteur lors du maximum, c’est-à-dire lorsque la baisse de luminosité sera maximale.
C’est donc une éclipse pour les lève-tôt et pour ceux qui pourront monter dans les hauteurs de Tahiti, bien au-dessus de l’horizon local.
Et à Saint-Pierre-et-Miquelon ?
Tous les horaires issus de notre documentation sont en UTC, il faut leur retirer 2 h pour être en temps local à Saint-Pierre-et-Miquelon.
Le phénomène débutera donc à 16 h 36 et terminera à 18 h 47, l’obscuration sera très importante, 98,6 % et le phénomène se situera à 26,25° au-dessus de l’horizon, ce qui promet de belles observations du phénomène !