Une éclipse de Soleil sans ombre le 25 octobre 2022

En ce mois d’octobre 2022, le Soleil et la Lune nous gratifieront en France métropolitaine d’un petit pas de deux dont ils ont le secret.

Pendant un peu moins de deux heures, la représentation qu’ils donneront sur l’heure du déjeuner nous permettra d’assister au plus beau des phénomènes célestes, une éclipse de Soleil durant laquelle la Lune viendra partiellement obstruer le disque solaire. Cette fois-ci, l’ombre de la Lune ne viendra pas à la rencontre de la Terre. Nulle part sur Terre, nous ne pourrons donc assister à la disparition totale, mais temporaire, du Soleil. Cette éclipse sera partielle, seule la zone de pénombre recouvrira une partie du globe terrestre.

Aspect apparent de l’éclipse partielle de Soleil du 25 octobre 2022 <span>pour plusieurs villes de France, dans le repère local de l’observateur
Aspect apparent de l’éclipse partielle de Soleil du 25 octobre 2022 pour plusieurs villes de France, dans le repère local de l’observateur. Crédits IMCCE

Comme toutes les éclipses de Soleil, cette éclipse est l’une des membres d’une grande famille. Celle-ci en compte 73. Leur caractéristique la plus remarquable réside dans le fait que chacune des éclipses qui composent cette famille possède des traits identiques. Il y a comme une génétique propre des éclipses qui résulte de coïncidences dans les mouvements célestes connues depuis l’Antiquité. Elles tiennent dans le constat simple qu’au bout de 223 lunaisons de 29,53 jours, la Lune revient presque exactement à la même position sur son orbite vis-à-vis du Soleil. La signification de ce constat est enfantine, si l’on a une éclipse dans un mois donné, il y aura une autre éclipse 223 mois plus tard aux caractéristiques semblables en tout point. Cette période de récurrence de 223 lunaisons, ou à peu près 18 ans, porte un nom : le saros. Elle contient donc une force prédictive étonnante utilisée par les Babyloniens et les Grecs.

Pour la présente famille qui ne porte d’autre nom que celui de « saros 124 », il y a 73 éclipses dites « homologues»  qui se reproduisent à l’identique tels des clones à intervalles de 18 ans. La durée de vie d’une telle famille est donc de 1 298 ans. Les premières éclipses ont pris naissance du côté du pôle Sud en 1049 et remontent vers le pôle Nord peu à peu où la famille s’éteindra le 11 mai 2347. Toutes se produisent près du périgée lunaire, qui est le lieu de l’orbite de la Lune le plus proche de la Terre. Le disque lunaire apparent est donc systématiquement plus grand que le disque solaire. Ceci signifie que les éclipses de cette famille pour lesquelles l’ombre de la Lune est venue toucher la Terre sont toutes des éclipses totales. Il y en a eu 43 en tout, la dernière date du 3 octobre 1986. Pour cette famille, le temps des éclipses totales est maintenant révolu, il n’y a plus que des éclipses partielles, dont celle du 25 octobre 2022.

Pour ce qui est de la France métropolitaine, deux dates sont à inscrire dans les agendas : celle du 29 mars 2025 (partielle) et surtout celle du 12 août 2026, à laquelle se produira une éclipse totale, dont la zone de totalité ne traversera pas l’Hexagone, mais qui donnera lieu à une obscuration du disque solaire de 92 % vue depuis Paris et de 96 % vue depuis Marseille ! Ces deux éclipses n’appartiennent pas à la même famille de saros, mais mériteront toute notre attention.

Simulation du déplacement du cône de pénombre à la surface de la Terre au cours de l’éclipse partielle de Soleil du 25 octobre 2022. Crédits IMCCE

À travers le portail des formulaires de calcul de l’IMCCE, vous pouvez également obtenir les circonstances locales de l’éclipse, télécharger les cartes de l’éclipse générale et retrouver toutes les éclipses passées et futures. Les résultats sont constamment actualisés en fonction des avancées de la recherche.

En savoir plus

All archives